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c'est recevant !

mercredi 7 octobre 2009

Entrevue avec Nicolas Dickner

Je vous laisse mon petit mode d’emploi ! Il y a des questions non répondues, ce ne sont pas des oublis. Nicolas Dickner a choisi de ne pas y répondre, soit qu’elles exigeaient des pages de développement, soit qu’il ne trouvait rien d’intelligent à y répondre. J’ai cru intéressant de laisser les questions non répondues parce qu'on peut y projeter une option ou l'autre. J’ai ajouté des titres à mes (longues) questions, je venais de terminer ma lecture de Tarmac et ses 97 titres. Ça m’a amusé et j’imagine que j’ai souhaité amuser N.D. À vous de voir si, après cette lecture, vous connaîtrez un peu mieux cette énigmatique personne. Vous remarquerez, les créateurs qui baignent dans un fort imaginaire sont difficiles à cerner. Et c'est tant mieux. Nous ne voulons justement pas les cerner, juste les aimer.

S’offrir du luxe

Si vous pouviez vous achetez deux heures par jour à quoi serviraient-elles ?
Lire, prendre des photos dans le quartier, mariner dans mon bain, écumer une pinte au comptoir d’un bar.

L’entrepreneurship
Quelles tactiques pourraient être mises en place afin que le livre objet ne perde pas trop de vitesse en égard au livre électronique ?

Oups … supprimer !
En processus d’écriture, comment réalisez-vous que vous êtes sur une fausse piste ? Et si cela ne vous arrive jamais, quelles sont les terribles tentations du net pour vous emprisonner dans sa toile ?
À force de lire et relire un texte, les passages superflus finissent généralement par sauter aux yeux.

Cotons la perfection
Rêvons un écrivain parfait et distribuons-lui des notes pour qu’il soit 100% performant :

95% Sens de l’observation
50% Bagage de connaissance

80% Imagination

30% Vécu

90% Maîtrise de sa langue


Qualités rajoutées par Nicolas Dickner :
80% Mémoire
60% Maîtrise du langage narratif

100% Persistance


Se boucher les oreilles
Quelle question détestez-vous vous faire poser ?

Le bruit qui vous horripile quand vous travaillez ?
Un enfant qui pleure. Impossible de faire quoi que ce soit lorsqu’un enfant pleure dans une maison. Homo sapiens est neurologiquement conçu pour devenir dysfonctionnel, dans ces cas-là.

Le commentaire le plus insipide sur les écrivains ? Sur la littérature québécoise ?

Le futur de la progéniture
Votre fils veut suivre vos traces. Quels sont les trois conseils que vous lui donnez par ordre d’importance ?
Je lui dirais de beaucoup lire, de beaucoup écrire, de beaucoup jeter – et, surtout, de ne pas devenir écrivain. Ce dernier conseil est de loin le plus important. Il m’a toujours semblé crucial de devenir écrivain envers et contre l’avis de quelqu’un.

Lequel avez-vous le moins suivi jusqu’à date ?
Le dernier, naturellement.

Et si vous étiez …
Phrase à Compléter. Exemple : Et si vous étiez un écrivain … vous seriez original.

Un éditeur ... je ferais de petits livres photocopiés et brochés tout de travers, que je laisserais traîner dans le métro.

Un organisateur de Salon du livre ... j’organiserais un salon du livre en plein air, au mois de juillet.

Un critique littéraire …… je serais inquiet.

Un professeur de français …… je serais fatigué.

Un sportif …… je serais coureur de fond.

Au secours !
Comment se sort-on de la banalité ?
En se mettant à la place du lecteur

Sans quarantaine
Quelle est la qualité que vous aimeriez aussi contagieuse que le virus A ?

Aimantez-vous
Commentez et/ou mettez par ordre d’attirance. Vous aimeriez écrire :
Un scénario de film
Un roman pour la jeunesse
Une pièce de théâtre
Un album de bande dessinée
Un essai
Une bio (rajoutez de qui)

Un roman pour la jeunesse (disons pour adolescents / jeunes adultes)
Un scénario de film

Un album de bande dessinée (texte ET dessins)

Un essai

Une bio (l’idée me plaît et, pourtant, je n’arrive pas à trouver un sujet)

Une pièce de théâtre


Le souffle de l’alpiniste
Avant vos quarante ans, y a-t-il un mini mont Everest que vous désirez atteindre dans votre vie personnelle ou professionnelle ?
Mon troisième roman.

Le masque qui rit, le masque qui pleure
Que diriez-vous à vos fans pour tempérer leurs ardeurs ?
Que diriez-vous à vos détracteurs pour les amadouer ?

Je voudrais remercier ...
Vous recevez un Prix hommage pour l’ensemble de votre œuvre et vous avez oublié votre mémo dans la poche du veston que vous avez décidé de ne pas porter. Qui risquez-vous d’oublier ? Qui risquez-vous de mentionner en premier ?
Je m’assurerai en tout cas de remercier mon éditeur et ma famille. Ils sont les deux piliers d’un écrivain, à la fois du côté public et du côté privé.

