Faites comme chez vous

Faites comme chez vous
c'est recevant !

samedi 31 mars 2012

Un village, Eastman

Je l’habite depuis 6 ans et demi. Je suis partie de la ville de Montréal, j'ai monté un petit mont en face d’un autre, majestueux, nommé "Mont Orford". Il me regarde ou je le regarde, c’est selon l’angle de la maison ou de la saison.

Le village d'Eastman, qui compte environ 1700 habitants a une pharmacie quand habituellement, un village se mérite sa pharmacie quand il en a 5,000, une épicerie qui s’est agrandie, une quincaillerie qui vend trop cher, quelques restos de trop, puisqu’ils ferment leurs portes en basse saison pour parfois de ne plus les rouvrir. Certains durent et perdurent, et je nommerai ici un Café de village, Les Trois Grâces auquel je suis fidèle depuis qu'il est né. Un autre, Le Petit Eastman est un café théâtre, tandis que le réputé théâtre La Marjolaine a son café et son Piano Rouge en haute saison. Impossible de mentionner le mot Eastman sans parler de ses fameuses Correspondances qui m’ont attirée ici, entre autres attraits, et qui en sont à leur 10e édition en août. Ne les manquez pas, ça vaut le détour !

Eastman, c’est aussi 3 lacs, dont un d’Argent, celui que je vois par mes fenêtres, le même qui a enseveli les corps de 43 personnes handicapées quand un autobus a plongé en ses eaux. On y pense encore, même si ça date de 1978, quand on fait notre marche pour atteindre les boites de casiers postaux où je trouve souvent – avec surprise et plaisir - des livres.

À Eastman, les activités ne manquent pas, et il en faut car ce petit village abrite deux Pâtisseries. Une beignerie, appelée Dora, en l’honneur de celle qui a eu l’idée de vendre ses beignes « maison » à partir de sa maison. Au-dessus de la porte d’entrée, on se laisse convaincre par l'adage « L’abus n’exclut pas l’usage ». Il s’y vend maintenant à peu près tout ce qui se mange : de la fève au lard au creton, de la tourtière à la lasagne, les confitures, et hop plein de gâteaux et de pâtisseries. Aux Avelines, la pâtisserie se fait plus Européenne, le produit vient de plus loin que chez la voisine. Les deux, avec leurs spécialités sont aussi bonnes une que l’autre. Pensez-y, dans un petit village : DEUX commerces pour les gloutons !

On dénombre bien sûr à Eastman plusieurs gîtes, jolis, tranquilles, accueillants et pas dispendieux mais, à mon avis, « Entre Cimes et Racines » cet écogîte en forêt se distingue entre tous. On ne vous y offre pas qu’un toit mais un domaine où le retour dans le passé se fait le plus naturellement du monde. Vous expérimenterez ce que vos ancêtres prenaient pour la vie, sans la traiter de pure ou de dure. J'ai visité ce domaine pendant les Correspondances d’Eastman mais je me promets d’habiter une de ses maisonnettes, idéalement la Troglo, pour Hobbit seulement ;-). Attention, celle-ci fait fureur, il faut réserver quelques mois à l’avance !

Quelques magasins d’antiquité vous font de l’œil et à tous les mois d’octobre, depuis vingt ans, une exposition d’antiquités attire juste ce qu’il faut de monde pour que Eastman fasse la belle. Revient à chaque année pendant le temps des fêtes le Salon du cadeau, Les Fioritures en offre à l'année et Le plus fou des deux fait dans le meuble sur mesure. En parlant du sur mesure, Letiga habille élégamment l'homme sous ses pantalons. Vous ne perdez pas de vue que nous sommes toujours dans le même village de 1700 personnes ? D'accord, on continue.

