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vendredi 30 avril 2010

BD chaleurs sous l'angle "adulte"

Une promesse que nous ne regretterons jamais
Pour ceux qui tombent ici en suivant le fumet d'un roman québécois, et qui ne savent pas comment cette tournée « Livres en fête » a été déclenchée, c'est l’an passé par un coup de foudre amical dans un resto à Nouvelle. Nous ne connaissions pas les proprios, Paul Hashey, ni Geneviève Philippe, nous avons mis les pieds à « La Petite école », authentique école de village convertie en resto gastronomique où les produits du terroir sont les vedettes. Un échange de blagues et d’idées surprenantes pendant le repas ne nous faisait tout de même pas deviné qu’à la caisse, il y aurait échange de promesses « Nous lirons votre BD et nous vous inviterons ». Et nous de répliquer : « Certainement que nous viendrons !

Conférence en duo
En cette soirée thématique BD, nous nous sommes épivardés en quatre parties, de l’entrée jusqu'au dessert. L'écoute des convives devant nous était frappante. Peu de questions, plutôt cette écoute fine avec un soupçon d’étonnement dans l’œil, et quelques remarques amusées par ci et par là. Une concentration si parfaite que l’idée m’a parfois traversé que c’était de la politesse.

Pendant que nous savourions des plats inspirés de l'univers BD ...
  • Ravioles à la truite nappées d'une crème citronnée – Magasin général de Loisel et Tripp
... nous ajustions notre discours. N’oublions pas que c’était notre premier exposé devant des adultes. Marsi était particulièrement nerveux, allez savoir pourquoi, il se sent toujours plus susceptible d’être jugé par des adultes !

Le tout s’est terminé par le tirage d’une œuvre inédite des personnages de Miam miam fléau que Marsi a sorti à trois exemplaires (l’original maintenant avalé par un virus informatique). Après le repas, il s’est installé derrière l'ancien pupitre, devant le tableau, deux vestiges de la vieille école, avec son coffre à crayons ancestral. La difficulté consistait à bien distribuer les six albums qui nous restaient. Beau problème ; il en manquait ! Ces tête-à-tête nous ont fait réaliser combien notre conférence avait été appréciée, chacun y allant de commentaires reconnaissants.

Délectables souvenirs nichés sous le palais de nos mémoires

Viens voir dans ma cave –
Une initiative de Rock Harvey, le propriétaire de la librairie indépendante Liber de New Richmond. La bande dessinée pour adultes est un créneau qui gagnerait à être connu, voilà l’essence même de cette initiative. Et quand je dis pour « adultes » ce n’est pas dans le même sens que les films ! Il y a de tout, vraiment tout, et mes yeux de néophytes ne savaient plus à quelle ouverture s’écarquiller pour englober ces murs tapissés de bandes dessinées de toutes les couleurs et de tous les formats. Titres conjointement sélectionnés par Dany Arsenault et et monsieur Harvey. C'est la première fois que ce dernier faisait descendre ses clients dans sa cave qui a un air authentique de cave, avec ses piliers de métal couleur rouille, ses murs de ciment bosselé, sa petitesse et sa luminosité de caveau, ce qui lui confère une étrange ambiance clandestine. J’en témoigne ! Quelques cruchons de bière « Le Nauvrageur », bière artisanale de Carleton-sur-mer couchés sur un lit de glace désaltéraient les gorges chaudes. Des passionnés, surtout des hommes, avides de toucher, de tourner des pages et d'ensuite déposer précieusement le butin sur son étalage. Je voyais se coller peu à peu de petits post-it jaunes sur les couvertures avec la mention « vendu ». Rien à vendre, tout à convoiter !

Marsi a déambulé comme le pur inconnu qu’il est, son album Miam miam fléau bien accoté sur le ciment. Je me retenais bien sûr de clamer « C’est lui, l’auteur, c’est lui ! » Un autre auteur était présent, tout aussi anonyme, mais plus identifiable parce que de la région : François Miville-Deschênes.
Un étrange souvenir. Et il en faut !

Comme si c'était la leur
J’ai égaré une veste en lycra noir à l’effigie de l’Université de Sherbrooke. Et cette veste, j’y tenais. J’ai appelé les deux restos que nous avons fréquentés, ils l’ont cherchée comme si c’était la leur. J’ai finalement rejoint la bonne école, Le Bois Vivant de New Richmond et la secrétaire a fait des pieds et des mains pour la trouver. Elle l’a finalement dénichée dans une classe, suspendue à une chaise droite depuis une semaine. Elle a elle-même été la porter à la librairie Liber et delà, une personne ira la chercher pour me la remettre à notre prochaine visite au mois d’août. J’ai trouvé franchement exceptionnel qu'une personne prenne à cœur ce qui arrive à l’autre à ce point. L’être humain a un bon fond et j'ose croire, pas seulement en Gaspésie !

8 commentaires:

gaétan a dit...

En passant j'ai lu dans la dernière édition du journal indépendant du Bas St-Laurent Le mouton noir quelques lignes sur miam miam fléau.

Arsenul a dit...

Ahh très chère Venise,
Quel joli billet tu signes ici. Il est agréable à lire pour le Gaspésien que je suis. J'ai entendu l'histoire de ta veste, on a proposé de me la remettre pensant que je vous reverrai plus rapidement dans une autre rencontre BD. Tu sais en Gaspésie parfois on se considère comme les parents de tous. En ce sens où on l'espère que tous sauront accueillir la visite comme du monde, que personne ne nous fera honte, on est un peu fier de notre réputation, celle que le grand Félix Leclerc nous faisait même déjà à l'époque comme étant une gang chaleureuse, accueillant et vaillante... Pourtant, il y a des cons en Gaspésie et pas qu'un peu. Mais les bonnes gens attirent les bonnes gens semble t-il! Tant mieux pour nous tous!

Suzanne a dit...

Quel billet! Pas seulement parce qu'il parle de superbes rencontres, d'échanges, de partages, d'une belle et grande aventure pour Miam, Miam Fléau. Non; surtout qu'il en ressort la beauté du bon monde. Et ça en Gaspésie et ailleurs au Québec, y'en a en titi.

Karuna a dit...

J'aime te lire, Venise, c'est comme si je m'y trouvais. En plus, je partage ta foi en l'humain.

Beo a dit...

J'aurais une petite question Venise au sujet de l'activité dans la cave: est-ce qu'à la fin les auteurs présents se démasquaient?

Pour ta veste: peut-être que les gens espéraient que tu repasserais en personne pour la reprendre ;)

Unknown a dit...

Voilà encore un beau billet comme je les aime ! Et quelle belle photo avec ce beau bureau !
Quelle originalité de composer un menu en s'inspirant de Miam Miam Fléau et du Magasin général.
Et enfin, je suis ravie que tu aies retrouvé ton chandail. Il est bon de voir qu'il y a du bon monde partout !

Venise a dit...

À tous !

Je tiens à ce que vous sachiez que chaque commentaire que vous me laisser me fait un ÉNORME plaisir, même si ces temps-ci, j'ai moins de temps pour répondre individuellement.

Gros merci !

Avec les prochains billets, je vais me rattraper, j'ai trois livres qui attendent leur commentaire.

Blue a dit...

Oui, ce billt est plein de chaleur et de fumet de bons petits plats entre gens de bonne compagnie... L'histoire de la veste de lycra noire en témoigne davantage, comme en point d'orgue!

Ne fait-on pas les rencontres que l'on mérite?

Avec toute mmon amitié lilloise...
:-)
Blue