Faites comme chez vous

Faites comme chez vous
c'est recevant !

vendredi 23 décembre 2011

Récréation "Noël" !



C'est pas croyable !
Cette chanson date de 1974 et on se la chante encore !

La bonne nouvelle ?
Ce n'est pas un message subliminal
Je vais revenir avant le 7 janvier !



Ça, _ _ _ _ _ _ , rassemblons-nous
autour du pain de l'amitié
dans un esprit d'entente
... ouvert sur l'autre

Je vous souhaite un joyeux JOYEUX NOËL !


J'ai ouvert ma fenêtre de bureau pour que vous voyez ce que je vois...

N'est-ce pas féérique ?

lundi 19 décembre 2011

Je m'emballe

Je m’emballe à écrire des cartes de Noël, alors j’écris moins au Passe-Mot .... Hon ! J’emballe également des cadeaux, dont des livres bien sûr. Et je pense. Et là, je m’arrête parce que je pense trop. Il faut que ça sorte ! Je pense aux centaines d’achats de livres qui se feront à Noël, et surtout OÙ ils se feront.

La fête de Noël est importante pour les commerçants, ça nous le savons tous. Particulièrement pour les boutiques, les artisans, les magasins qui ne sont pas des chaînes et évidemment donc, pour les librairies de quartier.

Préférablement acheter vos livres dans une librairie, au lieu du Wall-Mart ou du Costco, malgré les rabais, peut sembler masochiste, mais c’est un geste consciencieux et intelligent. Ces magasins-là, pour ne nommer qu'eux, vont chercher ce fameux profit dans lequel les librairies puisent pour subsister le restant de l’année. En tenant compte aussi qu’avec les livres numériques, les librairies deviennent encore plus vulnérables.

Se laisser tenter par la facilité des choix qui s’offrent sous nos yeux signifie qu’une quantité effarante de best-sellers se retrouveront sous les sapins. Avez-vous pensé que nous lirons tous les mêmes titres ? Ça ne fait pas des individualités bien fortes ! Pourtant, tout au long de l’année, nous ne manquons pas une occasion de claironner que nous sommes des êtres uniques et créatifs.

Les libraires conseillent, guident, c’est un métier, c’est une passion. Penser à visiter cette librairie près de chez vous, de préférence une librairie indépendante, où vous serez accueillis et où vous ferez des trouvailles fait toute la différence. La personne à qui vous l’offrirez risque d’être d’autant plus touchée que le titre sera particulier. Et en plus du service personnalité, vous risquez d'échanger des sourires et des suggestions pour vos prochaines lectures ! D’après moi, ce qui risque le plus d’arriver est que vous y preniez goût.

En vous approvisionnant dans une librairie, vous ne faites pas que vous contentez sur le moment, vous contribuez à ce qu'un service de qualité demeure le restant de l’année. Je pense à nos jeunes, les étudiants par exemple. Quand ils ont besoin de conseils pour une recherche, c’est le libraire qui va l’aider à trouver, ou qui va commander le livre dont il a besoin. Ce n’est pas Wall-Mart ou Costco qui vont faire ça pour lui ! L’idée derrière ceci, pour ne pas dire le principe, est de ne pas penser aux librairies seulement quand on en a besoin mais aussi quand ils ont besoin de nous. Se rappeler que la revue Le libraire et le site nous éclairent 365 jours par année par leurs commentaires et informations. Ils nous en donnent pour notre argent, sans qu'on ait un sou à débourser :-) !

Ce serait triste de voir nos librairies s’éteindre une à une à cause du manque à gagner, parce qu’on achète tous nos best-sellers ailleurs (et le ailleurs est vaste) dans le temps des fêtes ! Qu’est-ce que vous diriez que l’on se retrouve avec uniquement des grandes surfaces qui tiennent un inventaire qui oscille entre 400 et 600 livres !

On se retrouverait devant une culture étroite comme une allée de supermarché.