Eastman s'est nanti dernièrement d'un terrain de tennis l’été, d'une patinoire l’hiver. Après le sport, c'est le SPA. Vous n'avez pas oublié le réputé SPA Eastman dont le nom projette dans un bien-être instantané ? Comme si ce n’était pas assez, nous avons une cabane à sucre et son activité saisonnière Arbres Aventures. C’est vrai, j'oubliais qu'une charmante boutique de produits naturels en vrac « Au poids Vert » vous offre de prendre soin de votre santé.

Même si c'est déjà beaucoup pour une si petite population se rajoute une entreprise, et non la moindre, la dynamique savonnerie artisanale, la Savonnerie des Diligences. Un couple d’entrepreneurs a compris que pour attirer la clientèle, il faut innover, prendre des risques, imaginer et surtout donner un produit de qualité irréprochable. Leur dernière idée est de baptiser chaque savon par un personnage qui se raconte. À chaque savon, son personnage (dessiné par Éric Chouteau), à chaque personnage, sa légende. Je ne connaissais pas ce couple en arrivant ici, ils sont devenus des amis. Comment ne pas s’accoquiner avec des gens qui encouragent les artistes ? Marsi, bédéiste qui s’adonne aussi à être mon mari a dessiné une série d’étiquettes exclusives pour des savons à l’odeur de chacun des personnages de son album BD Miam miam fléau.

Je ne vous dirai pas qu’il y a un bureau de poste (ouvert le samedi et le dimanche pendant les Correspondances !), une église, un Club de l’âge d’Or, une maison des jeunes, mais je vous dirai que nous bénéficions d’une bibliothèque grâce au bénévolat de quelques personnes dévouées. Parce qu’il y a un club de lecture à Eastman, village des lettres oblige !

J’ai aimé les six années et demi que j’y ai vécues et je compte y revenir souvent en tant que visiteuse. Vous aussi, je l’espère !

mardi 20 mars 2012

Paul au Parc - Michel Rabagliati

J’aurais tant à dire ces temps-ci, que je ne sais plus où donner mon coup de pelle pour casser la glace de ce Passe-Mot qui se tait. Tous ces textes qui se n’écrivent pas faute de temps se murent en moi. Aujourd’hui, en ce printemps de calendrier qui se fait été en réalité, la glace a fondu et je me suis dit, commençons par un Paul au parc. Justement parce que cet album dégage une odeur de liberté estivale ressentie par les écoliers durant la saison chaude.

Le petit Paul a environ une dizaine d’années. C’est un gamin pas très fonceur, de nature obéissante, il entend ses désirs en sourdine. Il n’est pas certain de désirer se joindre aux scouts alors, prudemment, il ira les épier. Il se fera surprendre en flagrant délit d’espionnage par un des animateurs et il décidera d’embarquer dans la galère.

L’album nous renvoie des anecdotes de cette vie chez les scouts, animateurs et scouts confondus. Je connaissais vaguement la vie des scouts, maintenant je saurais de quoi il en retourne avec cet album qui nous la relate sous forme de chroniques amusantes et bien racontées. Ma lecture m’a fait vivre un retour aux anciennes valeurs d’entraide, de dévouement, de bénévolat. Certainement que l’on réalise qu’à cette époque des années 70, le temps tournait à une autre vitesse. Rabagliati décrit toujours aussi bien la vie de famille et cette fois la proximité avec la parenté crée des situations cocasses. C’est l’œil adulte qui regarde le tableau, pas celui de l’enfant qui, lui, ne trouve que des avantages à être entouré de près par sa tante, son oncle et sa grand-mère.

J’ai retiré un plaisir tranquille à suivre ces chroniques et son fil conducteur. J’ai d’ailleurs eu le temps de me passer la remarque qu’on n’y retrouvait pas l’intensité dramatique d’un Paul à Québec.

