Faites comme chez vous

Faites comme chez vous
c'est recevant !

vendredi 30 juillet 2010

On parle des Correspondances d'Eastman

Audacieux titre au Voir
Dominic Tardif du Voir recommande (impossible de passer à côté de celle-là !) Lettres recommandées. Le titre de son article « Lettres à un timbré », plutôt audacieux quand on sait que le spectacle est une mise en lecture, dirigée par Claude Poissant, de certaines lettres de Yann Martel au premier ministre du Canada. L’article au complet ici.

Votez pour votre très chère lettre
Vous savez – ou vous ne savez pas, ça dépend si vous suivez assidûment le Passe-Mot - les 5 lettres gagnantes du concours de La Poste Restante seront lues le jeudi 5 août à 17h au Parc du temps qui passe à Eastman (Bienvenue à tous !). Mais la vie de ces chères lettres ne s’éteindra pas là, eh que non, elles seront affichées en format géant sur la terrasse du Théâtre La Marjolaine pendant toute la durée de l'événement. Afin que vous les lisiez bien sûr, mais pas seulement les lire, pour que vous puissiez voter pour votre lettre chouchou. N’est-ce pas adorable ? Moi, j’adore en tout cas et je vais donner l’exemple en allant poser mon étoile sur l’affiche « Lettre » dès la première journée. Comme je n’ai jamais été prof, c’est ma première occasion de coller une étoile sur une copie ! Et comptez sur moi pour y amener la visite.

Une lettre pleine de reconnaissance
Plusieurs personnes ont participé à cette première édition de la Poste Restante, jusqu’en France imaginez-vous donc, et helenablue a été appelée par le thème. Sa lettre est adressée à un écrivain québécois, elle lui exprime sa reconnaissance :
J'ai grandi à vous lire, j'ai pris la mesure aussi sans doute parce que j'y suis prête de ce que j'avais envie moi-même à mon tour de transmettre et de quelle façon. J'ai compris l'importance plus encore des mots, de leur force de frappe et j'ai mesuré l'impact de la truculence, de l'authentique, du vécu à chaud, du témoignage et de l'audace d'être ce que l'on est et de le dire. Pour la lettre dans son entier, passez par ici, ça vaut le détour jusqu’en France.
Le coup de cœur d’une écrivaine pour une autre écrivaine
Julie Gravel-Richard, auteure du roman Enthéos a parlé de jolie façon de 33, Chemin rue de la Baleine à la radio de Radio-Canada. Et comme c’est aussi un de mes récents coups de cœur, je ne peux le passer sous silence. Quel rapport avec Les Correspondances ? Avant tout, cet ouvrage enferme des lettres d’amour qui m’ont bouleversée, ensuite, l’auteure, Myriam Beaudoin participe au Café littéraire « Les liens ruptures », vendredi 6 août à 10 h 00 en compagnie de Francine Ruel et Simon Boulerice, animé par nul autre que Tristan Malavoy-Racine. Eh que ça promet ! J’en frémis.

Entendez ici son opinion, toujours agréable de découvrir la voix d’une écrivaine qui travaille, plus souvent qu’autrement, dans le silence.

mardi 27 juillet 2010

Les larmes de saint Laurent - Dominique Fortier

À chaque fois qu’une pièce de cette envergure se présente à moi, j’ai presque le trac devant mon ambition de vous passer le mot, justement, adéquatement.

Trois parties, pour ainsi dire trois romans, qui se tiennent la main. Les trois ont la tête tournée vers le sol, la Terre. Ce qu’on a sous les pieds, et au-dessus de la tête importe beaucoup pour cette auteure qui nous tient loin des sujets nombrilistes.

