Faites comme chez vous

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mercredi 2 mars 2011

L'édition dans tous ses ét@ts : les blogues et le livre

Je replonge dans mes souvenirs de jeudi 24 février où j’étais invitée à une « table ronde » (titre ci-dessus), à deux invités, au Salon du livre de l’Outaouais. J’étais un peu nerveuse, tout en étant convaincue que ça irait bien. De toutes manières, la nervosité peut être un moteur, je l’ai abordé ainsi. Aussitôt arrivée, j’ai rencontré l’animatrice Martine Bolduc, je me suis vite sentie en confiance, elle avait à cœur que le message passe et ça paraissait. Elle a interrogé une fan de l’écrivain Maxime Roussy, celui-ci tardant à arriver, et pour cause, en tant qu'invité d'honneur, il participait à la Cérémonie d’inauguration de ce 32e Salon .

Une fois sur scène, la comédienne que je suis a pris le relais, j’y fais confiance, elle sait comment s’exprimer à voix haute devant un public. Les leçons apprises par mon jeu de comédienne et d’improvisatrice (stages à la LNI) m’ont servies, écouter l’autre. Se mettre au diapason de ...

Maxime Roussy est le roi du blogue. Il en tient un personnel, qu’il traite de monstre qu'on doit nourrir à tous les jours. Il s’y définit en ces mots : Agoraphobe heureux, amateur de jojoba, de psychotronisme, de nains, de mascottes mais pas de dinosaures. Mon plus grand souhait : donner à mes lecteurs et lectrices leur moment de bonheur de la journée, un genre d'orgasme, mais platonique. La maxime qui guide mon existence : « Nous ne sommes que des nains géants, pour le meilleur, mais surtout pour le pire. » Ah oui, ne vous méprenez pas, tous les chats sont criminellement fous. TOUS.

Vous voyez tout de suite que nous avons affaire à un homme amusant, ce qui est devenu évident pendant l’entrevue. Et écrivain prolifique. Au cours des deux dernières années: un roman pour adulte et sept romans pour la jeunesse, ces derniers étant des blogues fictifs. L’auteur a pris un nom d’emprunt (!), Namasté, une ado de 13 ans qui blogue depuis sept tomes ! Les jeunes adorent, un gros succès en témoigne (phot0 d'une jeune fan ci-dessous).

Nous avons parlé des blogues comme outil promotionnel pour les auteurs et les conditions pour qu’un blogue dure. La personnalité et la constance sont les qualités que nous avons fait ressortir. J’ai personnellement mis l’emphase sur l’interactivité. J’ai vu tant de blogueurs qui ont abandonné rapidement leur projet en croyant qu’écrire leur journal de lecture serait une motivation suffisante en soi. L’écho à nos messages est primordial à mon avis. Recevoir des preuves tangibles d’être entendu par les lecteurs, les éditeurs, et même les écrivains. Personnellement, si j’arrive à ma quatrième année d’existence, c’est ce feedback qui m’alimente. Faut dire qu'en plus la mission que je me suis donnée est plus grande que moi. Ça garde en vie !

L’animatrice m’a demandé si je désirais être publié, je l’ai assuré que si je le suis un jour, ce sera un projet différent. Pour moi, Le Passe-mot est déjà publié puisqu’il est en ligne et lu. Et rassurez-vous, j’ai affirmé haut et fort que je n’étais pas prête à fermer les lignes. J’aurais l’impression de tuer une partie de moi qui désire continuer à vivre. Par contre, je me donne la latitude d’un jour être ailleurs. À toutes les semaines, je fais le choix de continuer, et Maxime Roussy disait de même.

Je reviens au côté promotionnel pour les écrivains, peut-être un des thèmes les plus explorés par la causerie. Les écrivains tireraient tous avantage à tenir un blogue, en autant que le plaisir y soit. Comme dans n’importe quelle démarche de vente, on voit arriver les personnes avec de gros sabots : « je vais mettre en ligne ma démarche d’auteur pour me faire de la pub ». Le lecteur n’est pas dupe, autant il voit arriver le vendeur avec son « Puis-je vous aider ? » à décoder par un « Puis-je vous vendre quelque chose ? » Il y a des écrivains qui n’auront jamais la personnalité pour tenir un blogue, on s’entend là-dessus. J’ai pensé à Marsi qui était en face de moi en le disant ! Il faut retirer beaucoup de plaisir à communiquer. Il faut s’en nourrir. Marsi a déjà un monde intérieur florissant, comme plusieurs écrivains. Il commence mais ne nourrit pas les deux sites qu'il a démarrés. Le blogue n’est donc pas une révolution mais un outil supplémentaire, facilement accessible, pour se faire entendre et, au mieux, remarquer.

