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lundi 30 août 2010

Hommage à Marie Laberge

Retour dans le temps pour cette populaire dame de la littérature québécoise qu’est Marie Laberge. C’est une invitée d’honneur, l’hommage se respire à plein nez dans ce lieu idéal pour les retours dans le temps : Le théâtre La Marjolaine (50 ans d’existence).

Danièle Bombardier, dont c’était l’anniversaire de naissance ce jour-là, entame avec les présentations d’usage, rapidement suivies de ces chiffres nous rappelant combien l’écrivaine est lue :

* 33 ans de vie professionnelle (allez souffler sur ses bougies !)
* 22 pièces de théâtre écrites, jouées et traduites
* Écriture de 2,000 pages en moins d’un an ; premier jet Le goût du bonheur – avant les corrections et modifications
* Premier roman « Juillet » : 7,000 lectrices-teurs
* Deuxième « Quelques adieux » 14,000 lectrices (teurs) doublant ainsi la mise jusqu’aux ...
* 700,000 lectrices-teurs pour la saga « Le goût du bonheur ».
* Plus de 41,000 lectrices-teurs de Martha, roman épistolaire divisé en 26 lettres postées à chacune et chacun qui s’y abonne. Poursuite en 2011.
* Elle en est au maniement de son 10° roman (étape avancée – manuscrit *)

Encore des chiffres, et des mots
À l’approche de 50 ans, elle a quitté le milieu du théâtre, pour rester heureuse dit-elle, évitant ainsi l’apitoiement de l’âge (pas arrivé à comprendre pourquoi le théâtre ne la rendait plus heureuse). « Casser le monologue intérieur de l’esseulé », il me semble avoir entendu une déclaration semblable, mais ne me laissez pas mettre la main au feu, j’en ai trop besoin pour écrire !
Quand « Gabrielle » (tome 1- Le goût du bonheur) a connu son premier succès, 5,000 lecteurs à sa sortie, elle nous laisse imaginer l’augmentation de la pression sur ses épaules, afin que Florent tome 3 soit à la hauteur (finalement, 75,000 lectrices-teurs)

Portrait à grands traits esquissés
  • Son père a haï (entendez-la mordre dans le mot haï) sa première pièce.
  • Sa mère lui a déjà dit que pour une « fille de party », c’est effrayant d’écrire des affaires de même.
  • Elle doit s’isoler pour l’écriture – elle stationne dans une bulle.
  • Quand l’encre n’est pas encore sèche, déteste ce qu’elle vient d’écrire.
  • Elle en arrache autant que ses lecteurs quand elle écrit ; descend dans son sous-sol émotif.
  • Ce qui vaut plus qu’une récompense (médaille) ou excellente critique journalistique ; trouver dans une bibliothèque un exemplaire d’Annabelle qui tient « de peur », tellement il est abîmé par les mains de ses lectrices-teurs.
  • Elle avoue ne pas arriver à lire les lettres qu'on lui envoie en abondance suite à ses envois Martha, se dit trop bouleversée par la détresse de la solitude qu'elle y sent.

Clou de la rencontre
Marie Laberge a fait un cadeau à ses lectrices-teurs. Vraiment un cadeau, si on considère qu’il n’est pas facile de se présenter sur une scène avec son manuscrit abondamment annoté entre les mains ... et le lire ! Même élégamment vêtue, Marie Laberge s'est dénudée. Ça implique d’accepter de se montrer vulnérable, j’ai admiré ce geste.

Lui a été remis une plume artisanale en bois qu’elle a semblé bien appréciée, des fleurs, des sourires, de l’admiration qu’elle a le loisir de transformer en affection. Elle m’est apparue très reconnaissante, je dirais même affectueuse vis-à-vis ses lectrices-teurs.

Incontestablement une grande dame de notre littérature et là, j’oserai rajouter quelques mots qui me vaudront peut-être certaines escarmouches verbales ... même si elle est populaire.

19 commentaires:

Ginette a dit...

Moi ce que j'ai aimé le mieux ce sont ses premiers romans jusqu'à la cérémonie des anges.
La saga c'était trop pour moi.

Saviez-vous que j'avais tenu le sac à main de Marie Laberge dans des vespasiennes en Provence?

Venise a dit...

Avez-vous essayé de la lire ? Le goût du bonheur, ça vous va comme un gant comme titre pourtant.

Tenir le sac à main de Marie Laberge ? Faudra nous raconter. Ça m'intrigue.

Karuna a dit...

Merci pour cet intéressant billet. Pour ma part, au sujet de Marie Laberge, je dirais: une grande dame, heureusement populaire. Viens-je de verser dans l'escarmouche, avec cet avis? ;)

ClaudeL a dit...

Personnellement, si j'aime lire ce que je lis, je ne me demande pas si c'est populaire ou si c'est un finaliste d'un Prix, si c'est littéraire ou cucu. J'aime un point c'est tout. J'ai déjà lu quelques Harlequin que j'ai aimés. Je lis encore des bandes dessinées. J'ai lu des Maigret. Je n'aime pas les Michel David et les Marc Levy que j'aurais peut-être lus à d'autres époques (Hélène Rioux avait bien raison de dire que chaque livre doit être lu à un moment et pas à un autre). Il en faut de tous les genres, de tous les styles pour plaire au plus grand nombre possible de lecteurs. C'est comme si on disait: je ne publierai plus de poésie parce que c'est trop hermétique ou plus de slams parce que trop... populaire.

