Ça fait un peu bizarre de revenir sur l’autre moitié de ma visite du Salon du livre de Québec à cette date, mais je vais le faire quand même. À prendre comme un aperçu de mes futures lectures. Évidemment, ce n’est pas que les livres à commenter manquent à l’appel (à l’appui, colonne de droite !), mais plutôt la clarté de mes idées. C’est connu que les sinus logent sous le front, non loin du siège de la machine à penser, et voilà que les miens enflent comme une grenouille voulant se faire aussi grosse que le bœuf.
Je vous invite à me suivre jusqu’au kiosque de La Peuplade (pas évident à trouver !). Je tenais à cueillir des mains mêmes de l’auteure, Sophie Bouchard Les bouteilles ... pour la soif ; Les bouteilles pour l’oubli ; Les bouteilles dans l’attente d’un signe de vie (tiré du site). Pourquoi ce roman ? À peine puis-je y répondre de la bouche de mon conscient. Peut-être parce qu’une histoire de phare tomberait à pic dans ma vie, peut-être parce que La Peuplade est une petite maison d’édition qui donne le goût d'encourager, ou peut-être parce que l’auteure est un lien facebook qui a su mettre l’emphase sur sa présence au Salon. Tout ça, et sûrement plus encore. Pour le « plus encore », faudrait que mon inconscient devienne conscient pour m'en parler.
Autre rencontre frappante, autant que joyeuse : Mylène Gilbert-Dumas et sa pile de flamboyants «L’escapade sans retour de Sophie Parent ». Cette auteure de Sherbrooke, il me tardait de la lire, depuis le temps que des proches m'en disent du bien. Je n’ai donc pas laissé longtemps le roman me brûler la main. À suivre bientôt, en autant que mes sinus collaborent !
Marsi s’est accroché les pieds devant l’étalage de Québec insolite et sa main aimantée a attrapé Monstres des lacs - Danielle Goyette. Saviez-vous qu’il est fasciné par cette monstrueuse et mystérieuse vie sous-marine ? Après maintes et maintes questions à l’auteure qui s'est fait un plaisir d’y répondre, il a décidé d’apporter le trésor à la maison. Il est d’ailleurs déjà lu. Il en dit que c'est une bonne source d’informations qui mène à d’autres infos - à googler. Par contre, une bible ou une brique aurait mieux étanché sa soif de savoir (me demande si ce n’est pas une soif de voir plutôt !).
C’est un peu de ma faute si Marsi s’est arrêté devant Samuel Leclerc. Mon regard s’était accroché au coup de crayon foncé et très défini de cet illustrateur. Quand je suis repassé, cette fois accompagnée de Marsi, j’ai porté à son attention son dessin. Marsi s’est approché, curieux .... et ça s’est terminé par un charmant portrait de Marsi dans l'album Parfum de lilas.
Pour le dernier, je n’ai pas de photo mais croyez-moi sur parole, c’est une dédicace de Francis Desharnais que Marsi a reçu à l’intérieur du tome 2 de la populaire bande dessinée Burquette.
Nous aurions aimé en faire plus. En quittant, nous avons même accepté l’étampe sur notre main, espérant qu’un regain d’énergie nous pousse à y retourner. Verrais-je le jour où j'arriverai à tout faire ce j'ai d'inscrit sur mon carnet du visiteur ? Jusqu’à date, ça ne m’est jamais arrivé. Voilà probablement pourquoi j’y retourne !
Avant de partir, j'ai surpris un auteur en mal de fans. Ça a quelque chose d'encourageant, ça veut dire que ça peut arriver à tous ... Devinez c'est qui ... Allez, allez ! Un aveu, je ne l'ai pas encore lu.
jeudi 28 avril 2011
samedi 23 avril 2011
Et si on festoyait ?
Helenablue m’a taguée avec quelques questions « Proustiennes ». Ça tombe à pic en ce jour n’anniversaire du Passe-Mot de Venise. Aujourd’hui, le 23 avril, journée mondiale du livre et du droit d’auteur, ça fait 4 ans que je passe le mot. Je rappelle à ceux qui ne me suivent pas depuis le début, que si je rajoute Venise à Passe-Mot, c’est un rappel qu’au départ, et pendant six mois, se trouvait ici le Passe-Mot des Correspondances d’Eastman. Comme il a été animé et alimenté uniquement par moi, il est naturellement tombé entre mes mains, avec une bénédiction absolue des initiateurs. Nous avons fait disparaitre la bannière initiale, il y a eu une intermédiaire et finalement remplacée par la gondolée, dessinée de main de maître (!) par l’illustrateur, Marsi.
Je reviens à la tague. Ces questions auxquelles j’ai répondu hier soir, je vous les offre. Je vous passe le mot. Comme j’ai une massacrante grippe de printemps, et la voix éraillée, c'est le moment ou jamais d'échanger des mots silencieux ! Si une des questions vous tente, ou 5 ou 10, vous avez bien beau, c’est votre espace depuis quatre ans, prenez-le.
Voici les questions, et mes réponses ... et je vous tague tous !
Votre mot préféré? - - - Ami
Le mot que vous détestez? - - - Lâcheté
Votre drogue favorite? - - - Sucre
Le son, le bruit que vous aimez ? - - - La rigole d’un ruisseau
Le son, le bruit que vous détestez? - - - Marteau-piqueur
Votre juron, gros mot ou blasphème favori? - - - Mozaille ou ketchuper (accent anglais!)
Homme ou femme pouvant illustrer un nouveau billet de banque? - - - Séraphin ou Donalda
Le métier que vous n'auriez pas aimé faire? - - - Ambulancier ou éboueur
La plante, l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarné? - - - En autant que ce soit un oiseau mais si c’est une paruline, le plaisir serait grand.
Et si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, après votre mort, l'entendre vous dire? - - - Retourne d'où tu viens, tu peux faire mieux !Profitez, vous qui le pouvez, de la Journée mondiale du livre ! Marsi et moi devons reporter cette fête que nous soulignerons en allant échanger un certificat cadeau de 100 $ gagné dans le cadre d'un concours organisé par la généreuse librairie Monet pour la JMLDA. Hé !!! Je viens de découvrir à l'instant que notre participation en mots est publié dans le Délivré. À vous d'aller nous lire, mon mot, celui de Marsi, Kikine et bien d'autres !
Je reviens à la tague. Ces questions auxquelles j’ai répondu hier soir, je vous les offre. Je vous passe le mot. Comme j’ai une massacrante grippe de printemps, et la voix éraillée, c'est le moment ou jamais d'échanger des mots silencieux ! Si une des questions vous tente, ou 5 ou 10, vous avez bien beau, c’est votre espace depuis quatre ans, prenez-le.
Voici les questions, et mes réponses ... et je vous tague tous !
