Faites comme chez vous

Faites comme chez vous
c'est recevant !

jeudi 23 décembre 2010

HO HO HO !

Pourquoi ne pas écrire un petit billet avant Noël ? Je le désirais, même s'il ne reste pas beaucoup d’heures dans ma sacoche temps avant les ripailles du réveillon. Sans même un cadeau d’emballé, je cherchais un sujet respectant mon budget « temps ». Une conversation avec Marsi m’a allumée.

Je donne quatre livres à Marsi. Oui, quatre. C’est la première année que je me laisse aller à cette extravagance. Par les années passées, je résistais. Donner seulement des livres, peu d’imagination et de créativité pour la donneuse. Cette année, disparue cette pensée par un coup de baguette de la fée des étoiles. Je vais le contenter. Je ne vais pas me casser la tête, il veut des livres, il va avoir des livres.

Mais je ne vous dit pas tout. Que je me rende à son cher désir tire sa source d'une autre raison ; je savais sans l’ombre d’un doute lesquels lui donner. Je suis tellement fière de mon coup ! Je suis sûre que j’ai aussi hâte de les lui donner que lui de les recevoir. Et même parfois, je me demande ; n’a-t-on pas plus hâte de donner que de recevoir ? Je ne sais pas.... quand on y pense bien, recevoir ce qu'on ne veut pas recevoir peut être assez embarrassant.

Ça peut en dire long sur nous. Par exemple, je viens de déclarer à Marsi "j’ai l’esprit tranquille cette année, je ne peux pas me tromper, je t’offre des livres !" Bais ... me répond-il une deuxième fois à mon même commentaire (on radote parfois ici), ça dépend, si c'est le livre d'Anne-Marie Losique « Confessions sauvages ». Je l’ai tout d’abord ri, ensuite réfléchi. Ça dévoile beaucoup sur soi, le livre qu'on aimerait ne jamais recevoir.

Alors voici ma question, un peu audacieuse en ce temps des Fêtes où tout se doit d'être beau, lisse et bien emballé :

« Quel est le livre que vous n’aimeriez surtout pas retrouver sous votre arbre de Noël ? ».

Celui où votre talent d’acteur serait grandement sollicité pour cacher votre déception. Ou, si vous avez le courage de la franchise (ça dépend qui est le donneur j’avoue), celui où vous auriez à demander gentiment si on a gardé la facture.

Laissons le Père Noël rire dans sa barbe ...

J 0 Y E U X - - N o Ë L !

dimanche 19 décembre 2010

Une vie à aimer de Michel Jean

Je ne lis jamais la quatrième de couverture, je vérifie après si on s’entend, elle et moi. Cette fois, les mots qui ont couronné ma lecture sont « un hommage aux femmes », et j’ai retrouvé les mêmes sur la quatrième.

Ça commence dur pourtant. Le lecteur est prisonnier dans le corps d’un homme qui, pour son entourage s’appelle un « légume ». Puisque dans le coma, cet homme, Marc-Antoine a été « placé » dans un institut et se fait déplacer de sa chambre à la salle commune par des bras qui manipulent sans ménagement un paquet de chair et d’os. Plus personne ne vient le visiter, pourtant, ce comateux l’est de l’extérieur, mais pas de l’intérieur. Cette prémisse est à prendre ou à laisser ! Comme il est vif d’esprit et que plus souvent qu’autrement, il fait face à des murs, il jettera son regard par en-dedans, voyant sa vie défiler.

La narration au « je » est certainement habile, je me suis attachée à cet homme. Faut dire que des vaguelettes de révolte montaient en moi devant la rigueur de son présent, ce qui me rendait heureuse d’en sortir, autant que lui j’imagine ! Je m’en suis fait rapidement un ami, heureusement d’ailleurs ! Car, sinon, le récit qu’il donne de sa vie amoureuse aurait pu manquer d’intérêt. J'étais captivée, et de plus en plus, d’autant que la navigation entre le présent et le passé est bien menée.

Le cœur du sujet est l’amour, on s’en doute avec le titre. On apprend à connaître les femmes marquantes de la vie de cet avocat. Ce sont de très beaux portraits de femmes, le regard posé sur elles est extrêmement masculin. L’amour est intimement lié au désir, ce qui me semble, n’est pas systématiquement le cas dans la vie, mais qu’importe, laissons-nous chanter la pomme ! L’angle exploité par Michel Jean est l’attachement lié à l’engagement, qu’il n’y a qu’à ce moment-là qu’on se rencontre soi, sinon, on glisse au-dessus de sa vie, que la pente soit douce ou abrupte.

