Faites comme chez vous

Faites comme chez vous
c'est recevant !

vendredi 27 février 2009

Peau neuve

Oui, oui, vous êtes bien chez Venise ! Allez, venez faire un tour de gondole ! J’ai enfin reçu le cadeau de mon chum, la nouvelle bannière dessinée par ses mains de maître gondolier. Il reste quelques petites rénovations, le temps que vous vous habituiez à celles-ci assez majeures et elles vont progressivement se montrer le bout du nez.

Bon. Me voilà complètement déphasée ! J’étais à écrire un texte, un genre de vrac à la va comme je te pousse, et puis, mon chum arrive avec sa bannière. Alors, un peu fébriles, on s’est installés devant la palette de couleurs « blogger », un peu moins variée que la palette photoshop mettons, et voici que l’image a devancé les mots ! Une fois n’est pas coutume. Je reçois même des commentaires dans ma boîte de courriels sur l’apparence du Passe-Mot et la beauté de la bannière avant de l’annoncer ! Ainsi vogue la vie, suivons son cours … d’eau !

Évidemment que les petits détails se perdent un peu comme les turbans et leur @ commercial, mais qu’importe l’essentiel est là. J’aimerais savoir si vous aimez … et si c'est lisible.

Comme la vie va vers la légèreté de l’être en ce début de semaine de relâche, j’ai un peu délaissé le sujet à discussions que j’avais préalablement prévu. Je vous laisse quand même sur ce qui m’apparaît une vraie farce mais qui n’en est malheureusement pas une.

Condamné à stimuler les jeunes à lire

Accusé de faillite frauduleuse, Pierre Turgeon, fondateur des défuntes éditions Trait d’union, a été condamné à donner des conférences aux jeunes pour les inciter à lire.

Déjà qu’une conférence ce n’est pas toujours dynamique et qu’il faut être motivé par le sujet pour s’en farcir certaines. Pour les jeunes, il faut savoir adapter son ton, se montrer entraînant, stimulant, débordant d’imagination, de passion, « petter le feu » pour les intéresser. Alors être forcé par la Loi à donner une conférence à des jeunes !

On ne se demandera pas qui vont être les plus punis dans toute cette histoire …

La Joute (semi-finale)

Pour ceux qui la suivent, saviez-vous qui a gagné la semaine dernière de Jean Barbe, Ivy et Sheila Copps ? Je sais, juste le fait de poser la question c’est y répondre car est-ce que je vous en reparlerai si ce n’avait été Jean Barbe ! Mais ce soir, les jeux ne sont pas faits, les concurrents sont tous déjà des gagnants puisque nous sommes en demi-finale : Jean Barbe, Michel Labrecque, Annie Roy. Vendredi, 20 h 00.

Mais là, je laisse tout, puisque je reçois des « Bravo » pour le nouveau look sous le billet de Ciel de Bay City …

mardi 24 février 2009

Le ciel de Bay City - Catherine Mavrikakis

Je suis partie avec l’assurance de beaucoup aimer. Est-ce ce trop de certitude qui m’a joué des tours ? L’histoire apparaît simple, une jeune fille de descendance juive, rejetée par sa mère, sanctifiée par sa tante chez qui elle habite, nous raconte les quatre journées avant une fête soulignant ses 18 ans. Évidemment que racontée ainsi, on croit à beaucoup de banalité. Ce qu’il faut y rajouter pour en faire une histoire qui attire l’attention est le désespoir profond de cette jeune femme qui lit son histoire de juive déportée, irradiée, brûlée vive sur chacune des cellules de son corps. « Je suis une petite Juive, une enfant résistante, une violée de la vie, une condamnée à mort ».

Je me dois de parler de la fin, au commencement, et cela pour rendre justice à l’ingéniosité de l’histoire. Tout se tient, rarement je n’ai vu fin plus astucieuse et en cela, je salue bien bas le talent de l’écrivaine. Cependant, je vais tenter de vous exposer ma souffrance de lectrice avant d’y parvenir, à cette fin.

Je savais ce roman empreint de noirceur, j’étais préparée, je n’ai rien contre la désespérance, ce qui m’a horripilé est la répétition. Je veux bien croire qu’un personnage ait toutes les raisons du monde d’être désespérée mais encore faut-il, particulièrement dans un roman, en varier le refrain. « À Bay City, dès ma plus tendre enfance, je regrette tous les jours d’être née. Je scrute le ciel mauve sans cesse ». Je ne savais pas en lisant cette phrase à la page 34 que ce constat serait dit sur tous les tons, sur toutes les pages, avec comme seule variante, la couleur du ciel. « Dans le cagibi, il n’y a aucune fenêtre. On ne peut apercevoir aucun bout de ciel. On ne peut distinguer rien comme un espoir. Dans le cagibi, je trouverai contre les corps de mes grands-parents, un sommeil sans faille. Celui des morts, pour qui le ciel et ses couleurs n’existent plus ». Pour un ciel aux couleurs inexistantes, je n’y ai jamais vu passer autant de couleurs : rouge, mauve foncé, noir, bleu mauve, gris, mauve saumâtre. Le mauve étant exclusivement consacré à l’Amérique et sa Bay City et ses petites maisons de tôles enfermant des êtres banals qui vont chez K-Mart en oubliant de souffrir. L’auteure ne nous laisse pas le choix de ne pas regarder le ciel avec elle, cet enfer sur la Terre : indifférent, meurtrier, silencieux, triste, traître « Recouvrir de terre les fosses. Rien n’aura eu lieu. Seul le ciel sera témoin de l’horreur. Seul le ciel aura tout vu. Mais au ciel on fait des pieds de nez. On sait bien qu’il ne peut rien pour nous. Le ciel est un traître. Il faut l’assassiner ».

Aux yeux de Amy, bientôt 18 ans, le ciel reste désespérant de désespérance, que ce soit en festoyant, en dansant, en copulant : « Malgré des centaines d’orgasmes dans des décapotables où souvent je me permettais de regarder les nuées vaporeuses valser dans le ciel pendant que je m’envoyais en l’air, je n’ai pas pu m’oublier et connaître le ravissement ». Un être aussi désespéré ne peut évidemment rien donner au sentiment amoureux : « Je n’arriverai jamais à croire en lui (David), ni en l’avenir. Tout était fini avant même que David et moi naissions. Tout avait déjà eu lieu. Même la fin".

Heureusement, il y a sa fille, qui ne pouvait que s’appeler Heaven, qui a hérité du surplus de bonheur que sa mère n’a pas daigné toucher : « Depuis sa petite enfance, elle sait plonger dans le ciel et malgré les turbulences de l’air du temps, elle revient de l’azur, bariolée, rassérénée, heureuse ».

Je constate que j’ai abondamment donné la parole à Catherine Mavrikakis dans ce billet. C’est bien sûr une excellente manière d’exposer son style, au lieu d’en parler mais dites-vous bien que jamais un instant, je me suis dit que son écriture laissait à désirer. Je fais une distinction nette entre le thème et la répétition du thème, son effet désastreux sur moi, et le style fluide, le défilement ininterrompu des images sarcastiques, sa poésie cassante, son vocabulaire incisif, tout pour cerner le propos avec une efficacité naturelle.

