Faites comme chez vous

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c'est recevant !

dimanche 28 novembre 2010

La trajectoire de Stéphane Libertad

J’aime les histoires tirées du vécu, je ne les cherche pas, elles viennent à moi. Celle-ci, j’étais curieuse. J’aime le regard des autres sur le Québec, j’aime le titre, La Trajectoire, j’aime la collection Hamac et en plus j’aime leur nouveau look. J’étais donc grande ouverte.

L’écriture est d’une grande simplicité, je n’ai rien contre, c’est reposant, en autant que l’on ait quelque chose à me raconter. J’ai attendu, patiente, je pourrais quasiment dire indulgente, quelques dizaines de pages, que je sois tirée par un fil qui m’accroche. Pour aller de l’avant. Parce que si on revient à l’essence même de la lecture, il faut être motivé pour suivre la trajectoire d’une autre personne que soi.

On suit ce Français qui a un fils avec une Québécoise, celle-ci ayant jusqu’alors vécu en France, en 2006, c’est à son tour de s’exiler. Il arrive donc au Québec tandis qu’il aurait de beaucoup préféré l’Espagne, et sa chaleur et son soleil.

Il a beaucoup à dire sur son quotidien de travailleur (il est écrivain), de mari, de père, de gendre. J’ai bien dit son quotidien, vous savez ce que nous vivons tous et qui est assez souvent ordinaire et que parfois, même nos amis écoutent distraitement, tellement les quotidiens se ressemblent d’une personne à l’autre ? C’est un art de rendre intéressant un quotidien, l’art du conteur. J’oserai conclure que monsieur Libertad ne l’a pas encore suffisamment développé. J’ai été jusqu’à m’imaginer que l’écrivain s’est offert un journal de bord tout d’abord pour lui.
Ça manquait de feu et de flamme. Ou de cette fibre impudique nécessaire pour rendre la confidence émouvante ou à tout le moins croustillante.

Pour être tout à fait juste, ce n’est pas que linéaire, des pointes d’humour, ou d’humeur, donnent des soubresauts au récit, mais elles n’ont pas réussi à me garder alerte. Et je me suis sincèrement demandé pourquoi. Je ne peux que tenter cette réponse ; ses observations sur nos mœurs me seraient apparues banales, ses sautes d’humeur trop communes.

J’ai toutefois senti que lorsque l’homme est allumé, ça passe. À la naissance de son fils, qu’il veille à cause d’un problème de santé, le père se donne corps et âme. J’ai trouvé ces passages plus attractifs. L'auteur a réussi à me sortir de ma torpeur pour l’accompagner. La passion et l’intensité suintaient des lignes.

Peut-être qu’au bout du compte l’auteur a trop misé sur l’intérêt que susciterait nécessairement sa vision de nos mœurs et coutumes, ne soignant pas assez la manière de nous séduire.

jeudi 25 novembre 2010

Controverse - Gil Courtemanche

Sans me prendre pour un « Bernard Derome », une nouvelle de dernière heure interrompt ma programmation habituelle ! (je reviendrai à « journée Salon », partie 2). C'est que ça parle de littérature haut et fort dans les médias mais, attention, pas de l’œuvre dans sa substance, plutôt du croustillant qui l’entoure.

Gil Courtemanche a exigé que l’on retire son « Je ne veux pas mourir seul » de la liste des finalistes du Prix littéraire Archambault pour se dissocier de l’empire Québécor, propriétaire de cette chaîne. Ça, c’est une chose. C’est son droit le plus strict, qui pourrait contester un tel choix ? Qui peut obliger une personne à être finaliste ? Et inversement qui peut obliger les finalistes (nommés ci-dessous) à ne pas l’être !

PRIX DU PUBLIC - Titres sélectionnés par les librairies Archambault et éventuellement soumis au vote du public.

