Faites comme chez vous

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c'est recevant !

mercredi 30 octobre 2013

VRAC en tête

Pourquoi les enfants courent-ils toujours après les pigeons ?
... est le dernier titre d’Arlette Cousture et sera disponible uniquement à partir de son site pour qui s’y abonne. Voici une couple de jours, avant la tempête médiatique, que Mylène Gilbert-Dumas a qualifiée dans un verre d’eau, j’avais repéré ce titre publié en numérique seulement sur le site de l’auteure. L’idée, qui a déclenché la douzaine de nouvelles, part de l’observation du pigeon. Vous connaissez mon faible pour les pigeons, ne serait-ce parce que je m’appelle Venise et mon mari, Marc. D’ailleurs, on y trouvera une nouvelle parmi la douzaine se déroulant sous le ciel italien au-dessus de la place Saint-Marc à Venise.

Difficile de ne pas relier cette idée d’Arlette Cousture avec celle de Marie Laberge qui a posté de 2008 à 2011 un roman sous forme de lettres pseudo personnalisées « Des nouvelles de Martha ».

Les deux auteures à succès disent avoir pris ces décisions pour se rapprocher de leurs lecteurs. Entre les lignes, lisons couper des intermédiaires pour augmenter la redevance au créateur de l'oeuvre. Bizarrement, leur destin se suit de près, l’annonce de une coïncidant avec celle de l’autre. Marie Laberge vient d'annoncer que la version numérique de Mauvaise foi, son petit dernier, sera disponible en version numérique uniquement sur son site, après avoir laissé s'écouler un mois dans les librairies. Le cas est différent bien sûr, mais si Marie Laberge le fait pourquoi Arlette Cousture ne le ferait pas un jour et plein d'autres écrivains ? Marie Laberge profite tout simplement du vide juridique et coupe des intermédiaires.

Il y a quelque chose de bon dans cette tourmente, elle met en évidence une absence de législation. Le marché de la numérisation vogue encore et toujours au gré des humeurs du moment. L’alarme a sonné pour que tout le monde s'assoie avec le ministère de la Culture pour établir une réglementation sur le numérique.

Une idée qui en vaut bien d’autres
Fusionner les bibliothèques et les librairies, une idée dont j’ai entendu parler en juillet 2013. Elle est bien exposée ici. Au premier coup d’œil, je trouve cette solution pas si bête mais peut-être que je n’en vois pas bien toutes les répercussions. De toutes manières, je n’en ai plus entendu parler, même pas à l’heure de la commission parlementaire sur la question du Juste prix du livre.

Suite de l’alerte rouge
Vous vous rappelez l’étonnant livre rouge, complètement anonyme, que j’ai reçu par la poste, faisant rougir par sa coquinerie ? Le mystère n’en est maintenant plus un.
Expression Rouge est une nouvelle collection de livres aux prix abordables (numérique 5,95 $ papier 8,95 $) écrits par des dames chevronnées de notre littérature, de celles qui savent doser l’osée. Bienvenue à ces récits intimes qui mènent droit au cœur du désir et du fantasme féminin.

Des nouvelles de moi et Marsi
Vous avez peut-être remarqué que dernièrement les billets s’espacent au Passe-Mot. C’est temporaire, je l’espère. Je ne pense tout de même pas vendre et acheter une nouvelle maison chaque année. Le site Le Passe-Mot est stable mais pas celle qui l’alimente ! Nous déménagerons de nouveau, passant de Cowansville à Magog. Presqu’un retour par chez nous pour ceux qui se rappellent notre séjour de sept ans à Eastman. En peu de temps, une vente de maison, par Du Proprio et un achat directement du propriétaire, ça occupe ! À noter que je souffle un peu, car le déménagement aura lieu pas avant le mois de mars.

