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mercredi 15 septembre 2010

Brigitte des colères - Jérôme Lafond

Et hop, déjà le 15 du mois !
Nous sommes, pour le moment, six à commenter ce premier roman "Recrue du mois".

Les hauts et les bas de Brigitte des Colères par Mylène Durand
Destroy su'l'bord d'une fosse à purin par Catherine
En dents de scie par Lucie
Le feu couve par Phil
Je suis une sorte de poème-révolte par Anick


Sujet à l'étude par Venise

Jérôme Lafond visite les turbulences de l’adolescence par l’insolente et l’insolite Brigitte, 15 ans. Qu’à l’adolescence, l’intérieur s’oppose constamment avec l’extérieur (parents, profs, système) est bien démontrée, et tout au long de la narration, on mesure l’espace, que dis-je, le cratère entre les deux mondes, la façade de l’ado et ce qu’elle vit de l’intérieur. J’ai trouvé le profond décalage entre les deux habilement exposé, convaincant autant qu’amusant.

Au départ, je me suis posé la question « pourquoi « des colères » ? Je la trouvais franchement beaucoup plus étrange que colérique, imprévisible par son imaginaire unique et disjonctée. Pour tout dire, je l’ai trouvée assez étrange pour l’estampiller « être très inquiétant », malgré le ton qui se voulait franchement humoristique. Découvrir par inadvertance la correspondance de ma fille et réaliser qu’elle écrit à un meurtrier qu’elle appelle son amoureux, je l’aurais incitée à libérer son trop-plein d’agressivité en compagnie d’ un psychologue. Mais ça, c’est la réalité et nous sommes dans le fictif, me direz-vous, ce qui m’amène à classer ce roman dans la catégorie « léger ». Et pourtant, cette légèreté sera un moment donné trahie, et j’en resterai perplexe. Je m’interroge aussi comment une jeune fille si frondeuse, si catégorique et si sûre d’elle peut subitement se perdre entièrement dans le sentiment amoureux. Ce sont vraiment, à mon sens, les éléments de la fin qui grincent le plus.

Ce qui m’a également rendu perplexe est ma difficulté à faire la part entre les scènes réelles et celles qu’elle imagine. Je suppose que vous commencez à comprendre que mon intérêt a tiré sa source à étudier cette intempestive, plus qu'à m’y attacher. J’ai aimé l’expérience de cinéma expérimental entre les amies, c’est la partie qui m’a le plus captivée.

Le style de Jérome Lafond va de l’avant, alerte et léger, convient bien à des thèmes jeunesse, un enchaînement des plus naturel entre les dialogues et le texte descriptif. Je me suis demandé si ce roman intéresserait les jeunes, si jamais il est sélectionné pour le Prix des Collégiens, je serai bien heureuse pour l’opportunité de lire leurs opinions.

Note : Le roman en tant qu'objet est une réussite pour l'oeil ... et la main ! J'ai adoré particulièrement les coins arrondis et la qualité du papier. Bravo à la maison d'édition Marchand de feuilles !

2 commentaires:

amicalsupport a dit...

Je comprends maintenant d'où Venise tient sa verve, ces remarques si psychologiquement justes qu'elle émet à tout bout de champ à l'un et à l'autre; si elle passe son temps à lire ce genre de chose...

Venise a dit...

Merci à celle qui porte tellement bien son nom, amical support.