La première histoire s’attache à un homme bon enfant qui s’échappe de la fatalité d’un volcan, monstre engloutissant, parce que faisant corps avec le sol. Tout à coup intéressant, pour n’avoir rien fait d’autre que suivre son instinct de survie, on embauche cet unique rescapé dans un cirque. J’y ai suivi avec grand intérêt ses histoires d’amour. Est-ce parce qu’il est un emblème exemplaire de survivance, mais j’ai catalysé sur lui mon désir qu’il réussisse ce qu’il a eu sauve, sa vie. Ceci dit, j’ai eu beaucoup de plaisir à errer, sous une plume alerte et imagée, au-dessus de ce village cupide et aveugle devant les signes annonçant la catastrophe.

Quand je pense à la deuxième histoire, je suis envahie par la couverture avec son cœur flamboyant unissant deux oiseaux. Ici, on a affaire à deux drôles d’oiseaux unis au-delà des corps. Une fusion d’âmes. Deux chercheurs, un via les chiffres, l’autre via le son, survolant leur quotidien, se découvrent et se devinent dans leur essence. La manière d’appréhender la Terre, de la tourner dans tous ses sens est captivante, nous mène loin par des observations justes, solides, précises, qui sonnent comme des sonnets. Un peu comme les enfants qui, par leur côté observateur très terre-à-terre nous sortent des perles d’un champ de boue.

La troisième, sur la montagne à Montréal nommée le Mont-Royal est celle qui m’a le plus frappée, bien malgré moi. Est-ce le fait que pour la première fois, l’auteure m’a amené là où mes pieds ont déjà foulé le sol mais cette manière de décrire, par cette précision infinie qui la caractérise, l’environnement occupé par deux êtres qui ne savent pas qu’ils se sont trouvés, m’a jeté par terre. Les descriptions de la nature et de la géographie du Mont-Royal est jeté sous nos yeux comme un canevas de mini points. Combien de phrases ai-je lues et relues pour leur beauté intrinsèque ? Et miracle, moi qui ne suis pas amatrice de la gent canine, après ces escapades en montagne en compagnie d’une bande de joyeux chiens, j’ai caressé l’idée d’en avoir un chez moi ! Magie que ces moments imaginés par une autre qui viennent se déposer sur son propre imaginaire !

À quelques reprises au cours de ma lecture, j’ai réfléchi à la fameuse expression un livre « littéraire » parce que dans ma tête, je ne pouvais m’empêcher de me dire, j’aime ce genre de romans littéraires comme Les larmes de saint Laurent, ça me plait, me rejoint. Pourtant, qu’est-ce que ça veut dire au juste ? Je me suis fait ma propre définition : c’est un roman dans lequel je peux admirer la forme, m’y arrêter parce qu’elle amplifie le fond. Que cette forme me transporte, m’égare, me dépasse, tout en me tenant captive du fond, l’histoire.

Les larmes de saint Laurent - Dominique Fortier - Alto. Mai 2010 - 344 pages

vendredi 23 juillet 2010

À vitesse de pédalo

Effrayant comment l’été fait son été cette année et le « derrière l’écran » est presque une gifle donnée à dame nature qui se tient dans les paramètres du calendrier. Ce qui fait que Le Passe-Mot de Venise est au ralenti, la faute étant à mes idées qui sortent par portes et fenêtres ouvertes. La faute aussi à ces jambes qui se tiennent dans les herbes folles, qui sont vraiment folles, à couper au ciseau (pas encore de machin qui fait du bruit), à regarder les fleurs s’épanouir, oui, oui, je fais ça moi, à jouer au palet avec fiston en visite. Parce qu’à un certain âge, les fistons s'appellent de la visite ! Rajouté à cela de petits ennuis de santé qui sont maintenant réglés, ma vitesse n'est pas de croisière, mais de pédalo !

Pourtant couve ici à Eastman un grand rassemblement et je m’y prépare en privilégiant de lire les auteurs qui seront en visite entre le 5 et 8 août. De connaître sa visite, c’est plus poli :-)

Peut-être parce pas je ne suis pas dans l’humeur d’en mûrir, une idée spontanée s’est imposée : vous présenter des invités des Correspondances d’Eastman un peu moins connus. Peut-être vais-je vous présenter des auteurs que vous connaissez, ou même adorez, n’hésitez pas à nous faire signe si c’est le cas, bonifiez leur brève bio de vos mots d’amour.

