Faites comme chez vous

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jeudi 31 décembre 2009

Ma rétrospective et mes voeux

Une décennie s’achève. Quand je pense à ce dix ans, je ne peux pas tout comprendre, tout englober, il y aurait trop à dire bien sûr, juste de penser aux événements mondiaux. Je ne veux pas trop m’y attarder, est-ce vraiment l’heure de le faire, le mousseux ferait moins de bulles ce soir.

À moindre échelle, cette décennie m'a démontré combien le besoin de ne pas être seul est criant. Plus les gens sont indépendants, ne parlant pas à leur voisin de pallier, plus les familles sont restreintes (fini les douzaines d’enfants), plus les centres urbains fourmillent de monde, plus le « magasin général » a été remplacé par le « Smart Center », moins il y a de conversations animées sur les parvis d’église et plus la blogosphère s’enfle, plus Facebook fait fureur, plus Twitter trépigne de liens. Le téléphone nous suit partout, on y parle devant la caissière à l’épicerie, on « texto » devant le chauffeur de taxi, on apporte sa « vie » qui tient dans un creux de main : portable, IPod (des personnes m’ont dit que tout le précieux de leur vie était compilé là). MP3 pour transporter sa discothèque, et j’en passe, parce que je suis loin d’être techno ! Mais à moins d’avoir les yeux fermés ben dur, on réalise que la communication s’est transformée par les moyens mis à notre disposition. Est-ce les moyens qui ont transformé la communication ou la communication qui avait besoin de ces moyens pour se transformer ?

Je suis aussi frappée par le mouvement. Quand les gens se déplacent ils veulent transporter leur chez soi. Comme les tortues ! Cellulaire, agenda électronique, portable, MP3 ... faut dire que les carapaces sont de plus en plus légères. Tout est léger maintenant. Les premiers cellulaires, deux fois plus volumineux que notre téléphone sans fil porte à rire, assez lourds pour assommer quelqu'un !

J'en conclus que l’être humain démontre d'une autre manière son côté grégaire, qu'il veut absolument faire partie d’un tout ; famille, village, ville, communauté Facebook ou humanité. Si une communauté disparaît, elle est vite remplacée par une autre. On entre plus souvent en contact mais pas avec la personne devant soi, à celle qui pourrait nous regarder dans le blanc des yeux et nous rejeter sans écran. On se protège avant de se lancer dans une relation de chair et de sentiment et ça, c'est si on se lance ! On a maintenant besoin d’être encadré pour se rencontrer, les occasions « naturelles » se faisant de plus en plus rares. On s’étudie beaucoup, on prend moins de risque sur le rejet, on aime les miroirs qui nous renvoient notre reflet, de toutes manières on est sécurité avec la quantité : si c'est pas avec cette personne qu'un lien sera développé, tant d'autres sont accessibles en pesant sur un bouton. Et on contrôle de plus en plus son image.

Ceci n'est pas une critique, c'est une constatation de changement, je ne me place pas au-dessus de ces changements, par exemple, j’aime fréquenter la communauté Facebook. Je fais de l’esprit sans être obligé de me déplacer. On m’applaudit ou me commente, ou m'ignore, je socialise avec des étrangers, toujours dans ma robe de chambre et je connais des détails sur eux que je ne sais même pas de mes amis. Ça m'amuse et me stimule, c'est un jeu de communication. Tout ça pour dire que mon idée ici n'est pas de tout remettre en questions, je tente de tirer, en cette dernière journée de la décennie, une photographie du tournant qu'a pris la communication. Faut dire que je suis essentiellement une femme de communication. C’est là où je place ma passion des mots et mon désir de justice et de justesse.

Bref, de 2000 à 2010, la communication a énormément changé mais pas ce besoin fondamental: le besoin d'être aimé. Je nous souhaite donc un vent doux d’amour qui traverse nos vies, nos têtes, nos cœurs. Je nous souhaite d’aimer et d’être aimé.

30 commentaires:

Anonyme a dit...

Merci pour ce bilan. Chose certaine pour moi, en 2009, j'ai le sentiment d'avoir gagné une amie (virtuelle) qu'un jour sans doute je rencontrerai : vous.
Je vous embrasse.

ClaudeL a dit...

Une sacrée bonne photographe en tout cas. Presque une sociologue ou anthropologue, je me reconnais dans chacune de vos phrases. Et ce, même si je n'écris pas de texto, que je ne parle pas au cellulaire devant le monde, que je n'ai pas de MP3, que je viens tout juste de comprendre comment enregistrer une émission télé sur mon DVD enregistreur, même si... Tout le reste, surtout le monde des relations qui a bien changé depuis les dix dernières années, d'autant que je suis devenue travailleure à la maison justement en 1999, tout le reste donc est un portrait très juste de mon monde.
Rien que pour ce billet criant de réalisme, je vous embrasse virtuellement et vous souhaite bonne année.

