Faites comme chez vous

Faites comme chez vous
c'est recevant !

jeudi 27 septembre 2007

Des cendres et du vent


Je m'empresse de situer mon titre, pour ne pas me faire accuser de plagiat. C'est le titre d'un roman jeunesse publié sur le web par Frédéric Jeorge, un informaticien français.

La jeune Marie-Pier Côté, une jeune Québécoise, a dû le trouver vraiment captivant ce roman fantastique, lu sur le web. En tout cas, abordable. Tellement abordable qu'elle a eu l'idée de le copier mot pour mot, et ensuite prétendre en être l'auteure. En le lisant, les parents de l'adolescente de 12 ans ont trouvé leur fille très talentueuse. Comme tout bon parent, ils ont voulu qu'elle réalise que des efforts ça se récompensent. Ils ont donc proposé le manuscrit à des maisons d'édition. Ce sont "Les Intouchables" qui ont été touché ou en tout cas, impressionné en apprenant que l'auteure était en si bas âge. On est parfois en face de génie, ce n'est pas le temps de lésiner, reconnaissons-le. Ce qui fût fait et "Laura l'immortelle" , roman fantastique destiné à la jeunesse vit le jour en janvier 2007.

Le titre de Laura l'immortelle" portait un présage, celui de l'éphémère car, j'aimerais bien savoir comment, mais les yeux de l'auteur de "Des cendres et du vent" sont justement tombés sur cette parution québécoise "Laura l'immortelle". Évidemment, ce Jeorge, après s'être insurgé, a entamé une poursuite auprès de la maison d'édition qui eux, sont revenus contre les parents, leur réclamant 24,469.32 $ couvrant les frais encourus pour la publication, ainsi qu'un 5,000 $ pour réparation. Réparation de quoi ? L'histoire n'est pas claire à ce sujet. L'orgueil, peut-être. Oui, l'orgueil de s'être fait berner par une gamine. Quand on est parent, on se sent prêt, n'importe quand, à croire au génie de sa progéniture. Aussi, c'est cher payé pour eux mais, paraîtrait-il, qu'il y a eu une entente hors Cour entre Michel Brûlé, directeur des Intouchables et les parents. Tant mieux.

Le père de l'enfant est catégorique : sa fille a eu sa leçon à vie. La honte. Une honte publique à hauteur de médias ... et de blogue.

Ce que je retiens de cette histoire est combien c'est tentant de copier à partir du web parce que facile. Un peu comme si tout ce qui se publiait sur le web appartenait à tout le monde. Des adultes se laissent tenter ou n'y plus très clair encore plus un enfant ! Les interdits ne sont plus les mêmes qu'au temps des almanachs, des bibles et des Séraphin Poudrier. Du mot, il s'en écrit des tonnes, autant qu'il s'en copie des tonnes. La propriété morale est un peu comme du vent, appartenant à tous, pour certains.

Ah oui, j'oubliais, le directeur des Intouchables, Michel Brûlé, a remis tout le profit des ventes du roman disponible sous le titre de Laura l'immortelle à Frédéric Jeorge qui n'avait sûrement pas prévu cette inespérée retombée de revenus.

mardi 25 septembre 2007

Souriez ... cheese !



Je m'essaie présentement à la pénible tâche de changer ma photo ... c'est un essai. Bientôt, je vous parle du plagiat chez les écrivains.

Vous avez sûrement réalisé que j'y suis arrivé, ma nouvelle photo a fini par rebondir dans mon profil. Tout un exploit pour moi ! J'ai la sensation d'avoir gravi le mont Orford une journée de canicule ! Mais là, je voulais supprimer ce message-ci que vous lisez car il servait seulement de tremplin pour copier ma photo. Mais là, blogger me dit, à chaque fois que je suis sur le point de le supprimer que je vais perdre quelque chose ... comme ma photo dans mon profil peut-être ?! Je ne veux pas prendre de chance, alors vous êtes pris pour supporter ma bouille en gros.

Pourquoi une nouvelle photo en fait ? Parce que j'en ai une pardi ! Elle est bonne, hein ... non, non, pas ma photo, je vous demanderai pas ça, je veux dire ma blague ! Comme j'ai changé de couleur de cheveux, c'est à dire que j'en ai plus ... plus de teinture s'entends, je suis en "vrai" là, c'est à dire en gris. Avez-vous remarqué j'ai changé mon fond d'écran en gris aussi ? C'est "concept" et en plus, cela risque de plaire à Jules se livre qui trouvait que ma bannière se perdait dans le lilas. Malgré que la couleur lilas fait beaucoup plus littéraire ; lis là ... s'cusez la ! On revient à l'image, en tant que qu'aspirante comédienne plus souvent qu'autrement figurante, j'offre ma figure, c'est donc préférable qu'on la reconnaisse quand j'arrive sur un plateau de tournage. Donc, je dois la changer à tous les ans. Certainement à tous les ans, puisque les femmes nous sommes ainsi faites que nous aimons le changement.