Je vous présente ...

Simon Boulerice
Il allie les métiers d’auteur, de comédien et de metteur en scène. Il a étudié en littérature et dramaturgie (Cégep de Saint-Laurent et UQAM), puis en interprétation théâtrale (Cégep de Lionel-Groulx, promotion 2007). Il a aussi fait des études en danse (Conservatoire de danse) et en mime (Omnibus). Il écrit pour le théâtre depuis quelques années (Qu’est-ce qui reste de Marie-Stella?, Petite Licorne 2008 et 2009, Éric n’est pas beau, Gros Mécano 2010) et joue en tournée, ici comme en Europe, pour l’Arrière Scène. Son spectacle solo Simon a toujours aimé danser a remporté le prix de la création lors du Fringe 2007, a été présenté en tournée à divers endroits, jusque dans le cadre d’un Festival de théâtre au Tchad, en Afrique. Il joue toujours la pièce en tournée. En septembre dernier, il publiait Les Jérémiades, son premier roman, aux Éditions Sémaphore, et un recueil de poésie, Saigner des dents, aux Écrits des Forges, qui lui a valu le prix Alphonse-Piché 2009. Il travaille présentement sur sa prochaine création, Martine à la plage, qui sera présentée en septembre 2010 au Bain St-Michel.


Max Férandon
Il est né en 1964 dans une jolie carte postale du centre de la France.
Une traversée de l'Atlantique en 1988 l'amène au Québec où il réside depuis.

À l'âge de quatorze ans, sa maman lui offre une machine à écrire, mais le bruit des touches empêche le chat de dormir, il adopte donc la plume et l'encrier. Des années plus tard, il publie un premier roman : Monsieur Ho (ALTO). Un récit qui décrit les états d’âme du recenseur de la Chine.

Il travaille actuellement sur son prochain livre: Un lundi sans bruit. Un titre qui fait le bonheur des chats, paraît-il.

Hélène Dorion
Née à Québec en 1958, Hélène Dorion a publié plus d’une vingtaine de livres de poésie, traduite et publiée dans plus de quinze pays, son œuvre lui a mérité plusieurs distinctions et prix littéraires, dont le Prix du Gouverneur général du Canada, le Prix Alain-Grandbois, le Prix Aliénor, le Prix International de Poésie Wallonie-Bruxelles et le Prix du Festival International de Poésie de Roumanie. Elle est la première Québécoise à avoir reçu, en 2005, le prix de l’Académie Mallarmé, décerné en France depuis 1937.

Les Éditions de l’Hexagone ont fait paraître une rétrospective de son œuvre poétique sous le titre Mondes fragiles, choses frêles. En 2002, elle a publié Jours de sable, récit qui lui a valu le Prix Anne-Hébert, puis, en 2003, a paru Sous l’arche du temps, ouvrage qui regroupe des essais autour de l’écriture, de la littérature et de la place de l’art dans la société. Son premier ouvrage jeunesse, La Vie bercée (2006), a été en lice pour trois prix littéraires, dont le Prix du Livre Jeunesse des bibliothèques de Montréal et The White Raven (Italie).