Ouf... ça m’a fait du bien ! Je peux maintenant continuer à emballer, l’esprit un peu plus en paix.

mercredi 14 décembre 2011

Vrac Varia

Le Top 10 de La Presse - roman québécois
1. Il pleuvait des oiseaux Jocelyne Saucier (XYZ)
Une des grandes réussites de l'année récompensée par le prix des Cinq continents de la francophonie au mois d'octobre, ce roman touchant sans être pathos parle d'amour, de vieillesse et d'amitié sur fond de grands espaces abitibiens. Parce que tout le monde a
droit à une deuxième chance. (Josée Lapointe)
2. Et au pire, on se mariera Sophie Bienvenu (La Mèche)
Puissant premier roman, sous la forme d'une confession brutale, maladroite et touchante, celle d'une fillette de 13 ans qui aime trop quelqu'un qu'elle ne devrait pas aimer. Ce livre, on ne peut plu
s le lâcher, jusqu'à sa finale crève-coeur. (Chantal Guy)
3. Guyana Élise Turcotte (Leméac)
La douleur tisse un lien fusionnel entre Ana, son fil
s Philippe et leur coiffeuse Kimi. C'est la tendre solidarité des survivants, et dans ce roman, déjà couronné du Grand Prix du livre de Montréal, Élise Turcotte redéfinit de façon magnifique la notion d'âmes soeurs. (C.G.)
4. La patience des fantômes Rachel Leclerc (Boréal)
Cette saga familiale hors norme qui se déroule en Gaspésie sur 100 ans est d'une puissance foudroyante, tant par sa construction narrative que par son écriture maîtrisée et limpide. Joachim Levasseur, héros plus grand que nature, est à classer parmi les figures mythiques de la littérature qué
bécoise. (J.L.)
5. Le sablier des solitudes Jean-Simon DesRochers (Les Herbes Rouges)
Un jour de tempête de neige, un carambolage monstre fait se fracasser les destins de plusieurs personnages et c'est comme si vous y étie
z, dans chacune des voitures, dans tous les esprits. Pour son deuxième roman, Jean-Simon DesRochers confirme son talent et son style, celui d'un rare écrivain qui a le souci de plaire par l'expérimentation. (C.G.)
6. Arvida Samuel Archibald (Le Quartanier)

Jouissif, ludique et écrit avec verve, Arvida est le faux-vrai récit d'une ville, de ses histoires épeurantes ou rocambolesques et de ses personnages. Le livre d'un conteur-né, qui a su créer une mythologie sans se prendre au sérieux. (J.L.)
7. Polynie Mélanie Vincelette (Robert Laffont)

On ne voit plus le Grand Nord de la même façon après avoir lu ce roman, sorte de pol
ar polaire, dans lequel Ambroise tente de savoir pourquoi son frère Rosaire est mort. Vincelette séduit par son originalité, son érudition et sa sensibilité, offrant du coup une vision moderne d'un territoire trop souvent folklorisé. (C. G.)
8. Au beau milieu, la fin Denise Boucher (Leméac)

Premier roman d'une i
ndignée de 75 ans, Au beau milieu, la fin parle de la vieillesse, mais surtout de la vie qui va et du coeur qui continue à battre, toujours. Assurément le succès-surprise de la rentrée d'automne, rempli d'humour et d'humanité. (J.L.)
9. Atavismes Raymond Bock (Le Quartan
ier)
Dans ce recueil d'histoires, Raymond Bock s'intéresse à l'Histoire, notre histoire. À une filiation tragique depuis les origines sanglantes de la colonie jusqu'à son abandon devant la télévision, c'est à la fois épique et pathétique, e
t le regard, lui, est impitoyable.
10. (C.G.) La chorale du diable Martin Michaud (La Goélette)
À Montréal, les corps d'une mère et de ses trois enfants sont retrouvés gisant dans
leur sang, tués à la hache. Le mari s'est suicidé après s'être tranché la langue. Victor Lessard mènera l'enquête. Un an après la parution de son premier polar, Martin Michaud revient en lion dans ce suspense ultra-complexe mais parfaitement maîtrisé.