Qui est femme et ne change pas sa tête régulièrement ici ? Nous ne sommes pas toutes des Nana ... Mouskouri, non ? Belle question non littéraire. Bon, assez placoter, j'ai un billet sur le plagiat à écrire moi !

La photo a été prise par Marianne Tassé, mon amie.

dimanche 23 septembre 2007

Un choix qui va de Soie


Quand je pense que voici cinq mois, je ne savais même pas ce qu'était vraiment la blogosphère ! La vaste sphère des blogues, tous plus différents les uns que les autres. Avec leur personnalité quoi ! Il faut absolument que je parle de la solidarité que j'y rencontre. Ça fait plaisir et tout ce qui fait plaisir, ça se partage bien, vous ne trouvez pas ?


Je vous donne un exemple, celui qui me brûle les lèvres. Récemment, il y a Jules se livre qui a demandé à ses assidus lecteurs d'aller saluer une toute nouvelle bloggeuse, Mandragore sur le site La muse des livres. Et bien, le temps de le dire, ou de l'écrire, et voilà une vingtaine de personnes qui laissent un mot de bienvenu. Pour ma part, comme je fais plutôt dans le fraîchement moulu comme bloggeuse, j'ai raconté mon histoire et comme chacun sait que je suis verbo moteur, je lui en ais laissé un long et consistant. Elle est venue me visiter, m'a laissé un commentaire sous mon billet du 11 septembre "Du très beaucoup", car elle a aussi lu Hadassa de Myriam Beaudoin.


Tiens, comme là, présentement, Mandragore a lu en une heure (je vous le dis en une heure !) le très beau roman « Soie ». Peut-être vous apprêtez-vous à lire Soie, juste avant d'aller voir le film, je vous invite donc à aller lire son commentaire qui mets l'eau à la bouche sans trop en dévoiler (c'est un art !). Quant à moi, je vais aller voir « Soie », étant donné que je l'ai déjà lu dans un (jadis !) Club de lecture. Mon chum de mari, celui dont je vous parle si souvent, l'avait proposé. J'étais pas très heureuse de ce choix, je ne sais pas pourquoi, il ne m'attirait pas. Et puis, j'ai adoré ! À bas les préjugés ! D'ailleurs, j'ai un très beau signet de Soie, dessiné par mon chum. Il est très beau, vraiment. Non, non vraiment, ce n'est pas parce que c'est mon chum, illustrateur et graphiste préféré ! Si j'étais plus moderne, j'aurais un appareil photo numérique, et là, vous pourriez vérifier mes affirmations.


Vous savez, je commence à me sentir très très très (allez un autre de plus) très ancienne de me promener avec un appareil photo non numérique. Je rougis quand mes petites nièces me demande de voir leur frimousse ... tout de suite. Je commence à leur expliquer, je n'ai même pas fini ma phrase « je dois aller à la pharmacie, je vais les avoir dans ... », qu'elles m'ont déjà tournées le dos. Comme mon appareil est beau, assez récent et qu'il est le dernier cadeau donné par ma mère (je m'imagine même que c'est son oeil qui continue de voir !), je résiste. Mais là, un blogue exige de l'image. Je mettrais donc mon achat sur le dos du blogue. Croyez-le ou non, mes premiers billets n'avaient que des mots ... oui, je sais, plusieurs mots mais PAS d'images. Il y a une limite à passer pour « Has been », alors je me suis mise à harceler Google et il n'est pas regardant, il m'en fait voir de toutes les couleurs.


La question du siècle : Qui n'a pas d'appareil photo numérique ?


Des fois que je ne serai pas toute seule, on ne sait jamais ! On est si vite has been aujourd'hui, on conclut un achat et la semaine suivante, on apprends que plus innovateur est sorti, déclassant son achat et à la portée de toutes les bourses. Le seul hic est qu'il faut l'ouvrir drôlement souvent sa bourse !

jeudi 20 septembre 2007

SA bibliothèque ou LA bibliothèque ?


Là est toute la question ou en tout cas, toute une question ! Ah ces fameux livres, quel rapport entretient-on avec eux ? Il y en a qui les accumule, les donne, les partage, les prête, les vende, les revende, les entrepose, les oublie, les étale, les expose, les dorlote, les admire, les empile, les laisse tomber ...