Pour les détails et les noms d'une trentaine d'autres invités, consultez Les Correspondances d'Eastman.

dimanche 18 juillet 2010

VraCorrespondances

Les finalistes de la Poste Restante : Le comité de sélection a reçu une centaine de lettres et il est à peu près temps que je vous communique les quinze finalistes ... par ordre alphabétique :

Bastin Jutras Agnès – Magog
Beauregard Gilles – Lachine
Bonin Gisèle - Saint-Basile-le-Grand
Brière Louise – Beauharnois
Caselles Brigitte – Magog
Chabot Doris – Sherbrooke
Chicoine Ginette – Québec
Fontaine Martine – Waterville
Gagnon Francisca – Sherbrooke
Guay Viviane – Magog
Langlois Anne - Saint Georges sur la Prée, France
Melançon Carole - Canton de Hatley
Pongis Khandjian Marie Ange – Québec
Shaarani Grazynka - Northampton, États-Unis
Toupin Michel - Magog

Parmi ces finalistes, le jury, retiendra 5 lauréat(e)s ex-aequo. Leurs lettres seront lues à la cérémonie d'ouverture (jeudi 5 août - 17h) et ensuite affichées en format géant sur la terrasse de la Marjolaine pendant la durée des Correspondances, puis publiées sur le site internet.

À noter qu'un prix de participation sera offert lors de la cérémonie d'ouverture, le nom sera tiré au hasard parmi tous les signataires des lettres, à l'exception des cinq gagnants.

J'en profite pour féliciter de tout coeur deux de ces finalistes qui suivent le Passe-Mot ... ils ou elles se reconnaîtront ou s'identifieront s'ils ou elles le désirent :-)

Attention ... attention ... SPÉCIAL D’OUVERTURE :
Recevez un stylo-passeport pour toute la durée de l’événement avec l’achat d’un billet pour le Café littéraire du jeudi - 5 août - 15 h avec
Kim Thùy, Marie Christine Bernard et Christine Eddie.

Qu’est-ce que vous permet un stylo-passeport (12.50 $ - 10 $ étudiants et aînés) ?

Trouver tout ce qu’il vous faut pour écrire à loisir autant de lettres que ces chambres et jardins d’écriture vous inspireront :

1. Le jardin anglais – 2. La chambre de la rivière* – 3. La chambre des poètes* – 4. Le sentier des lettres – 5. La chambre du temps qui passe – 6. Le jardin floral* – 7. La chambre sylvestre – 8. Le Portage des mots* – 9. La chambre du théâtre* – 10. Les pontons du lac (sur réservation à l’accueil) 11. La Place du village*
*Lieux d’écriture ayant un abri couvert.

D’autres activités sur le Circuit des lettres avec le stylo passeport :
Vendredi et samedi : 19 h à 22 h - Au Dojo Saku Shu Ka
Pour stimuler la rencontre avec soi et laisser courir les mots, un lieu de méditation est offert. Inscription à l’accueil.

Samedi 7 août
Au portage des mots – 14 à 16 h
LOUIS HAMELIN et ROMÉO SAGANASH - Connivences et confidences d’écrivains sur la nature, le nomadisme, des territoires et des espaces de rencontres. (20 places).

Samedi 7 août
À la Chambre Sylvestre - 10 h à 15 h (pause de 11 h 30 à 13 h 30)
Écrivez au son de flûtes à bec – Trio Bellerive -
Suivra à 15 h une lecture poétique par Dany Boudreault

L'ouverture des Correspondances d'Eastman est dans 17 jours, le 5 août. Le compte à rebours est commencé ...

jeudi 15 juillet 2010

Comme si de rien n'était - Maxime Collins

Un éventail d'opinions vous attend à la Recrue du mois. Je dirais que pour un certain choix de l'auteur, il y a unanimité. Sinon, plusieurs nuances sont apportées. En espérant qu'après la lecture d'une dizaine de points de vue, vous saurez si ce roman est pour vous, car après tout c'est une des raisons d'être de La Recrue du mois !

Où mènent des cul-de-sac ?

Dès le départ, nous savons que nous longerons quatre trajectoires de vie. Je trouvais l’idée bonne et je la trouve encore bonne, avec son bouquet de la fin : les retrouvailles.

À Benjamin, je suis toute là, troublée de certaines motivations de personnages, étonnée par un « je » qui s’infiltre dans les « il », ce voyeur qui regarde par un trou de souris. J’ai encore pleine confiance à l’auteur ; où me mènera-t-il ?