  • appréciable diversification des maisons d’édition (autrement dit, un seul titre Boréal)
  • auteurs : Féminin 6 Masculin 4
  • Quartanier et Leméac ont chacun 2 titres sur 10
  • journalistes de La Presse qui ont fait ces choix : Josée Lapointe, Chantal Guy.
  • #10 est non identifié (je gage que c’est CG)
  • j’en ai lu 2 sur 10 : #1 #7
  • j’en lirai 3 autres : #2 #3 #8 (puisque je les ai en tablette !)
  • j’ai souvent failli acheter #4
  • auteurs que je ne connais pas : #6 #9
Trésor à images – top 5 – BD/Roman graphique
Mettons à l’honneur les couvertures et si elles vous intriguent ou attirent, Alexandre Vigneault de la Presse explique pourquoi il vous conseille la lecture de ces cinq titres. À noter que 2 de ces titres, Chroniques de Jérusalem et Habibi se retrouvent également parmi le top 5 des libraires de la librairie Monet, assez ferrés en bandes dessinées, soit dit en passant.

Paul au Parc ? Allez, pour les enfants !
À propos de l'album graphique Paul au Parc de Michel Rabagliati, j’ai eu la surprise d'apprendre que l’album sera catalogué "jeunesse" dans le cadre du Festival d’Angoulême. J’ai lu l’article dans lequel l'organisation se justifie et sincèrement il faudrait que je le relise, je continue à trouver les raisons nébuleuses pour ne pas dire louches.

Pour la collectionneuse que je suis
En décembre est sorti un numéro du Librairie Hors série qui traite seulement de Littérature québécoise. IL fallait être au bon endroit au bon moment pour mettre la main sur un exemplaire papier. Je n’ai pas été au bon endroit au bon moment. Mais ...mais... une âme charitable m’en a gardé une copie ! Je l’aurai donc à notre prochain voyage à Québec, en espérant que ça ne saurait tarder. Mais si vous n’êtes pas un collectionneur, comme moi, des exemplaires papier du Libraire, allez-y gaiement, téléchargez votre copie.

Le Matou oui, mais bien plus
Yves Beauchemin a remporté le Prix Ludger Duvernay pour l’ensemble de son œuvre. Il n’est pas aussi couramment cité que Michel Tremblay mais il reste un auteur prolifique au Québec. Il a été marqué par sa première œuvre Le Matou, un peu comme Gabrielle Roy et son Bonheur d’occasion. Il écrit également pour la Jeunesse et est porté à sortir ses histoires en plusieurs tomes.

La rue des libraires
Là, franchement, j’aurais dû vous en parler avant ! Je ne sais pas où j’ai la tête parfois !Il a fallu que je commande un livre pour Marsi pour Noël pour réaliser combien ce site est pratique (pour commander un livre en ligne d’une libraire indépendante), instructif (compilation de ce qui se passe dans plusieurs librairies), amusant, convivial, coloré et ... québécois ! Allez vous promenez sur la rue des libraires, c’est pas fatiguant (!) et c’est gratuit ... comme toutes les promenades ! Faites du lèche-vitrine, vous allez finir par entrer, je gagerais le mille-feuille qui m’attend dans le frigo.


Ouf... je voulais en dire bien plus, mais bon on se reprendra, vous avez plein de liens à cliquer, et des livres à lire, et des cadeaux à envelopper !

dimanche 11 décembre 2011

La Solde d'Éric McComber

Je mentionnerai que je suis une assidue du blogue de cyclo-nomade Roule, Rosie, Roule d’Éric McComber. J’admire son style. Je ne compte plus les fois où j’ai été suspendu à ses lignes pour son art de garder le suspense. Son style ouvert à tout vent surprend. Un style à la personnalité forte et marginale d’un auteur détendu qui rallie le sarcasme à la bonhommie de belle façon.