Il y a une relation en tout cas. Une relation parfois complexe. La mienne, l'est, dans le sens qu'elle me fait vivre du doute, de l'indécision, de l'hésitation. Lequel j'achète pour mettre dans ma bibliothèque ou lieu de l'emprunter à la bibliothèque ? est déjà une vaste question. Mais elle comprend plein de sous questions comme, une fois acheté, lequel je garde ? Lequel je prête avant de vendre ? Lequel je vend avant de prêter ? Lequel je mets temporairement dans ma bibliothèque et surtout, où je mets cette bibliothèque ?


Cette dernière question n'est même pas réglée chez nous ! Un mur a été élu futur domicile de nos futurs livres. On a prévu l'espace du plancher au plafond parce qu'on les attend en grand nombre, on se connaît, on est reçevant ! À la vitesse où l'on se fait de nouveaux petits amis, il faut savoir y faire. En plus, on a remarqué qu'ils arrivent presque toujours par groupe, bizarre hein ? En fait, ils se comportent comme nos amis de chair, ils arrivent par couple ou par grappe, mais rarement seul.


C'est curieux, hein, mais c'est un exploit de revenir de la librairie avec un seul compagnon. Est-ce le complexe de l'adoptant, si je le dépose après avoir établi un premier contact, il va se sentir isolé, abandonné, rejeté ? Va-t-il se faire adopter par un autre parent plus accueillant, lui ouvrant les bras dès le premier coup d'oeil ? Et comme si ce n'était pas suffisant, il y a les lancements. Un lancement, c'est fait pour attraper. Je ne sais pas pour vous mais moi je tombe toujours sur un lancement. L'auteur est là, il tend la main, rempli de la gentillesse de l'espoir. Mais il y a pire que cette manière qu'il a d'être vivant sous mes yeux, il dédicace ! Comment s'en sortir ? Une fois qu'un livre est dédicacé, il devient une oeuvre d'art signé ! J'en suis presque à éviter les Salons du livre. Passer au salon, feuilleter seulement, pas d'obligation d'achats de la part de personne, absolument personne, excepté la pire : soi ! Et nous voilà qui repart, le bras tendu par le poids des livres dans le sac de plastique distendu qui traîne jusqu'au tapis.


Le poids des livres, il y en a qui ne peuvent le supporter. Il s'en soulage dès leur jeune âge. Ils optent pour la Bibliothèque publique, se pèsent régulièrement, pour être sûr qu'ils n'en conservent pas trop. Non mais je les comprends, rationnellement et raisonnablement, c'est très compréhensible. Je réalise qu'il faudra tôt ou tard une pièce supplémentaire dans la maison pour contenir les pages des histoires des autres et pour les pages du savoir et de la connaissance (section mari). Un espace pour nos bibliothèques, faute de ne pas se rendre à la Bibliothèque assez souvent.


Pour ceux qui ne veulent pas en arriver à cette extrémité, j'ai trouvé aujourd'hui une bonne façon de contourner l'obstacle. Aller chez Costco ! C'est la première fois que je mettais les pieds dans cet entrepôt nous renvoyant le pourquoi voir petit quand on est gros et là, mon oeil a accroché ce « À ciel ouvert » de Nelly Arcan qui me fait envie et pour lequel j'hésite encore, à cause du prix que je me disais. Là, je l'ai vu à neuf dollars moins cher qu'ailleurs. Quel effet cela m'a fait ? Je n'avais plus du tout le goût de l'acheter. À côté d'une manne de litière, de la caisse de céréales et de la meule de fromage, il avait l'air aussi piteux d'un tas de feuilles agencées ensemble avec un titre dessus. Un livre ça ?! Un ami, ça ?!


J'ai réalisé plus que jamais que les livres, c'est fait pour se tenir en gang. C'est là qu'ils prennent tout leur pouvoir !


lundi 17 septembre 2007

Un changement en attire un autre ...



Je vous le dis tout de suite, on parle ici d'un essai ... La Recrue du mois et sa bannière d'en-tête, concoctée par une talentueuse Caroline de Bulles&Fabule, m'ont donné le goût d'essayer une bannière. Pourquoi pas ? J'aime bien cette bannière que Caroline m'a envoyée, tout en douceur et en tendresse, avec cette bouche qui passe le mot. Je l'installe donc, juste pour voir et puis voilà, que ça ne va plus du tout avec les couleurs en place ! Un changement en attire un autre !

Le changement a toujours son petit quelque chose de bouleversant. Pensez, mesdames, et même messieurs, à cette nouvelle coupe de cheveux, à ce jour où tout le monde vous disait "C'est bien plus beau qu'avant !". Vous aussi, vous la trouviez belle en sortant du coiffeur. Mais cela ne vous a pas empêché, en passant devant le miroir, de faire le saut !