À Philippe, je m’accroche. Le personnage m’intrigue, son vide me remplit de questions. Quand Aurélia arrive dans le décor, je veux bien sûr croire en elle, comme je crois en lui. À cette fin facile, articulée par Aurélia, je me déleste d’une part de confiance.

À Dana, me voilà légèrement sur mes gardes. Le personnage est encore plus particulier, il se dédouble dans un mensonge d’identité. Je ne suis pas psychanalyste, lectrice seulement, ma difficulté est grande de croire à une si grande bêtise face à l’amour, à cette vérité trouée comme un emmenthal entamé. Je trouve que le personnage à double têtes ne se tient pas, je lis en surface, je glisse sur les lignes, plus spectatrice que lectrice.

À Éric, l’histoire aura à venir me chercher, mon esprit se méfie de peur de se faire mener en bateau. Éric a de la chair et a tout pour m’intéresser. Je ne saisis pas le personnage secondaire. Qui est-il, que veut-il ? En dehors de l’action, je regarde la scène de soulerie qui m’apparait burlesque. Je n’y crois pas et comme toute lectrice qui désire se remplir d’une histoire, je suis déçue.

Bien évidemment, j’ai hâte aux retrouvailles pour me réconcilier, faire connaissance avec les personnages en dehors d’accidents de parcours. Il n’y aura pas de retrouvailles, pas pour moi.

Le ton froid et distant au service d’un scénario aussi généreux en motifs psychologiques ne m’a pas dérangé au début, mais à la longue, oui. L’intervention du « je » est irrégulière, cette inconstance m’a déconcentrée. L’idée des amis écartelés, leur retrouvailles ensuite est excellente, par contre, on comprend vite que ce rapprochement final implique que chaque histoire (relation) débouchera sur un cul-de-sac. Le fait de le savoir a retiré un mystère que j’aurais préféré entier.

mardi 13 juillet 2010

Renard bleu - Yves Beauchemin

Pourquoi avoir tendu la main vers ce Renard bleu ? Il est possible que vous vous posiez la question puisque, rarement, je lis du roman jeunesse et surtout de cette consistance : 376 pages. C’est particulier, tout au long de ma lecture, je me suis demandé : à cette longueur, est-ce pour les adultes ? Ce n’est qu’une fois la couverture refermée que j’ai lu un article faisant allusion au défi lancé à Yves Beauchemin, ce routier des histoires à longue haleine, d'aborder un roman jeunesse autrement que par la brièveté.

Disons-le, j’ai tout d’abord éprouvé de la difficulté à prendre à cœur l’histoire du jeune renard qui fait tout, y compris l’impossible, pour sauver ses parents tombés dans un coma par le mauvais sort jeté par la sorcière Eulalie Laloux. Je me suis bien sûr demandé pourquoi, puisqu’il m’est déjà arrivé d’embarquer dans la vie d’animaux qui parlent, les prenant pour des êtres humains quand on me les présente comme tels. Mais cette fois, le bon vivant et doux ours Gustave, l’orgueilleux canard athlète (mon personnage préféré), et le courageux Renard bleu, au poil si joli (compliment donné à profusion) ne m’ont jamais fait oublier leur état animal puisqu’on nous le rappelle sans cesse par la surprise des humains qui les côtoient. Prend aussi une part active à cette histoire, une famille fantôme et un squelette. À chaque apparition visible de ces « invisibles », la réaction en est une assurée de surprise syncopée.

Avant même la première ligne, on présente des personnages par un dessin et une mini-bio, c’est amusant, par contre, il m’en est resté un désir de continuer à les « voir ». Comme le roman a de l’action et est très visuel, il serait avantageux de le présenter en dessin animé, et je me demande même s’il n’a pas été écrit avec cet espoir ! En tout cas, les dessins des personnages ont assiégé mon cinéma intérieur.