Votre mot préféré? - - - Ami
Le mot que vous détestez? - - - Lâcheté
Votre drogue favorite? - - - Sucre
Le son, le bruit que vous aimez ? - - - La rigole d’un ruisseau
Le son, le bruit que vous détestez? - - - Marteau-piqueur
Votre juron, gros mot ou blasphème favori? - - - Mozaille ou ketchuper (accent anglais!)
Homme ou femme pouvant illustrer un nouveau billet de banque? - - - Séraphin ou Donalda
Le métier que vous n'auriez pas aimé faire? - - - Ambulancier ou éboueur
La plante, l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarné? - - - En autant que ce soit un oiseau mais si c’est une paruline, le plaisir serait grand.
Et si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, après votre mort, l'entendre vous dire? - - - Retourne d'où tu viens, tu peux faire mieux !Profitez, vous qui le pouvez, de la Journée mondiale du livre ! Marsi et moi devons reporter cette fête que nous soulignerons en allant échanger un certificat cadeau de 100 $ gagné dans le cadre d'un concours organisé par la généreuse librairie Monet pour la JMLDA. Hé !!! Je viens de découvrir à l'instant que notre participation en mots est publié dans le Délivré. À vous d'aller nous lire, mon mot, celui de Marsi, Kikine et bien d'autres !
jeudi 21 avril 2011
Salon du livre de Qc 2011
Avant que le souvenir de mon Salon du livre de Québec s’ensevelisse sous la neige, je le mets à l’ordre du jour. Vous savez déjà que mon Salon a commencé avec le Prix des collégiens, pour la suite, j’y vais dans l’ordre et le désordre :
S’il y a une entrevue que je ne voulais pas manquée, avant même de savoir que ce titre recevrait aujourd'hui le Prix de la relève Archambault c’est bien celle avec l’auteure de La petite et le vieux, Marie-Renée Lavoie. J’ai été à peu près rassasiée, je mangeais chacun de ses mots, je les mâche encore ! Grosso modo, l’animatrice Catherine Lachaussée l’a fait départager le vécu et l'imaginaire dans son roman; son enfance, le quartier Limoilou, la relation avec son père (un alcoolique doux), Roger qui s’appelait vraiment Roger, sans être tout à fait Roger ! L’intervieweuse ne s'est pas caché pour dire qu’elle avait adoré ce roman, sans pour autant le traiter d’A-DO-RABLE (deuxième partie chronique Foglia). J’aurais aimé faire dédicacer mon roman, surtout que l’auteure s’est glissée juste à côté de moi... mais je n’avais pas mon exemplaire !
J’ai croisé Lynda Dion. Je me suis empressée de sortir « La dévorante » de mon sac à main. Je l’ai ouvert, brandissant ma fiche d’itinéraire me servant de signet. Donc, j’ouvrais son roman souvent ! Elle appréhendait mon opinion, mais le pire est qu’elle devra attendre le 15 mai, puisqu’elle est la Recrue du mois. Silence en la demeure en attendant. Dans ce même quart d’heure, j’ai été m’asseoir à côté d’un homme à qui j’ai demandé si la place était libre. Il m’a identifiée avant moi : Daniel Rondeau ! Je l’ai présenté à Marsi, lui rappelant je lui avais lu à haute voix « J’écris parce que je chante mal ». J’en ai conclu que les auteurs de Hamac se tiennent par banc (avis à tous : c’est une blague !).
Mes belles imprévues « vedettes »
Des femmes. Des femmes avec des voix qui portent, des femmes qui ont du caractère, et pas seulement pour elles, pour les autres aussi. Elles n’étaient pas sur mon itinéraire mais leur charisme m’a attirée comme de l’aimant.
Janette Bertrand : Une doyenne. Cette femme me remue par en-dedans. Elle a son nom inscrit en lettres cuivrées dans notre livre d’histoire. Je me suis souvent dit, j’aimerais échanger un regard ou quelques mots avec elle. Eh bien, ce rêve était à la portée d’un album jeunesse Ti-Boutte qu’elle a écrit. Pour être juste, nous lui avons parlé à deux reprises puisque Marsi, ne se pardonnant pas qu’on ait omis dans notre émotion de rencontrer cette grande dame, de faire signer l’illustratrice, Caroline Merola. J’ai même pu lui raconter l’anecdote de mon prénom. Comme vous voyez sur la photo, elle écoute, et pas seulement avec ses oreilles, sa bouche aussi !
Geneviève St-Germain : J’ai commencé par en entendre parler sur facebook. En bien. Plus même, plusieurs – femmes bien sûr - sont déchaînées : il FAUT lire ce Carnets d'une désobéissante. Bon, si ce n’était que de ça, aurais-je dirigé mes pas vers elle ? Non. Ce récit et cette femme me parlent par la voie de l’intérieur. Je sens que j’ai quelque chose à retirer de ces réflexions audacieuses. J’aime l’audace franche, sans pudeur et sans censure. Mais nous verrons ; le livre tiendra-t-il ses promesses ?! En tout cas, la femme m’est apparue totalement sympathique dans le sens de pas une miette prétentieuse. Elle a pris en note l’adresse du Passe-mot pour aller y jeter un coup d’œil (oui, je sais, elle m’a eue par les sentiments !).
J’arrête ici, même si je n’ai pas fini, je complèterai ultérieurement. Je ne peux quand même pas vous faire le coup du trop long en cette fin de semaine de double festivité ! C’est le congé pascal en même temps que le congé de printemps (en vacances, je sais pas où!) et pas la journée mondiale du livre et du droit d’auteur, mais la fin de semaine mondiale du livre et du droit d’auteur !
S’il y a une entrevue que je ne voulais pas manquée, avant même de savoir que ce titre recevrait aujourd'hui le Prix de la relève Archambault c’est bien celle avec l’auteure de La petite et le vieux, Marie-Renée Lavoie. J’ai été à peu près rassasiée, je mangeais chacun de ses mots, je les mâche encore ! Grosso modo, l’animatrice Catherine Lachaussée l’a fait départager le vécu et l'imaginaire dans son roman; son enfance, le quartier Limoilou, la relation avec son père (un alcoolique doux), Roger qui s’appelait vraiment Roger, sans être tout à fait Roger ! L’intervieweuse ne s'est pas caché pour dire qu’elle avait adoré ce roman, sans pour autant le traiter d’A-DO-RABLE (deuxième partie chronique Foglia). J’aurais aimé faire dédicacer mon roman, surtout que l’auteure s’est glissée juste à côté de moi... mais je n’avais pas mon exemplaire !
J’ai croisé Lynda Dion. Je me suis empressée de sortir « La dévorante » de mon sac à main. Je l’ai ouvert, brandissant ma fiche d’itinéraire me servant de signet. Donc, j’ouvrais son roman souvent ! Elle appréhendait mon opinion, mais le pire est qu’elle devra attendre le 15 mai, puisqu’elle est la Recrue du mois. Silence en la demeure en attendant. Dans ce même quart d’heure, j’ai été m’asseoir à côté d’un homme à qui j’ai demandé si la place était libre. Il m’a identifiée avant moi : Daniel Rondeau ! Je l’ai présenté à Marsi, lui rappelant je lui avais lu à haute voix « J’écris parce que je chante mal ». J’en ai conclu que les auteurs de Hamac se tiennent par banc (avis à tous : c’est une blague !).