J’ai eu à m’auto-analyser avant cette discussion publique et j’ai constaté que je ne parle jamais d’un livre de la même manière. Je veux dire, je laisse venir le ton et l’humeur qui sont étroitement liés au livre dont je parle. Je ne me vois pas de formule, de méthode même. J’ose croire que ça donne un côté vivant. Mais à chacun son style, sa personnalité ! Un blogue, ne nous leurrons pas, c’est le reflet d’une personnalité, pour l'intérêt, ça dépend de ce qu’on a à dire.

Crédit des photos : Marc Simard mieux connu sous Marsi !

22 commentaires:

ClaudeL a dit...

En tout cas, tu es ma meilleure. Je crois bien que tu as été une des premières que j'ai lue au début de ma vie de blogueuse (parce qui dit blogeuse ne dit pas seulement écrire mais aussi lire les blogues des autres) et je te suis restée fidèle. Plusieurs autres ont déjà été supprimées depuis belle lurette.
Je ne sais pas si je suis une bonne blogueuse dans le sens que tu donnes à ce terme, mais je suis certaine que toi, tu l'es parce que ce n'est jamais toi que tu exposes ni même ton texte, mais tu t'en tiens toujours a ton but premier: présenter ton point de vue sur un livre québécois.
Et en plus, tu le fais de manière originale, tu as un langage qui n'appartient qu'à toi seule.
Bravo.

Pierre H.Charron a dit...

Un blogue est le reflet de la personnalité...Alors, le Passe-Mot te révèle à nous de belle façon.
Et le livre québécois est entre bonnes mains :)

anne des ocreries a dit...

Tout ceque je sais, moi, c'est qu'après t'avoir "rencontrée" chez Blue, je suis passée "chez toi", et j'y suis encore ! et j'ai découvert, grâce à toi, une vie littéraire francophone riche, dense, intéressante, attachante, foisonnante et qui donne faim ! je me suis aperçue que la littérature française passe jusqu'à vous, mais que l'inverse n'est pas toujours vrai, et c'est grand dommage.
Et puis, un blog, c'est deux choses : un sujet traité, et la personne qui cause. J'aime bien découvrir qui tu es en te lisant.
Continue, Venise ! j'ai encore faim...:))

Annie Perreault a dit...

Merci, tes mots confirment ce que je ressens par rapport à mon blogue. Le but du mien est clair : partager ma passion de l'écriture à d'autres passionné(e)s de l'écriture. Partager mes découvertes, mes réalissations, mes lectures, mes états d'âmes... Bref, comme tu dis, il fait partie de moi, au même titre que mes jambes, que mes bras. L'écriture, qu'elle se fasse à travers un blogue ou en créant des histoires, est écriture. Et étant écriture, c'est un membre à part entière de mon corps.
Merci encore !

Suzanne a dit...

C'est un réel plaisir de te lire car ta façon de nous passer n'a pas d'égal.
Merci gentille dame.

À propos, dès que le peux, «Agoramania» de Maxime Roussy est à découvrir. ;-)

Suzanne a dit...

Oup's mes excuses!

Lire : «de nous passer le mot...»

Julie GravelR a dit...

Ah, Venise! En te lisant, je fais bien sûr l'analyse de ce que je vis face à mon (mes) blogue(s). C'est un projet qui est intimement lié à ce que nous vivons de l'autre côté de l'écran. Je suis actuellement en "crise existentielle" de blogue, disons ça comme ça. Mais te lire, te suivre, ça fait du bien! L'ingrédient essentiel, je pense, demeure notre enthousiasme. Et le tien est bien présent. Ça se sent!
Longue vie au Passe-mot!

Ginette a dit...

Présentement,il ne se passe pas une journée sans que je pense à tout abandonner côté blogues.
L'interaction est essentielle.
Il faut que les sujets intéressent un certain nombres de personnes et trouver la voie pour se faire lire.

Venise a dit...