Cette histoire erre dans un entre-deux ; entre l’humain et l’animal, entre le naturel et le surnaturel, entre l’éveil et le sommeil, entre la terre et l’eau, et nous amène même visiter les épaves du Titanic, ce que j’ai bien aimé. C’est bien mené et l’originalité se situe surtout au niveau des personnages (j’ai aimé l’âme valeureuse du chat que j’ai admiré encore plus que le Renard Bleu), par contre le défi de la longueur est plus ou moins relevé. C’est le genre d’histoire prévisible, entre des bons et des méchants et plus encore, vu que la sauce est étirée, on a le temps de voir venir. Plus condensée, elle aurait pris de l’élan, à mon avis. Mais suis-je la lectrice cible, malgré mon esprit enfantin qui s’est allumé à quelques reprises ? J’ai éprouvé de petits coups de cœur, mais en dent de scie. Lecture légère et distrayante, idéale pour s’aérer les méninges en y laissant passer un peu de fraicheur.

dimanche 11 juillet 2010

Je suis l'intruse

Bon, ça y est ! Après une fin de semaine très mouvementée de mon côté, j’arrive enfin avec les deux citations intruses.

Mon fils, Rémi, qui séjourne avec nous un certain temps a rajouté ses citations préférées mais n’a pas osé inscrire les citations intruses. J’avais un espoir qu’il les débusque, comme Marsi a fini par y arriver. Parce qu’il me connaît. Je lui ai d’ailleurs demandé de ne pas aller me démasquer.

Par contre, une personne m’a démasquée, une fois sur deux, et c’est ...... Daniel Rondeau. Bravo !

Je n’ai aucune idée pourquoi il a pointé la 11. Est-ce le Florence Marseille qui a éveillé un soupçon chez lui ? Parce que j’ai rajouté à Venise deux noms de ville. Bais oui, pourquoi pas ? C’est donc moi qui se cache sous cette citation.

La deuxième intruse, personne ne l’a trouvée, mais j’avoue que j’étais plus difficile à débusquer « Valentine St-Amant » puisqu’il faut savoir que je suis née la veille de la St-Valentin, à 1 h 35 près, j’aurais le prénom Valentine inscrit sur mon baptistère. Et St-Amant, vous ne trouvez pas suspect une personne qui s’appelle Valentine St-Amant ? La citation évoquant de l’épistolaire me semblait être un deuxième indice « puce à l’oreille ».

Personne n’a choisi mes citations comme leurs préférées. Alors, pour cela, je vous donne tous raison ! Mes préférés sont 1, 5, 6, 12.

Merci de vous être prêté au jeu !

jeudi 8 juillet 2010

Vrac citations

Comme la mienne, ma parole, est temporairement engourdie sous un cerveau chaud, j’ai pensé leur donner la parole. Attention, il y a deux intrus.

Si le cœur vous en dit, laissez votre ou vos préférés. Voilà pourquoi je les ai numérotées ... ou lesquels vous pensez être les intrus.
On s’amuse là ! (sur le ton de « On jase là ! » de Guy A. Lepage)


1. « J’ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot... »
Honoré de Balzac

2. « L’art d’écrire des lettres est l’habileté de donner aux gens l’impression que l’on parle d’eux, tout en ne parlant que de soi »
Valentine St-Amant

3. « Écrire, c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit ».
Marguerite Duras

4. « La gloire ou le mérite de certains est de bien écrire ; et de quelques autres, c’est de n’écrire point ».
Jean de La Bruyère

5. « Écrire, la seule façon d’émouvoir autrui sans être gêné par un visage »
Jean Rostand

6. «Quand je serai grand, j’irai à la paternelle »
Cédric, 3 ans

7. « La pensée vole et les mots vont à pied. Voilà tout le drame de l’écrivain »
Julien Green

8. Marsi se demande quand la terre sera déclarée « Patrimoine mondial de l'humanité » par l'UNESCO

9. « Les romanciers sont plus à nu dans leurs œuvres de fiction que dans leur autobiographie »
Madame de Staël