Marsi fête ses 50 ans en grand cette année par une entrée de trois de ses planches de bande dessinée au Musée des Beaux-Arts. Le lancement de cette exposition bien particulière rallie le talent de quinze bédéistes de La Pastèque avec des œuvres hétéroclites de la collection permanente du Musée. L’exposition débute le 6 novembre, journée de l’anniversaire de mon chéri, et se poursuivra jusqu’au 30 mars 2014. J’espère que vous ne manquerez pas l’occasion de voir ce jumelage de l’illustration avec des œuvres qui peuvent être une sculpture, un tableau, une chaise....). C'est un rendez-vous ?


dimanche 20 octobre 2013

Le vent en parle encore de Michel Jean

Quel merveilleux titre ! Pas seulement pour ce qu’il charrie de poétique, mais pour sa justesse. Une fois le roman reposé, je l’entends encore siffler lugubrement, ce vent, fouetter les murs de cette prison nommée pensionnat, par les représentants du gouvernement, aux parents des Inuits pour leur arracher leurs enfants.

Cette histoire nous rappelle une mauvaise farce, qu’on aimerait effacer, de ces enfants autochtones pris en otage au nom du savoir, arrachés à leur famille pour aller s’instruire, se civiliser, se convertir. Et dans un fort, le Fort Georges, sur une île située au bout du monde.

Dans cette histoire romancée qui part de faits réels, Michel Jean approche de son viseur trois adolescents de quatorze ans aux caractères différents ; un garçon Thomas, l’étrange, les amies d’enfance, la courageuse Virginie et la vulnérable, Marie.

À l’arrivée dans un nouveau lieu (le pensionnat Fort Georges), quand la première chose que l’on fait est de retirer ton nom pour le remplacer par un numéro, de te battre parce tu ne comprends pas assez vite, de t’interdire de parler ta langue, le ton est donné. L’auteur n’y va pas avec le dos de la cuillère mais avec la frappe d’une masse. Tous les genres d’abus y passent, condensés qu’ils sont dans l’histoire de ce trio solidaire qui tente de se défendre tant bien que mal. Je me suis prise à espérer que dans la vraie vie ce fut un peu moins terrible, que ces horreurs documentés se soient étalés sur une période plus longue que l’année vécue du roman. Nous vivons en direct, sans filtre, les injustices, les mauvais traitements, le manque de soin et de nourriture, les tâches ingrates, divers sévices corporels pas loin de la torture, les prêtres dictateurs ou, d’autres, carrément maniaques sexuels organisant des orgies au dépend des élèves.

Ce qui fait que j'ai apprécié les moments d’accalmie, entre les allers et les retours du présent (2008) au passé (1936) lorsque l’objectif s’arrêtait sur Audrey Duval, l’avocate ne démordant pas de sa mission : retrouver un à un les absents de la liste pour leur apporter un dédommagement financier, ou à tout le moins du réconfort.

Si Michel Jean a voulu déterrer les vestiges d'une calamité pour les remettre à la lumière du jour, exploit réussi. Nous verrons en pleine lumière les visages de ceux qui n’oublient pas, je pense particulièrement au personnage de Marie. L’argent et le regret ne rachètent pas, ni ne réparent, mais que l’on apprenne les faits, que cesse tout semblant de conversion à une vision élue vérité.

Vous l’avez compris, le propos est dur, le lecteur doit se réveiller, on ne prend aucune chance qu’il ne comprenne pas. Heureusement, la touche magique du romancier fait l’offrande de la solidarité, de l’amitié indéfectible, de l’amour passion chez trois adolescents. Du miel parfumé et onctueux pour faire avaler l’amère pilule.  

mercredi 16 octobre 2013

Cher trou de cul de Annie Quintin

Déjà avec un tel titre, on sait que l’on doit s’attendre à une bonne dose d’humour, léger et un peu facile, avouons-le d’emblée. Cette histoire se classe sans l’ombre d’une hésitation dans le genre chick litt pur et dur .