C’est sous-estimé le sens inné de l’histoire de Michel Rabagliati que penser qu’il n’y a pas de lien qui attache solidement ces tranches de vie. Alors, un conseil, attachez vos tuques, la fin secoue et donne tout son sens à l’album.

vendredi 16 mars 2012

Désirs vertiges et autres folies - Elisabeth Locas

« C’est de la chick lit », a affirmé Elisabeth Locas lors d’une entrevue accordée à RDI. C’est de bon augure quand une auteure assume le genre dans lequel elle écrit. Elle a tout à fait raison de le dire, on y retrouve la facture chick lit.

La jeune femme que l’on suit dans chacun de ses déplacements de reporter est une héroïne comme il s’en fait dans le genre. Elle a une capacité herculéenne, mais ne le réalise pas. Elle peut travailler jusqu’à 18 heures par jour pour percer dans le milieu journalistique, sans que son statut de jolie femme blonde y soit pour quelque chose. Autant il existe le profil de la femme qui aime trop, celui de celle qui travaille trop prend sa source d’une confiance en soi déficiente. Comme dans l’amour, ça pousse une personne à se rendre indispensable. Évidemment dans ce cas-ci, ses patrons masculins en abuseront sans vergogne et, chick lit oblige, tous les hommes seront pendus à son charme et à sa beauté, alors qu’elle ne se trouve même pas jolie. Au fait, elle ne réalise pas grand chose, ce qui devient le principal levier soulevant les nombreux rebondissements de l’histoire.

Nous accompagnons donc Maxime, 27 ans, tout au long de son apprentissage vers l’intériorisation. Un paradoxe bien pensé que cette reporter qui, de par son métier, est toujours sur le qui-vive des événements extérieurs, passant à côté de sa vie intérieure. Elle se fuit. Aussitôt qu’elle ne travaille pas, elle remplit le temps. C’est le party, les rencontres avec ses amies, les bouffes avec un ami de toujours, ses visites réconfort chez une vieille dame. Sans oublier, ses parties de sexe, très captivantes d’ailleurs.

Même si, au départ, j’ai dû m’acclimater à l’étouffement procuré par ce face-à-face avec un être égocentrique, j’ai apprécié ma lecture et ce, pour plusieurs raisons. Pour les révélations sur la vie d’un reporter au journal télévisé. Pour les captivantes scènes de sexualité décrites sans mièvrerie ni vulgarité. Pour les clins d’œil à la littérature. Pour les valeurs qui percent à travers une histoire convenue qui peuvent pousser à une réflexion sur l’apparence et le sens de la vie. Mais je donne la palme au style rythmé, maîtrisé. On dirait que l’auteure a écrit des romans toute sa vie. J’y ai trouvé une habileté indéniable à découper les scènes par séquences. L’histoire est ordonnée et fourmille d’un visuel détaillé.

Fait notable, j’ai apprécié ma lecture jusqu’au bout, tout en sachant ce qui allait arriver. Ce qui me fait dire une fois de plus, qu’en littérature, les moyens utilisés comptent autant, sinon plus, que la fin.

mercredi 7 mars 2012

Textes de Venise

Oh, que j'ai pris du retard pour respecter mes promesses de publication ! Je manque de temps et pense qu’il serait à propos que je vous informe que le vent du changement souffle en la demeure. Notre maison est sur le point de se vendre. Nous quittons Eastman pour déménager à Québec ou Lévis, et pour plusieurs raisons. L’amour de la ville, ses commodités, et l’amour de cette ville, sa beauté. La proximité pour occuper un travail régulier, à temps partiel pour moi. Étant trop nerveuse pour conduire une auto, ce n'est pas très pratique de dépendre autant de mon chevalier servant ! Qui plus est, un rapprochement de la Gaspésie pour Marc, de mes garçons, pour moi. Une maison et un terrain plus modestes, réclamant moins d’argent et de temps seront de rigueur, on connait mieux nos besoins et nos capacités maintenant ! Voilà, c’est dit. Ça explique le rythme différent de publications au Passe-Mot. Je me demande d'ailleurs s’il n’en sera pas ainsi pour un certain temps encore. Tout n’est pas réglé, la future maison n’est pas trouvée ...