¤ Paradis Clef en main, Nelly Arcand
¤ Dérives, Biz
¤ Maleficium, Martine Desjardins
¤ La canicule des pauvres, Jean-Simon DesRocher
¤ Mon vieux, Pierre Gagnon
¤ L'énigme du retour, Dany Laferrière
¤ La petite et le vieux, Marie-Renée Lavoie
¤ Dans sa bulle, Suzanne Myre
¤ La faim de la terre t.1 et t.2, Jean-Jacques Pelletier
¤ Ru, Kim Thùy

PRIX DE LA RELÈVE - Titres choisis par un comité de lecteurs des librairies Archambault et éventuellement soumis au vote du public

¤ Les seigneurs de Mornepierre, Isabelle Berrubey
¤ La louée, Françoise Bouffière
¤ Les révolutions de Marina, Bia Krieger
¤ La petite et le vieux, Marie-Renée Lavoie
¤ Je compte les morts, Geneviève Lefebvre
¤ Il ne faut pas parler dans l'ascenseur, Martin Michaud
¤ Confidences en trompe-l'oeil, Guy Mouton
¤ La foi du braconnier, Marc Séguin
¤ Ru, Kim Thùy

Question extraite d’une lettre signée par un des finalistes, Jean-Simon DesRocher :

«Si M. Courtemanche avait réellement voulu atteindre Quebecor Média, n'aurait-il pas fait mieux d'attendre que les finalistes soient révélés afin de préparer une action concertée avec certains d'entre eux? Cette question, je la pose en toute candeur, car étant en accord avec les principes énoncés pour justifier le retrait de sa candidature, je dois avouer que la validité de ses motivations et les conséquences de sa vision binaire me laissent aujourd'hui perplexe.»

Dans une entrevue accordée à Chantal Guy, Gil Courtemanche aborde cette question :

GC : «Et si j'avais eu les noms des autres finalistes, je les aurais contactés avant. J'ai demandé à tout le monde dans le milieu s'ils connaissaient les noms. Je n'en ai eu qu'un seul, que j'ai contacté, mais il n'était pas d'accord avec moi.»

À la question de Chantal Guy s’il ne fallait pas avoir les moyens financiers d’une telle position :

GC : «Je n'en ai pas les moyens. Je ne suis pas riche, et 10 000$ seraient très bienvenus. Ça ne m'est jamais passé par l'esprit. D'ailleurs, c'est la deuxième fois que je suis en nomination pour ces prix, et la dernière fois, j'ai accepté, parce qu'il n'y avait pas de lock-out.»

Autre question, tout aussi pertinente, toujours de Chantal Guy : Et ceux qui en sont à leur première nomination à vie, qui en sont à leurs premiers pas, qui ont besoin d'un coup de pouce?

GC : «Tous les écrivains qui vont mal actuellement vont mieux que les travailleurs qui sont dans la rue depuis deux ans. Ils continuent à travailler, ils croient en leurs rêves, ils ne sont pas humiliés et traités comme des moins que rien.

Ce que j’en pense

Mon opinion transparait déjà mais je rajouterai que c’est tout à l’honneur de Gil Courtemanche de poser un tel geste, j’aime les personnes qui vont au bout de leurs convictions. Qu’il ait l’idée d’inviter les autres écrivains à faire comme lui, pourquoi pas. Je dis bien « inviter », pesons le mot, une invitation implique une complète liberté d’accepter ou refuser. De quelle manière a été faite cette invitation ? Et quelle est l’attitude de GC devant les refus, là sont mes questions.

Je constate que les finalistes viennent à la défense de leur position comme s’ils étaient attaqués. Pourquoi ? Ils ont droit à leur opinion souvent basée sur leur position unique sur l’échiquier du monde de l’édition. Quand GC déclare qu’un 10,000 $ aurait été bienvenu, on s’entend que TOUT LE MONDE rajouterait un 10,000 $ dans ses poches, mais indéniablement certains en ont plus besoin que d’autres. D’ailleurs, il mentionne que 10,000 $ ait été en jeu ne lui est même pas venue en tête ! Ça rajoute à mon avis que ce montant serait de l’ordre du surplus. Gil Courtemanche n’est pas dans la rue avec ses succès littéraires portés en film, ses chroniques régulières au journal Le Devoir. et multiples invitations à des conférences. Ce qu'il récolte est mérité, là n'est pas la question, mais qu'il a moins à gagner et donc à perdre en retirant son nom.

Un écrivain est lu s’il sort un peu de l'ombre, être finaliste pour un Prix en est une manière, et il y en a plusieurs autres. J’en viens à croire que des écrivains à leur début sont autant en peine que certains journalistes en lock-out. Et il est bien entendu pour moi que je laisse aux écrivains, un à un, le loisir de l'évaluer.