Comme toute une vie est à raconter sous l’angle de l’amour, les grandes lignes se jettent sur le meilleur du pire, pas le pire du meilleur. Suis-je claire ? Non. Je m’essaie autrement. Une morte par exemple est décrite d’une manière assez lisse, l’effet de la mort sur le narrateur est détaillé par contre. Même chose pour la naissance, on passe rapidement. Ainsi, le propos ne déroge pas de sa trajectoire ; cerner la force que donne l’amour d’un homme pour une femme. Et pour connaître le sens de l'amour, faut-il le perdre ?

Je suis certainement subjective, vous irez vérifier vous-mêmes !, mais j’imagine mal une femme saine et honnête restée insensible au regard amoureux de Marc-Antoine. Le galbe d’un sein est important, on s’entend, mais je n’ai jamais autant entendu de descriptions de sourires de ma vie ! La femme est lumière dans ce roman. Ça fait du bien quand même !

J’ai aimé ma lecture, au SPA Eastman en plus (séjour gagné dans le cadre d’un concours !), c’était l’idéal. Je pense qu’on a besoin de romans qui voguent en toute simplicité sur la vie en y jetant une lumière particulière. On sort de cette lecture apaisée, élevée, et qui sait, prêt à s’engager encore plus loin ?

Une vie à aimer, Michel Jean, Éditions Libre Expression, 220 pages.

mercredi 15 décembre 2010

Les Corpuscules de Krause - Sandra Gordon

Je planifie ce billet à l'avance, c'est rare. Ça me donne l'impression de faire un voyage dans le temps, par en avant. Comme vous voyez, il ne m'en faut pas beaucoup pour m'exciter un peu.

Les commentaires de lectures des rédacteurs et rédactrices de La Recrue sont sortis. Par contre, je ne peux pas vous en donner les titres comme à mon habitude puisque je ne suis pas dans le même temps que vous. Mais allez-y, je vous en prie, allez-y ! J'ai si hâte de les lire, allez les lire à ma place... en attendant que j'arrive !


Entrez dans le tableau

Et si ce roman était un tableau, on y verrait un village. Un resto ressortirait discrètement. En s’approchant, on découvrirait des détails saugrenus de personnages surpris dans leurs actions les plus quotidiennes. L’ambiance serait palpable, sur fond glauque allégé par une dose substantielle de dérision. On ne saurait dire si c’est l’ambiance qui influence les personnages ou les personnages qui influencent l’ambiance.

Je suis entrée dans le tableau pendant deux bonnes heures, peut-être trois. Une chose est certaine : le temps m’a semblé s’écouler lentement, jusqu’à entendre ses soupirs. De ce temps, Lucie a besoin d’en prendre une large part pour elle sans vraiment savoir où. Son auto décidera ; au cœur d’un village des Laurentides.

Lucie se laisse ouvrir des portes ; d’un resto, d’un appart, d’une maison et même des cœurs. Si je me suis intégrée facilement dans cet espace restreint, c’est grâce à elle. Son indécision prend des airs de dérision, on réalise rapidement qu’elle sait ce qu’elle veut, ne serait-ce que par élimination de ce qu’elle ne veut plus, de son ex-chum, entre autres. Les personnages orbitant autour d’elle, Sylvie, Benoit, Maurice, Pat sont pris en flagrant délit de vie, touchants parce que tangibles. Un autre personnage fait son poids, et pas seulement par le nombre d’années écoulées sur terre, Henry, l’écrivain grincheux et imbibé de gin. Par lui, on quitte le climat de langueur, la tension se densifie ; qui est-il, que veut-il, que fait-il ? Les mystérieux sont toujours inquiétants.

Ces deux personnages se croiseront-ils ? Lucie s’implantera-t-elle ? Peu de fils sont tirés, aussi bien les suivre attentivement. Heureusement, le style est assez captivant pour nous y accrocher, ne serait que par l’humour embusqué derrière chaque détail et le savoureux langage québécois déconcertant de naturel.

Qui est Sandra Gordon ? Vous allez en avoir une idée en lisant ses réponses généreuses à une dizaine de questions à La Recrue du mois. Sourires garantis.

samedi 11 décembre 2010

Vague littéraire

Je cueille du beau dans facebook. Ce matin, ces mots de l’écrivaine Johanne Seymour, son petit dernier Vanités :

Jusqu'au 21 décembre, je vais vous suggérer 10 livres à donner en cadeau à Noël. Pourquoi? Parce que donner un livre, c'est...