J’ai beaucoup réagi, j’ai été agacée au point qu’il m’a fallu tout mon « petit change » pour ne pas abandonner ma lecture, mais s’il y a une chose que je ne regrette pas, c’est de ne pas l’avoir fait.

Parce que dans Le ciel de Bay City, la fin justifie les moyens.

samedi 21 février 2009

Être d'Éric Simard

Est-ce que vous aimez lire dans un état de passivité non troublé ? Lire, et ne pas être dérangé ? Alors, « Être » n’est pas pour vous ! On n’est pas seulement au cœur de la littérature mais au cœur même de la vie qui bat au rythme du verbe fait chair.

Chacune de ces quinze nouvelles fait son effet et en ce sens-là, ce n’est pas une lecture de tout repos. En déposant le recueil, parce qu’il faut le déposer de temps en temps pour assimiler ces consistantes bouchées de vie, je me suis inévitablement passé la remarque ; pour arriver à faire autant réagir les lecteurs, Marc et moi en l'occurrence, par des personnages qui ne vivent que quelques pages, il faut le talent de les d’écrire, je dirais même de les décrier. Je parlerais d’efficacité, aucune perte de temps par le mot superflu, tout pour cerner un message. Un message pour chaque verbe.

Évidemment, je ne les ai pas toutes aimées également, mais j’ai cependant réagi à toutes. Marc aussi. Si vous êtes en manque de sujets de discussion entre amis, lisez-en une et je prédis que tout le monde va se couper la parole pour s’exprimer sur le sujet. C’est une impression, c’est à vérifier ! Par exemple, la tendance nouvelle des parents à surprotéger, empêchant les enfants d’Être, deux nouvelles en font le sujet « Apprendre » et « Craindre ». Apprendre, nous a beaucoup fait réagir, Marc et moi, peut-être pas dans le sens que l’auteur l’a voulu, si je me fis à ce qu'en a dit Éric à l'entrevue ... Craindre, voilà une nouvelle poussée au bout, et qui nous pousse à bout ! L’absurdité prend beaucoup de place et, pour moi, le message en a presque été escamoté, tellement la forme m'a captivée. Elle frappe, je la vois encore et, à mon sens, c’est la plus imaginative.

Je dois dire que j’ai nettement préféré les nouvelles où il est question d'adulte. « Partager » est ma préférée, pour son message très fort d’un homme qui aimerait partager sa vie avec une femme. L’ironie est décapante. Haïr est un cri scandé, j’ai senti le courage de descendre plus bas que bas, dans le vil et le hideux, comme si on devait mettre le bras en entier pour aller déboucher un évier rempli de merde. C’est insupportable de magnétisme. J’ai aimé « Penser », je me souviens clairement de la sensation de ne pas savoir où l’on m’amène, même si on ne va pas très loin. Avec Mentir, un suspense dense, j’étais moins étonnée que dans les autres, ça m’a un peu détendue. J’ai aimé Mourir (c’est rare que l’on dit ça !), cet hommage à Pauline Julien, c’est la plus poétique, la plus évocatrice, la moins terre à terre. Et Marc a particulièrement aimer Croire et Souffrir.

Ce n’est pas facile de ramasser l'ensemble pour donner une idée générale et pour le faire je vais passer par l’émotion. Je me suis continuellement sentie étonnée et inconfortable. Étonnée par la noirceur, et la manière de rendre cette noirceur, de par la crudité du direct. Avec une complète absence de complaisance dans le ton, aucune trace de déprime pourtant assez souvent le sentiment mère quand il est question de la face sombre de la nature humaine. Cela en fait la particularité du style, son originalité même. Ça fesse. Ça ne fait pas dans l’eau de rose, mon dieu non, et ma surprise vient de là aussi, car en arrière de l’ombre des mots, je ne pouvais m'empêcher de voir l’homme joyeux qu’est l’auteur. Je n’ai pas trouvé ma zone de confort et je vais jusqu'à penser que ces nouvelles ne sont pas là pour nous en offrir.

Des verbes qui ciblent si bien l’être, qu’ils se tiennent près du paraître.
Des histoires à penser, à partager, à souffrir aussi.

Je vous invite à lire la critique de Suzanne Giguère du Devoir
Celle de Jules, et Virge.

Être – Recueil de nouvelles d’Éric Simard. Collection Hamac.

jeudi 19 février 2009

Que le grand Vrac me croque !

Vous allez peut-être le trouver échevelé, découetté, ébouriffé mon propos pêle-mêle mais je vous assure qu’il y a un fil, ténu, alors tenez-le serré entre vos pinces de mains.
Indice : La ligne est ma ligne de conduite.

Les premières lignes
Voici le match parfait des incipits avec leurs auteurs :

Incipit 14 Gaétan Soucy – La petite fille qui aimait trop les allumettes
Incipit 13 Gilles Archambault – Un après-midi de septembre
Incipit 2 François Gravel – Vous êtes ici
Incipit 1 Alexandre Bourbaki – Grande plaine IV
Incipit 12 François Bégaudeau (Français) Entre les murs
Incipit 6 Annie Ernaux – Les années (Français)
Incipit 5 Michel Tremblay – La traversée de la ville
Incipit 4 Neil Bissoondath – Cartes postales de l’enfer
Incipit 3 Johanne Alice Côté – Mégot mégo petite mitaine (nouvelles)
Incipit 7 Dominique Demers – Marie Tempête (tome 1)
Incipit 10 Dominique Demers – Pour rallumer les étoiles (tome 2)
Incipit 11 Louise Desjardins – Le fils du che
Incipit 9 Marie-Claire Blais – Le jour est noir suivi de L’Insoumise
Incipit 8 Victor-Lévy Beaulieu – Race de monde
Incipit 15 Roxanne Bouchard – Whisky et Paraboles

Les lignes du facteur
Damnation que je suis jalouse de l’initiative de Lapin blanc ! Blanche de jalousie, et je le lui ai dit, écoutez-le nous parler du blog par la poste :
"… c’est l’ironie de se souvenir qu’il y a à peine quelques années, les gens ne bloguaient pas, ils correspondaient. Le blog par la poste, c’est de donner un espoir aux facteurs pour qu’ils ne perdent pas leur emploi trop rapidement. Le blog par la poste, c’est du partage d’écriture comme dans le bon vieux temps. Le principe est simple ! Je prends la liste des inscrits, je vais un jumelage, et vous avez une semaine pour envoyer à votre correspondant une lettre (carte postale? amusez-vous!) avec un petit cadeau de votre choix (musique, artisanat, dessin, photo, laissez-vous aller! Moi j’ai reçu par le passé une vraie serre de Harpie!). Simple, joyeux, et les facteurs ont du boulot".

J’ai sauvé l’honneur du village des Correspondances en m’inscrivant (je suis la soixantième), c’est possible jusqu’au 28 février sur le site de Lapin blanc. Ça s'annonce l’happening de la lettre dans de la boîte aux lettres qui gèle les doigts ... argument de persuasion un peu faible, je me reprends, c’est le fun, trouver une joyeuse et inventive lettre à travers l’amas de comptes, circulaires, dépliants, cartons d’agent d’immeubles … bonyenne, il y en a plus que de maisons !