Que chacun des écrivains en nomination soit fiers de l'être !! Qu’ils prennent le meilleur de cette controverse : on parle du Prix, et par ricochet d’eux. Alors, bravo, mission accomplie monsieur Courtemanche ! Peut-être pas celle que vous aviez en tête cependant.

Mais qui peut se vanter d’avoir le contrôle sur la Vie ... et sur des finalistes à un Prix littéraire ?

Article complet de Chantal Guy d'où j'ai tiré les réponses de Gil Courtemanche.
Chronique de Jean Barbe sur la même question

mardi 23 novembre 2010

Journée Salon

J’ai encore un “ouf” empêtré au niveau de la cage thoracique en pensant à cette journée bourrée de rencontres et donc d’émotions. C’est toujours pêle-mêle dans ma tête, comment la transmettre alors ? La tendance serait-elle d’y aller par chronologie ? Essayons !

Samedi, 13 h 00, c'est au pas de course que nous nous dirigeons vers le kiosque Hachette pour adultes. Heureusement, notre explorateur BD, (Pierre-Greg) nous intercepte et nous indique le kiosque Hachette pour la jeunesse où Marsi est attendu pour sa séance de dédicaces, Surprise, il y a déjà du monde qui attende ! Quelle bonne nouvelle, pourrait-on dire, si ce « petit monde » n’était pas en ligne pour Zep, auteur de Titeuf, auteur archi connu qui a sa séance juste après Marsi ! « Êtes-vous Zep ? » demandaient certains enfants, malgré que Marsi ne ressemblait pas du tout à leur idole. C’est dire la hâte agitant ces enfants ! La personne qui s’occupait du kiosque, un libraire de Planète BD a eu la délicatesse d’écarter les enfants, afin de ne pas empêcher l’affluence (!) des admirateurs de Marsi. Mon homme déjà occupé à bavarder et dédicacer l'album de ce chaleureux libraire, j'empoigne courageusement mon plan et ma feuille de route, laissant là mon héros à sa séance d'humilité et, aussi fébrile que les enfants que je venais de rencontrer, je me jette vers l’escalier menant au kiosque de Louis Hamelin.

En déambulant, je doute encore un peu. Je m'apprête à poser le dernier geste de m’approprier une lecture exigeante, ne serait-ce que par sa longueur sans même y ajouter la profondeur (600 pages). Pour moi, le plaisir d’attendre est presqu’aussi grand que la rencontre avec l’écrivain, j’aime sentir la ferveur circuler parmi les rangs. À l’avance, ces lecteurs partagent un point commun, le désir de « La constellation du lynx ». L’homme derrière moi en parle allégrement avec son compagnon, il achève le bouquin. Lecture aussi intéressante qu’ardue, affirme-il. Éviter de lire que dix pages à la fois au risque de rater certains liens entre les innombrables retours dans le passé (flashbacks). Toujours devant la chaise vide que devrait occuper l'auteur, il finit par se présenter à la course, s’excusant de son retard. Je l’imaginais aussi grand que son œuvre, il est petit, sa voix me fascine, une douce mélodique, quasiment un accent féminin. J'y vois une qualité, mais pas certaine du tout qu’il l’entendrait ainsi ! Peu de temps nous est alloué pour ce tête-à-tête devant public, enfin devant l'auteur, mes mots déboulent nerveusement. Grosso modo, je lui déclare que jusqu’à date je l’ai plus vu que lu, à preuve, je l’ai raté à son atelier donné dans le bois durant les Correspondances d’Eastman. Je le regrette encore et toujours. Je repars avec cette dédicace « Pour Venise, en souvenir des rencontres arrivées, ou pas ... Merci ! ». J’ai été me cacher pour la lire, des mots manuscrits adressés à soi par un écrivain fait naitre une vague de chaleur au niveau du cœur.

Pas une minute à perdre, il m’en faut une autre, je n’ai pas encore ma dose ! Direction vers le très central et très achalandé kiosque « Libre expression » pour Une vie à aimer. Juste ce titre m’aimante. Sa réputation n’est plus à faire comme journaliste, mais moi, c’est l’auteur, donc l’humain, qui m’intéresse. Tout me porte à croire que Michel Jean se dévoilera par cet écrit. Je réalise rapidement, en joignant la file, que fans rime avec femmes. Faut dire que « Une vie à aimer est un hommage aux femmes, le portrait poignant d’un homme qui jette un regard lucide sur le monde, sur les gens qu’il a croisés et, surtout, sur lui-même.