Mes belles imprévues « vedettes »
Des femmes. Des femmes avec des voix qui portent, des femmes qui ont du caractère, et pas seulement pour elles, pour les autres aussi. Elles n’étaient pas sur mon itinéraire mais leur charisme m’a attirée comme de l’aimant.
Janette Bertrand : Une doyenne. Cette femme me remue par en-dedans. Elle a son nom inscrit en lettres cuivrées dans notre livre d’histoire. Je me suis souvent dit, j’aimerais échanger un regard ou quelques mots avec elle. Eh bien, ce rêve était à la portée d’un album jeunesse Ti-Boutte qu’elle a écrit. Pour être juste, nous lui avons parlé à deux reprises puisque Marsi, ne se pardonnant pas qu’on ait omis dans notre émotion de rencontrer cette grande dame, de faire signer l’illustratrice, Caroline Merola. J’ai même pu lui raconter l’anecdote de mon prénom. Comme vous voyez sur la photo, elle écoute, et pas seulement avec ses oreilles, sa bouche aussi !
Geneviève St-Germain : J’ai commencé par en entendre parler sur facebook. En bien. Plus même, plusieurs – femmes bien sûr - sont déchaînées : il FAUT lire ce Carnets d'une désobéissante. Bon, si ce n’était que de ça, aurais-je dirigé mes pas vers elle ? Non. Ce récit et cette femme me parlent par la voie de l’intérieur. Je sens que j’ai quelque chose à retirer de ces réflexions audacieuses. J’aime l’audace franche, sans pudeur et sans censure. Mais nous verrons ; le livre tiendra-t-il ses promesses ?! En tout cas, la femme m’est apparue totalement sympathique dans le sens de pas une miette prétentieuse. Elle a pris en note l’adresse du Passe-mot pour aller y jeter un coup d’œil (oui, je sais, elle m’a eue par les sentiments !).
J’arrête ici, même si je n’ai pas fini, je complèterai ultérieurement. Je ne peux quand même pas vous faire le coup du trop long en cette fin de semaine de double festivité ! C’est le congé pascal en même temps que le congé de printemps (en vacances, je sais pas où!) et pas la journée mondiale du livre et du droit d’auteur, mais la fin de semaine mondiale du livre et du droit d’auteur !
Profitez-en !
mardi 19 avril 2011
Prix des Collégiens (SILQ)
J’ai couru pour attraper la fin de la cérémonie de remise du Prix littéraire des Collégiens qui tirait à sa fin. Qu’à cela ne tienne, j’allais me rattraper avec la deuxième partie, une table de discussion animée par Stanley Péan, en compagnie du lauréat, Louis Hamelin, encadré par quatre jeunes participantes - seulement des filles ! J’avais hâte d’entendre cette jeunesse s’exprimer sur leur expérience de jury à un concours littéraire, et ceci en présence de l’auteur. Ne voulant pas manquer une mimique, je n’ai pris aucune note, je vous livre ici mes impressions en vrac.
Ce qui me vient en premier, là, dans la minute présente, est ma surprise d’entendre Louis Hamelin raconter qu’il ne savait pas au départ qu’être en nomination pour le Prix littéraire des Collégiens impliquait sa présence dans diverses librairies. Il l’a appris le jour où on l’a appelé pour fixer le premier rendez-vous. Tout au long de la discussion, sa figure était rouge, était-ce une haute pression ou un mélange de timidité, d’émotion, de congestion ... Toujours est-il que ces jeunes filles ne se sont pas gênées pour nous exposer que le débat avait été serré, que La Constellation du lynx n’avait pas fait l’unanimité, ce qui a semblé plaire à l’auteur. J’ai vu naître un sourire en coin, il a jeté un bref regard de côté, très discret, histoire de ne pas intimider les protagonistes, dirait-on. Il a blagué, il aurait aimé le savoir à l'avance pour s’offrir la frousse de ne pas être choisi. Cette blague est tombée à plat, l’animateur a récupéré sa remarque lui faisant préciser pourquoi ce Prix était si important pour lui.
Revenons au jeune jury et à leur débat serré. Je ne me souviens plus en quels termes mais Hamelin a déclaré que débattre est un geste important, essentiel. J'y ai compris que ça évacuait l'indifférence. Ces quatre belles jeunes filles semblaient d'ailleurs tout, excepté indifférentes à la lecture. J'étais fascinée de les entendre mettre l’emphase sur le contenu dense et complexe de La Constellation du lynx. Chez certains membres du jury, c'était un défaut et pour d’autres, une qualité. Aucune ne niait que le roman était complexe, à la limite brouillon surtout au début, avec la quantité de personnages et de va-et-vient dans le temps. L’unanimité s’était cependant faite sur le côté historique qui aurait plu à tous. Une jeune fille a lancé le mot « identitaire », l’auteur s’est empressé de corriger, il préférait qu’on qualifie son texte de pan de notre histoire que de roman identitaire. J’ai eu un sursaut d’admiration devant l'apologie faite par une participante à ce défi de taille que procurait une telle lecture, défendant qu’on se devait d’être actif comme lecteur, faire sa part pour comprendre l’oeuvre (Hé hé ... plusieurs adultes pourraient tirer des leçons !). Ces étudiantes me sont apparues d'une sagesse exemplaire ; trois en littérature, une en science. Elles n’ont d’ailleurs pas oublié de souligner le travail extraordinaire des professeurs qui les ont guidés et encadrés de belle manière tout au long du processus.
Stanley Péan a terminé l'exposé par cette question : "Est-ce que vous êtes dérangées par le fait que l’on sélectionne pour vous les romans à lire et à débattre ?" Un court flottement pour la réflexion et, à tour de rôle, trois participantes ont répondu avoir apprécié qu’on fasse ce travail trop accaparant à leur place : lire 1,500 titres, elles n'en auraient pas le temps. Si vous me permettez cet aparté, je me demande aussi comment le comité de (pré)sélection "adulte" trouve le temps de lire 1,500 titres, tout en travaillant très activement comme journaliste ou écrivain !! Pour clore ce chapitre, une des jeunes a précisé que c’était bien que l’on choisisse des titres vers lesquels ils n'iraient pas spontanément, ça ouvrait les horizons.
L’animateur n’a malheureusement pas ouvert sur les questions de l’assistance, assez consistante d’ailleurs. J’aurais posé la mienne "Quelle est la représentation de garçons versus les filles dans le jury ?" , la question se posant pour cette absence de garçons sur scène. J’aurais peut-être demandé quel avait été le titre menaçant La Constellation du lynx. J’ai d’ailleurs arrêté la première jeune fille qui descendait de l’estrade et la lui ai posée. Cette info devait rester confidentielle, m'a-t-elle répondu, parfaitement désolé de ne pas pouvoir me satisfaire.