Offrir un voyage sans avoir à payer l'avion et l'hôtel
Donner un conseil sans se creuser personnellement la tête

Partager un plaisir à distance

Manger des yeux sans engraisser
...
Déclarer son amour alla Cyrano
Apprendre sans aller à l'Université
Et même parfois baiser sans partenaire!


J'aimerais tellement que ceux qui ne lisent jamais découvre le plaisir qu'il y a à plonger dans un livre. Dans ma vie, cette expérience a été plus d'une fois salvatrice. J'ai envie de partage littéraire pour Noël...

* * *
Gentiment, elle m’a donné la permission de reproduire ses mots ici. En fait, ce qu’elle ne sait pas est que je ne pouvais trouver meilleure introduction pour la dernière mise à jour du « Défi Plume québécoise », initiative de Suzanne du blogue littéraire « Entre les lignes ».

Dans un billet qui en faisait le bilan, j’ai scruté à la loupe... euh, plutôt à la calculatrice, les blogues qui y ont participé jusqu’à date. J’en ai répertorié 15 qui se divisent en 9 québécois, 5 français, 1 que je n’arrive pas à identifier.

C’est étonnant, réconfortant, et je l’espère invitant !

Mais pour vous dire franchement le chiffre qui m’a le plus étonné, assez pour calculer et recalculer, est le nombre de livres québécois que la fameuse initiatrice Suzanne a lu : 120 livres !!! en un an.

Elle a dû dresser ses trois listes en trois billets :
À à D
E à N
O à Z.
En tout cas, j’ai eu de la lecture hier ! De la lecture sur la lecture. Je savais qu’elle en lisait abondamment, mais je n’avais jamais réalisé que c’était à ce point. Comme il m’est arrivé de sauter de ces commentaires de lecture, je me suis un peu reprise hier.

Laissez-vous inspirer. Parce que donner un livre c’est ...

Donner un conseil sans se creuser personnellement la tête Partager un plaisir à distance Manger des yeux sans engraisser ...Déclarer son amour alla Cyrano Apprendre sans aller à l'Université Et même parfois baiser sans partenaire

Johanne Seymour, auteure de Vanités

lundi 6 décembre 2010

Dérives - Biz

J’ai enfin lu cette plaquette qui a fait tant parler à sa sortie. On se demande toujours ; est-ce justifié ou parce que son auteur est connu ? Si je devais répondre par oui ou non, j’opterais pour oui, Dérives vaut la lecture, auteur connu ou pas.

J’avais entendu dire qu’il était question de ses confidences de père que la naissance de son fils n’avait pas propulsée, comme espéré, dans les sphères délicieuses de l’émotion paternelle. Et même, tout au contraire. Je m’attendais à ce qu’on m’explique l’effondrement de l’idéal « père », pas le vieux modèle dans son rôle de pourvoyeur, mais le nouveau père, veilleur et complice de la mère auprès de son jeune enfant.

Si j’avais eu à décrire ce roman avant d’en avoir autant entendu parler, je l’aurais plutôt désigné comme un roman sur la dépression. C’est le sujet principal à mon avis. Que celle-ci soit survenue à la suite de la naissance de son fils peut s’expliquer par la fatigue accrue et le bouleversement des habitudes de vie. À lire sa dérive, j’ai franchement eu l’impression que cette dépression se préparait de longue date. Et comme on le sait, veiller au bien-être d'un bébé ne soulage pas nécessairement du mal de vivre. Ce que je tente de communiquer ici est que Biz n’aborde pas tant la paternité, que cette culpabilité d’être un mauvais père, parce que dépressif. En dépression, tu évites la vie au complet (ce qu’il fait très bien d’ailleurs), pas seulement la paternité. C’est un tout et c’est ce tout qui nous est extrêmement bien communiqué.

L’auteur a choisi d’alterner les chapitres ; un se déroule dans un marais, une allégorie ou un rêve bien cerné, le suivant tombe de plein-pieds dans la réalité quotidienne avec femme et enfant. En alternance. C’est intéressant parce que contrastant et, surtout, parce que très bien écrit. Sa plume dans le marais est ancrée, malgré la dérive. On sent venter une force de caractère sur ses mots aspirés par un soi qui n’a pas l’habitude de rester en surface. Si l’esprit a dérivé, les mots eux, non ! Très beau, comme peut être la tristesse assumée.