« Un livre d’homme qui pourtant ne parle que de femmes. Bonne lecture ! » si vous sentez concernés par cette dédicace, rien ne vous empêche de la faire vôtre !

Je me sens à l’avance très émotive pour ma visite prochaine à Gil Courtemanche, suivi de près par celle à Jean-François Beauchemin. Je ne me cache pas que ces deux noms servent d’hameçon jeté dans votre eau afin que vous replongiez pour la suite demain. L'on dit maintenant que le lecteur est un butineur, que son attention se lasse rapidement, première raison pour scinder mon texte. Et également, le lancement « Partie de pêche » qui mérite sa place d’honneur, je ne suis quand même pas pour vous l’expédier à mille mots à la minute !

À noter :
Notre ami Pierre-Greg nous entretient de sa vingtaine de dédicaces à la Lucarne à Luneau. Il a aussi assisté au lancement, vous aurez donc bientôt deux versions du même événement !

vendredi 19 novembre 2010

12 Finalistes - Prix des Libraires

Dévoilés cet après-midi au Salon du Livre de Montréal, presque en primeur, voici la liste des douze finalistes de chacune des catégories de l'Association des libraires ! ...

Je vais d'ailleurs tenter de lire le plus possible de titres de la catégorie que vous imaginez (!) avant le dévoilement des grands gagnants au mois de mai !


Catégorie Roman québécois
¤ Je voudrais qu’on m’efface, Anaïs Barbeau-Lavalette (Hurtubise)
¤ Paul et Claudel, Daniel dÄ (Hurtubise)
¤ La canicule des pauvres, Jean-Simon Desrochers (Les Herbes rouges)
¤ Les larmes de saint Laurent, Dominique Fortier (Alto)
¤ La constellation du lynx, Louis Hamelin (Boréal)
¤ Ceci n’est pas une histoire de dragons, Mathieu Handfield (Ta mère)
¤ Réussir son hypermodernité et sauver le reste de sa vie en 25 étapes faciles, Nicolas Langelier (Boréal)
¤ La petite et le vieux, Marie-Renée Lavoie (XYZ éditeur)
¤ L’Homme blanc, Perrine Leblanc (Le Quartanier)
¤ La ballade de Nicolas Jones, Patrick Roy (Le Quartanier)
¤ Petite armoire à coutellerie, Sabina Senez (Leméac)
¤ Attraction terrestre, Hélène Vachon (Alto)


Catégorie Roman hors Québec
¤ L’équilibre des requins, Caterina Bonvicini (Gallimard)
¤ La malédiction des colombes, Louise Erdrich (Albin Michel)
¤ Suite(s) impériale(s), Bret Easton Ellis (Robert Laffont)
¤ Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants, Mathias Enard (Actes Sud)
¤ L’école des films, David Gilmour (Leméac)
¤ Quand souffle le vent du nord, Daniel Glattauer (Grasset)
¤ La carte et le territoire, Michel Houellebecq (Flammarion)
¤ L’homme inquiet, Henning Mankell (Seuil)
¤ Purge, Sofi Oksanen (Stock)
¤ Rosa candida, Audur Ava Ólafsdóttir (Zulma)
¤ Sukkwan Island, David Vann (Gallmeister)
¤ L’indésirable, Sarah Waters (Alto)

À Noter :

" L’auteur(e) doit résider au Québec. L’oeuvre doit être écrite, ou traduite, en français. L’oeuvre doit avoir été publiée en français, au Québec, entre le 1er janvier et le 31 décembre de l’année qui précède la remise du Prix des libraires du Québec. Les livres primés doivent être un roman, un récit ou un recueil de nouvelles inédites. Un auteur qui a déjà remporté le Prix ne peut l’obtenir une seconde fois ".

Et maintenant ...

"
Une fois la sélection des titres complétée, vient le processus de votation, coordonné par
l’Association des libraires du Québec. Un bulletin de vote est envoyé à tous les libraires du Québec, (chaque employé de la librairie a droit à un vote, le bulletin de vote en fait foi, puisqu’il est accompagné de la signature de l’employé) qui, une fois rempli, le retournent à l’ALQ. La compilation s’effectue à huis clos à l’ALQ ".

jeudi 18 novembre 2010

Vrac en différé

Me voilà un peu fébrile à vous écrire aujourd’hui. Je vous le communique, car ça ne se transmet pas nécessairement par l’écrit !