Nous retrouvons, parait-il, les mêmes personnages que dans son premier roman, Désespérés s’abstenir que je n’ai pas lu. Un trio tissé serré, un homosexuel, Yan, Mélodie, l’amie effacée, et l’héroïne, la spectaculaire Clara. Celle-ci, on s’en doute par le titre, est en colère puisqu’elle a été « flushée », et par Internet en plus. Après 72 jours d’une relation idyllique et fusionnelle avec Damien, celui-ci parti au loin à cause de son travail, la congédie de sa vie. Un homme pas très en moyen financier, tendre et patient, et rien pour gâter la sauce, vedette dans un groupe de musique. Il m’a semblé presque parfait, comparé à la chère Clara, au caractère pas évident du tout. Si celle-ci n’avoue pas aisément ses faiblesses, contrairement à Damien, elle occupe un travail la mettant à l’abri du besoin, et c’est le moins que l’on puisse dire. Contrairement aux coutumes littéraires de la chick-litt, où c’est généralement l’homme qui a de la difficulté à s’engager, ce sont des lèvres de Clara qui ne sont pas capables de prononcer le « Je t’aime » d’usage lorsque l’on voue un amour dévorant pour l'autre.

Des chapitres dispersés étalent, jour après jour (jour 1, 2, 3 jusqu’à 72) la folle romance de Clara et Damien, la passion euphorisante des premiers moments. D’autres chapitres nous renvoient à la rancœur de Clara qui rejette la trahison de Damien par tous les pores de sa peau. On voit la jeune femme passant par plusieurs phases, tentant d’évoluer en même temps que sa douleur cuisante. Ses amis l’entourent, même si au départ Yan la laisse tomber, il restera toujours la discrète Mélanie, cette cachottière amie.

Les ex joueront leur rôle : venir mettre des bâtons dans les roues du couple vedette. La vie de famille à l’italienne de Clara noircira plusieurs pages. La jeune femme dans la vingtaine avancée, n'habitant pourtant plus le toit familial, rejette en bloc sa mère, aussi férocement que n’importe quelle ado de 15 ans. Parmi tout ce chaos, l’organisation du shower de sa sœur ainée lui est confiée.

Ce roman mené avec dynamisme et entrain est inondé d’un humour bon enfant (pour ne pas dire bonne jeune fille !) mais prière de ne pas s’attendre à de grosses surprises. Le côté le plus inhabituel viserait la dernière partie que l’on pourrait appelée la réhabilitation. C’est rare que l’on prend l'option d’exposer la phase de raccommodage des morceaux dans un tel souci du détail. Ceux qui aiment savourer les fins s’en feront une joie.

Je ne suis décidément pas la candidate de ce genre de roman convenu où la vie de couple est abordée uniquement sous l’angle des débuts exaltants, parce que dangereux, ou dangereux parce qu’exaltants. Ces histoires où il serait facile de tirer sur une ficelle pour dénouer l’impasse, par exemple avec une conversation mature liquidant les malentendus un à un. On étire ce moment jusqu’à la fin parce que sinon, il n’y aurait plus, ô malheur, d’histoire à raconter. 

lundi 7 octobre 2013

OCTOVRAC

Un avantage d’habiter Montréal
À votre place, habiter la région de Montréal, je ne manquerais pas cette rencontre avec Josée Blanchette. Vous ne trouvez pas que cette femme est une de nos communicatrices aussi efficaces que judicieuses et qu’en plus, elle a une belle plume ? La librairie Monet la reçoit, jeudi le 10 octobre à 19 h 30. Elle abordera ses thèmes de prédilection, le sexe, le mariage, le deuil, les hommes, son propre personnage de femme et de mère, et tout ce qui fait le piquant de la vie.

Elle est un club des ex à elle seule : Ex-chroniqueuse gastronomique, ex-courriériste du coeur, ex-blogueuse, ex-célibataire, elle a écrit pour les principaux magazines québécois et s'est fait entendre à la radio et à la télévision. Son dernier livre, illustré par le photographe Jacques Nadeau s’intitule : Sans ménagement: confidences. Un titre très à propos pour celle qui ne ménage personne, en femme directe et franche qu'elle est.