Ceci étant dit, jetez un coup d’œil sur le livre objet « La Solde ». Vous vous arrêtez. Les étiquettes fluo sont là pour que l’on ne passe pas à côté. Cette apparence m’amène à penser "Voilà une couverture qui, plus que suspendre l’attention veut la surprendre et à la limite, la secouer". En cela, le livre est bien étiqueté ! Tout au long de cette rencontre avec Émile Duncan, je me suis arrêtée, surprise, et secouée.

Mais commençons par le commencement. Sur la quatrième de couverture, on fait allusion à un bluesman dérouté qui accepte un travail qui le rebute, la correction d’agendas scolaires, jusqu’au jour où le manuscrit qu’il a écrit en secret est édité.

J’ai divisé le roman en deux parties. La première est la rencontre de l’homme qui baisse pavillon devant sa vie. Elle est moche, sa vie, tellement moche qu’il la rend encore plus moche en faisant un travail auquel il ne croit pas. On apprend au fil des chapitres, divisés en mois suggérant la l'agenda scolaire, qu’il est hanté par le fantôme d’une femme qu’il a aimée. Jusque là, rien de nouveau sous le soleil. Mais l’homme, et l’auteur derrière l’homme, a décidé de partager avec nous le plus infime détail de sa vie intime, comme le récurage de son nez, ou l’observation du fruit de son labeur intestinal. Je n’ai jamais été aussi loin dans l’intimité d'une personne, même pas avec l’homme de ma vie, alors imaginez combien c’est peu tentant avec un pur étranger déprimé ! Intrinsèquement, ça se défend, quand les cloisons de ta vie se referment sur toi, la première prison est ton corps. On confine le lecteur à cet espace clos, un corps en fonction (et en érection), ce contenant d’un esprit désabusé. C’est manifestement étouffant, presque que puant. Claustrophobe s’abstenir.

J’ai senti de la fraicheur quand est entré dans la vie d’Émile Duncan des relations, et donc des dialogues, avec tout autre personne que lui-même. Tout d’abord avec ses parents, et ensuite avec une panoplie de femmes qui lui tombent dessus. Des femmes, encore des femmes et toujours des femmes se présentent à lui, de tout acabit, ayant comme point en commun d’être belles et sexy. La cause serait ce manuscrit qui, à sa grande surprise, est publié et lui amène cette belle palette de femmes qui ne désirent qu’une chose : vérifier sa virilité. J’ai pris plus de plaisir à la lecture de cette deuxième partie, ne serait-ce que parce que le personnage est plus appétissant en relation que seul avec lui-même.

Mais n’empêche que l’histoire, toutes parties confondues, m’a laissée sur une note d’insatisfaction. Je m’attendais à plus de ce roman qui m’est apparu futile par son absence de subtilité. Tout d’abord, le personnage Émile Duncan est présenté en surface. Quant à en apprendre autant sur ses habitudes d’hygiène, et de baise, j’aurais également aimé toucher son esprit. Le personnage est un musicien, il faut se contenter de le croire sur parole. J’aurais aimé sentir sa passion en berne, cela m’aurait évité de croire qu’il s’agit, par exemple, d’un dentiste en dépression. Ses tendres pensées pour Celle qu’il a aimée sont à peine esquissées. Cet amour vibrant qui marque la cassure avec sa vie passée aurait pu être un filon à exploiter pour donner plus de chair à Émile Duncan.

La révolte du personnage, plus évidente à la première partie, passe par la facilité : les favorisés d’un côté (bourreaux) et les défavorisés de l’autre (victimes), une mince démarcation les sépare dans l’usine. Les exploités, les correcteurs d’agendas sont maltraités, pendant que l’exploitant se prélasse dans des bureaux luxueux avec de belles salles de bain. J’ai également eu de la difficulté à croire à l’abrutissement de son travail de correcteur, j’exercerais le métier de correctrice d’agendas scolaires n’importe quand ! Faut dire que je n’ai pas adhéré aux sarcasmes de la méchante société qui sert des inepties aux jeunes dans les agendas, sous-entendu que le « Système » est pourri jusqu’à l’os.