Le Devoir au Cercle
De savoir que ce soir même nous passons chacun, Marsi et moi, une audition pour l’émission « Le Cercle » y fait pour beaucoup, mais il y a plus encore. Il y a également Le Devoir des écrivains du 17 novembre. J’apporte avec moi cet exemplaire spécial où l’actualité est vue par 33 écrivains. Une idée prometteuse pour apporter à l’attention des lecteurs du Devoir que le Salon du livre de Montréal s’amorce le 17 novembre jusqu’au 22. La pléthore d’écrivains enfermés dans ce carré de larges feuilles, c’est fabuleux. J’ai feuilleté l’exemplaire rapidement ce matin, assez pour attiser ma hâte, je réserve cependant une lecture plus approfondie dans la salle d’attente (1h 30) durant l’audition de Marsi. Ce qui est appelé une audition comporte un test écrit sur les connaissances générales suivi d’une simulation du jeu, là où nous devrons démontrer que nous sommes des personnes souriantes et dynamiques même en se creusant la tête !!

Notre festivité livresque

Notre journée « Salon » arrive, ça contribue à mon effervescence. C’est samedi et les heures de présence se déclinent ainsi :

¤ Au kiosque 466 - HACHETTE - Glénat-Québec pour son tout nouvel album collectif (6 auteurs) "Partie de pêche" – De 13 h 00 à 14 h 00. Le lancement aura lieu dans le même bâtiment, à l’Hôtel Hilton de la Place Bonaventure à 17 h 00.
¤ Au kiosque 353 - La Pastèque pour Miam miam fléau, - De 18 h 30 à 19 h 30.

Et quant à moi, je me promets une promenade parmi des auteurs que j’aime voir autant que lire : Michel Jean, Jean-François Beauchemin, Louis Hamelin pour leurs petits derniers « Une vie à aimer », « Le temps qui m’est donné » et « La constellation du lynx ». Moi, qui commence à réaliser que j’aime particulièrement les écritures de femmes, je n’ai que des hommes à l’horaire !

Mon Prix chouchou

Le nom des finalistes du Prix des Libraires sera annoncée demain au Salon du livre ... j’ai tellement hâte de la connaître !

Ce que les collégiens vont lire

¤ Tiroir no 24 de Michaël Delisle (Boréal)
¤ La Constellation du Lynx de Louis Hamelin (Boréal)
¤ Les Larmes de Saint-Laurent de Dominique Fortier (Alto)
¤ La Respiration du monde de Marie-Pascale Huglo (Leméac)
¤ Mon nom est Personne de David Leblanc (Le Quartanier).

Ces titres seront lus par les étudiants de 50 collèges et cégeps.
Remise du prix le 15 avril prochain.

Surprise !

Un premier roman remporte le Grand Prix du livre de Montréal :
Perrine Leblanc pour l’homme blanc – publié chez Le Quartanier

Le Cercle, aujourd’hui

Comme je n’ai pas eu le temps de poster mon billet hier, je peux maintenant vous dire que nos auditions à Marsi et à moi se sont très bien déroulées. Je gagerai n’importe laquelle de mes blouses que Marsi est un futur concurrent. Nous recevrons la confirmation de mon pressentiment en 2011, pas avant. Quant à moi, mes chances sont bonnes, mais je garde mes blouses, ou si je gage, c’est quelques boutons !

mardi 16 novembre 2010

Éteignez, il n'y a plus personne - Louise Lacasse (Prix Robert-Cliche)

Ne serait-ce qu'en lisant les phrases hameçon (theaser), se réalise aussitôt la divergence des opinions des cinq rédacteurs ce mois-ci :

Quand un roman vous donne envie d’éteindre votre lampe de chevet et d’échanger la lecture pour votre oreiller.
Maxime Jobin

Louise Lacasse propose un récit dynamique et plein d’humour. Cette histoire aux multiples personnages mêle des trajectoires individuelles et le portrait d’une région désertée par ses habitants.
Philippe Guillaume

Un premier roman qui a du potentiel… mais qui s’éparpille.
Mylène Durand

Une langue truculente qui ne réussit pas à sauver ce premier roman
Lucie Renaud

J’aime être déroutée, surtout quand c’est bien fait, j’entends par là avec un naturel où l’on ne soupçonne pas le « faire exprès ».
Venise Landry


Roman déroutant

Au départ, j’ai eu à m’habituer à cet humour subtil, d’une ironie pince-sans-rire. L’emploi sporadique du « nous » est un peu surprenant mais a créé une complicité avec le lecteur qui l’a emportée sur l’incongruité, qui allait dans le même sens que le style inclassable et, en cela, original.