La meilleure ligneLa Joute s'en donne à coeur joie ce vendredi 20, à 20 h 00
Des lignes tirées par la bouche de canons connus :
Jean Barbe, Sheila Copps, Yvy
Me semble que ça va barber fort
À vos pronostics, prêts, votez ...

La ligne sans frontières

Une envie d’ateliers d’écriture sans frontières qui vous dégourdissent l’inspiration, qui vous ratissent l’intérieur, qui vous enhardissent le dire ? Il y a l'écrivain Denise Neveu qui donne des ateliers d’écriture depuis des dizaines d’années, c’est une voisine, elle en donne régulièrement à Eastman et, en avril, elle revient à ses anciens amours : Montréal.
Au fil de cette expérience d’écriture sans frontières, nous passerons de nos volutes individuelles à la spirale collective en accueillant les inspirations des autres et en leur offrant généreusement les nôtres. Chemin faisant, nous dialoguerons avec ces scribes millénaires qui ont tracé la première spirale des écritures humaines.
Les lignes courent les concours
J’ai parlé du concours L'Aventure des mots à ma belle-maman, elle a tout de suite été emballée et s’est mise au travail. Et le beau-papa s’est dit pourquoi pas moi. Je trouve ça beau. Ça me fait penser au dessin quand on est enfant, on se lance sur les feuilles blanches sans complexe, on les remplit de couleurs, de lignes. Pour l’écriture, ça devrait être la même chose !

L’aventure des mots
(50 ans et plus)
Organisé par le centre Berthiaume-Du Tremblay
Thème « Ma mère avait pour son dire … »
5ième édition - 5 gagnants : 300 $ chacun

Et je me donne la dernière ligne
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lundi 16 février 2009

Le jeu de l'Incipit

J’ai été gâtée pour ma fête, j’ai reçu quinze romans ; trois de seconde main et douze flambants neufs. Comment arriver à me donner des titres qui ne se chevauchent pas, ou que je n'ai PAS déjà lus ? Toute qu’une entreprise qui a été laborieusement gérée par Marc, document à l’appui ! Les documents en question étant une liste d'auteurs québécois jamais lus, plus une liste de titres. Je m’attendais à ce que mes amis tombent dans la première liste, et c’est exactement ce qu’ils ont fait, exception d’une personne qui a des ailes pour le zèle, s’impliquant au point de faire des recherches systématiques sur l’Internet (Vous trouverez des astérisques accolés devant ses choix).

La nature humaine étant ainsi faite qu’elle aime avoir le dernier mot, nous nous sommes obstinés sur un mot qui annonce des premiers mots, l’incipit. Je pensais que l’incipit comprenait les citations avant le début du premier chapitre, et bien non, l’incipit englobe les premières phrases d’un roman. Un ami (Pierre-Greg) a alors eu une idée pour Le Passe-Mot ; au lieu de vous dévoiler mes titres dans une banalité des plus totales, je vous donne l’incipit et à vous d’essayer de trouver l’auteur. Si vous en avez un, tant mieux, deux, c’est encore mieux, tous ? Je tombe dans les pommes … euh, dans les congères !

Titres et auteurs :
Gaétan Soucy – La petite fille qui aimait trop les allumettes
Gilles Archambault – Un après-midi de septembre
François Gravel – Vous êtes ici
Alexandre Bourbaki – Grande plaine IV
François Bégaudeau (Français) Entre les murs (le livre avant le film)
Annie Ernaux – Les années (Français)
Michel Tremblay – La traversée de la ville
Neil Bissoondath – Cartes postales de l’enfer
Johanne Alice Côté – Mégot mégo petite mitaine (recueil de nouvelles)
*Dominique Demers – Marie Tempête (tome 1)
*Dominique Demers – Pour rallumer les étoiles (tome 2)
Louise Desjardins – Le fils du che
Marie-Claire Blais – Le jour est noir suivi de L’Insoumise
Victor-Lévy Beaulieu – Race de monde
Roxanne Bouchard – Whisky et Paraboles

Les Incipits
1) Que ferait un être universel, omniscient et omnipotent, si on lui rayait le côté de sa voiture avec une clé ? Intentionnellement, je veux dire, par pure malice et sans espoir de profit personnel. Il visionnerait la cassette de la nuit du crime, identifierait le coupable, puis, selon son humeur, ajouterait une note dans son dossier en attendant le Jugement Dernier.

2) - ILS SONT PARTIS PAR LÀ, regardez, ils ont enlevé oune touile et ils ont pris la fuite dans lé tounnel.
C’est une histoire sans dessus dessous, pense aussitôt Viateur, une histoire qui commence avec trop de « ou »

3) - Je suis désolée, on n’aurait pas dû insister. Mais tout a été tellement vite ! Ce matin, elle était bien.
- Ne vous en faites pas. Vous avez bien fait. C’était important pour elle qu’on la coiffe.

4) Tout le monde a des secrets. J’en ai un, moi. Pas vous ? Loin, très loin, un secret enfoui au tréfonds de votre âme, comme on dit.
Oui, bien sûr. Le paquet de chewing-gum que vous avez piqué au magasin du coin, la bière que vous avez descendue par un après-midi dans un recoin du sous-sol, le magasine porno que vous cachiez sous votre matelas pour égayer vos mornes soirées.

5) Le matin où elle s’est rendue compte qu’elle était sans doute enceinte pour une quatrième fois, Maria Rathier n’est pas rentrée travailler à la manufacture de coton, Nicholson File où elle gagnait – à peine – sa vie depuis près de cinq ans.

6) Toutes les images disparaîtront.
la femme accroupie qui urinait en plein jour derrière un baraquement servant de café, en bordure des ruines, à Yvetot, après la guerre, se renculottait debout, jupe relevée, et s’en retournait au café.

7) Ma mère a les cheveux bleus, elle n’est pas complètement marteau, ni même un peu Martienne, mais simplement coloriste, au Salon Charmante, rue Principale à Ste-Jovite. La semaine dernière, ses cheveux étaient « or cuivré ».

8) Jos, 27 ans; Charles-U, 26 ans ; Jean-Maurice, 24 ans ; Gisabella, 22 ans ; Ernest, 21 ans ; Abel dit Bibi Gomm, 20 ans; Steven, 19 ans; Félix, 17 ans; Gabriella, 15 ans; Élizabeth, 14 ans; Jocelyne, 13 ans; Colette; 10 ans.
Je suis le sixième de cette belle famille québécoise d’avant la pilule.

9) – Et lui qui est-il ? demanda Raphaël.
- Josué, c’est Josué, dit Marie-Christine.
Marie-Christine regarde Raphaël debout, un pied dans l’ombre du cerisier. Elle pense qu’elle l’aimait mieux l’autre été. Il n’avait pas ces poings cruels et ces lèvres boudeuses. Elle pense aussi qu’elle s’ennuie à cueillir des cerises.

10) Marie Lune versa l’eau bouillante sur les feuilles de menthe poivrée, replaça le couvercle sur la théière, puis s’arrêta un moment pour contempler le lac. Sa surface était de velours sombre, délicatement chatoyante dans la luminosité de cette fin de jour d’été.

11) En revenant de l’école, Alex trouve l’appartement vide. Pas normal, sa mère n’a jamais été absente sans avertissement. Pas de mot sur la table, ni ailleurs, rien. Alex s’installe devant son ordinateur. Elle pourrait au moins appeler, se dit Alex, qui se met à jouer frénétiquement au Pacman.