Malgré la beauté de l’allégorie, j’ai préféré les chapitres terre-à-terre. J’ai été captivée par l’évolution de sa vie, ses doutes, ses colères, son désespoir, ses anecdotes, ses réflexions. Il est très facile de l’accompagner, il se laisse approcher de très près. Il est doué pour l’impudeur intelligente.

Le gros défaut ? Trop bref ! Les chapitres sont brefs, les idées jetées sont brièvement exposées, les pages sont à peine remplies, je suis restée avec cette sensation que l’on m’a envoyé un clip à lire !

Ce roman est en lice pour le Prix Archambault.

vendredi 3 décembre 2010

Je suis emballée et ce n'est pas Noël

Si vous ne l’avez pas encore dénichée, je le fais pour vous. Une liste de 35 œuvres québécoises, et si vous cliquez avec l’amusante phrase qui présente chacune d'elle, vous cliquez ensuite pour en lire un extrait de trois pages à quatre pages. C’est la journaliste et auteure de Maleficium , Martine Desjardins qui présente ce qu’elle appelle 35 nouvelles voix qui secouent le roman québécois. En voici quelques exemples :

7. SÉBASTIEN CHABOT - L'angoisse des poulets sans plumes (Trois-Pistoles)
Pas facile de prendre la défense des poulets quand votre père est fabricant d'oreillers en duvet...

11. NICOLAS DICKNER - Tarmac (Alto)
Si la fin du monde est inévitable, autant l'attendre dans le sous-sol tout équipé d'un bungalow...

23. CATHERINE MAVRIKAKIS - Le ciel de Bay City (Héliotrope)
Au-dessus d'une famille qui a étouffé son identité juive, le ciel est un couvercle qui va sauter.

30. PASCALE QUIVIGER - La maison des temps rompus (Boréal)
Il n'y a pas meilleur refuge pour soigner ses blessures qu'une maison qui n'existe pas.

32. OLIVIA TAPIERO - Les murs (VLB)
Rien dans le ventre, mais gros sur le cœur : l'anorexie vue de l'intérieur.

34. TASSIA TRIFIATIS - Judas (Leméac)
Un père grec, un fiancé syrien, un amant juif : c'est ainsi qu'une jeune femme apprend la trahison.

Curiosité pour les 29 autres titres ? C'est ici. En plus, vous pouvez participer à un concours, si vous gagnez, ces 35 œuvres se rajouteront à votre bibliothèque. Ou bien, vous ferez des cadeaux de Noël !

Il n’y a pas que cette découverte qui m’a emballée aujourd’hui. Je me suis rendue au Passe-livres, toute nouvelle bouquinerie gérée par Les Correspondances d’Eastman. Les gens n’arrêtent pas de venir porter des livres, ça parait, il y a du choix. Moi aussi, je vais en porter, et bien sûr en chercher. Je ne sors jamais de là sans un livre à la main. Ça fait trois semaines qu’elle est ouverte et ça roule. Les livres qui sont en place sont des dons de toutes parts contre reçus d’impôt.

En fin de semaine, il faut que vous sachiez que c’est le Salon du cadeau localisé au Club de l’Âge d’or. Le Passe-Livres ne vous laissera pas passer devant son antre sans vous aguicher par un rabais qui se rajoute aux prix déjà réduits : 2,00 $ sur un achat de 20 $ - 5,00 $ sur un achat de 40 $

Au 338, rue Principale, suite 1, derrière les Antiquités Rosalie - Heures d'ouverture :
Vendredi : 13 h à 20 h
Samedi : 13 h à 16 h
Dimanche : 10 h à 13 h

Et je ne vous ai pas encore dit le meilleur, chaque montant que vous laissez en échange d’un livre va pour le volet « jeunesse » de l’événement Les Correspondances d’Eastman en août 2011. D’ailleurs, vous risquez d’en rencontrer sur place des jeunes. Marius et Morgane sont de jeunes libraires qui s’acquittent de leur fonction avec beaucoup de diligence et de sérieux. Conception et supervision, l’ingénieuse Line Richer, directrice générale des Correspondances d’Eastman.

Venez pas me dire que je ne vous ai pas aidé dans votre casse-tête de choix de cadeaux de Noël !!

mercredi 1 décembre 2010

Journée Salon - partie 2

J’avais parlé d’une deuxième partie à Journée Salon , comme je ne laisse jamais tomber, me voici, après La trajectoire et la controverse du Prix Archambault qui se sont faufilés entre ma partie 1 et 2.