C'est un peu ça en ce moment. Alors, j'aimerais avoir vos avis, bien oui, vos avis. Il ne faut pas oublier une chose, il ne s'agit pas de cheveux ici, je peux d'un tour de mains et de mémoire, remettre le tout en place.

Allez, les avis sont ouverts (ou bleus, ou gris !), la mise est importante, un blogue agréable à lire et à voir !

Je ne peux me résoudre à vous laisser sans mon grain de sel littéraire, eh bien, j'ai une belle annonce à faire. Vous vous rappelez cette causerie avec Robert Lalonde pendant Les Correspondances d'Eastman ? Certains ont même laissé un message qu'elles étaient déçues de l'avoir manquée (avec raison, c'était charmant, instructif et inspirant), eh bien, ce cher Robert Lalonde nous fait le plaisir de revenir causer en considérant que plusieurs personnes sont restées des questions sur le bord des lèvres.

À la Bibliothèque d'Eastman, lundi le 26 novembre à 19 h 00. C'est gratuit.
RSVP : 450-297-2120

samedi 15 septembre 2007

Lancement de La Recrue du mois


Ça y est, il est lancé ce blogue La Recrue du mois !

Allez-y voir, vous découvrirez le roman qui a été choisi et puis, vous découvrirez aussi un message consistant de l'auteur. Il est touché et nous aussi !

Je suis encore plus convaincue de la pertinence de ce geste de mettre de l'avant une première oeuvre, et cela à chaque mois. Si vous ne l'avez pas déjà fait, lisez "Un direct de Christiane Charette en direct" (billet précédent), vous allez mieux comprendre pourquoi.

Ce n'est pas moi qui ai eu l'idée de partir ce blogue La Recrue du mois, c'est Carole, de son blogue Les Écrivains québécois et 4 autres blogueuses se sont raliées avec enthousiasme, Lucie, Jules se livre, Danaée, Catherine. Nous sommes donc six pour le moment. Il y a aussi une talentueuse et très efficace Caroline de Bulles&fabule qui nous a concocté ce que j'appelle une banderolle d'entête. Allez-y voir, ça vaut la peine, et pour l'image et pour le mot.

vendredi 14 septembre 2007

Un direct à l'émission de Charette en direct !


* coup droit à la boxe
Il vous arrive sûrement dans votre vie, de temps en temps, de ces signes qui ne trompent pas. Qui nous indiquent la voie à suivre. C'est précieux. Il faut y être attentif, pour ne pas les manquer ... en y croyant un peu tout de même !

Depuis cette excellente idée de promotion des nouvelles recrues littéraires, voilà que hier, Christiane Charette a souligné au trait, et au rire gras, la première oeuvre « Dawson Kid » de Simon Girard. J'ai dit au trait et au rire gras, qu'est-ce que je veux dire donc ?

Tout cela est parti de la bonne intention de l'animatrice d'aider un jeune auteur et sa première oeuvre. Comme elle a trouvé Simon Girard maladroit dans sa manière de présenter son roman, elle lui a donné en exemple les deux pros de la promotion livresque qui étaient en studio ; François Gravel qui sort son cinquantième (!!!) livre « Vous êtes ici » et Élise Turcotte, auteure depuis 1980, et son « Pourquoi faire une maison avec les morts ». Jusque là, l'intention était bonne. Après les présentations des deux « expérimentés », elle revenait à Simon Girard afin qu'il se rattrape et donne une impression plus juste de son Dawson Kid. Pour ce faire, elle lui a réclamé une anecdote tirée de son roman. L'auteur de 28 ans a parlé d'une femme découvrant un chien souffrant et, voyant cela, l'achève à l'aide d'une brique. Madame Charette a tout bonnement éclaté d'un rire gras, rajoutant à son rire qu'une femme n'agirait pas ainsi ! Bonjour le respect pour ce jeune auteur !!!

Les deux auteurs chevronnés, que je ne connaissais ni d'Ève, ni d'Adam faisaient preuve d'une hauteur surprenante devant ce jeune homme rempli de bonne volonté. Faut dire que le jeune écrivain a eu la franchise de déclarer en ondes qu'il touchait du BS. Qu'il utilisait cette rentrée d'argent en attendant de devenir un auteur connu. Les deux pros ont précisé, qu'eux, s'étaient démenés dans l'enseignement à temps plein ou demi-temps, se subventionnant à même leur salaire, rajoutant qu'il est impossible au Québec de vivre de sa plume. Ils ont oublié de rajouter qu'il est aussi impossible de vivre de l'aide sociale en touchant 530 $ par mois !