Le regard de l’auteure sur le monde n’est pas accoutumé, en tout cas moi, je n’ai pas vu si souvent des mères avoir si peu d’instinct maternel, une femme de facteur si engagé, des fils en – Ric, Éric, Ulric, Bénédic – se ressembler tant et s’éloigner autant, une étudiante aussi impliquée que détachée. Sans tout énumérer, il y a matière à être déconcerté, ce que j’ai accepté de bon gré, vu l’aisance avec laquelle le tableau est présenté.

J’ai cru repérer chez Louise Lacasse une réelle faculté à donner pleine liberté à la fantaisie qui l’habite, congédiant un rationnel qui peut être inhibant. Un lecteur qui se mettrait en tête de passer à la loupe les incongruités pour évaluer le degré de plausibilité des situations pourrait en trouver, mais à mon avis, il se priverait surtout du plaisir d’être mené hors du sentier trop foulé des clichés.

Une auteure que je vais suivre, assurément.

samedi 13 novembre 2010

Petite armoire à coutellerie - Sabica Senez

Je ne sais pas où j’ai été cherché ça mais je croyais que c’était un roman conventionnel, avec des chapitres, des pages pleines, plusieurs personnages. La seule chose dont j’étais absolument certaine était de désirer le lire. Le titre et son air un peu vieillot m’attirait, point.

Ne l’ayant pas feuilleté (recouvert d’une pellicule plastique), je fus quitte pour l’étonnement en découvrant plusieurs pages remplies d’une seule ligne. Si je l’ouvre pour vous, là, au hasard « Ton silence est une lame sur ma gorge » couvre la page 60.

Un roman où se réfléchit une poésie existentielle. Un roman où l’on rencontre une femme qui ne réfléchit plus, tellement elle a mal à son cœur qui bat la démesure. La démesure du cœur qui vit pour quelqu’un qui n’est plus là. Cette absence pleine remplit les pages de savoureuses phrases. Un esprit fin habite chaque mot, un esprit souffrant pourtant.

Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à une partition de musique, pour sa portée de silences qui s’entendent bien. Du déchaînement, des fausses notes, des croches, une pluralité de noires forment ce tout musical chantant une peine pleine d’amour.

Très inspirant ce petit volume qui remplit la main tendue de celui qui l’offre, et de celui qui le reçoit. Même si on ne s’emballe pas à chaque souffle, le tout rachète les parties.

Aux personnes qui portent en leur cœur une peine d’amour ancienne, aimant s’étourdir de l’opium poésie, c’est à prendre comme l’écrin s’ouvrant sur un petit bijou.

jeudi 11 novembre 2010

Un Prix pour chaque livre

Un Prix pour notre professeur !

Notre prof d’atelier d’écriture, Michèle Plomer, ne va pas que voyager en Chine, avec cette nouvelle fraîche, la France l’attend ! Comment le dire mieux que Sylvianne Blanchette de la Librairie Vaugeois :

Nous ne pouvions passer sous le silence que l'auteure de HKPQ, notre chouchou par excellence s'il en faut un, a reçu le Prix littéraire France-Québec! Ce prix, accompagné d'une bourse de 5000 euros, aide à diffuser et à mieux faire connaître en France les romans publiés au Québec. Si ce n'est pas déjà fait, nous vous suggérons fortement la lecture de ce sympathique roman. Nous le recommandons chaudement à nos clients depuis presque deux ans maintenant et nous ne nous en lassons pas! Merci à Mme Plomer d'avoir créé de si charmants personnages comme Poissonne et de nous faire visiter Hong Kong à travers ce sublime récit!