16 commentaires:

Caro[line] a dit...

Voilà une entrevue très intéressante ! J'aime beaucoup les questions.

Lucie devrait me rapporter le 2ème roman de Nicolas Dickner, j'ai hâte de le découvrir !

Pierre H.Charron a dit...

Charmante entrevue. Et j'ai adoré le roman Tarmac. J'ai écrit un billet sur ce roman chez moi dans la rubrique "Lecture".
Bien hâte de relire Dickner.
Aussi, je le lis son édito toutes les semaines dans "Voir" section littérature.

ClaudeL a dit...

Et tu as obtenu cette entrevue dans le cadre de? Salon du livre de Sherbrooke? Pour Voir?

En tout cas il ne sait pas compter (hihihi) parce 90% plus 80% plus 50% ça ne fait pas 100%!! Et s'il faut 80% d'imagination, je suis loin d'obtenir la note!

Merci, questions intéressantes, réponses couci couça, mais je ne ferai pas ma difficile tout de même.

Andrée P. a dit...

Venise,
Pour avoir fait dees entrevues avec des auteurs pendant des années (notamment pour le journal LeDroit), je dois dire que vos questions sont hautement originales!
Très intéressante votre perception des qualités que devraient avoir un auteur. J'aurais mis autre chose...
Andrée

Venise a dit...

Caroline : Merci. Je dois avouer m'être forcé pour les questions. Ça veut donc dire que tu vas mettre la main dessus dans quelques jours. Good good good !

--- J'adore ta nouvelle vignette qui te représente. C'est chou ! (à dire en accentuant ton accent :-) ...

Venise a dit...

Pierre H.: Moi aussi, je lis "Hors champ" à toutes les semaines. J'aime ça, c'est mon brassage de neurones hebdomadaire.

Venise a dit...

Claudel : J'ai obtenu cette entrevue dans le cadre de ... ma fascination pour un écrivain si particulier. Imprévisible. Original sans faire exprès, juste en étant lui-même ; Marginal. Hors champ.

Venise a dit...

@ J'espère Andrée qu'un jour, sur ton blogue, tu nous parleras des qualités que tu aurais ajoutées. Et je suis certaine en plus que tu vas développer de charmante manière :-)

Trader a dit...

Excellent entrevue et réponses pour le moins intéressantes.

Ah, si je pouvais prendre des photos en sa compagnie, ce serait vraiment une belle journée!!!

:D

Venise a dit...

Merci Trader ! Et pour la balade lentille fouineuse de la grande cité, il serait aussi chanceux que tu le serais. Le seul hic est qu'il ne le sache pas !

Nicolef a dit...

Quelles questions, Venise ! J'ai tenté à mon tour de me les poser... je ne vous livre pas les réponses. En lisant celles de Nicolas, il me semblait le voir, l'entendre réfléchir, scruter le ciel haut de septembre de son regard bleu métallique. Que j'aime ce jeune homme, cet écrivain déstabilisant qui ne ressemble pas.

nicolef

Venise a dit...

Nicolef ! Vous me faites un gros, gros et très gros plaisir ce matin en me laissant un mot. J'en dois donc une autre à Nicolas :-) |

Déstabilisant, vous l'avez dit ! Moi qui adore justement être déstabilisée. Question d'avoir le plaisir de trouver ou retrouver mon équilibre.

Lou a dit...

Merci pour le petit mot passé par Caroline au sujet de Dominique Fortier. J'ai adoré son livre et je suis ravie qu'elle ait lu mon article vu mon enthousiasme débordant (ça faisait longtemps que je n'avais pas autant aimé un livre contemporain).

J'en profite pour découvrir ce blog avec plaisir... malgré 3 ans en tant que blogueuse et plein de rencontres, je fais toujours des découvertes :)

Suzanne a dit...

Quelle belle entrevue:A tel point que je n'ai jamais lu Dickner et là j'ai envie vraiment de découvrir sa plume. En attendant, je vais le lire dans Voir.
Merci Venise.

Venise a dit...

Lou : Y a pas de quoi ! J'adore passer le mot. Faire le pont ou la passerelle. Et j'aime aussi prendre soin des auteurs qui ont à passer le cap du deuxième roman. J'ai pour mon dire que de se nourrir des encouragements sur le premier peut être stimulant.

Nos blogues ont à peu près le même âge alors, le mien étant un peu plus jeune. Bienvenue ici et fréquentons-nous maintenant que le pont est jeté au-dessus des océans.

Venise a dit...

@ Suzanne : Tu me permets d'être surprise que tu n'aies pas encore lu Nicolas Dickner ? Toi, la plus grande lectrice d'auteurs québécois que je connaisse ! C'est pour te laisser mesurer l'ampleur de mon plaisir de t'entendre dire que tu as maintenant le goût de découvrir sa plume :-)