10. « La langue est la vraie patrie d’un peuple. C’est peut-être du reste la seule patrie »
Claude Duneton

11. « Le respect porté à l’autre est la courtoisie de l’âme »
Florence Marseille

12. "Le point d’interrogation est une exclamation qui s’arrondit en forme d’oreille".
Véronique Fleurquin

13. « Les mauvais livres sont ceux qu’on prête en craignant qu’on nous les rende »
Valtour

14. « Le dépendant affectif tire sa valeur de l’autre, comme le zéro reçoit la sienne du chiffre qui le précède »
Jocelyne Robert

15. « Après le plaisir de posséder des livres, il n’y en a guère de plus doux que d’en parler »
Charles Nodier

16. « Il faut écrire pour soi, c’est ainsi que l’on peut arriver aux autres »
Eugène Ionesco

17. « Avoir des livres sans les lire c’est avoir des fruits en peinture »
Diogène

18. « Caressez longuement votre phrase, et elle finira par sourire »
Anatole France

19. « Écrire est un acte d’amour. S’il ne l’est pas, il n’est qu’écriture »
Jean Cocteau

20. « Pourquoi on met des lunettes de soleil ? Pour qu’il nous voit mieux ? »
Léonie, 4 ans.

lundi 5 juillet 2010

Lectures rafraichissantes

L’idée m’est venue comme ça, j’sais pas pourquoi (clin d’oeil), de parler de lectures rafraichissantes.

Premièrement, est-ce que ça existe ?
Deuxièmement, est-ce que ça existe pour vous ?

Même si c’est un sujet léger (donc rafraichissant ?), je me pose vraiment ces questions. À chaque année, on voit arriver les journalistes, et surtout tout bon magazine très colorée, avec des suggestions de lectures estivales. J’imagine qu’ils entendent par là des livres d’où glissent des grains de sable de plage. J’imagine qu’il y a dans cette notion de lectures rafraichissantes, une part d’idéal où les êtres humains pourraient mettre une pause sur tout ce qui se fabrique d’horrible dans le monde. Pourtant, pour certains, le polar ou l'horreur sont des lectures rafraichissantes, c’est dire que la définition dépend de chacun. Mais ... mais ... le chacun n’a pas nécessairement la cote dans les journaux et magazines, il y aurait donc une définition du rafraichissant sur laquelle on s’entendrait comme pour l’effet d’un verre d’eau avant de plonger dans un lac quand la chaleur est torride.

Je réponds à mes questions du mieux que je peux, car si je les pose, c’est que je me les pose et je n’ai donc pas toutes les réponses et bien évidemment encore moins le « deuxièmement » : est-ce que ça existe pour vous ? Qu’est-ce que pour vous une lecture d’été !

Les lectures rafraichissantes convenues auraient de l’humour, des drames aux fins heureuses, quelque chose qui ne ferait pas trop réfléchir. Ou futiles, pour ne prendre aucune chance de se casser la tête. Est-ce des lectures avec plus d'images ? Ou qui auraient un rapport direct avec les thèmes de l’été ? Plus j'énumère et plus je me sens un peu comme un cliqué sur deux pattes !

Deuxième question maintenant. Je vais décevoir mon hypothétique définition générale (rajoutez-y du vôtre, si je suis à côté), y a pas de doute. Je ne fais pas vraiment de spécial entre mes lectures d’été ou d’automne. La chaleur ne change pas mes goûts, le seul élément qui influe est le temps. En vacances, j’ai plus de temps et je lis autre chose que du roman, et autre chose aussi que du roman québécois. Bientôt, je vais lire "La mort attendra" - souvenirs de guerre d'André Malavoy et suivra (peut-être pas de près !), "Je ne veux pas mourir seul" , autofiction de Gil Courtemanche. Je change de routine, quoi, et il me semble que c’est la définition même des vacances !