12) Le jour venu, débouchant du métro, je me suis arrêté à la brasserie pour ne pas être en avance. Au comptoir en cuivre, le serveur en livrée n’écoutait que d’une oreille un quadragénaire dont les yeux à lunettes glissaient en Z sur un article.
- Quinze mille vieux en moins, place aux jeunes !

13) Quand une personne meurt, elle emporte avec elle tant de secrets qu’elle apparaît avec le temps comme de plus en plus impénétrable. Ma mère est morte, l’automne dernier. Elle s’en est allée avec une partie de ma mémoire.

14) Nous avons dû prendre l’univers en main mon frère et moi car un matin peu avant l’aube papa rendit l’âme sans crier gare. Sa dépouille crispée dans une douleur dont il ne restait plus que l’écorce, ses décrets si subitement tombés en poussière, tout ça gisait dans la chambre de l’étage d’où papa nous commandait tout, la veille encore.

15) 3 juillet
M’enfuir. J’ai claqué toutes les portes pour aller m’échouer dans mon auto et j’ai grignoté les routes du Québec, kilomètre par kilomètre, conduisant mon désarroi fugitif sur les chiffres, la 31, la 40, la 55, la 138. J’y suis allée comme à la Loto, gagnant pour gros lots des noms de village qui baptiseraient ma tourmente de cette poésie qui a convaincu Maria Chapdelaine de s’établir à Péribonka

Juste à accoler le chiffre à l'auteur ! ... et j'ajoute la question de Réjean :
Parmi les incipits proposés, lequel pique suffisamment votre curiosité pour vous inciter à lire le livre ?

dimanche 15 février 2009

Par sa fenêtre se voit une vie

Le 15 = 9. C'est le jour et l'heure du "cercle de lecture" où 9 personnes échangent sur un premier roman québécois, ce mois-ci le Prix Robert Cliche "Le train de Samarcande" de Danielle Trussart. Je vous rappelle que nous ne nous consultons pas, que nous prenons connaissance du commentaire de l'autre rédacteur en même temps que vous. Ça donne des échanges intéressants en bout de billets c'est direct ici à La Recrue.

"Cette première œuvre veut tout nous dire ... comme si c’était la dernière. Blanche, arrive au bout de la ligne et, seule dans sa maison, elle entend tonitruer un « terminus, descends du train de ta vie ! ».

Quelle est l’action de ce roman ? C’est regarder Blanche observer la vie. Elle nous offre son testament littéraire, nous lègue sa vie et ses cent précieux préceptes. Nous avons droit à bon nombre de sentences bellement dites et profondément réfléchies, de celles que l’on fait tourner dans sa tête pour qu’elles s’arrêtent sur le bon sens, celui qui nous sied, et qu’on aimerait avoir inventé. Je les ai appréciées, oui, mais durement gagnées aussi. Comme l’action est réduite à sa plus simple expression, j’ai parfois eu l’impression d’un soliloque déguisé, et même avec son amie au caractère diamétralement opposé. Ce n’est pas faute de manquer de jugement, celui de Blanche étant bien aiguisé, on a affaire à un esprit sauvage et rebelle, un pur-sang que la vie n’a pas réussi à dompter, mais ça reste un discours dans un corps alangui. Elle rumine sa vie, tapie dans son logement. Elle attend sa mort en pensant à la mort. À celle de son fils mort très jeune à qui elle invente une fausse vie, à celle de son mari, et finalement, à celle de ses amies.


Imaginez-vous visiter une vieille dame qui n’en fait qu’à sa tête, convaincue que son entourage se trompe sur toute la ligne, et dont l’activité principale est de colliger dans un registre ce qu’elle voit par sa fenêtre, ou de son balcon. Vous iriez lui rendre visite un après-midi de temps en temps, mais vous ne seriez peut-être pas porté à vous installer pour vivre 24 heures sur 24 avec elle. Comprenez-moi, j’essaie d’expliquer mon principal malaise de lecture. J’avoue avoir eu le goût de l’abandonner, c’est allé jusque là.


Combien de fois, ai-je dû discipliner mon esprit afin qu’il ne s’enfuit pas. Peu de différence dans le ton, sinon pas du tout, entre la voix narrative, et celle de Blanche quand elle se parle, sa voix quand elle s'adresse à son mari décédé, quand elle est dans ses souvenirs, ou dans son présent, quand elle est à lire ou écrire son registre ou quand elle décrit la vie fabulée de son fils. Les frontières entre ces voix sont floues, c’est peut-être une tactique employée par l’auteure pour rendre la confusion de son personnage, mais de là quand même, un flottement qui n’a pas aidé ma concentration, j’imagine. L’action stagnante aussi. Une des activités de Blanche est d’observer par sa fenêtre la voisine qui peint. On passe de longs moments, donc des pages entières, à regarder Blanche regarder la voisine scruter sa toile, à attendre avec elle qu’elle se décide à appliquer son premier coup de pinceau, ou tout effacer. C’est tout, excepté dynamique !


J’ai été assez intéressé par le regard qu’elle jette sur son voisinage qui m’a un peu fait penser à celui que poserait un dieu du haut de sa tribune, s’il en avait une, un regard plein d’humour et d’amour pour une faune humaine très colorée.


Hormis mon labeur à creuser le sol des mots, à le sarcler attentivement pour en extraire le meilleur à retenir, j’ai grandement apprécié le style à l’eau de poésie, pigmenté de pincées d’humour piquant, il y a vraiment de belles envolées qui m'ont emportées loin."

jeudi 12 février 2009

La traversée du continent - Michel Tremblay

J’ai terminé depuis quelques jours “La Traversée du continent” en la très bonne compagnie de Michel Tremblay. Je comprends l’engouement stable et durable pour ce prolifique écrivain. Rien de pire d’avoir à se faufiler dans la queue leu-leu des admirateurs d’un écrivain établi. Je pensais que son talent était enflé par sa réputation, et puis non, je suis sincèrement charmée par cette faculté qu’il a d’ouvrir la porte sur notre passé, sur notre enfance.

Il rend avec force détails, sur un fond de couleurs sépia où se détacheraient des lignes nettes, l’air d’aller des années 1913. Sa mère, c’est ma mère aussi, ça rajoute à la résonance, à l’écho des mots qui porte plus loin encore. Je me suis tout de suite sentie en relation intime avec Rhéauna, 10 ans, familièrement appelée Nana, le prénom même de la mère de Michel Tremblay.

Il entre dans le monde de l’enfance comme s’il ne l’avait jamais quitté, c’est là sa grande force à mon avis. J’ai lu un nombre déconcertant de romans où l’auteur désire l’enfant maître de l’univers, et qui m’ont déçu pour ce que l’enfant pense et parle comme un adulte. Assez que l’on doit sans cesse se rappeler à l’âge réel de l’enfant pour se convaincre qu’il en est un. Mais pas avec Rhéauna et, de là, mon attachement très fort à son regard. Il est quand même rare d’entendre un enfant s’exprimer aussi lucidement, et aussi littérairement ! Pour apprécier, c’est le minimum d’accepter de jouer notre jeu de lecteur jusqu’au bout, en croyant que ce soit possible.