Prix en argent sonnant

Les cinq finalistes du Grand Prix du livre de Montréal de l’édition 2010 viennent d’être annoncés. Voici les cinq potentiels récipiendaires de la bourse de 15 000 $ :

¤ Marie-Claire Blais, Marie au bal des prédateurs (Boréal)
¤ Louis Hamelin, La constellation du lynx (Boréal)
¤ Perrine LeBlanc, L’homme blanc (Le Quartanier)
¤ Miguel Syjuco, Ilustrado (Penguin)
¤ Élise Turcotte, Ce qu’elle voit (Noroît)

C’est le 16 novembre que nous connaîtrons le lauréat de la bourse de 15,000 $. Je ne voudrais pas décourager personne en le disant, mais se frotter à La constellation du lynx, hum ... ce sera pas évident de s’en tirer gagnant. Même si j’essaie d’éviter les pavés (600 pages), je vais être « obligé » de le lire celui-là !

Prix en devenir

Aujourd’hui est la première journée de délibération du jury pour le Prix des Libraires. C’est mon prix chouchou, sans vraiment trop savoir pourquoi. Peut-être parce que je le sens plus près de moi, peut-être est-ce parce qu’il m’apparait avoir une incidence plus marquée sur les ventes, peut-être parce que l’opinion des libraires m’importe ... enfin, j’imagine que c’est pour tout ça !
Donc, une palpitante histoire à suivre pour moi et ... pour nous ?

C’est pas chouette !!! - - -Tiré du magazine Le Libraire :

Un scandale aussi tragique qu’absurde a éclaté la semaine dernière en Inde. Selon le ministre de l’Environnement du pays, Jairam Ramesh, le succès d’Harry Potter menacerait en effet la population de chouettes d’Inde.

Dans Harry Potter à l'école des sorciers, une chouette au plumage blanc nommée Hedwige est offerte à Harry pour son 11e anniversaire. L’oiseau majestueux devient, jusqu’au dernier tome de la série, le fidèle compagnon du jeune magicien.
Or, la fascination pour la saga de J.K. Rowling pousserait les jeunes lecteurs du monde entier à exiger leur propre chouette Hedwige, faisant accroître de façon inquiétante la contrebande d’oiseaux provenant de l’Inde.

Pour le ministre de l'Environnement, la chute de la population de chouettes serait ainsi causée par la vente de ces volatiles offerts aux enfants en guise de cadeau d'anniversaire.
Informée de la situation, Rowling en personne est intervenue pour demander au peuple de cesser cette exportation, rappelant l’aspect cruel de ce commerce.

Illustration tiré de ce site

lundi 8 novembre 2010

Je ne veux pas mourir seul - Gil Courtemanche

“À la première femme qui parce qu’elle est la première devient la dernière femme » - Cet exergue donne un indice révélateur ; ce roman autofictif parle plus d’amour que de mort.

Sous ce titre, Gil Courtemanche, journaliste et romancier reconnu pour son franc-parler et son côté dénicheur de réalités méconnues, fait plus que s’épancher, il se confesse. Et je vous prie de me croire que je n’abuse pas du mot « confesser ».

Il recevra le congédiement de celle qui l'aime depuis huit ans, par courriel. Ça donne un choc : « La mort est plus subtile, c’est un cancer qui s’annonce, un courriel qui dit « Je te quitte ». Et quelques raisons suivent. Elle est en Afrique, moi en Europe. Je croyais que nous étions heureux et me voici mort ou presque par un simple courriel. » Cet homme, qui a reçu sa première condamnation par courriel, en recevra une autre : cancer du larynx. C’est à prendre ou à laisser ! L’option de « prendre ou laisser », il la jaugera tout au long du roman divisé par chapitres qui alternent entre la vie et la mort. Peu de différences entre les deux qui se côtoient intimement dans sa situation d’homme réalisant dans la souffrance l’ampleur de l’amour qu’il portait pour Violaine.

C’est la déclaration d’amour la plus troublante que j’ai lue jusqu’à date, puisque je n’y ai trouvé aucune culpabilité malsaine, ou ton plaintif, ou état de victime à défendre. S’entend le cri douloureux de l’éveil de l’homme réalisant combien il a raté d'occasions d’exprimer l’intensité de son amour, et pour toutes sortes de raisons sottes ... qu’il confesse sans se ménager. Je me suis bien sûr demandé si cet acte de lucidité et d’humilité n’était pas un dernier cri lancé à l’aimée. Qu’elle entende au moins la clameur vibrante de son amour qui survit, et même grandit, à son départ.