Quel a été le déclencheur à mon questionnement ? Le renard bleu d’Yves Beauchemin, ce roman que j’achève en me posant encore la question "à qui il est destiné". Par contre, je me suis dit, voici ce que l’on nomme, je crois bien, une lecture estivale. Je suis donc, veut ou veut pas, en plein dans la vague ... de chaleur !

vendredi 2 juillet 2010

Sombre peuple - Marie Christine Bernard

Je commence à comprendre pourquoi j’ai toujours des réticences devant un recueil de nouvelles ... ma mémoire ! Je ne sais pas qu’est-ce qui se passe en moi, mais aussitôt le recueil déposé, il est presque aussitôt oublié. Même un que j’ai beaucoup aimé comme celui-ci et ses 13 nouvelles.

Aujourd’hui, où je me propose de vous dire pourquoi j’ai aimé, j’ai dû relire en diagonale une bonne partie des nouvelles, en fait, à peu près toutes les courtes. Tandis que « Cromwell » de 52 pages sur 195 pages, environ un quart de Sombre peuple, de celle-là je me souviens parfaitement. Eh, que je m’en souviens ! Je ne l’ai pas que lue, je l’ai tremblée, elle m’a fait oublier que j’étais dans le fictif. Comme si c’était la réalité, parce que justement, cela aurait pu l’être. J’ai pris le cas de ce couple si semblable, parce que dépareillé, tellement à cœur ! Ma seule déception, la fin de ce presque « roman » tombe abruptement, à la manière nouvelle. Le temps se précipite, les événements aussi, et malheureusement, je n’ai pas compris le punch de la dernière ligne. Suzanne (Entre les lignes) a lu et aimé Sombre peuple et se serait perdue à Cromwell.

Si je ne me souviens pas des histoires assez pour les relater, je me souvenais nettement de l’impression de lecture des premières nouvelles que j’ai préférées aux dernières. Je m’étais alors passé la remarque « comment une écriture peut couler aussi parfaitement, et comment des histoires peuvent être aussi bien tournées ? ». Nos méninges, les miennes en tout cas, ont de la difficulté à croire à la perfection ! À ma relecture rapide avant cette rédaction, j’ai renoué avec le plaisir des histoires. Les émotions varient autant que les sujets, on bondit du tragique au léger sans changer de ton (un peu comme les pince-sans-rire). C’est d’ailleurs ce que j’aime chez cette auteure, comme les conteurs de nos veillées d’antan qui jonglaient avec les faits cocasses ou horribles, elle manie le verbe avec une solidité et un recul qui laisse le lecteur face à lui-même. J’aime ces auteurs qui savent s’effacer derrière l’histoire de leurs personnages, et Marie Christine Bernard sait tenir cette distance.

J’imagine qu’il faut que je le dise, le thème rassembleur se veut la différence, jusqu’à la marginalité. J’en ai complètement fait fi, j’ai même préféré l’oublier. Peut-être est-ce parce que pour moi la différence va de soi. Il faut de tout pour faire un monde, même des extrêmes que je ne trouve pas si extrêmes, c’est seulement de la couleur déposée sur un « Sombre Peuple ».

Je vous laisse avec le père Stone :

« Il était gras, dans tous les sens du mot, de la racine des cheveux jusqu’aux orteils. Les épaules larges et voûtées, la panse velue, les mains courtes aux ongles toujours noirs, les petits yeux sombres enfoncés dans leurs orbites, la bouche molle et lippue, le nez épaté, Évrard Stone n’était pas ce qu’on peut appeler un bel homme. --- Page 45 « Vie et mort de Louis-Seize Stone ».

À savourer :

"Les heures ne supportent pas d’être comptées. Aussitôt, qu’on commence à le faire, elles s’échappent et fuient, de plus en plus vite". --- Page 150 « Cromwell ».

Commentaire de lecture de Suzanne "Entre les lignes".