Hum ... les rumeurs, mais qu’est-ce qu’on fait donc avec des rumeurs ? Mais on les répand bon sang, on les répand ! À mon arrivée, j’ai trouvé un siège libre près d’une jeune fille, je me suis penché pour lui demander qui était le gagnant (j'avais manqué le début) et elle m’a répondu " Louis Hamelin" et a rajouté "Leblanc". Qu’est-ce qu’elle a dit entre les deux noms ? Je n'ai rien compris et ne l’ai pas fait répéter, vous savez ce que sait, on ne veut pas passer pour une mémé dure d'oreille ! Leblanc, j’étais perplexe, Perrine Leblanc n’était pourtant pas de la course ! C’est en revoyant le nom des auteurs en lice que j’ai compris : David Leblanc, auteur de « Mon nom est personne ».
1er photo (floue !) : Louis Hamelin soulève son trophée sur scène entouré des enthousiastes participants.
2e photo Ensemble des participants de la table demi-ronde !
3e photo : Deux participantes plus l'animateur, Stanley Péan, porte-parole du comité de sélection qui lit les 1,500 titres.
4e photo : Jean-François Nadeau - directeur pages culturelles du Devoir faisant partie du comité de sélection lisant les 1,500 titres.
Ce qui me vient en premier, là, dans la minute présente, est ma surprise d’entendre Louis Hamelin raconter qu’il ne savait pas au départ qu’être en nomination pour le Prix littéraire des Collégiens impliquait sa présence dans diverses librairies. Il l’a appris le jour où on l’a appelé pour fixer le premier rendez-vous. Tout au long de la discussion, sa figure était rouge, était-ce une haute pression ou un mélange de timidité, d’émotion, de congestion ... Toujours est-il que ces jeunes filles ne se sont pas gênées pour nous exposer que le débat avait été serré, que La Constellation du lynx n’avait pas fait l’unanimité, ce qui a semblé plaire à l’auteur. J’ai vu naître un sourire en coin, il a jeté un bref regard de côté, très discret, histoire de ne pas intimider les protagonistes, dirait-on. Il a blagué, il aurait aimé le savoir à l'avance pour s’offrir la frousse de ne pas être choisi. Cette blague est tombée à plat, l’animateur a récupéré sa remarque lui faisant préciser pourquoi ce Prix était si important pour lui.
Revenons au jeune jury et à leur débat serré. Je ne me souviens plus en quels termes mais Hamelin a déclaré que débattre est un geste important, essentiel. J'y ai compris que ça évacuait l'indifférence. Ces quatre belles jeunes filles semblaient d'ailleurs tout, excepté indifférentes à la lecture. J'étais fascinée de les entendre mettre l’emphase sur le contenu dense et complexe de La Constellation du lynx. Chez certains membres du jury, c'était un défaut et pour d’autres, une qualité. Aucune ne niait que le roman était complexe, à la limite brouillon surtout au début, avec la quantité de personnages et de va-et-vient dans le temps. L’unanimité s’était cependant faite sur le côté historique qui aurait plu à tous. Une jeune fille a lancé le mot « identitaire », l’auteur s’est empressé de corriger, il préférait qu’on qualifie son texte de pan de notre histoire que de roman identitaire. J’ai eu un sursaut d’admiration devant l'apologie faite par une participante à ce défi de taille que procurait une telle lecture, défendant qu’on se devait d’être actif comme lecteur, faire sa part pour comprendre l’oeuvre (Hé hé ... plusieurs adultes pourraient tirer des leçons !). Ces étudiantes me sont apparues d'une sagesse exemplaire ; trois en littérature, une en science. Elles n’ont d’ailleurs pas oublié de souligner le travail extraordinaire des professeurs qui les ont guidés et encadrés de belle manière tout au long du processus.
Stanley Péan a terminé l'exposé par cette question : "Est-ce que vous êtes dérangées par le fait que l’on sélectionne pour vous les romans à lire et à débattre ?" Un court flottement pour la réflexion et, à tour de rôle, trois participantes ont répondu avoir apprécié qu’on fasse ce travail trop accaparant à leur place : lire 1,500 titres, elles n'en auraient pas le temps. Si vous me permettez cet aparté, je me demande aussi comment le comité de (pré)sélection "adulte" trouve le temps de lire 1,500 titres, tout en travaillant très activement comme journaliste ou écrivain !! Pour clore ce chapitre, une des jeunes a précisé que c’était bien que l’on choisisse des titres vers lesquels ils n'iraient pas spontanément, ça ouvrait les horizons.
L’animateur n’a malheureusement pas ouvert sur les questions de l’assistance, assez consistante d’ailleurs. J’aurais posé la mienne "Quelle est la représentation de garçons versus les filles dans le jury ?" , la question se posant pour cette absence de garçons sur scène. J’aurais peut-être demandé quel avait été le titre menaçant La Constellation du lynx. J’ai d’ailleurs arrêté la première jeune fille qui descendait de l’estrade et la lui ai posée. Cette info devait rester confidentielle, m'a-t-elle répondu, parfaitement désolé de ne pas pouvoir me satisfaire.
Hum ... les rumeurs, mais qu’est-ce qu’on fait donc avec des rumeurs ? Mais on les répand bon sang, on les répand ! À mon arrivée, j’ai trouvé un siège libre près d’une jeune fille, je me suis penché pour lui demander qui était le gagnant (j'avais manqué le début) et elle m’a répondu " Louis Hamelin" et a rajouté "Leblanc". Qu’est-ce qu’elle a dit entre les deux noms ? Je n'ai rien compris et ne l’ai pas fait répéter, vous savez ce que sait, on ne veut pas passer pour une mémé dure d'oreille ! Leblanc, j’étais perplexe, Perrine Leblanc n’était pourtant pas de la course ! C’est en revoyant le nom des auteurs en lice que j’ai compris : David Leblanc, auteur de « Mon nom est personne ».
1er photo (floue !) : Louis Hamelin soulève son trophée sur scène entouré des enthousiastes participants.
2e photo Ensemble des participants de la table demi-ronde !
3e photo : Deux participantes plus l'animateur, Stanley Péan, porte-parole du comité de sélection qui lit les 1,500 titres.
4e photo : Jean-François Nadeau - directeur pages culturelles du Devoir faisant partie du comité de sélection lisant les 1,500 titres.