Pierre H.Charron a dit...

Description juste de la décennie qui se termine. Nous sommes des tortues..J'aime cette analogie.
Nous sommes à l'ere de la communication et de la rapidité de l'information. Comme dans tout, il y a des points négatifs, mais il est force d'admettre que les bénéfices sont trop grands. On n'arrête pas la technologie , il faut s'y adapter chacun à sa manière.Pour ma part, ca m'a permis de me définir dans la blogosphère et d'y connaître des gens comme toi. Un point de plus pour la techno ! ;)

Bonne année à toi et que 2010 regorge de bonheur et de projets accomplis.

Venise a dit...

Réjean, jamais je croirais que la vie ne favorisera pas une rencontre en 2010 ! Et pareillement, je vous embrasse.

Venise a dit...

Claudel : Ce sont des lectrices comme vous qui me donnent l'énergie et l'inspiration.

Venise a dit...

Pierre H.Charron : Incroyable combien les relations virtuelles deviennent présentes dans une vie réelle.

Je te souhaite l'accomplissement à travers tes mots et tes histoires fictives et réelles.

Ginette a dit...

La tentation!

Vous verrez...

Je n'ose pas dire que nos esprits se rencontrent.

En tout cas, j'ai souris.

Trader a dit...

Oui, l'Homme est un être social, quand bien même il s'obstine à poursuivre sa quête impossible de l'autonomie pure et dure.

C'est la forme, Venise, n'est-ce pas?

Bonne Année à tous!

pgluneau a dit...

Ton billet est tellement juste, Venise: c'est vrai qu'il tient tout à fait de l'ethnologie!! Il me fait même réaliser l'horreur de la situation.

C'est beau de pouvoir s'ouvrir au globe en entier... mais qu'en est-il du face à face? Tu as raison: plein de gens en viennent à préférer les rencontres virtuelles, parce que moins engageantes, moins risquées... Avec tous ces modes de communication modernes, asceptisés et contrôlables, les jeunes de demain ne risquent-ils pas (à long terme, j'entends, dans une centaine d'années, mettons!) de perdre confiance en leur capacité à savourer le contact physique, le regard, l'étincelle, la chaleur humaine, puisque moins habiletés à gérer ces contacts «hors carapace»? C'est toute une réflexion que tu me pousses à faire en ces dernières heures de l'année, Venise, et je t'en remercie. Au plaisir de te revoir après-demain!!

Sylvie a dit...

Joyeuse année 2010 !

Suzanne a dit...

Dame Venise vous êtes de mes plus belles «rencontres» de 2009. Merci d'être là.
Beau 2010 et ce en tout.

Yvan a dit...

Très belle réflexion Venise.
Bien content de vous avoir
rencontré toi et Marsi.
J'vous souhaite une
2010 imbibée du l'amour.
;)

Andrée P. a dit...

Chère Venise,
C'est un plaisir de vous lire.
Pour une blogueuse, vous êtes une inspiration.
Continuez.
Andrée

Blue a dit...

" Je nous souhaite donc un vent doux d’amour qui traverse nos vies, nos têtes, nos cœurs. Je nous souhaite d’aimer et d’être aimé."

Merci Venise pour cette note, j'en aime particulièrement la dernière phrase, cela ne te surprendra pas, je pense, tout comme Réjean, j'ai ici gagné une amie, mais elle n'est pas virtuelle mais bien réelle, puisse cette amitié croître et embellir et prendre corps aussi dans l'année à venir, je repense à l'émotion que j'ai ressentie la première fois où j'ai entendu ta voix au bout du fil du téléphone, une communication old school au fond mais intense...
Je t'embrasse fort, te remercie pour tes douceurs et tes attentions, et pour tes qualités d'ouverture et d'écoute, je ne parle pas , pas la peine de tes qualités d'écriture, ici on en profite tous.
mes amitiés à Marsi.

Love,
Hélène

gaétan a dit...

heureuse 2010 toi et ta gang
bises

Maxime a dit...

@PG Luneau : "perdre confiance en leur capacité à savourer le contact physique, le regard, l'étincelle, la chaleur humaine, puisque moins habiletés à gérer ces contacts «hors carapace»?"

J'espère que non! Vraiment ça m'étonnerait, j'ai une vision de la chose plus semblable à celle de Blue, le réel qui profite du virtuel pour dépasser ses limites. Sans tous ces changements dans nos façons de communiquer - dans lesquels je suis né, finalement - jamais je n'aurais rencontré Venise, Marsi, Blue, les rédacteurs de la Recrue et tous les autres... alors je n'irais pas jusqu'à parler de "l'horreur de la situation". ;-)

@Venise : Un billet fort intéressant, comme toujours. ^^ Et ais-je vraiment besoin de te rappeler à quel point tu es importante pour moi, surtout en ce moment, après toutes ces confidences? Le plaisir de t'avoir comme amie. Merci d'être là Venise, pour ta joie, ton écriture, ta passion, ta bonté et, surtout, ton écoute et tes conseils. :-) Je vous souhaite à toi et Marc le bonheur, tout simplement, et du succès dans tous vos projets.