En fait, si j’ai un défaut de lectrice ici, c’est de m’être trop attachée à cet enfant forcé de quitter ses grands-parents qui l’ont élevée, ainsi que ses deux jeunes sœurs, ce qui l’oblige à traverser le continent pour aller rejoindre celle qui la réclame à Montréal, sa mère. Comprenez bien que ce n’est pas la mère qui vient chercher l’enfant, c’est l’enfant qui doit se rendre à la mère après environ sept ans d’éloignement, aussi bien dire qu’elle s’en va rejoindre une étrangère qui porte l’étrange nom de « maman ». C’est l’histoire de cette traversée dont la toute première escale est à l’intérieur du cœur de Rhéauna qui doit comprendre en 24 heures pourquoi elle vit des émotions aussi fortes. Des émotions de déchirement aussi grandes, aussi gigantesques, aussi démesurées que ce qu’on vit étant enfant. C’est sublime de justesse !

Ce que je veux dire par trop d'attachement à Rhéauna, c'est que l'auteur est un portraitiste inné et qu’en tant que tel, il aime brosser les tableaux de nombreux personnages, ce qui implique de quitter à plusieurs reprises le regard de Rhéauna pour faire connaissance directement avec les personnes qu’elle rencontre. On fait donc la connaissance des employés de train qui prennent soin d’elle, de ses tantes aussi, et toute la parenté qui la connait mais qu’elle ne connaît pas. De beaux portraits hauts en couleur, et très incarnés, quasiment des caricatures tellement l’auteur se laisse aller à exagérer le trait de caractère. Il s’emporte. C’est ainsi que je l’ai senti, il aime s’emporter dans le trait de caractère, c’est au coeur même de son plaisir de créateur.

Pour Rhéauna, voyez comment j’ai été conquise, je n’y ai vu aucune exagération ! C’était un enfant de 10 ans, droite, sincère, de bonne volonté, aussi réaliste que la photo du photographe professionnel, incluant le regard et le sourire embellis.

Laissez-moi vous dire que l’envie me tenaille fort, depuis que j’ai fermé la couverture sur cette histoire en cours de route, de la continuer avec La traversée de la ville qui est sa suite. J’ai dû abandonner la chère enfant au moment où, après cette traversée de plusieurs jours, elle descend du train et qu’elle aperçoit sa mère.

Vous imaginez ?!

mercredi 11 février 2009

Voler - Pirater - Recycler

J’accole ces mots, ils se tiennent ensemble, malgré leur air de deux délinquants fréquentant un premier de classe.

VOLER
Nicolas Dickner apporte à notre attention une enquête menée pour lister les 10 livres les plus souvent volés dans les librairies britanniques. C’est intéressant, mais moins intéressant qu’apprendre quels seraient les 10 livres les plus souvent volés au Québec. Nicolas Dickner compte se pencher sur cette question mais en attendant les résultats de sa très sérieuse enquête, j’y ai été de certains pronostics, juste pour la rigolade.
Attention, allergiques à l’absurdité, s’abstenir, vous pourriez être contaminés !

Règle générale :

Propension pour le vol du livre de poche ...
Peu de dictionnaire, surtout pas le visuel ...
Trois titres :
Comment perdre des livres sans en acheter
Comment être heureux sans dépenser
Comment remplir sa bibliothèque sans y aller

En tout cas, le geste de voler est simplifié pour du livre québécois, l'étal étant rarement à la vue dans nos librairies. Assez souvent discrètement offerte, la littérature québécoise. Il ne faudrait pas exagérer, des fois que certains penseraient même à en acheter !

C’était ma ligne éditoriale à la manière exagérée et absurde.

PIRATER
Le piratage, alors là, je ne blaguerai pas car certains n’entendent pas à rire avec la question.
Nicolas Dickner, toujours lui, ce quasi spécialiste du vol et du piratage (!) a pondu un billet sur le piratage « Livre électronique : pas assez de piratage ? » C’était une vraie question, pas seulement pour la forme. Il s’est fait parler, on dit apostropher, par un certain Serge-André Guay, président éditeur, Fondation littéraire Fleur de Lys qui lui a laissé un commentaire articulé. Ce dernier a demandé à Monsieur Dickner de bien vouloir se donner la peine de situer la question dans le contexte québécois, ce que le très accommodant chroniqueur s’est empressé de faire sous un nouveau et très complet billet intitulé, Livre piraté : et le Québec là-dedans ?

Si vous aimez vous tenir au courant de la situation du livre électronique, les chroniques touchent le sujet en général et au Québec, en particulier. Je ne vous vendrais aucun punch, je ne suis pas là pour ça, plutôt pour vous attirer vers l’odeur du punch. Ce que je peux en dire est de l’ordre de l’expérience personnelle, certaines maisons d’édition nous offrent maintenant le choix du format PDF, dans le cadre du service de presse auquel La Recrue a le droit de temps en temps. Faut dire que nous avons eu la bonne idée de le demander pour nos deux chroniqueurs en France, Caro(line), résidente permanente et Maxime, en résidence d’étudiant. Ce n’est pas toujours évident pour eux de recevoir les choix Recrue à temps.

RECYCLER
J’ai placé notre « premier de classe » en dernier. Il aura le dernier mot, euh, le dernier chiffre.

Plus d’une quarantaine de maisons d’édition québécoise recyclent!
ÉcoInitiatives s’est implanté au Québec en 2005, où environ 40% des livres canadiens sont imprimés. En 2007, il comptait déjà une vingtaine d’éditeurs québécois signataires et aujourd’hui, ils sont plus d’une quarantaine!
Affirmation tirée du site Le Libraire et si vous voulez traduire ce sauvetage d’eau, de feuilles, d’arbres, d’énergie, de gaz en chiffres, Le Libraire nous les transmet généreusement.

lundi 9 février 2009

Entrevue avec Éric Simard

Éric, de libraire à directeur littéraire, est-ce que ton regard sur la littérature au Québec a changé ?
C’est en train de se faire subtilement, un peu à mon insu. En fait, plus j’acquiers de l’expérience dans l’édition, plus mon regard se modifie. C’est un processus normal. Déjà, je ne regarde plus les livres de la même façon. Maintenant, je porte une attention particulière à l’aspect physique des livres. Je scrute l’objet dans ses moindres détails (le choix de la couverture, la typo utilisée, le texte de la quatrième de couverture, la page des crédits, l’achevé d’imprimer, etc.). Je ne les lis plus les fictions québécoises de la même façon non plus, surtout lorsqu’il s’agit d’auteurs que je n’ai jamais lus. Il me vient spontanément des commentaires d’éditeur. L’aurais-je publié, l’aurais-je fait retravailler ? Si oui, quoi? Enfin, tout le processus qui vient avec le rôle d’un directeur littéraire. Sinon, le simple lecteur en moi prend plaisir à acheter et à lire les œuvres d’auteurs québécois qu’il admire déjà.

2 Quelles qualités devraient posséder un écrivain :

À la rédaction du manuscrit : Ne pas avoir peur de bûcher sur son texte sans calculer les efforts. Prendre le temps de bien peaufiner son texte avant de l’envoyer chez les éditeurs. Accepter que le texte puisse ne jamais voir le jour. Ne pas avoir peur de s’abandonner à l’écriture. La plupart des manuscrits que je peux lire manque d’âme. À qualité égale, c’est ce petit supplément qui fait toute la différence.

