Voici environ cinq ans, j’ai lu par hasard « Pour qui tu te prends », premier tome de la série Les Nombrils, maintenant si populaire. Delaf & Dubuc en sont au cinquième tome et font un tabac en Europe. On se comprend que je ne suis pas la clientèle cible de ce trio de jeunes filles en mal de garçons, deux « m’as-tu-vu » (Vicky et Jenny) et un faire-valoir, Karine, dont le seul point commun est leur nombril à l’air !
J’ai acheté le premier tome dans une bouquinerie, à l’état neuf, probablement un service de presse non lu d’après la libraire, par solidarité pour le couple de bédéistes qui habitait la même région que « mon » bédéiste Marsi. Qui plus est, le tandem créatif, Delaf au dessin, Dubuc au scénario, avait une bouille sympa, travaillait ensemble, tout en étant un couple dans la vie. J’étais convaincue que cet achat serait un geste isolé, je n’allais certainement pas mordre à l’hameçon, moi qui riais sous cape des fanas de séries déclinées en douzaine de tomes. Eh bien, je me suis lourdement trompée, me voici à espérer qu’il y en ait une douzaine ... en autant que la qualité demeure.
Pour que la qualité demeure, les personnages principaux doivent évoluer, ne pas faire du sur-place et que des personnages forts s’y rajoutent et viennent chambouler les prédominantes relationnelles. Que surgissent des retournements de situation importants, mais probables. Bref, qu’on n’achète pas le lecteur en lui redonnant la même bouillie à chaque tome en tablant sur son attachement aux personnages. Il est facile de s’asseoir sur ce laurier, mais les auteurs ne l’ont pas fait, ma récente lecture me le prouve hors de tout doute.
Vous aimeriez que j’étaye mon propos ? Je m’apprêtais à le faire, au meilleur de mes connaissances, quand j’ai découvert la critique de mon ami explorateur BD. De sa lucarne, PG Luneau développe les points forts du tome 5 et, moult détails à l’appui, digresse sur les raisons pour lesquelles cette série maintient sa qualité. Pourquoi redire du si bien dit, d’autant plus qu’en cliquant, vous aurez le plaisir d’y découvrir une discussion passionnante autour du sujet des expressions françaises dans une bande dessinée d’origine québécoise. Delaf lui-même commente à deux reprises, partageant avec nous ce dont on peut difficilement se douter n’étant pas confronté à certaines règles ... Je reste intentionnellement vague, tout pour piquer votre curiosité !
Quoiqu’il en soit, j’applaudis ce gigantesque succès de bédéistes québécois à l’étranger. C’est une chose de réussir un album, mais une série ! D’un tome à l’autre, les lecteurs attendent d’être propulsés, toujours plus loin, toujours plus haut. Me voici haut, jusqu’où ira mon saut à la lecture du tome 6 ?
9 commentaires:
Wow!! C'est fou ce que tu sais être vivante, dynamique et intéressante, dans tes billets (dans la vraie vie aussi, d'ailleurs! ;-)
Merci pour ce lien vers la Lucarne, et pour les bons mots que tu as à l'égard de ma critique! Merci aussi d'avoir souligné la belle contribution de Delaf! J'apprécie énormément cette belle visibilité que tu m'offres si généreusement!! Et j'ai très hâte de lire ton billet de Chez Venise!!
" Les Nombrils", c'est génial ! j'aime beaucoup les lire, c'est une série vraiment intéressante. Ils font désormais partie des incontournables, dans toute bibliothèque digne de ce nom.
ahhh de la BD, chouette, chouette !!
Eh ben ! Que d'éloges ! J'espère que le tome 6 sera à la hauteur de tes attentes, Venise ! Glps ! ;)
PG Luneau : Et toi donc ! Tu es le dynamisme sur deux pattes, dans l'écrit et dans la vie.
Et en plus, la visibilité s'est décuplé puisque c'est le moment qu'a trouvé Rue des Libraires pour faire un article sur d'intéressants blogues littéraires. Ils nous ont présenté, entre autres, par une phrase tirée de notre dernier billet (Un couple d'enfer !) et une phrase d'un coup de coeur. Ils ont choisi "Il pleuvait des oiseaux".
Anne : C'est pratique en plus quand j'ai de la visite d'ados blasés qui s'attendent à s'ennuyer rare à écouter placoter les vieux croulants des heures de temps à la table ... je sors la série Les Nombrils !
Laure K : Je sursaute toujours quand je te vois surgir ici... comme si tu étais toujours cachée dans un petit coin à attendre que je parle de bande dessinée :-)
Delaf : Je n'envie pas du tout la pression sur vos quatre épaules. Heureusement que vous vous épaulez !
Merci de ton mot, tu sais combien c'est un encouragement pour les bénévol...euh, blogueurs que nous sommes !
Je me dis toujours que si ce succès en BD était vécu au cinéma par deux Québécois, la presse en parlerait tellement. Mais vu qu'il s'agit de BD, on en parle un peu... Pas assez à mon goût! Bon billet Venise, beau dynamisme.
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