@Tous : Bonne année 2010!

Venise a dit...

Ginette : Que vous êtes énigmatique ! Mais je saurais patienter. Un facteur concoure à tenir ma patience en laisse.

Venise a dit...

Trader : La forme ? Merci. Je suis en forme de V pour Victoire d'aimer toujours autant la Vie.

Trader, ta visite me fait toujours autant plaisir.

Bonne année à toi et à tous ceux que tu aimes.

Venise a dit...

Eh bien là, Pierre-Greg, c'est demain que l'on se voit en chair et en os, et en chères émotions. Que nous prenons le risque de nous fréquenter, donc de nous obstiner, ou nous enthousiasmer avec notre ardeur naturelle.

Je continue de croire que l'envie de se rencontrer en personne a la vie dure. Tous ces moyens de se retirer vont peut-être juste mettre à l'épreuve ce désir, pour en jauger la force et qui, sait, l'envie d'échanger face à face va s'en trouver fortifier.

Venise a dit...

Bonne année à toi aussi, Cuné. J'en profite pour te remercier de ton travail de repérage de la blogosphère littéraire. En 2010, je me propose d'en parler dans un billet. Merci de ton passage, on peut dire que tu as conscience du choix des liens !

Venise a dit...

Suzanne : Il y a des personnes comme ça seulement de savoir qu'elles respirent le même air que nous, nous ravigote. Heureuse année à toi, heureuse vie dans la musique des mots.

Venise a dit...

@ Yvan : C'est un exemple jusqu'où peut mener ces liens virtuels : à se reconnaître sans même s'être présentés ! Un bon moment de 2009.

On s'en souhaite d'autres, de ces "rencontres inespérées" (c'est le thème des Correspondances d'Eastman cette année) en 2010. Que cette année se fasse à tes désirs et tes besoins, cher Yvan.

Venise a dit...

Andrée : Vous m'enlevez les mots de la bouche ! Je peux dire exactement la même chose à votre sujet. Votre blogue est passionnant. On sent que vous vous y investissez, une odeur de personne consciencieuse, inventive. Tous ces sujets variés dans lesquels je plonge, j'apprécie énormément.

De l'énergie et de l'inspiration en 2010.

Venise a dit...

helenablue : La distance n'a plus d'importance, on la franchit par les liens aimantés. C'est ce qui est arrivé en 2009 pour nous deux.

Est-ce que la 2010 nous réserve une rencontre en personnes ?

On se la souhaite pour trente-six mille raisons ! J'ai hâte de sceller ce lien dans la chair du tangible.

Venise a dit...

Gaétan : Bonne année à ta gang aussi alors, en imaginant que par gang, tu vises la famille. Parce que pour la gang des blogueurs vrais, avec de la droiture et de l'intégrité, et comme on dit ici avec le coeur sur la main, eh bien, de cette gang-là, tu fais partie !

Venise a dit...

Merci Maxime ! Tu as le don de m'émouvoir. Un gros merci public comme ça, ça me touche directement au coeur.

Merci d'être là, je t'apprécie énormément. Nous sommes un bel exemple d'espoir à servir à Pierre-Greg, de virtuel qui se transforme en réel.

Maxime a dit...

:-)

Jackss a dit...

Bonjour Venise,

C'est le commentaire savoureux laissé sur le blogue de Réjean qui m'a amené jusqu'ici en ce début de 2010.

Votre billet rejoint un peu mes préoccupations en ce début d'année. Je suis très ouvert aux nouvelles technologies. Je crois que le vituel peut rapprocher plus qu'isoler. Les deux s'enrichissent l'un de l'autre à mon avis. C'est mon vécu.

Mais j'aime aussi me retrouver débranché, seul avec moi-même. Je n'ai pas de cellulaire.

J'ai le plaisir d'être dans une région éloignée où les contacts sont riches. J'aimer me promener sur le bord de la mer, même en hiver. J'aime accoster des gens que je ne connais pas. Le tourisme en été favorise les occasions. Et c'est merveilleux.

Venise a dit...

Jackss : Ça me fait plaisir de vous voir ici !

Comme vous, je crois que le virtuel rapproche du réel, en autant qu'on le veuille. Tout dépend de notre attitude et plusieurs de mes liens ont commencé derrière un écran et certains nichent maintenant dans l'écrin de ma vie.

Et vous devez vouloir dire le blogue de Gaétan ... j'ai cherché dans ma tête le blogue de Réjean et je ne l'ai pas trouvé (pourtant ma tête n'est pas si vaste !) je n'ai donc pas pu y déposer rien de savoureux :-)

Merci pour le compliment !

Jackss a dit...

Je parlais effectivement de Gaétan.
Bonne journée