ClaudeL : Merci, que puis-je dire d'autres ... que j'étais émue en te lisant. Tu es d'une telle générosité. Et ton blogue pertinent et sans prétention. Franc, très franc. Ce n'est pas si courant.

Venise a dit...

Pierre H : Merci. Ça aide une mission qui nous dépasse. J'ai laissé échappé sur scène, presque en catimini : "mon blogue est plus grand que moi". Je me souviens avoir entendu un murmure de rires. C'était si spontané de ma part, comme si je faisais la découverte dans l'instant.

Merci à toi aussi pour ton blogue qui me fait découvrir des champs inexplorés pour moi. Tu fais figure d'aventurier (la technologie, le polar), ça m'apporte beaucoup. Et ta bonne humeur !

Venise a dit...

Anne ... chère Anne. En parlant de nourriture, tu es un gros morceau pour moi, et comme j'aime le sucré, sucré et croustillant.

Qu'il y ait plus de personnes comme toi et les ponts France-Québec deviendront à double sens pour la littérature. Merci d'en témoigner.

Venise a dit...

Annie : Quand écrire devient soi, c'est vraiment un besoin vital ! Tu es ainsi et ça parait. J'en reviens pas comment tu partages tout. Par chez vous, ça bouge et circule, librement, gratuitement, généreusement.

Donner sans exiger de recevoir génère de l'intérêt :-)

Venise a dit...

Encore et toujours merci, Suzanne, chère collègue de passion !

Ah oui ? L'avoir su, je l'aurais acheté sur place cet Agoramania. En fait, ce n'était pas clair dans ma tête qu'il avait aussi écrit pour les adultes. Merci du conseil.

Venise a dit...

Julie : Je ne sais pas jusqu'à quel point j'arriverais à donner autant si j'avais un emploi vocation et un projet personnel d'écriture à nourrir. Et un monde intérieur foisonnant comme le tien. L'enthousiasme exige beaucoup d'énergie. Alors je comprends tout à fait ton silence. Pour le moment. Mais je reste au bout de ta ligne, au cas où ...

Venise a dit...

Ginette : Je comprends. Maxime Roussy l'appelait la bête à nourrir. Il y a bien juste la personne qui tient le blogue qui peut faire sa pesée. Mais vous savez, Ginette, combien de personnes prennent une pause ... et reviennent. Vous êtes une grande lectrice pourtant.

Arsenul a dit...

Cet auteur est une vedette dans ma classe, j'adore sa définition du blog, c'est effectivement un monstre! Je ferai suivre tes informations à mes filles de sixième. Tu es active ma chère Venise, la littérature québécoise devra te reconnaître un de ses quatre! Voilà un billet bien intéressant constitué d'un bon dosage de tout ce qu'on aime lire dans tes chroniques( opinion, citation, piste de réflexion)

Sylvie a dit...

Comme j'aurais aimé assister à cette table ronde ! Les blogues sont comme les livres, il y en a vraiment pour tous les goûts. J'aime cette liberté, cette variété.
Pour moi, le tien est incontournable. Un jour, j'en suis certaine, il recevra une reconnaissance encore plus grande. Il le mériterait, en tout cas. ;)

Unknown a dit...

Quel privilège si bien mérité! C'est un bonheur et une fraîcheur que de te lire chère Venise. Mes visites sont somme toute plus espacées mais je me régale à chaque fois que je passe par ici !

Venise a dit...

@ Arsenul ! C'est bien gentil cette reconnaissance. Ça me va droit au coeur.

Je vais tenter de lire son roman "blogue", une manière d'aller à la rencontre de nos jeunes.

Venise a dit...

Sylvie : Le Passe-Mot fait son petit bonhomme de chemin. Ce qui devient difficile est de refuser ou me refuser des livres qui ne sont pas Québécois. C'est parfois tentant de bifurquer de la mission que je me suis donnée.

Venise a dit...

Oh j'oubliais Sylvie ... Un gros merci pour ton appréciation.

Venise a dit...

Kikine : Même chose pour moi, je suis obligée de couper dans la lecture de blogues. Je rate certains de tes billets par exemple, autrement dit, je retourne rarement en arrière si je n'ai pas eu le temps d'y aller pendant que le titre tourne sur mon blogue. Avant, je le faisait mais le temps, le temps, ce dictateur de nos vies !