Au remaniement du manuscrit : Ne pas avoir peur de bûcher encore sur son texte. Accepter d’entendre les commentaires en mettant son égo de côté. Faire confiance à l’éditeur. Bref, faire preuve d’une grande ouverture.

À la promotion de l’œuvre : Avoir le moins d’attentes possible. Sinon, c’est la déception à coup sûr.

Pour s’inscrire dans la durée : La persévérance.

3 Quel pas s’apprête-t-on à faire ou devrait-on faire pour faire avancer la littérature au Québec ?
Revenir au vrai travail d’édition en accompagnant les auteurs dans le développement de leur travail. La commercialisation du livre nous en a malheureusement éloigné. L’attribution des subventions (au Canada), qui encouragent la quantité à la qualité, oblige les éditeurs à publier beaucoup d’ouvrages souvent rapidement, ne favorise pas non plus cette approche.

4 Décris-moi le genre de commentaire de lecture qui te ferait réfléchir sur ton œuvre, par exemple, ton recueil de nouvelles « Être » qui sort le 17 février ?
J’espère que les gens réagiront aux différents thèmes que j’aborde. Tous commentaires issus de ces réactions me feront certainement réfléchir, qu’ils soient positifs ou négatifs. Un auteur désire toujours connaître l’opinion du lecteur. Le silence est terrible.

5 Nous sommes des amis Facebook (ça y est, je dévoile notre intimité !), pourquoi jusqu’à date privilégier Facebook à ton blogue pour la promotion de Être ?
Pour plusieurs raisons. Facebook est plus spontané et requiert moins d’efforts. Je bénéficie également de l’aide de mes amis pour une partie de cette promotion. En ce qui concerne mon blogue, je ne crois pas que ce soit la meilleure plate-forme promotionnelle pour ce que je fais. Rendu à ma troisième publication, mes attentes sont différentes. Je ressens moins le besoin de parler de mon processus de création. En ce moment, la blogosphère pullule d’auteurs qui nous font part de leurs états d’âme au quotidien tout en faisant des pieds et des mains pour nous convaincre de lire leurs trucs. Trop c’est comme pas assez. Ça commence à me boguer. Donc, pour moi, Facebook est un meilleur espace promotionnel. Les blogues des autres également !
Apparté : À la fin de cette entrevue, il y a un supplément (un lien), complétant cette question. Pour curieux seulement.

6 N’est-ce pas un peu spécial d’avoir à promouvoir sa propre œuvre ? Jusqu’où tu ne serais pas prêt à aller ?

C’est certain que c’est particulier. En même temps, je suis peut-être le mieux placer pour le faire. En ce sens, c’est un privilège. Toutefois, je demeure discret. Je ne peux pas insister autant sur mon livre comme je peux le faire pour d’autres projets auquel je crois beaucoup. Je ne me verrais pas faire des rappels insistants aux journalistes pour qu’ils m’invitent en entrevue ou pour qu’il parle de mon livre. J’ai fait une première approche, j’ai envoyé des services de presse avec un petit mot personnel et le reste ne m’appartient plus. Je fais confiance au bon jugement des médias.

7 Tu viens tout juste d’atteindre la quarantaine, quelles réalisations ou état d’Être aimerais-tu fêter à ta cinquantaine ?
Je n’y ai pas encore réfléchi. Je suis trop dans la belle découverte de la quarantaine.

8 Hamac, la collection que tu diriges est très ouverte à publier de l’autofiction.
Depuis longtemps, j’aimerais un peu fouiller ce dossier avec toi :
a) Est-ce que l’autofiction est obligatoirement au « je » ?
Nécessairement. Pour moi, l’autofiction est un je très intériorisé. J’ajouterais même qu’il se doit d’être impudique. Ce qui fait la différence entre un banal récit de vie et une véritable œuvre d’autofiction, c’est la qualité de l’écriture. L’auteur doit être capable de transcender sa réalité. Cela dit, ça vaut pour tous les auteurs de fiction.

b) En supposant que l’écrivain refuse de faire cette distinction, comment le comité de lecture peut-il faire la part de l’imaginaire et du vécu ?
Ça importe peu. L’important c’est la qualité et l’intensité du texte.

c) D’après toi, quelle est la force de l’autofiction déclarée par l’écrivain ? L’impudeur livrée avec talent. Il faut une plume forte pour arriver à écrire de l’autofiction. Il ne s’agit pas simplement d’étaler sa vie privée en public.

d) Est-ce que « Être » ton recueil de nouvelles est une œuvre d’autofiction ?
Pas du tout. Quelques nouvelles sont inspirées de faits réels, mais sans plus.

9 Après la lecture du premier roman d’un écrivain, t’est-il arrivé d’être déjoué dans tes pronostics sur l’envergure de son talent ? Y a-t-il un regard particulier à jeter sur un premier roman ?
J’envisage rarement les premiers romans sous cet angle. J’aimerai toujours découvrir de nouveaux univers, de nouvelles voix. Il y a quelque chose de particulier avec les premières œuvres comme un mélange de force et de naïveté qu’on ne retrouve pas nécessairement par la suite.

10 Ta première œuvre publiée était un roman, la deuxième a abordé la forme épistolaire, cette fois, un recueil de nouvelles.
a) Y a-t-il un genre que tu ne penses pas toucher (érotique, science-fiction, poésie, humour …) ?

Je ne toucherai jamais à la poésie ni à la science-fiction. Enfin, je crois. J’ai dans des boîtes d’archives un roman érotique qui est très bien là où il se trouve. Mon prochain projet Journal de tous les jours proviendra de mon journal intime. Le suivant, un roman, flirtera avec le fantastique. Moi qui ai une propension pour les choses graves, j’aimerais bien pouvoir écrire un roman au ton plus léger un jour. C’est un défi que je me lance. Je ne sais pas si j’y arriverai. Avec Être, c’est la première fois que je publie quelque chose au il.

b) Toi qui lit avec plaisir des œuvres jeunesse, est-ce probable qu’un jour tu écrives pour ces lecteurs ?
Depuis que je ne suis plus libraire, je délaisse tranquillement la littérature jeunesse. J’ai dans mes tiroirs un roman jeunesse pour les 9-12 ans qui ne demande qu’à être retravaillé. Je ne sais pas si je vais y retoucher un jour.

11 Par ordre d’importance, est-ce l’éditeur, l’écrivain, ou le lecteur qui détermine la couleur de notre littérature ?
L’écrivain, l’éditeur et le lecteur.

12 Ton recueil de quinze nouvelles Être se décline en quinze verbes : Vivre – Apprendre – Souffrir – Communiquer – Rêver – Mentir – Craindre – Haïr – Aimer – Penser – Croire – Juger – Partager – Vieillir – Mourir.
a) Avant de jouer à « La plus », as-tu le goût de nous raconter comment ce concept ingénieux a fait son chemin dans ta tête ?
Dès que je me mets à écrire, c’est tout de suite le côté existentiel qui s’impose. C’est tout de même un beau thème pour un recueil de nouvelles. L’idée était trouvée. Le titre n’a pas tardé. Ensuite, j’ai établi une liste d’actions importantes dans la vie d’un être humain. Je me suis limité à 15, en choisissant les plus représentatives de notre parcours. J’ai tenté de leur donner un ordre en lien avec chaque étape de l’existence. L’écriture est venue ensuite. Je me suis laissé inspirer par chacun des verbes en tentant de jouer avec les contrastes. Le travail de réécriture m’a permis d’ajuster le recueil en fonction de tous ces critères. Ça donne le résultat que l’on connaît.