Mais revenons à nos brebis. Après le texte de Marc, je vous avais annoncé les miens. Le premier est adressé à Plus on est fous, plus on lit, pour répondre à leur question « Pourquoi me choisir en tant que membre du jury pour Le Combat des livre ? » Et l’autre, eh bien, c’est une recette, mais attention, pas n’importe quelle ! Elle vient de la mère de Monsieur B et j'y ai rajouté mon grain de sucre sur un site qui donne le goût par les mots : Synesthésie.

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Et voici ce que j'appellerai mon plaidoyer candide pour faire partie du jury :

"Je suis et aime Le combat des livres depuis ses débuts. Je crois à cette formule qui attire l’attention sur l’œuvre et l’écrivain d’une manière originale et dynamique. Elle va dans le même sens que la mission que je me suis donnée voici cinq ans au Passe-Mot de Venise, un carnet de littérature principalement québécoise.

Cette mission s’est imposée le jour où j’ai réalisé que l’on se souciait de plus en plus d’acheter localement, sans se soucier de lire de plus en plus localement. De se découvrir à travers nos auteurs Québécois ou Canadiens, avant de désirer qu’ils soient découverts universellement m’apparaissait également dans l’ordre des choses. Et, finalement, mon admiration pour la ferveur de l’écrivain, volant à sa vie chargée, du temps pour écrire une œuvre qui, si chanceux, se vendra à cinq cents exemplaires, a donné des ailes à ma plume.

On dit de moi que je suis une personne remarquable pour son ouverture sur l’autre. J’aime la communication, les ponts jetés entre l’autre et soi. Je me penche sur chaque roman comme si c’était un être humain qui me confiait les tréfonds de son âme. J’ai découvert au fil de ma vie que, plus on prend conscience de sa subjectivité, plus on peut tendre et prétendre à l’objectivité. En ce sens-là, il me tarde d’entendre ce que chacun des panélistes aura à dire, clamer, crier (!) sur les œuvres qu’ils défendront.

J’ai couramment participé à des expériences collectives, orales ou écrites, ce que je poursuis en rédigeant à La Recrue du mois, un webzine mirant les premières œuvres littéraires québécoises. Nous sommes plus d'une douzaine de rédacteurs-trices et nos commentaires de lecture sont si différents, qu'ils me démontrent combien une opinion a sa vérité. Cette expérience serait fort utile pour une prise de position à cinq têtes sans s’arracher les cheveux !

Je choisis, lis, commente, promeus la littérature québécoise dans le but qu’elle fasse partie intégrante de nos vies. J’y consacre beaucoup de temps et d’énergie et cette expérience de jury, je la prendrais comme une récompense « boomerang ». J’espère que vous réaliserez que vous avez devant vous une personne mûre pour être membre de votre jury, avec le temps, l’énergie et la motivation pour le faire !"

jeudi 1 mars 2012

Textes de Marc & Venise – partie 1

Marc et moi tentons parfois notre chance en participant à des concours. Ce fut le cas dernièrement pour le concours membre du jury – Combat des livres, j’en ai parlé dans mon dernier vrac. Je devais participer au concours de l’émission « Apparences trompeuses », avec ses super beaux prix, et je ne l’ai finalement pas fait. Marc, oui. Nous avons su hier qu’il n’a pas été sélectionné.

Une histoire demande toujours à être lue, alors pourquoi ne pas le mettre en ligne au Passe-Mot, me suis-je dit. En plus, ça me donne l’occasion de vous dire qu'ils ont besoin de vous. Chacun des cinq finalistes ont gagné 500 $ en certificats-cadeaux Renaud-Bray et le grand gagnant parmi les textes finalistes empochera 3,000 $. Et comment vont-ils déterminer la meilleure histoire ? Par vos votes, messieurs dames ! Il y a donc 5 textes de 450 à 600 mots à lire sur le site de Radio-Canada. J'en ai parlé Chez Venise, les participants étaient invités à raconter une histoire de famille, réelle ou fictive. L'originalité du récit, la richesse de la narration et la qualité du français étaient les critères qui guidaient le jury dans leurs choix.