Le récit s’intensifie de cette bataille pour garder sauve sa vie, tandis que Gil Courtemanche n’y tient pas. Voici le cœur même du drame. « Car, dans ce testament, je ne veux léguer qu’une chose : cet amour absolu qu’elle n’a jamais compris. [...] Des mots, même inspirés par la mort qui rôde autour du stylo, ne seront toujours que des mots qu’elle ne lira qu’après mon décès. Peut-on léguer une douce caresse, un regard admiratif, l’ennui d’un parfum ? »

Eh bien, oui, on le peut, monsieur Courtemanche, on le peut, puisque vous l’avez fait. Cependant, votre lègue ne sera peut-être pas relevée par la personne visée, mais à d’innombrables autres. Et je l’espère, pas seulement aux femmes, aux hommes aussi. « Le besoin n’est pas la dépendance, ma chérie, c’est la reconnaissance de la force et de la richesse de l’autre. Ce n’est pas non plus un jugement négatif sur soi, un aveu de faiblesse, c’est l’acceptation du fait qu’exister seul et sans besoin d’un autre est une forme de pauvreté ou d’orgueil mal placé. »

Et sa déclaration d’amour posthume de continuer de vivre au-delà du temps :

« Avant toi, je ne savais pas que l’on pouvait mourir du souvenir d’une crème du matin au parfum d’amande. Je ne savais pas que le bruit des pas qui reviennent à la maison pouvait enchanter plus que toutes les récompenses et les prix du monde ».

Et c’est un homme qui en a reçus qui l’affirme.

mercredi 3 novembre 2010

D'un pont à l'autre

Parce que du plus personnel m’occupe, le Passe-Mot ne passe pas le mot très souvent. Ce soir, je le refile à la plus silencieuse des Babillardes qui s'éveille pour vous conter fleurette et sa vie de château*. Si ça vous intéresse, passez la visiter, elle adore !
Peux quand même pas me sauver sans un mot sur la littérature, non mais quand même, je sais vivre !
Il me reste que quelques pages à lire de « Je ne veux pas mourir seul » de Gil Courtemanche. Je suis déjà à même de dire que je comprends tout à fait qu’il soit en lice (titres ci-dessous) pour le Prix du public du Salon du livre de Montréal :
Nelly Arcan, Paradis clef en main (Coups de tête)
Gil Courtemanche, Je ne veux pas mourir seul (Boréal)
Michel David, Un bonheur si fragile (Hurtubise)
Delaf et Dubuc, Les Nombrils - Duel de belles (Dupuis)
Nadine Descheneaux, Les Secrets du divan rose - Oui, non… peut-être? (Boomerang)
India Desjardins, Le Journal d’Aurélie Laflamme (Intouchables)
Dany Laferrière, L’énigme du retour (Boréal)
Jean-Jacques Pelletier, La faim de la terre (Alire)
Michel Rabagliati, Paul à Québec (La Pastèque)
Louise Tremblay-D’Essiambre, Mémoires d’un quartier (Guy Saint-Jean)
Fait notable, sur les dix finalistes : deux auteurs disparus et deux bandes dessinées. Et quant à être dans le sujet, bande dessinée/salon du livre de Montréal, Marsi y sera doublement cette année.
Le samedi 20 novembre, grosse journée pour Marsi ! Au kiosque Glénat-Québec, il donnera une séance de signatures pour « Une partie de pêche » à 13 h, avant même que cet album (collectif) soit lancé quelques heures plus tard à 17 h. Suivra au kiosque La Pastèque, à 18 h 30, une séance de dédicaces pour Miam miam fléau qui continue son petit bonhomme de chemin. Petit bonhomme ira loin ! Je pêche pour ma paroisse bien sûr, et ça ne fait de mal à personne, puisque toutes les paroisses sont bienvenues !
À notre retour de Québec, en mission de repérage pour Colis 22, le projet dans lequel Marsi travaille fort, je vous donnerai mon impression du roman très personnel de Gil Courtemanche « Je ne veux pas mourir seul ».
À très bientôt !
* Photo du Château de Frontenac que j'ai été dans l'impossibilité de rajouter à La Babillarde.