C'était quoi le sujet déjà?

Suzanne a dit...

Je n'ai lu que «Sans rien ni personne» de dame Laberge. Mais je ne m'arrêterai pas qu'à ce titre, je vais prendre le temps de découvrir d'autres de ses écrits c'est certain.
Très beau billet Venise. Merci.

Ginette a dit...

Le trop grand nombre de dialogues dans les livres me tue.
J'ai toujours l'impression qu'ils sont là pour donner du volume.

Venise a dit...

Hello Karuna ! Là, ça va tout à fait, je pense qu'on ne part aucune escarmouche. C'est que j'entends parfois des commentaires désobligeants vis à vis les lectrices-teurs de Marie Laberge.

Merci de ton passage que j'apprécie toujours beaucoup :-)

Venise a dit...

Tu lis encore des bandes dessinées, ClaudeL ? Mais il faut toujours lire des bandes dessinées, ce n'est pas un moindre art, c'est le neuvième ! Un art à part entière. :-)

Et tu es en plein dans le sujet !

Venise a dit...

Suzanne : Ton Internet serait de retour ? À la bonne heure, si c'est le cas.

Tu es exactement au même point que moi. Nous qui lisons pas mal de québécois, c'est surprenant qu'on en ait lu qu'un jusqu'à date, mais nous sommes ouvertes n'est-ce pas ?

Venise a dit...

Ginette : J'en lis un autre, et je vous reviens si les dialogues me tuent ... malgré cela, je vous reviens vivante, promis !

PG Luneau a dit...

Bravo à ClaudeL pour sa vision de la Littérature (avec un grand L très très «culturé») vs les livres «populaires». Moi aussi, j'aime la S.F., les BD, le fantastique, la littérature-jeunesse, certains Marie Laberge, certains Chrystine Brouillet, les Agatha Christie... même si tout cela est trop souvent considéré comme de la sous-littérature, surtout par les auteurs élitistes très Culturés (avec un grand Q).
De même, quand l'histoire est endormante, que le style est ampoulé, que je n'y comprends rien ou que je sens que l'auteur ne veut que péter plus haut que le trou, je déteste certains livres, même si ce sont des classiques, mêmes s'ils ont gagné tous les prix possibles au monde (Par exemple, ne me demandez surtout pas de vous dire ce que je pense de l'Avalée des Avalés, ça risque d'être laid!)
Bref, est-ce qu'il y a moyen de considérer également tous les genres en laissant le snobisme de côté, chaque genre étant bénéfique à telle ou telle clientèle, à tel ou tel moment dans sa vie?

Venise a dit...

Pierre-Greg : Tu as tout dit et bien dit. Je suis tout à fait d'accord avec ça.

Mais j'ai pas encore essayé Réjean Ducharme, ça viendra un jour, depuis le temps que tu m'en fais la publicité ... par la négative, mais ça compte autant et même parfois, plus !

ClaudeL a dit...

@Ginette: idem pour moi quand il y a trop de dialogues, comme chez Michel David, entre autres, mais plusieurs personnes que je connais commencent par là et se promènent ailleurs ensuite. Une animatrice d'atelier et auteure me disait cet été: 25% de dialogues, pas plus.
Mais pas de dialogues du tout, genre Marie-Claire Blais, pas mieux.

@PG Luneau: L'avalée des avalés, non merci moi non plus. Mais j'aurai essayé.

@Venise: dès que je passe près d'Eastman (c'est rare, mais ça arrive), j'arrête chercher mon exemplaire dédicacé de Marsi.

Tout le monde a l'air d'accord finalement pour dire qu'il en faut pour tous les goûts.

anne des ocreries a dit...

Voilà encore une écrivaine que je ne connaissais pas, et que je note sur mes tablettes !

Beo a dit...

Pour moi ce qui m'a le plus "enveloppée" ça restera toujours la trilogie du Goût du bonheur.

Une lecture, qu'en tant qu'expatriée, j'ai savourée ligne par ligne, image par image, personnages par personnages.

Une grande dame qu'est Marie Laberge!

Beo a dit...

J'explique mon "enveloppée", par le sentiment d'avoir des bras chaleureux autour de moi durant ces lectures.

Venise a dit...

Alors, Béo, j'apprends que tu aimes Marie Laberge et le Goût du bonheur. Je ne dis pas que je ne le lirais pas un jour mais je vais commencer par un roman qui n'a pas de suite. J'en ai tellement d'autres qui attendent sagement d'être lus.

Et pendant que tu me visitais ici, je te visitais là-bas ... hi hi. J'apprenais que ton rhume va mieux.

Venise a dit...

Mon dieu ... un lapsus. Je le lirai peut-être un jour au lieu de "pas" !!!

Beo a dit...

En ma qualité d'expatriée: cette trilogie aurait pu s'appeler autrement et avoir quelques autres tomes que je les auraient savourés.