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samedi 16 avril 2011
La concordance des temps - Évelyne de la Chenelière
Notre rédactrice de la Recrue, Catherine Voyer-Léger n'a pas son pareil pour relier et colorer chaque numéro de notre webzine. Encore ce mois-ci, son mot m'épate. Personnellement, comme je n'avais pas voté pour le titre de la Recrue du mois, j'ai couvert le premier roman de la très prolifique femme de théâtre Évelyne de la Chenelière en repêchage (3 repêchages à chaque mois)
Exercice de jonglerie
« Avec une énergie loin du désespoir, lucide et vitale, Évelyne de la Chenelière explore dans son premier roman le gouffre qui éloigne et sépare, malgré eux, les êtres les plus semblables. » Je suis assez d’accord avec cette assertion trouvée en quatrième de couverture. Ce qui n’est pas toujours le cas, vous en conviendrez. Mais l’affirmation peut être prise dans plusieurs sens, vous allez voir.
Ce qui m’a le plus charmée est indéniablement le style de l’auteure, ces tournures de phrases qui retentissent comme des vérités d’où l’on peut prélever à loisir maintes et maintes sentences qui font réfléchir. Il y a dans ce texte continu une pensée qui porte. Il est clair que la voix narrative mature a du vécu, de l’expérience et donc des opinions, et du talent pour les écrire.
Mais l’histoire, elle ? Comment se fait-il que je n’en ai pas encore touché mot ? C’est que la trame est bien mince. On suit les pas d’un homme à travers la ville, il se dirige vers la femme avec qui il a, ou a eu, une histoire d’amour. Elle l’attend dans un restaurant. Immobile dans son corps, mobile dans son esprit. Ils font chacun de leur côté le bilan de leur histoire de couple.
Abordons la forme maintenant. Je ne parle pas du style, mais comment est présenté le texte. Il y a trois parties dont je n’ai pas su détecter les contours. Il n’y a pas de chapitres. L’auteure donne la parole à un et à l’autre avec comme seule division un interligne de plus. Confondant. En tout cas, moi, j’ai été confondue, d’autant plus que l’on nous annonce des êtres semblables, tellement semblables que j’en ai perdu leur identité, leur individualité. Est-ce l’homme qui s’exprime, ou la femme ? Est-ce si nécessaire de faire la distinction ? Est-ce que cette confusion est désirée ou désirable ? Comme je ne peux répondre à ces questions, la confusion demeure. À moins que la réponse se trouve dans l’incipit ? « Je reste bouche bée devant la langue française qui a eu la fantaisie de donner un sexe à toutes les choses. »
On s’interroge sur tout dans ce texte et on répond à tout, sans trop en avoir l’air, avec cet art consommé du flou. Du trouble. Du troublé. Ce qui en fait un exercice de jonglerie pour amoureux des sens de la vie.
« Tu te souviens quand on répertoriait, ensemble, tout ce qu’il faudrait changer, et qu’il faudrait arracher les sexes de l’érotisme, les langues du langage et les biens de leurs propriétaires. Il faudrait extraire l’encre des livres, et l’ivresse des bouteilles, et la clarté de la lumière, et l’amour du cœur des hommes … »
À lire si on accepte le flou et d’être un peu floué sur l’histoire qu’on attendait.
La concordance des temps, Evelyne de la Chenelière, Leméac, 2011, 140 p.
Exercice de jonglerie
« Avec une énergie loin du désespoir, lucide et vitale, Évelyne de la Chenelière explore dans son premier roman le gouffre qui éloigne et sépare, malgré eux, les êtres les plus semblables. » Je suis assez d’accord avec cette assertion trouvée en quatrième de couverture. Ce qui n’est pas toujours le cas, vous en conviendrez. Mais l’affirmation peut être prise dans plusieurs sens, vous allez voir.
Ce qui m’a le plus charmée est indéniablement le style de l’auteure, ces tournures de phrases qui retentissent comme des vérités d’où l’on peut prélever à loisir maintes et maintes sentences qui font réfléchir. Il y a dans ce texte continu une pensée qui porte. Il est clair que la voix narrative mature a du vécu, de l’expérience et donc des opinions, et du talent pour les écrire.
Mais l’histoire, elle ? Comment se fait-il que je n’en ai pas encore touché mot ? C’est que la trame est bien mince. On suit les pas d’un homme à travers la ville, il se dirige vers la femme avec qui il a, ou a eu, une histoire d’amour. Elle l’attend dans un restaurant. Immobile dans son corps, mobile dans son esprit. Ils font chacun de leur côté le bilan de leur histoire de couple.
Abordons la forme maintenant. Je ne parle pas du style, mais comment est présenté le texte. Il y a trois parties dont je n’ai pas su détecter les contours. Il n’y a pas de chapitres. L’auteure donne la parole à un et à l’autre avec comme seule division un interligne de plus. Confondant. En tout cas, moi, j’ai été confondue, d’autant plus que l’on nous annonce des êtres semblables, tellement semblables que j’en ai perdu leur identité, leur individualité. Est-ce l’homme qui s’exprime, ou la femme ? Est-ce si nécessaire de faire la distinction ? Est-ce que cette confusion est désirée ou désirable ? Comme je ne peux répondre à ces questions, la confusion demeure. À moins que la réponse se trouve dans l’incipit ? « Je reste bouche bée devant la langue française qui a eu la fantaisie de donner un sexe à toutes les choses. »
On s’interroge sur tout dans ce texte et on répond à tout, sans trop en avoir l’air, avec cet art consommé du flou. Du trouble. Du troublé. Ce qui en fait un exercice de jonglerie pour amoureux des sens de la vie.
« Tu te souviens quand on répertoriait, ensemble, tout ce qu’il faudrait changer, et qu’il faudrait arracher les sexes de l’érotisme, les langues du langage et les biens de leurs propriétaires. Il faudrait extraire l’encre des livres, et l’ivresse des bouteilles, et la clarté de la lumière, et l’amour du cœur des hommes … »
À lire si on accepte le flou et d’être un peu floué sur l’histoire qu’on attendait.
La concordance des temps, Evelyne de la Chenelière, Leméac, 2011, 140 p.
mercredi 13 avril 2011
Michèle Plomer de Magog à Québec
J’avais promis de reparler du lancement de Dragonville t.1 Porcelaine de Michèle Plomer à Magog vendredi le 8 avril. Nous nous sommes rendus à la Galerie des artistes du Canton que je ne connaissais pas encore. Superbe endroit tenu par une très chaleureuse Lorraine. S’y tenait ce jour-là L’exposition universelle de Shanghai jusqu’à Magog, comble du « hasard » si on pense qu’une bonne partie de Dragonville se déroule en Chine. Rien n'est plus réjouissant pour l’œil de voir des artisans du livre avec, derrière eux, comme des ailes, d’inspirantes peintures.