Alors, sans plus tarder, voici le texte de Marc Simard :

Les mangeoires

Un visage flottait sur l’eau et c’était celui de Claire. C’était celui de l’enfant qu’elle avait été, c’était celui de tous ceux qu’elle avait perdus. Les cieux étaient noirs, les étoiles aussi. Son gros ventre plein ressortait à la surface de l’eau comme une île blanche. La nage sur le dos serait bénéfique, lui avait assuré une dame. Les oreilles calées, les yeux ouverts sur le ciel, elle regarda Saturne au loin et se souvint de sa journée.

Elle avait nourri les oiseaux. Deux mangeoires, une pour les passereaux, une autre pour les corneilles et les geais. Elle adorait nourrir ces êtres, participer à leur envolée et à leur atterrissage. Chaque matin, elle remplissait de graines et de gras les petits réservoirs et observait le passage affairé de ses hôtes. Puis, ce matin, elle commença sa journée par de simples mais épuisantes tâches qui allaient l’occuper tout le jour. Des tâches de maison qui l’obligeraient à rester enfermée sans autre temps pour réfléchir. Son mari l’avait à l’œil. Il était marchand. Un bon marchand qui ne savait faire que cela, tenir son dépanneur.

Il aimait Claire. Il l’avait toujours aimée. Cette femme était ce qui lui importait le plus au monde. Elle était un bien précieux qui lui procurait une jouissance rare. Pour cela et aussi parce qu’il la chérissait infiniment, il lui interdisait tant qu’il le pouvait ces élans qu’elle avait parfois de trop vouloir se lier d’amitié. Il la protégeait, se la réservait et allait, sans remords, jusqu’à la tenir à loin du monde. Et lorsque l’un des clients demandait à la voir, il amenait Claire comme l’on apporte un écrin, veillant bien à ce que la conversation qui s’engageait soit brève et anodine. Chacun estimait l’homme et peu faisait de cas de cette possessivité. Au contraire, les gens prenaient en exemple ce couple. Ils voyaient, dans cette passion, la manifestation d’un amour pur.

Depuis que Claire était enceinte, l’attitude du marchand s’était affutée. Plus question de tourmenter sa femme avec ces envies de la saluer ou de lui dire un bon mot. Non, il ferait lui-même les messages. Les gens comprenaient. Lui qui avait tant de fois tenté d’avoir un enfant, voilà que Claire était de nouveau pleine. Une sixième grossesse, s’ils savaient bien compter. D’accord, les autres fois, tout avait été de travers, mais celle-ci était la bonne. L’espoir reprenait ses droits. On verrait le minois de ce petit. Claire se laisserait enfin aller à sourire. Et leur marchand serait le plus heureux des pères.

Le visage de Claire flottait sur l’eau et son ventre se serrait de plus en plus. Elle avait passé la journée à astiquer ce plancher déjà si propre jusqu’à ce que la première douleur naisse. C’est ce que son mari lui avait toujours prescrit. Trente-neuf semaines, l’enfant était à point. Elle regarda Saturne qui scintillait et se souvint de cette mésange qui lui avait picoré le doigt ce matin. Et elle eut cette vision : elle était une mangeoire.

Ce monstre qu’elle aimait et qu’elle avait toujours aimé n’aurait pas à sortir l’enfant de ses entrailles cette fois. Puis il n’aurait pas à le tuer. Claire, qui ne s’aimait pas et ne s’était jamais aimée, n’aurait pas à le préparer, à le cuire et à le servir à son mari. Elle n’aurait plus à le regarder se délecter. L’ogre avait fini son œuvre.

Elle regarda Saturne et se laissa couler.


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à suivre : textes de Venise - Partie 2. (dans 2 jours !)