Les Québécois, c'est connu, ont tendance à prendre pour le plus "petit", ne voulant pas faire mentir l'adage, ce manque de respect m'a poussé à aller à la librairie lire le premier chapitre de Dawson Kid, à savoir si le style venait me chercher. J'y ai découvert une écriture nerveuse, spontanée, vivante, éclatée. Cela ne fait pas "intellectuel" une miette, c'est un style physique et il y a un fil que je suivais avec intérêt. Je suis très curieuse d'aller jusqu'au bout, j'ai donc acheté le roman.

J'espère que cette polémique (cliquez si vous désirez lire les commentaires laissés par le public après l'émission) sera bénéfique à Simon Girard qui a confié que son premier roman ayant été refusé, il s'est tout de suite mis à l'oeuvre pour en écrire un autre. Finalement, il a écrit 6 romans en un an et demi ! Celui qui a finalement été accepté par les éditions Boréal, il l'a écrit en 6 mois.

Aussitôt que j'arrive à la dernière ligne du dernier round, je vous fais signe !

Dawson Kid, sorti le 28 août 2007, Boréal, 192 p. 19.95 $

mardi 11 septembre 2007

Hadassa


Oui, hier, j'ai terminé Hadassa dont j'arrivais à prendre seulement de petites bouchées à la fois. Peut-être parce que la vie hautement réglementée des Juifs Hassidim me pesait lourd. Myriam Beaudoin, très bien documentée, en expose consciencieusement les interdits, les aberrations.


J'étais extrêmement curieuse d'entrouvrir la porte sur ce monde clos, cette quasi secte. Ma curiosité a été amplement satisfaite. L'histoire de cette enseignante oeuvrant auprès des 11-12 ans (Hadassa a 11 ans et l'enseignante y est particulièrement attachée), à l'aube de leur vie de femmes, est le prétexte pour entrer à pas feutrés dans cette vie d'interdictions. Malgré que je soupçonnais leur lot de contraintes, j'ai été très impressionnée par l'ampleur, beaucoup plus importante que je ne le croyais. Je n'avais jamais remarqué que les femmes portaient une perruque, coupe carrée et de couleur foncée (jamais de blond ou de roux), puisqu'elles doivent se raser la tête, juste avant le mariage. Des robes amples ne dévoilent aucune rondeur féminine, et bien sûr leur soumission à l'homme. L'impureté des menstruations où la femme ne doit même pas toucher aux plats de son mari, ni même manger en sa compagnie, avant de s'être purifiée dans un bain public. C'est seulement après ce savonnage en règle que son mari pourra s'en approcher pour procréer. Quand on pense que les époux ne se choisissent même pas, c'est le « shadchen » qui, en consultant ses fiches, tente le « match parfait » qu'il propose ensuite aux parents (!). J'ai eu l'impression de reculer très loin dans le temps. Évidemment que la condition féminine m'a beaucoup frappée, mais la masculine n'est guère plus libre. Les interdictions sont tellement nombreuses, avec au bout la menace de ce qu'il pourrait arriver « si »..., que j'ai eu l'impression qu'ils étaient tous atteints de Troubles Obsessionnels Compulsifs. Si vous ne connaissez pas le T.O.C., vous saurez que la personne qui en est atteinte s'invente des règles ou manies et que si elle les enfreint, une calamité l'attend. Un exemple banal serait si tu ne touche pas trois fois à ta fourchette avant de manger, tu prends des chances de t'étouffer.


À mon avis, c'est la valeur première de cette histoire que de nous introduire dans ce monde fermé par le biais, je le répète, d'une enseignante et ses élèves, ainsi qu'une histoire d'amour entre une femme Juive orthodoxe, mariée, et un épicier d'origine Polonaise. Les deux histoires sont assez bien menées et finissent par s'entrecroiser, ce qui est plus que plausible, le monde étant si petit dans ce quartier circonscrit d'Outremont.


Si cet univers vous a toujours intrigué et que vous aimez les documentaires romancés ou les romances documentaires, vous allez beaucoup aimé. L'auteure nous amène avec elle dans cette immersion, y mettant même des tics de langage, le texte étant abondamment parsemé de mots anglais et de yiddish et cela, « très beaucoup » (very much) en surabondance.


Hadassa, Leméac, 197 pages, 20.95 $

samedi 8 septembre 2007

La première fois


*** C'est la première fois de ma vie que je vais à un lancement de livre auquel j'ai quelque peu participé. « Moi, j'avais pas l'habitude de naître » est un recueil de nouvelles sur l'enfance et c'est une dame du troisième (restons vague !) âge , Nicole Fontaine, qui l'a pondu. Quand on parle de naître, c'est le temps ou jamais d'utiliser le mot « pondu ». Ce que j'aime du mot naître est le son être qui s'y faufile. Moi, j'avais pas l'habitude d'être. Je ne peux pas m'empêcher de penser que cela nous arrive tous au cours d'une vie, peut-être parce que, justement, nous n'avons pas l'habitude de naître.