À notre arrivée, nous avons eu l’impression d’entrer dans une ruche bourdonnante. Tant de personnes le sourire aux lèvres, où aller donner de la main et du mot ?! Nous n’arrivions même pas à voir l’auteure tellement la marée humaine s’agitait en vagues devant nous. Une rumeur a circulé, l’auteure allait suspendre sa séance de dédicaces afin de nous adresser la parole (finalement ce fut en fin de soirée), en attendant, je butinais d’une personne à l’autre jusqu’à ce que j’aperçoive les livres. Je me suis approchée des romans bien enlignés sur une table nappée blanc. Je n’ai pu m’empêcher de déclarer fièrement à la dame derrière la table que je les possédais tous ajoutant que « Jardin Sablier » était celui que j’avais le plus souvent offert en cadeau dans ma vie. Cette jeune femme aux longs cheveux blonds de s’exclamer tout de go « Vous êtes Venise ! » Et là, j’allume ! Me voilà devant Mélanie Vincellette, en personne, auteure du tout récent Polynie et rien de moins que la directrice de la maison d’édition Marchand de feuilles. Assez cocasse rencontre j’avoue. J’ai bien bavardé – trop peut-être – mais elle a une écoute du tonnerre et des yeux gourmands de mots et d’émotions.
Je tiens à rajouter cette « quasi » anecdote. Rarement lors de lancement, la bouffe est-elle substantielle et surtout délectable. Eh bien ce fut le cas cette fois, à s’en lécher les doigts ! C’est avec une immense surprise que j’ai appris que le service de traiteur était signé ... Mélanie Vincelette. Elle avait tout concocté elle-même. Quand je vous dis que le milieu de l’édition au Québec est chaleureux, débrouillard et créatif !
Et quand je pense que vous avez manqué ce sympathique lancement ! Je compatis. Par contre, la bonne nouvelle est que vous pouvez vous reprendre pour rencontrer Michèle Plomer, ce vendredi à partir de 17 h à la Librairie Vaugeois à Québec. Du coup vous mettrez les pieds – et le cœur - dans une charmante librairie. Si vous avez prévu aller au Salon du livre de Québec, ne ne vous gênez pas, allez-y, mais ne vous attendez pas à l’y retrouver puisque sa maison d’édition n’y est malheureusement pas représentée. Alors si j’étais vous, je sauterais sur cette occasion :
Librairie Vaugeois – 1300 avenue Maguire – 418-681-0254
À partir de 17 h jusqu'à 20 h, vendredi le 15 avril
Et on pourrait s’y rencontrer ! Nous comptons bien aller y faire un tour, Marsi et moi. Depuis le temps que nous entendons parler de cette librairie, nous ne manquerons pas cette occasion en or.
Alors, je vous donne rendez-vous au Salon du livre ou à la librairie Vaugeois !
À notre arrivée, nous avons eu l’impression d’entrer dans une ruche bourdonnante. Tant de personnes le sourire aux lèvres, où aller donner de la main et du mot ?! Nous n’arrivions même pas à voir l’auteure tellement la marée humaine s’agitait en vagues devant nous. Une rumeur a circulé, l’auteure allait suspendre sa séance de dédicaces afin de nous adresser la parole (finalement ce fut en fin de soirée), en attendant, je butinais d’une personne à l’autre jusqu’à ce que j’aperçoive les livres. Je me suis approchée des romans bien enlignés sur une table nappée blanc. Je n’ai pu m’empêcher de déclarer fièrement à la dame derrière la table que je les possédais tous ajoutant que « Jardin Sablier » était celui que j’avais le plus souvent offert en cadeau dans ma vie. Cette jeune femme aux longs cheveux blonds de s’exclamer tout de go « Vous êtes Venise ! » Et là, j’allume ! Me voilà devant Mélanie Vincellette, en personne, auteure du tout récent Polynie et rien de moins que la directrice de la maison d’édition Marchand de feuilles. Assez cocasse rencontre j’avoue. J’ai bien bavardé – trop peut-être – mais elle a une écoute du tonnerre et des yeux gourmands de mots et d’émotions.
Je tiens à rajouter cette « quasi » anecdote. Rarement lors de lancement, la bouffe est-elle substantielle et surtout délectable. Eh bien ce fut le cas cette fois, à s’en lécher les doigts ! C’est avec une immense surprise que j’ai appris que le service de traiteur était signé ... Mélanie Vincelette. Elle avait tout concocté elle-même. Quand je vous dis que le milieu de l’édition au Québec est chaleureux, débrouillard et créatif !
Et quand je pense que vous avez manqué ce sympathique lancement ! Je compatis. Par contre, la bonne nouvelle est que vous pouvez vous reprendre pour rencontrer Michèle Plomer, ce vendredi à partir de 17 h à la Librairie Vaugeois à Québec. Du coup vous mettrez les pieds – et le cœur - dans une charmante librairie. Si vous avez prévu aller au Salon du livre de Québec, ne ne vous gênez pas, allez-y, mais ne vous attendez pas à l’y retrouver puisque sa maison d’édition n’y est malheureusement pas représentée. Alors si j’étais vous, je sauterais sur cette occasion :
Librairie Vaugeois – 1300 avenue Maguire – 418-681-0254
À partir de 17 h jusqu'à 20 h, vendredi le 15 avril
Et on pourrait s’y rencontrer ! Nous comptons bien aller y faire un tour, Marsi et moi. Depuis le temps que nous entendons parler de cette librairie, nous ne manquerons pas cette occasion en or.
Alors, je vous donne rendez-vous au Salon du livre ou à la librairie Vaugeois !
DRAGONVILLE, t.1 Porcelaine - Michèle Plomer
J’avais hâte bien sûr. Quand un des romans a été un coup de cœur (HKPQ), tu attends le prochain de l’auteur, assis sur le bout de ta chaise. Tu appréhendes aussi la différence possible.
De la différence, il y en a de Dragonville à HKPQ* (Prix France-Québec 2010), mais pas tant que ça pour la thématique, les chapitres 1910 se déroulant à HK et les 2010 au PQ, ceci en alternance. On se doute qu’il y aura un pont entre les deux siècles, et continents. D’ailleurs, l’auteure s’emploie à nous y préparer, doucement, progressivement. L’histoire se monte pierre après pierre, latte après latte, découverte après découverte. Voici déjà une différence d’avec HKPQ qui déboulait comme un roman à « un tome ».
Comme pour n’importe quel début de saga, l’apprivoisement des personnages est important puisque l’action rebondit moins vite. Surtout pour les chapitres « 2010 » où il est question de s’attacher à Sylvie arrivant de Chine et qui a comme seule ambition d’ouvrir un magasin pour y proposer des importations asiatiques. Elle revient dans sa ville natale, Magog, tout en ayant encore l’esprit ailleurs. C’est ainsi que j’explique son manque de fougue et de flamme du début. L’installation dans les nouveaux lieux est décrite avec moult détails. On l’accompagne dans ses retrouvailles, empreintes de culpabilité, avec un compagnon d’école qui l’aide à renipper le local du futur magasin. Ou au motel, puisqu’elle refuse d’habiter la maison ancestrale dont elle a pourtant héritée. Les lieux revêtent une grande importance : local, motel, rues, restos, aires de stationnement, nouveaux développements, maison ancestrale.