Je vous emmène rencontrer nul autre que celui qui, dernièrement, a fait les manchettes au lieu de les commenter, Gil Courtemanche. Quand je l’ai vu arriver au stand Boréal pour ses dédicaces, j’ai presque eu un choc. D’apparence frêle, c’est frappant de contraste à côté de la vigueur de son esprit. De ma lecture de Je ne veux pas mourir seul, j’ai retenu la vulnérabilité de l’homme pendant que lui se disait d’approche froide. Je venais aussi, je l’avoue, vérifier si le degré de froideur était tel qu’annoncé. Je peux maintenant affirmer que oui ! C’est surprenant pourtant, il n'a pas de censure, est direct, il regarde pour vrai, pas de haut, il écoute attentivement, même si j’ai ressenti la bizarre impression qu’il savait déjà ce que j’allais lui dire avant même que je le prononce. Il doit être difficile à surprendre. Il dégage l’aura d'une personne qui a tout vu, tout entendu. C’est peut-être le cas justement. Je l’ai remercié de sa confession sans censure, de l’humilité pour la faire, pour le message porté aux hommes. « Mais les hommes ne lisent pas les romans » me répond-il sans grande émotion. Interloquée, compilant rapidement combien d’hommes avait exprimé l’intention de le lire, je reste pantoise. J’aurais aimé penser lui répondre « Peut-être pas le genre d’hommes qui a besoin de ce message ». Il m’a laissé, comme je les préfère entre toutes, une dédicace personnalisée.

Le prochain écrivain, Jean-François Beauchemin, est une tradition, je ne vois pas de Salon possible sans lui ;-) Heureusement qu’il est productif ! Son petit dernier, Le temps qui m’est donné parle de chaleur familiale, de son père (il a beaucoup parlé de sa mère), de ses cinq frères et sa sœur. C’est un de ces légers, dit-il. Je me retiens à deux mains de ne pas avaler tout rond ces 155 pages. Je le garde comme un dessert.

Je tenais mordicus à lui présenter Marsi qui s’est prêté à mon envie, même s’il était affamé et las. On ne peut pas dire que Marsi jubile dans un Salon, ça l’étourdit. Cette fois, il ne s’est même pas acheté un livre ! J’en revenais pas. Justement, quant à être dans le sujet, j’en profite pour vous dire, c’est un peu délicat, je vais baisser la voix, penchez-vous donc un peu ....J’ai acheté un livre à Marsi, hum hum ... pour Noël, avec dédicace ...oui une belle, mais ... mais, les murs virtuelles, vous comprenez, ont de longues oreilles.

Revenons au Salon, à Marsi, à sa faim. Nous nous sommes résignés à aller à la Cafétéria, on n’aurait pas dû. C’est qu’au lancement de Partie de pêche où nous étions attendus à 5 h, la table débordait de bouffe que personne ne consommait. Je ne sais pas, peut-être que ça ne se fait pas manger lors d’un cocktail, si c’est le cas, on a complètement manqué à l’éthique en prétextant qu’il y en aurait moins pour les sacs verts.

Ah, ce fameux lancement ! Souvenir inoubliable, inattendu, pas du tout mais alors pas du tout ce à quoi je m’attendais. On s’imagine des choses parfois ... la réalité s’arrange pour rabrouer l’imagination, ce qui ne veut pas dire qu’elle déçoit. Seulement, c’est autre chose.

Notre grand ami, Pierre-Greg Luneau nous accompagnait. Il a tout enregistré dans sa tête, il a une mémoire phénoménale pour les détails, les noms, les faits. À la Lucarne à Luneau, il décrit le lancement (c'est sa troisième chronique sur le Salon !), et franchement, ce serait bête de répéter, surtout que je n’en dirai jamais autant que lui. Impossible !

Une fois que vous serez au fait, si ça vous tente, je vous parlerai des émotions sous les faits. C’est ma spécialité, parait-il !

Info générale : 124 500 visiteurs ont rencontré près de 1700 auteurs.
Prix du grand public Salon du livre de Montréal/La Presse dans la catégorie fiction : (feu) Michel David pour son roman Un bonheur si fragile et dans la catégorie Essais, Kim Thúy pour Ru. Ils ont reçu chacun une bourse de 2 000 $ et une création de l’artiste verrier Denis Gagnon.

Photo ci-haut : Sylvie Marcoux, directrice du Salon du Saguenay-Lac St-Jean et auteure et Venise ! - - - Photographe : Michel Jean