*** Paroles du chat : "Mon père est une plume" - "Et ma mère un pot d'encre de Chine" - Je suis né un jour où maman n'avait pas mis son bouchon."


Surtout, les premières fois. En ce moment même où je vous écris, c'est le premier lancement de cette dame, que je connais à travers ses lignes surtout, à la Librairie Archambault de Sherbrooke. Son premier lancement, son premier livre, son premier espoir.


C'est important un premier livre, c'est le point précis qui confronte le rêve à la réalité. C'est le point choc entre la lecture par les intimes et un public non gagné à l'avance. Avant la réalité, on rêve tous et j'imagine que plus on est avancé en âge et plus on a eu le temps de rêver. Tous les premiers livres sont la relève littéraire et j'apprécie qu'elle soit de tous les âges, de tous les acabits.


Quand on commence à se pencher sur la littérature, et d'autant plus québécoise, on réalise l'importance d'une sortie de livre, surtout quand on côtoie de près l'individu derrière la couverture. Et pourtant, l'impression est forte de voir tellement de livres sortir que l'on a à peine le temps d'y entrer. Il faut s'arrêter, savoir s'arrêter. Cinq bloggeuses : Carole, Lucie, Catherine, Julie et moi-même ont pensé arrêter le temps, ensemble, et lire d'un commun accord une première oeuvre québécoise à chaque mois. Je vais glisser mon commentaire ici, bien sûr, et également sur le tout nouveau blogue « La Recrue ». Il est si nouveau, qu'il sent la fraîcheur des premières fois où palpitent l'enthousiasme. Je lui souhaite de la conserver cet enthousiasme et j'ai confiance car celui-ci est nourri par le sentiment source ; la passion.


Est-ce que vous trouvez que c'est une bonne idée ? Je vous le demande, d'autant plus que vous pourrez transmettre vos opinions. Vous êtes toujours les bienvenus, ça vous le savez j'espère. Sinon, on se partirait des sites où le monologue est de rigueur ! Aucune contradiction publique ! Mais ce n'est pas ça que nous désirons, ce que nous aimons, c'est vous entendre. Tendre l'oreille au frottement des opinions entre elles, et comme jadis des pierres vigoureusement frottées, jaillit l'étincelle.


Allez, je vous quitte, je m'en vais de ce pas à ma première fois !


mercredi 5 septembre 2007

Putain, Folle... ou à Ciel (coeur) ouvert ?


Ça dépend. Si vous avez affaire à Nelly Arcan (le prénom de la méchante de la télé-série La Petite maison dans la prairie) ou à Isabelle Fortier, une petite fille du Lac-Mégantic élevée par des parents très catholiques. Je ne sais pas si l'auteure a pensé se cacher derrière ce pseudonyme à demeure, peut-être, mais il aurait fallu pour cela qu'elle ne soit pas si intelligente et qu'elle n'ait pas tant désiré éclairer les moeurs du faisceau lumineux de sa réflexion.


Ces deux premières oeuvres Putain et Folle, je les ai lues avec intérêt et je l'avoue, curiosité. La curiosité pour le côté sensationnel de cette vie de marchande du sexe, l'intérêt allant pour la valeur de la langue. Putain se lit comme une litanie sans virgule, sans point, sans exclamation. Seulement du souffle, un long souffle nourri à même une langue déliée par une révolte sourde, fraîchement sortie des entrailles de l'inconscient et qui scande la rage emportée par des mots qui tuent. Folle dégageait plus de calme, plus de retenue, tenant fermement la bride à la colère mais dévoilant tout autant l'impudique. Du débusquement de vie personnelle sous le couvert de la folle du logis.

Et maintenant, après une incursion de « L'enfant dans le miroir », court récit sur de terrifiants souvenirs d'enfance, abondamment illustré, voici une vision À Ciel ouvert. Je ne l'ai pas lu, pas encore. Voici une semaine, quand j'ai pris connaissance du résumé :

Sur le toit brûlant d'un immeuble de Montréal, deux femmes font connaissance et engagent un duel dont ne dépendra rien moins que leur survie. Il y a toujours trop de femmes disponibles dans ce monde. Et les femmes 'connaissent par coeur le fond des choses qu'elles redoutent, à tel point que malgré elles, elles les font advenir'. Rose est avec Charles quand cette histoire débute, et c'est Rose elle-même qui impose à Charles, sans le vouloir, la présence aveuglante de Julie O'Brien. La beauté est une guerre. Une guerre qui ne connaît pas d'autre enjeu que la froide satisfaction du sexe de l'homme, unique trophée que convoitent des femmes trop aimantes et trop nombreuses.