En 1910, il en est autrement, l’action se précipite. À moins que ce ne soit le lecteur qui, jeté hors de ses habitudes et de ses mœurs, les deux pieds enfoncés dans l’inconnu, en a l’impression. Nous voilà en voyage et pas en voyage organisé ! On ne nous présente pas les plus beaux endroits, on ne nous fait pas assister à une réalité contrôlée pour plaire à notre œil de touriste. En fait, le mystère est si dense que, au départ, je me suis demandé si je comprenais tout ce qu’il y avait à comprendre. Ce jeune homme, Li, trop beau pour exister, qui se damne à l’ouvrage et qui envoûte un être ... Une femme ? Rien n’est moins sûr. On ne marche pas sur le plancher des vaches, je vous l’assure ! Heureusement, la curiosité se faisant plus grande que la sensation d’être dépassé, on accepte d’avancer dans cette histoire abracadabrante qui tiendra ses promesses, je le précise.
À mesure que l’on avance en pages en 1910, les rebondissements s’amplifient, passant par d’innombrables personnages pour le moins colorés, événements et êtres mystérieux. Enquête policière, sang, meurtre, brutalité, misère, opium, dépendance, prostitution, rapt défilent sous nos yeux. Si parfois étourdie par ces chapitres, je comptais sur mon retour en 2010 pour accompagner Sylvie, cet être rassurant par sa gentillesse, et retrouvant du coup mes repères familiers. Cette femme à la vive curiosité, j’ose croire aussi curieuse que le lecteur, qui aime gratter les couches pour aller au fond des choses.
Les deux siècles et continents - en attendant le pont ! - sont unis par ce fond de reconnaissance au passé, aux géniteurs, je dirais même plus, à tout ce qui nous précède.
L’alternance des chapitres 1910 -2010, où on abandonne un siècle pour un autre entraine une saine frustration, du même genre que lorsque la bobine lâche en plein milieu d’un film palpitant et que le projectionniste doive procéder à l’ajustement. Ce qui fait que lorsque l’auteure nous pointe sa « fin » de la dernière page, définitivement, on trépigne d’impatience.
Trépignement qui persistera jusqu’à la parution du deuxième tome.
DRAGONVILLE, Porcelaine t.1 (trilogie) - Michèle Plomer, 313 p. Éditions Marchand de feuilles.
De la différence, il y en a de Dragonville à HKPQ* (Prix France-Québec 2010), mais pas tant que ça pour la thématique, les chapitres 1910 se déroulant à HK et les 2010 au PQ, ceci en alternance. On se doute qu’il y aura un pont entre les deux siècles, et continents. D’ailleurs, l’auteure s’emploie à nous y préparer, doucement, progressivement. L’histoire se monte pierre après pierre, latte après latte, découverte après découverte. Voici déjà une différence d’avec HKPQ qui déboulait comme un roman à « un tome ».
Comme pour n’importe quel début de saga, l’apprivoisement des personnages est important puisque l’action rebondit moins vite. Surtout pour les chapitres « 2010 » où il est question de s’attacher à Sylvie arrivant de Chine et qui a comme seule ambition d’ouvrir un magasin pour y proposer des importations asiatiques. Elle revient dans sa ville natale, Magog, tout en ayant encore l’esprit ailleurs. C’est ainsi que j’explique son manque de fougue et de flamme du début. L’installation dans les nouveaux lieux est décrite avec moult détails. On l’accompagne dans ses retrouvailles, empreintes de culpabilité, avec un compagnon d’école qui l’aide à renipper le local du futur magasin. Ou au motel, puisqu’elle refuse d’habiter la maison ancestrale dont elle a pourtant héritée. Les lieux revêtent une grande importance : local, motel, rues, restos, aires de stationnement, nouveaux développements, maison ancestrale.
En 1910, il en est autrement, l’action se précipite. À moins que ce ne soit le lecteur qui, jeté hors de ses habitudes et de ses mœurs, les deux pieds enfoncés dans l’inconnu, en a l’impression. Nous voilà en voyage et pas en voyage organisé ! On ne nous présente pas les plus beaux endroits, on ne nous fait pas assister à une réalité contrôlée pour plaire à notre œil de touriste. En fait, le mystère est si dense que, au départ, je me suis demandé si je comprenais tout ce qu’il y avait à comprendre. Ce jeune homme, Li, trop beau pour exister, qui se damne à l’ouvrage et qui envoûte un être ... Une femme ? Rien n’est moins sûr. On ne marche pas sur le plancher des vaches, je vous l’assure ! Heureusement, la curiosité se faisant plus grande que la sensation d’être dépassé, on accepte d’avancer dans cette histoire abracadabrante qui tiendra ses promesses, je le précise.
À mesure que l’on avance en pages en 1910, les rebondissements s’amplifient, passant par d’innombrables personnages pour le moins colorés, événements et êtres mystérieux. Enquête policière, sang, meurtre, brutalité, misère, opium, dépendance, prostitution, rapt défilent sous nos yeux. Si parfois étourdie par ces chapitres, je comptais sur mon retour en 2010 pour accompagner Sylvie, cet être rassurant par sa gentillesse, et retrouvant du coup mes repères familiers. Cette femme à la vive curiosité, j’ose croire aussi curieuse que le lecteur, qui aime gratter les couches pour aller au fond des choses.
Les deux siècles et continents - en attendant le pont ! - sont unis par ce fond de reconnaissance au passé, aux géniteurs, je dirais même plus, à tout ce qui nous précède.
L’alternance des chapitres 1910 -2010, où on abandonne un siècle pour un autre entraine une saine frustration, du même genre que lorsque la bobine lâche en plein milieu d’un film palpitant et que le projectionniste doive procéder à l’ajustement. Ce qui fait que lorsque l’auteure nous pointe sa « fin » de la dernière page, définitivement, on trépigne d’impatience.
Trépignement qui persistera jusqu’à la parution du deuxième tome.
DRAGONVILLE, Porcelaine t.1 (trilogie) - Michèle Plomer, 313 p. Éditions Marchand de feuilles.
dimanche 10 avril 2011
Ce qui peut arriver quand Mélina et Chloé se font garder
Texte : Martine Latulippe - Illustrations du tandem « Fil et Julie ».
Résumé (de l’éditeur*) : Roxanne est à la fois la cousine et la gardienne de Mélina et Chloé. Ce soir, elle a apporté une boîte gigantesque. Mais qu’y a-t-il là-dedans ? Est-ce vivant ? Est-ce féroce ? Est-ce dangereux ? Quand pourra-t-on l’ouvrir ? Le temps passe. Mélina et Chloé iront-elles se coucher avant d’avoir élucidé le mystère ?
* Quand le résumé m’apparait intéressant, j’opte pour un copier-coller.
J’aime plus
¤ L’histoire entraînante
¤ Le suspense gardé comme un trésor jusqu’à la dernière page. J’étais morte de curiosité de savoir qu’est-ce qu’il y avait dans cette fameuse et volumineuse boîte. Je ne suis pas arrivée à le deviner !