Mais mon insatisfaction a atteint son point culminant à la fin, ce point final à mes attentes. J’ai espéré page après page le dénouement, c'est-à-dire la teneur du roman qui contient de quoi changer la vie de l’écrivain du tout ou tout. Je me suis retrouvé devant rien, à moins qu’il soit question d’une entourloupette et que nous ayons entre les mains le roman dont on fait allusion dans le roman. C’est mon hypothèse et elle est hasardeuse. Sans ce fondement, il devient tentant de croire à une démonstration franche et fière d’une élucubration masculine parce que, croyez-le ou non, ce personnage extrêmement passif, reçoit tout de ces dames. N’est-ce pas là agréable fantasme !

Un roman qui a le mérite de ne pas se prendre au sérieux, les surprenants dessins qui y sont glissés nous mettant sur cette piste. Cependant, à mon avis, le fort sarcasme entre ses pages tombe à plat. De là un certain malaise, comme celui éprouvé devant la blague que personne ne rit.

La Solde, Éric McComber, Édition La mèche, 232 pages, parution 0ctobre 2011.

mercredi 7 décembre 2011

Les coeurs tigrés - Yves Morin

Un titre qui m’attirait sans que je comprenne exactement pourquoi. J’aurais pu me contenter de l’émission « Tout le monde en parlait », où l’on s’est souvenu collectivement de la bière qui tue. Cette période de huit mois durant les années 1965-66 où des patients se présentaient à l’Hôtel-Dieu de Québec avec tous les mêmes symptômes et la même position. Quoi de plus mystérieux que 48 cas de maladie cardiaque, dont 20 morts (44%), en un si court laps de temps, dans la ville de Québec, chez de gros buveurs de bière d'une marque en particulier. Une voix me poussait à lire ce roman signé de la main même du cardiologue qui a traité ces cas. Je sentais que j’y découvrirais les dessous de cette affaire qui m'apparaissait encore nébuleuse. Je m’en félicite aujourd’hui ! J’ai trouvé ce livre pas moins que passionnant. Le médecin qui a soigné « Les cœurs tigrés » en avait long dire, il en avait gros sur le cœur.

Tout l’intérêt vient que le cardiologue Yves Morin a su présenter cette histoire, basée sur des faits vérifiables, sous l’angle du roman. Ce qui n’empêche pas que le texte soit parfois parsemé d’explications médicales assez pointues, mais toutes accessibles de la bouche de ce médecin habitué d’expliquer en langue simple. Ça laisse aussi supposer qu’il a assimilé, songé, mijoté sa matière à un point qui laisse entendre que cet empoissonnement collectif a hanté ses jours et ses nuits. Le fait qu’il connaisse l’histoire sur le bout de ses doigts a élevé son art de la raconter aussi haut qu'un conteur à la langue déliée, y ajoutant des rasades de mauvais sang qu’il s’est fait à cette époque. En tous les cas, si vous ne comprenez pas instantanément les explications médicales, elles reviendront, soyez-en certains. On pourrait reprocher les répétitions. À certains moments, on aurait pu ne pas exposer de nouveau au lecteur ce qu’il savait déjà parce qu’un nouveau personnage avait besoin d’explications. Personnellement, j’ai pris le parti de lire rapidement à ce moment-là.

En fermant cette couverture, vous saurez toute, toute la vérité, et plus encore. Le « plus encore » est tout aussi intéressant et est tiré de 1665, cette année où un premier médecin, Jean de Bonamour, a mis les pieds en Nouvelle-France, accueilli par l’intendant Jean Talon. Ce dernier aurait inauguré une brasserie à laquelle il tenait beaucoup. La consommation de la bière évitait celle de l’eau-de-vie qui faisait des ravages chez les hommes qui s’y adonnaient alors. Un parallèle est ingénieusement tiré et le phénomène de la bière qui tue éclipse « trois siècles » sous notre nez. Une manière habile de mettre l’emphase sur le fait qu’une erreur non élucidée a tendance à se perpétuer.