Éditions La Peuplade : 2 auteurs, 3 prix
Les Éditions La Peuplade ont récolté trois prix littéraires au Salon du livre du Saguenay-Lac-St-Jean :
Frédérick Lavoie avec son récit Allers simples : aventures
journalistiques en Post-Soviétie  reçoit le prix Récit 2013 (de la catégorie Récit, théâtre, contes et nouvelles) et le prix Découverte 2013.
« Le jury a reconnu les qualités réflexives de l’ouvrage : « Les lieux qu’il visite en Biélorussie, en Abkhazie ou en Russie ne sont que les prétextes d’une thèse beaucoup plus complexe ».
Marie-Andrée Gill avec son livre poétique Béante, gagne le prix Poésie 2013.
Le jury s’exclame « Authentique, l’écriture ne laisse pas indifférent. Avec
des expressions inédites, la voix de l’auteure chante la vie, la terre, les
astres et les humains... »

Avis de décès. Les tribulations d’un croque-mort
À chaque fois que je vois les trois premiers mots de ce titre dans mes messages, je fais le saut. La meilleure manière de m’en sortir est d’en parler. Daniel Naud est la meilleure personne pour démystifier le travail des thanatologues puisqu’il pratique ce métier depuis des années. Avis de décès. Les tribulations d'un croque-mort se présente sous forme de petites histoires qui racontent les dessous du métier. Humour, étonnement, candeur, horreur, la gamme complète des émotions est à prévoir. Il parait que si vous avez aimé Six pieds sous terre (Six Feet Under), vous adorerez !
En librairie le 16 octobre
Lancement le 30 octobre dans un Salon funéraire de Baie Comeau
Avis de décès. Les tribulations d’un croque Mort – Daniel Naud - Perro Éditeur, 248 pages, 14,95$

Livre à juste prix
Est-ce que le brouhaha de cette épineuse question vous est parvenu aux oreilles ? Si ce n’est pas le cas, sachez que différents ambassadeurs du milieu littéraire se sont présentés à la Commission parlementaire pour faire valoir leur point de vue. Les membres de la Commission ont d’ailleurs siégé plus de 30 heures et ont entendu plus de 40 groupes. Ces groupes étant bien sûr formés d’individus, desquels j’ai eu des échos. Plusieurs sont sortis impressionnés, ce n’est pas évident de préparer un dossier et d’avoir l’aplomb de le défendre devant une Commission. Une performance très remarquée fut celle de monsieur Denis Vaugeois que vous pouvez entendre ici.
À l’heure qui l’est, on attend que le ministre Maka Kotto fasse ses devoirs.
 
photo prise par Michel Jean qui l'a aussi reçu
L’alerte rouge
Un de ces bons matins, Marsi vient me porter dans mon bureau deux colis, ce sont tout probablement des livres. Pour un des colis, j’en doute, l’enveloppe bulle est faite d’un métallique rouge pétant. Je l’ouvre fébrilement et découvre un mini livre rouge au cartonnage glacé. Je le retourne de tous les côtés, l’ouvre, cherche, fouille... Je ne trouve pas de titre, ni de nom d’auteur ! Je survole quelques phrases, c’est vraiment une histoire. Mystère et boule de gomme que je m’empresse de partager sur Facebook, que tous se surprennent en même temps que moi. Quelques heures plus tard, j’apprends que nous sommes quelques uns à avoir reçu cet étrange colis. Les mises sont ouvertes : qui est le signataire de cette initiative que l’on devine promotionnelle ?

Après un tâtonnement digne d’une scène de vaudeville, ouvrant et fermant certaines portes, supportée par mes détectives privés, je vous fais part de la conclusion : ce serait un coup de marketing fumant de Groupe Librex pour sa nouvelle collection érotique. Un des faits est vérifié, l’histoire est coquine à souhait.

la suite plus tard ...parce que bien évidemment, il y en aura une.