Je me suis dit, encore le même thème du corps, de l'apparence. J'en suis lasse. Et puis, je me rétracte suite à l'écoute de l'entrevue avec Christiane Charrette ce matin. Qu'est-ce que vous voulez, je la trouve sympathique, cette femme qui avoue ne pas vouloir trop s'exposer auprès des médias. Elle a une vulnérabilité à fleur de peau qui perce, parfois malgré elle, la frontière de sa voix. Est-ce parce qu'entre Putain et Folle, je l'ai rencontrée en personne (elle faisait partie du jury concours Voir/Renaud-Bray, meilleure nouvelle) et l'ai trouvée charmante avec moi. On voit qu'elle ne juge pas, le contact est instantané. Et puis, quelqu'un qui s'avoue obnubilée par la question de l'apparence féminine, et pas seulement la sienne, m'apparaît honnête. Elle révèle qu'elle peut aborder ce sujet de front parce qu'il la préoccupe de longs moments dans une journée. Christiane Charette brûlait de lui faire dire sur quelle partie de son corps elle avait utilisé la chirurgie esthétique et l'écrivaine préférait ne pas s'offrir en pâture aux journalistes. Elle opte pour se taire ou se terrer, plus que détourner la question ou mentir. Elle en est là dans sa démarche et avoue d'emblée que, si elle avait le choix, vivant suffisamment de ses droits d'auteur par exemple, elle ne s'exposerait pas d'entrevue en entrevue. Et ce qui me décide tout à fait est que ce À ciel ouvert est un roman, son premier. Une histoire avec des personnages et un suspense, ce qui change du récit et de l'autofiction à peine déguisée. Elle est fière de son oeuvre fictive, ne se cache pas sous de la fausse modestie et cette attitude me plaît.


Voilà donc un livre qui se rajoute à ma pile. J'ai de la nourriture livresque dans le garde-manger, des réserves, tellement que cela pousse sur ce que je suis à lire. J'achève Hadassa et Ensemble, c'est tout, pendant que «Le monde sur le flanc de la truite » rumine dans son coin, un peu jaloux peut-être. Faut dire que cette dernière lecture est si chargée, concentrée, que je me dois de la savourer et savourer veut dire repasser sous mes yeux le même paragraphe, jusqu'à deux ou trois fois.



Je vous laisse sur un mini-sondage, histoire d'avoir un peu de vos nouvelles. Avez-vous déjà lu Nelly Arcan ? Maintenant qu'elle se compromet dans un roman, la lirez-vous ? Est-ce que le résumé de À ciel ouvert vous attire ?

lundi 3 septembre 2007

Ah, la lettre !


Hier, j'ai revu le film « L'incomparable mademoiselle C », suite de La mystérieuse mademoiselle C et cela m'a fait penser à la lettre. Ceux qui ont vu ce film comprennent, mademoiselle C est une factrice. J'avais plusieurs raisons de le revoir. Premièrement, ma tante, en séjour ici, aime mademoiselle C, pour ne pas dire l'énergie électrique de Marie-Chantal Perron. En plus, j'y incarne une joueuse de casino (anonyme) mais le plus important était de me rappeler à la lettre, en commençant par celles qui nous les apportent, les factrices. C'est fou mais je ne m'y étais jamais arrêté vraiment à ce factrice. Je devrais pourtant, pour une fois que le mot féminin est franchement féminin et non pas comme ceux à qui on rajoute un timide « e », n'étant jamais complètement certains de transgresser une mystérieuse règle masculine (qui remporte toujours sur le féminin). Dans ses « Remarques », Le Petit Robert consent aux précurseures* Québécois des «e» par-ci, par là :


Auteure


Rem. : La forme féminine est autrice [...] ; on trouve aussi une auteure sur le modèle québécois. « Nous avons fait actrice, cantatrice, bienfaitrice *, et nous reculons devant autrice. Autant avouer que nous ne savons plus nous servir de notre langue ». R.de Gourmont


* je rajoute factrice !


Écrivaine


Rem. : La forme féminine, une écrivaine est peu usuelle en français ; elle est courante au Québec, « Une chaîne invisible où se côtoient des artistes, des écrivaines, des héroïnes de roman » A. Ernaux.


Précurseure

Rem.: Au féminin, on écrit aussi parfois précurseure sur le modèle du français au Canada.