Nous nous promenons donc de l’an 1965 à l’an 1665, accomplissant ce gigantesque bond à l’intérieur du petit bureau de la sœur Augustine en chef, sœur Ste-Geneviève de l’Hôtel-Dieu. Des bilans sporadiques (chapitres nommés « petit entretien) entre le cardiologue et la clairvoyante sœur Ste-Geneviève serviront de prétextes pour nous raconter l’histoire du docteur Jean de Bonamour, encore plus isolé dans son combat contre l’ignorance, que ne le fut le docteur Yves Morin.

Me voici maintenant plus savante sur les mœurs médicales du 17e siècle, de l’usage des herbes cultivées dans un jardin attenant à l’hôpital L’Hôtel-Dieu ou sur la côte Sillery, par exemple. Comme cette histoire occupe pas loin de la moitié du roman, j’ai été heureuse de m’y intéresser autant qu’aux années 1965. Bien sûr, la lectrice n’était pas dupe, il est peu plausible que la religieuse ait raconté cette longue et détaillée histoire durant de tels entretiens, mais la matière est si captivante que l’on se prête volontiers à cette astuce d’auteur.

Sur la quatrième de couverture, on parle d’un « roman historique aux allures de thriller médical » et je ne trouve pas l’assertion trop forte. Le suspense est précieusement conservé, l’auteur nous tient en haleine. Chaque voile occultant la réalité est soulevé progressivement par d’honnêtes et consciencieux hommes de science. Ils forment un petit escadron isolé puisqu’ils doivent garder secrète leur découverte, jusqu’à ce que les preuves soient irréfutables. Une nouvelle maladie qui, soit dit en passant, sera nommé cardiomyopathie des buveurs de bière québécois, ne nait pas officiellement en criant seulement « bistouri » !

Visitez ce site pour documents d'archives, photos et illustrations, cartes et plans, références et plus encore. Notez bien que 42 documents ont été consultés pour la rédaction de ce roman.

Je découvre à l'instant que la Librairie Vaugeois a sorti son commentaire pour ainsi dire en même temps que le mien. Ça vaut la mention !

lundi 5 décembre 2011

Récréation vidéographique

Attention ... message d'intérêt général ! J'ai vainement essayé d'installer les photos, et comme blogger n'a jamais voulu collaborer, j'ai décidé, après la rédaction du texte ci-dessous, de me rabattre sur une vidéo. C'est ma première vidéo à vie ... soyez indulgents !

Malgré que j’aie hâte de vous entretenir du roman basé sur une histoire des plus véridiques et des plus vérifiables “Les coeurs tigrés”, je nous donne une récréation (catégorie à part entière du Passe-Mot). Parce qu’il en faut, des récréations, surtout quand on vient de travailler fort et, bien sûr, quand on commence à entendre les clochettes des lutins. Ça se prépare Noël, surtout quand on aime déposer sous le sapin des créations littéraires ou artisanales.

Je vous invite à retourner dans le passé pour nous accompagner, Marsi et moi, vendredi dernier où avait lieu le lancement de La féérie de Noël à la Savonnerie des Diligences d’Eastman. Je ne sais pas si vous l’avez appris à travers les branches de sapin, mais toute l’année durant, la savonnerie de notre village a sorti des savons spécialement conçus pour s’agencer avec des étiquettes « personnages » de l’album Miam Miam Fléau de Marsi.

Nous avons donc participé à ce lancement de cette première initiative d’exposer, durant décembre, des artisans afin que les visiteurs de la Savonnerie des Diligences puissent découvrir des talents de la région et avoir l’occasion d’acheter leurs cadeaux localement. À l’honneur, il n’y avait pas que des savons édition spéciale « Miam miam », on découvrait des styles originaux de bijoux, des étuis à crayons, à maquillage, d’ingénieux agencements d’épices, des poupées Kokeshi, des coffrets ou divers savonniers en bois... euh, mais qu’est-ce que je fais là moi, conjointe de bédéiste, de ne pas mettre en pratique la maxime « Une image vaut mille mots ».

Hum... hum, et une vidéo vaut mille images ...