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samedi 30 octobre 2010

Nos échoueries - Jean-François Caron

La Recrue du mois.
À visiter ... on s'est mis beau ! Et nous sommes maintenant un webzine.

Avec du Gilles Vigneault en exergue, je m’attendais à un style poétique et sur ce point, pas de déception.

En fait, je me suis demandé à plusieurs reprises pourquoi je devais forcer mon attention pour ne pas quitter Sainte-Euphrasie, puisque je n’avais rien, tout au contraire, à reprocher à une langue de très haute qualité.

Serait-ce parce que l’auteur nous confine dans un village et que nous y naviguons, non par le cœur des gens, mais par la langue justement, et ses très nombreuses descriptions ? Pourtant, je ne suis pas du genre à sauter les descriptions pour passer à l’action quand je suis tenue par une intrigue mais, à un moment, comme dans n’importe quoi, trop c’est trop.

Malgré tout, ma réponse à ma difficulté à me concentrer, certains diraient embarquer, m’apparaît incomplète. Je me souviens d’ailleurs où j’ai commencé à décrocher ; un certain chapitre où le nouvel arrivant au village vole un matelas abondamment souillé abandonné derrière l’hôtel voisin. Qu’il soit si troublé de voler un déchet m’a franchement égarée. C’est dans la maison de son enfance vidée qu’il couchera sur ce qu’il nomme « son matelas de suicidé ». Suis-je passée à côté d’une part de la symbolique; les personnages importants de son exil disparaissent et je n’ai pas su en comprendre le sens, pas plus que la symbolique du matelas, du feu, de la Farouche en Marie.

Cependant, j’ai cédé à l’intrigue de la relation avec sa Marie, à qui il s’adresse tout au long du récit. Cette part m’apparaissait claire, malgré un questionnement intense et les nombreuses nuances. D’ailleurs, la fin m’est apparue forte.

Je le répète, j’ai apprécié la justesse de la langue, trouvé original l’emploi du futur projeté dans le présent du récit et suis resté coite d’admiration devant l’esthétique de certains phrasés. Cependant, m’a irrémédiablement manqué une relation plus directe avec les personnages, avec cette impression dérangeante qu’un filtre m’empêchait de les rencontrer.

Et si l’option était de nous faire ressentir l’ennui de vivre dans ce village qui se meurt à petit feu, eh bien, mission réussie, je me suis identifiée au personnage heureux de le quitter !

Quatre autres opinions à La Recrue, une présentation de l'auteur et des questions. Nous y allons à fond. Vous saurez tout ... ou presque !

1 commentaire:

anne des ocreries a dit...

Voilà qui laisse perplexe...ça donne pas trop envie d'y mettre le nez.....