2) Parmi les quinze nouvelles, quelle est La plus : Émouvante ? Réussie ? Près de toi ? Ardue à l’écriture ? Importante par le message ? Esthétique dans sa forme ?

La plus émouvante pour moi c’est la première Vivre. Elle me tire les larmes chaque fois que je la lis. J’aime Boris. Il est à la fois loin et proche de moi.

La plus réussie … Peut-être Juger. En l’écrivant, je me suis mis dans la peau du personnage. Mais réellement. À chaque phrase que j’écrivais, je me levais pour jouer l’action pour décrire avec le plus d’exactitude possible chaque geste fait par le personnage. Je trouve le résultat très intéressant. J’ai utilisé le même processus en réécrivant Aimer.

La plus proche de moi c’est nécessairement Mentir puisque je me suis inspiré de ce qu’a vécu ma mère dans les années 50.

La plus ardue a été Haïr, mon hommage à Hervé Guibert. Je suis parti d’un vieux texte que j’avais écrit il y a longtemps. L’écriture était très hachurée, syncopée. En le retravaillant, j’ai voulu pousser l’exercice à l’extrême en utilisant une seule idée très brève par phrase. Je voulais que cette idée complète celle de la précédente tout en amenant celle de la suivante tout en faisant évoluer le texte. Le résultat n’était pas concluant. C’était trop difficile à lire et trop proche de l’oralité. J’ai tout réécrit en ne gardant que les idées directrices du texte.

Au niveau de l’importance du message, c’est dans Craindre qu’on le retrouve. Avec Apprendre, c’est la nouvelle la plus engagée. Je pousse à l’extrême l’insécurité des parents d’aujourd’hui. Si on continue dans cette voie, bientôt il n’y aura plus de limite à la surprotection. Être, ce n’est pas ça. La vie est surtout belle parce qu’on ne la contrôle pas.

La plus esthétique dans sa forme c’est Mourir. Cette nouvelle est un hommage à Pauline Julien. Dans les derniers mois de sa vie, alors que son aphasie faisait son œuvre, je la voyais régulièrement à la librairie Champigny où je travaillais. J’avais un pincement au cœur chaque fois. Ses grands airs perdus me touchaient profondément. Ça contrastait avec la figure emblématique qu’elle a si bien incarnée pendant des années. Quand je me suis attaqué au texte, je me suis inspiré des symptômes de l’aphasie pour donner le rythme au texte.

12 Je crois que le papillon noir représente l’âme, mais je n’en suis pas certaine. De toutes manières la question se pose : pourquoi le papillon noir ?
Rendu à l’élaboration de la maquette de la page couverture, on se demandait comment symboliser le mot Être. Pas facile. On ne trouvait rien à part de mettre un humain. Ça ne nous inspirait pas énormément. Pourquoi le papillon? C’est en partie grâce à la pochette de disque d’Alexandre Désilets sur laquelle on trouve un papillon moitié noir, moitié blanc. Mais c’est plus que ça. Quand je travaillais à la réécriture du recueil, j’écoutais son disque en boucle et je trouvais que son univers collait vraiment bien au mien. On s’en est donc inspiré en retenant l’idée du papillon qui, en quelque sorte, est un beau symbole de la vie. Puisque le regard que je pose sur l’existence est souvent sombre, c’était clair qu’il serait noir. On a fini par l’épingler. On aimait le contraste avec l’idée de la vie, ce qui correspond plutôt au sens qui se dégage de mon recueil de nouvelles.

13 Pour l’accueil fait au petit dernier, es-tu plus confiant qu’aux deux premiers ? Te trouves-tu mieux armé pour mener à bien la bataille d’une diffusion efficace ?
Pour celui-ci, contrairement à mes deux autres projets, je n’ai aucune attente. Je sais seulement que mon cercle de lecteurs potentiels s’accroît de publication en publication. On va souhaiter que ça continue.

14 En une phrase - ou un verbe ! - qu’est-ce que tu aimerais qu’on dise de toi comme être humain ? Comme écrivain ?
Aucune idée.

15 Y a-t-il une question que tu détestes que l’on te pose dans une entrevue, en espérant vivement que je ne te l’aie pas posée !
Aucune. J’espère qu’il en sera toujours ainsi.

Vous aimez fureter dans les coulisses, eh bien, il y en a une à cette entrevue. Éric publie un billet intitulé Publier sur son blogue aujourd’hui et il en dévoile un peu. Pour curieux seulement ! Il est possible de lire entre les lignes, pour les vraiment très curieux …

vendredi 6 février 2009

La joute

Je trouve infiniment stimulant de revenir dans l'arène de l'actualité, mais dans un autre mode d'animation, déclare Stéphan Bureau qui anime La joute, une émission de débats oratoires devant public, diffusée en direct des studios de Télé-Québec.

L’avez-vous déjà écoutée, cette émission ? C’est une manière originale d’assimiler l’actualité, et ensuite de se positionner. Quant à moi, entendre trois opinions divergentes, ou complémentaires, m’aide à faire la mienne. Ça enclenche le mécanisme de ma réflexion, en tout cas plus qu’entendre l’actualité dans un état passif. Je les écoute s’opposer, se cerner, ou même s’appuyer (comme la semaine dernière !) et mon cerveau se met en branle, il veut participer, se faire sa propre idée.

On ne nous veut surtout pas passif parce qu’en plus, on a le droit de voter de notre ordinateur quatre fois, autant de fois que de sujets débattus finalement. Les trois premiers sujets sont remis quelques jours à l’avance aux débatteurs mais le dernier, c’est pendant le commercial que les recherchistes le leur remettent. Ça fait appel au sens de la répartie. C'est préférable de l’avoir, sinon, prière de rester chez soi, car un débat en direct, ça peut être l’équivalent d’un direct à la boxe. Et dans la vie, vaut mieux sauver sa face !

Je l’écoute depuis plus d’un mois, j’ai vu défiler humoristique, syndicaliste, avocat, journaliste, politicien, animateur, comédien, économiste … mais qu’est-ce qui manquait ?

Allez, je vous donne un indice : vous lisez un blogue sur la littérature.

Oui, c’est ça, un écrivain !

Quel écrivain vous connaissez et qui a de la gueule pour dix ?
Et que j’aime malgré ses innombrables frasques ?

Oui, c’est ça, Christian Mistral !

Il y sera pas plus tard qu’aujourd’hui, le 6 février, à 20 h 00.

Il affronte des adversaires de taille : Mireille Deyglun et Michel Labrecque.

Comme c’est sous le mode tournoi, advenant qu’il y ait un Mistral gagnant (irrésistible de la faire celle-là…), eh bien, il reviendrait débattre avec les gagnants de deux autres joutes. Et quant à être dans la veine des écrivains, les recherchistes de Télé-Québec se déchaînent puisque le 20 février, ce sera au tour de Jean Barbe de se présenter dans l’arène. Ainsi, Mistral et Barbe, deux amis, pourraient nous donner à voir un aussi viril que joyeux débat.