Je me suis mariée sous le chant de « La lettre ». Marc et moi, nous nous sommes unis au Mont St-Grégoire (cidrerie) et un ami nous a offert de chanter quelque chose de significatif pour notre amour. J'ai choisi « Cette lettre », chanson peu connue de Paul Piché :


Si je t'écris cette lettre, pour te dire, pour me commettre

c'est que plus rien ne m'arrête, plus rien ne me retient

ni les longs jours ni les chagrins qui seuls épouseraient l'amour

comme la pluie mes fenêtres


Si cet aveu te gêne, si cet aveu t'enchaîne

si cet aveu te semble les mots d'un étranger

pardonne-lui cette lettre que tu ouvriras demain

pardonne aussi à sa main qui a pour seul courage

de poser sur la page les mots

des mots sans abri

des mot qui se sont posés dans ma vie.


Ni les longs jours ni les chagrins

qui seuls épouseraient l'amour comme la pluie mes fenêtres


Comme il serait plus sage de froisser cette page

et ces mots, ces mots sans abri

je t'aime

voilà je te le dis


samedi 1 septembre 2007

Cher Émile ...


Billet rédigé à Petite Vallée, la journée où j'ai terminé le roman épistolaire, Cher Émile d'Éric Simard. Lettres écrites sur un ton si vrai, infiltrant l'intimité d'un couple que la conviction est forte que chaque phrase, chaque confidence aient été vécues. Je me le demande encore ; est-ce vraiment vrai ? Après tout, ces lettres sont signées Éric (auteur Éric Simard). Est-ce un subterfuge ? J'ai décidé d'opter pour le "absolument vrai" car, après tout, est-ce si important ? En plus, c'est trop humain comme propos pour s'inventer.

Je les ai lues ces lettres, une à une, couleur après couleur, celles-ci variant selon les intempéries émotives. Une longue confession d'un être humain qui se scrute sans sourciller. Le confessé et le confesseur font un et le confesseur est de bon conseil, clément à ses heures, mais toujours transperçant le confessé de son laser ultra lucide.

La forme maintenant, parce qu'il faut bien en parler puisque c'est mon attirance pour l'épistolaire qui m'a conduite à ce roman. Des lettres écrites très simplement, sans ce vouloir faire du style absolument et qui sont toutes destinées à Émile, ce cher Émile. Celui-ci s'imaginera à travers les lignes d'Éric, se devinera par la relation et la perception d'Éric et ensuite notre perception de la perception d'Éric ! Une présence un peu fantomatique et je dois l'avouer celle-ci m'a un peu manquée. J'en suis quitte pour réaliser que j'aime les échanges épistolaires, voir la balle rebondir d'un camp à l'autre et particulièrement suite à des révélations choc. Et il y en a plusieurs, de ces bombes qui éclatent dans le jardin de l'autre et qui fait voler en éclat ses jonquilles, autant que ses mauvaises herbes. Nous avions la réaction d'Émile par ricochet, restant en tête à tête avec Éric.

Je ne suis pas en train de dire que l'on s'ennuie avec Éric, loin de là, on s'attache à cet être complexe et sans complaisance. Je gagerai n'importe quoi à n'importe qui, de reconnaître, au moins une fois (et plus !), un de ses propres comportements amoureux, jusqu'alors mal définis. Éric sait définir la complexité des sentiments échangés dans un couple qui s'aime ou qui veut s'aimer. Ou un être qui veut partager avec l'élu ce qu'il n'a pas encore lui-même acquis.

Cette quête amoureuse n'appartient pas à l'homosexualité et cela dit, même si Éric s'interroge sur cette condition qui rajoute encore, d'après lui, à la difficulté du couple. Quant à moi, je l'entends comme une quête de couple tout simplement, avec les difficultés qui, quand elles ne sont pas l'homosexualité, peuvent être celles d'un couple avec les enfants de l'autre, une relation extra-conjuguale, un couple dont l'un n'est pas sorti de sa dernière relation, parfois avec mère omniprésente, encore aux études, insatisfait de son travail... la liste est longue. Quant on y pense bien, l'on voit rarement une histoire de couple sans SA difficulté. Aussi, j'ai trouvé un peu spécial de trouver le bouquin dans la section "Gais et lesbiennes". Il y avait un seul livre dans la librairie et il était classé sous cette étiquette. Je n'étais pas loin d'être scandalisée. La libraire m'a calmée, m'assurant que les principaux intéressés le désiraient ainsi. Quoi rajouter à cela ?

Pour conclure, lecture idéale pour quiconque aime se vautrer pour voir plus clair dans l'enchevêtrement des leviers d'un choc amoureux, versus l'installation d'un véritable amour.