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vendredi 30 mai 2008

Un petit geste de prestidigitation

Il est presque 22 h 00 et j’arrive d’une librairie de Sherbrooke. Je n’avais pas le choix d’y aller (en plus, c’est ma première sortie depuis vous savez quoi) puisque j’ai gagné des billets de cinéma pour "Le piège américain" via le « Voir » et il faut aller les quérir au Tourne-Livre. C’est la règle et c’est le piège ! C’est en ces lieux que j’ai été happé par ma saga épistolaire de Gabrielle Roy à son grand fou de mari.

Cette fois-ci, j’entre, et tout de suite mon œil repère le livre qui était, l’autre jour, couché à côté de ma brique de 900 pages. Même couleur, même facture, même photo, même auteure, sans l’épaisseur. Cette fois-ci, parlons d’une dalle de patio, plus que d’une brique. C’est la Gabrielle des amies femmes de lettres et je ne l’ai pas encore rencontrée celle-là. L’auteure qui écrit à d’autres auteures : Simone Routier, Jeanne Lapointe, Cécile Chabot, Simone Buissières, Michèle Le Normand, Adrienne Choquette, Claire Martin et Alice Lemieux-Lévesque. Femmes de lettres (le titre) « s’échelonne entre 1945 et 1978 et cette correspondance brosse, autour de Gabrielle Roy, le portrait d’une petite communauté littéraire féminine bien vivante, relativement indépendante et où priment la sollicitude et la solidarité. ».

Sans ralentir mon pas ou à peine, d’un geste de prestidigitation, il se glisse dans le creux de ma paume et j’atteins rapidement le comptoir du commis, lequel m’avait tout de suite repérée et reconnue, allant toujours lui chercher des billets gagnés. Je dépose le livre sur le comptoir. Il l’aperçoit : « Ah ? Vous l’avez, vous aussi ? » bredouille-t-il. « Non » et en le disant, je comprends tout à coup la méprise ; il ne m’a pas vu prendre le livre, je ferai une voleuse hors pair si j’avais la conscience professionnelle du métier (!), je l’ouvre à la première page, il découvre le prix inscrit comme seul une librairie de livres usagés sait inscrire les prix, à la mine, mine de rien. Il est déconcerté mais obligatoirement, il doit se secouer et envoyer un message à son cerveau lorsque je sors un billet de 20 $ que je lui tends. D’un geste mécanique, il me remet 7 $, un sourire gêné, ou grimaçant - je vous laisse choisir - à la figure.

J’espère qu’il a fini par comprendre que je suis une voleuse qui ne vole pas.

Et quant à vous, par exemple, avez-vous compris que je vais encore vous entretenir de mon idole posthume ? De ma copine, Roy, de l’au-delà !?

Mais pas tout de suite, quand même, je sais me tenir. Je vais laisser couler de l’encre par les plumes fontaines, histoire de vous aérer les méninges. Comme je vais bientôt refermer ma brique, je commence à jeter un œil du côté de La Héronnière (Lise Tremblay). Un petit geste de prestidigitation et …

3 commentaires:

Lucie a dit...

Amusante méprise du libraire... Je me suis crue un instant dans Diva de Beineix où l'héroïne fauchait des disques qu'elle glissait dans un portfolio.
Inspirantes, ces (re)lectures de Gabrielle Roy.

Anonyme a dit...

hihi, je peux te lancer une tague? http://les-singes.sffq.org/?p=509
Tu es libre de l'attraper au vol :))
J'ai hâte de lire ton commentaire sur ta copine Roy. Ça M'a l'air intéressant.

Anonyme a dit...

Amusant comme histoire!!! Tu ferais une pick pocket géniale! ;)

Bonne journée Venise!