À l’heure qu’il est, vous pouvez de ce clic découvrir le débatteur qu’on prévoit gagnant (c'est vous qui votez) et en même temps vous familiarisez avec La Joute. Ah oui, et sachez que Stephan Bureau a un humour délectable ! C’est le grand seigneur du rire.

Je devais être dans l’assistance, j’ai malheureusement un empêchement.
Mais soyez certains que je vais être à mon écran, en direct !

mardi 3 février 2009

De çi, de là ...

La vente du livre québécois est en hausse à l’extérieur du pays et en baisse à l’intérieur, et ceci d’après l’institut de la statistique du gouvernement du Québec pour l’édition québécoise 2007 :
Les ventes de livres à l’extérieur du Québec par l’industrie québécoise ont atteint 73,9 M$ en 2007, soit 8,9 % de toutes les ventes de livres neufs de l’industrie. Il s’agit d’une hausse de 10,7 % par rapport à l’année précédente, soit 7,2 M$ de plus. Cette augmentation suit la tendance observée depuis 2002. En effet, les ventes de livres à l’extérieur du Québec par l’industrie québécoise ont progressé de 9,8 % par année en moyenne depuis 2002.

Cette nouvelle positive est atténuée par la contraction de la part de marché de l’édition de propriété québécoise sur son propre marché. Cette part s’établit à 40 % en 2007, soit un recul de cinq points de pourcentage par rapport à 2006.
Ce qui a de plate en ce moment, c’est que je ne comprends pourquoi le livre prend de l’essor à l’extérieur du Québec ? Autrement dit, je comprends mieux la mauvaise nouvelle que la bonne. J’ai relevé cette annonce sur le site du Libraire qui m’a mené à la source de la statistique mais c’était accompagné d’aucune explication.

S’il y a des gens qui ont des hypothèses ou des références : bienvenue !

Une mauvaise nouvelle, le décès d’un écrivain anthropologue, appris aujourd’hui, trois jours après sa mort. Un entourage très affecté et une famille de grand talent, les Arcand* :
L'anthropologue Bernard Arcand, l'homme qui voulait abolir l'hiver, est mort le 30 janvier des suites d'un cancer. Il avait 63 ans. Décédé à sa résidence de Cap-Rouge, en banlieue de Québec, entouré de ses proches, a indiqué mardi l'anthropologue Serge Bouchard, son ami et collaborateur pendant 35 ans.

Prix du gouverneur général en 1991 pour "Le Jaguar et le Tamanoir", un essai portant sur la pornographie, M. Arcand était aussi, entre autres ouvrages, l'auteur du pamphlet "Abolissons l'hiver!", publié l'année suivant la crise du verglas de 1998.
"Il est assez inquiétant de songer au sort d'un peuple qui chante: 'Mon pays, c'est l'hiver' et qui, du même souffle, ajoute que cet hiver est détestable", écrit avec une pointe d'humour l'auteur, frère du réalisateur *Denys Arcand et du comédien *Gabriel Arcand.

"C'était un intellectuel de haut niveau, un esprit original, qui a beaucoup fait pour vulgariser l'anthropologie", a confié Serge Bouchard à La Presse Canadienne. Au cours des ans, M. Bouchard et Bernard Arcand ont cosigné six livres publiés aux éditions Boréal.

Pour ce goût de terminer par du plus réjouissant, je vous annonce bientôt sur l’écran du Passe-Mot une entrevue avec le directeur littéraire et écrivain : Éric Simard, dont le recueil de nouvelles Être sort le 17 février dans nos librairies.
C’est un homme qui a le verbe facile, vous allez vite comprendre pourquoi je dis ça, les 15 nouvelles du recueil sont titrées par des verbes : Vivre Apprendre Souffrir Communiquer Rêver Mentir Craindre Haïr Aimer Penser Croire Juger Partager Vieillir Mourir.

Vous avez remarqué, ça commence par Vivre et finit par Mourir. J’ai comme l’impression que ça va être très humain tout ça !

Probablement comme l’entrevue … entre deux verbe ô moteur !

dimanche 1 février 2009

Voyage à destination de trois blogues

Quand le pays de l’autre est intéressant et que d’un clic on s’envole dans son univers, pourquoi se priver de voyages instructifs et captivants ? Est-ce un conciliabule, une convergence, une concordance, je ne sais pas, mais trois blogues traitent de la littérature sous des angles qui m’ont particulièrement frappés.

Tout d’abord celui de Tristan Malavoy-Racine, sujet de l’ordre de la bonne nouvelle et qui pourrait facilement se transformer en débat (pourquoi c'est si rare ?) , il nous dévoile l’exception à la règle la publication d’un roman québécois ailleurs dans le monde, cette fois-ci, en Espagne Le froid modifie la trajectoire des poissons de Pierre Szalowski traduit en espagnol et en catalan en avril. Le premier avril ? Je ne pense pas, mais ça serait comique ;-).

En partant, ce fait mérite notre attention et encore plus quand on découvre les moyens pris pour en faire la promotion et là, j’ai tout fait pour que cette superbe vidéo d’une minute douze secondes apparaisse directement sous vos yeux, mais … je n’ai pas déniché le truc (manque de patience aujourd’hui !). Mais laissez-vous tenter, allez-y, c’est magique, féérique et d’un coup de baguette, on a l’impression de comprendre l’espagnol. Comme c’est un roman dont l’action se déroule pendant la tempête de verglas, ça donne … en tout cas, j’aime beaucoup, beaucoup, et si l’image vaut mille mots, la vidéo en vaut cent mille.

Le deuxième, celui d’Inukshuk « Notes saisis au fil du temps » interroge la pertinence du Critique avec un grand C, ce maître qui aurait le droit de vie ou de mort sur la création de l’autre qui pourrait s’appeler son prochain, s’il ne le voyait pas de si haut. Disons, l’œuvre de son lointain alors ;-) … Sujet en or et auquel je suis confrontée à tous les jours, le billet appelle le débat, je n’ai pu résister à donner mon opinion. Décollez, envolez-vous, n’emportez aucun bagage, c’est juste à côté, c’est ici.

Le troisième pays, c’est celui de Karine ;), sa signature avec un sourire parce que ses mots sont tout sourire (elle, elle dit que c’est pour ne pas la mêler avec d’autres Karine, comme si on pouvait la confondre avec une autre !). Aujourd’hui, elle ouvre sur une question qui allume tout le monde, si on se fie aux 28 commentaires déjà postés : Qu'est-ce qui fait selon vous un bon livre jeunesse (ados ou jeunes adultes), qu'il plaise à tous ou qu'il plaise aux jeunes ? Et en profite pour demander les favoris dans le genre, notre top du top. Plusieurs Françaises fréquentent ce blogue et on réalise qu’en France, l’édition du livre jeunesse ne s’ordonne pas de la même manière qu’ici. Les commentaires sont donc passionnants, le billet joyeux et sautillant, même si c’est en ligne droite, ça vaut le détour : Mon coin lecture.

Après ces allers et retours, votre l’album de photos souvenirs aura pris du volume, votre carnet de voyage débordera d’idées pour d’autres voyages.

Toujours prêts à partir, c’est votre souris qui le dit avec le sourire !