¤ Le thème gardiennage qui interpelle tous les enfants de cet âge qui se font un jour ou l’autre gardés
¤ Un petit côté « pas sage » endossé par les parents. Album pas du tout moralisateur.
¤ On sollicite l’imaginaire de l’enfant, on fait allusion à ses peurs. La gardienne suggère que ça peut être des dragons dans cette boîte, des araignées, des plantes carnivores, des tigres affamés. On joue avec les peurs, bonne manière des les apprivoiser à mon avis.
¤ Le verso du cartonnage de la couverture a été utilisée : de un, pour le résumé, de deux, pour la recette de pâte à modeler utilisée dans l’histoire. Une bonne idée de compléter une lecture par cet ajout qui devient un souvenir concret de lecture. En plus du très joli signet avec le résumé en son verso.
¤ Le coup de crayon du couple illustrateur amplifie le dynamisme de l'histoire. C’est à croire qu’à chaque page, c’est la fête. Dessins aériens, fantaisistes et stylisés. Et si je n’avais pas peur de me faire taxer de sexiste, je dirais aux lignes féminines. Faut dire que les trois personnages principaux sont des fillettes !
Moins aimé
¤ Encore une fois, le titre ! Pour un récit aussi rythmé et entraînant, le titre n'est pas représentatif, il traîne en longueur. Il manque de rebondissant et de punch.
¤ La différence de caractère entre les soeurettes ne ressort pas beaucoup, tellement que j’en avais de la difficulté à les différencier.
Je m’interroge
Roxanne la gardienne et cousine est quasiment aussi jeune que les fillettes qu’elle garde, ce qui en fait une personne très apte à les amuser mais beaucoup moins pour les inciter à ramasser les dégâts, nombreux et importants. Est-ce que ça va plaire aux parents ? (À ne jamais oublier que c’est presque toujours un adulte qui achète !)
Est-ce que ça donnera le goût aux enfants d’avoir un autre enfant qui vienne les garder ? En tous les cas, être un parent de jeunes de cet âge, ça ne me le donnerait pas à voir l'état de la maison à mon retour. Peut-être est-elle plus âgée, et que c’est le dessin hautement stylisé qui me confond mais alors, si elle l’est, comment se fait-il qu’elle ne s'inquiète aucunement de cet aspect ?
* * *
Je rajoute un lien intéressant, et récent (9 avril 2011), de la journaliste Marie-France Bornais qui s'est entretenu avec l'auteure Martine Latulippe.
Ce qui peut arriver quand Mélina et Chloé se font garder, Texte de Martine Latulippe, illustrations de Fil et Julie : 32 p. 21,5 cm x 21,5 cm, 2011, 12.95 $ - Âge préscolaire et primaire
mardi 5 avril 2011
Cherchez la femme - Collectif
J’étais curieuse de ce titre, très curieuse et maintenant que ces 17 nouvelles de 17 personnalités connues sont lues, je me demande pourquoi je l’ai été autant. Facile à dire ... après !
Ce titre « Cherchez la femme » évoquait chez moi du rêve, de la poésie, du mystère. Cherchez la femme à l’intérieur de soi, pour y faire des trouvailles de vérités, qui implique une recherche, donc de l’observation et de la réflexion. Vous voyez, je partais de haut et qui part de haut a des chances de descendre. Je suis atterrie sur de la surface lisse, brillante, glissante. Partir d’une India Desjardins (l’initiatrice) à un Michel Vézina, en passant par un Patrick Sénécal et prenant un détour par une Rafaële Germain et un Podz me lançaient des œillades. De ces 17 plumes disparates je m’attendais à 17 styles éclectiques *** (identification des auteurs à la fin du texte).
Mais non. Il m’a semblé, je dis bien semblé parce que je ne jurerais rien, que les ambiances se confondaient dans un même brouillard, de là ma difficulté à discerner les traits de chacun. Si j’eus une surprise, ce fut celle-là. Assez qu’une question m’a taraudée ; quelle était l’idée de départ que dame Desjardins a lancée aux potentiels écrivains qu’elle a contactés ? Elle n’a pas donné que le titre j’imagine.
Je me confesse, si j’ai tant tardé à pondre ce commentaire c’est parce que je ne sais comment aborder cette situation ; je me souviens à peine de cette lecture. Comment commenter des nouvelles dont il me reste si peu, à quelques exceptions près.
"Fammes" de Patrick Sénécal est la plus longue (36 pages sur 226), la plus consistante, la plus exploitée, ma préférée en fait. Guy A. Lepage, je l’ai observé écrire son amusant « Shower », je me suis amusée qu’il s’amuse et j’entendais parler le gars d’un « Un Gars, une fille ». Alex Perron, de « Plats New Life », pour la démonstration pétante de la différence entre l’écriture d’humour et d’une nouvelle. India Desjardins, pour l’entrée dans la matière première, pour le ton et la couleur donnés à ces « Adam et Ève » ultra modernes. Je me souviens de mon soulagement à la lecture de « Démones » de Marie Hélène Poitras, enfin une fibre d’écrivaine, du savoir et de l’expérience, sans me souvenir pour autant de la trame. À Rafaële Germain, de me dire que son histoire ne la trahit pas. Isabelle Gaumont, me promettre de la lire ailleurs, avec un thème qui lui donne de l’expansion.
Je ne mettrai pas la responsabilité entière de mon amnésie sur le dos de ces auteurs desquels j’ai pourtant perçu un réel plaisir de s’adonner à l’écriture. Ce n’est pas la première fois qu'à la lecture d'un recueil de nouvelles, il m'en échappe, même si jamais en aussi grand nombre. Il faut comprendre qu’un recueil de nouvelles du même auteur installe un style qui prend de l’expansion avec les pages qui se tournent, on s’imprègne un de l’autre et puis arrive progressivement la confiance. Puis l’abandon. Mais ici, nul temps pour ces étapes. Ce qui fait que, attachée nulle part, j’ai été secoué d’un côté et de l’autre. Qu’est-ce qui reste d’un voyage où l’on a été balloté ? Il reste la sensation d’avoir été ballotée.
Je me risque à dire que l’ensemble m’est apparu comme la déclinaison d’un jeu où chacun sort sa plus belle carte, se sentant observé par l’autre et de là, peut-être, cette impression qu’on veuille me distraire en m’épatant.
J’en ai conclu qu'un « Cherchez la femme » n’évoque pas la même chose chez moi que chez la plupart des gens.
Veuillez noter que plusieurs critiques ne sont pas d'accord avec moi !
***
Caroline Allard
Ce titre « Cherchez la femme » évoquait chez moi du rêve, de la poésie, du mystère. Cherchez la femme à l’intérieur de soi, pour y faire des trouvailles de vérités, qui implique une recherche, donc de l’observation et de la réflexion. Vous voyez, je partais de haut et qui part de haut a des chances de descendre. Je suis atterrie sur de la surface lisse, brillante, glissante. Partir d’une India Desjardins (l’initiatrice) à un Michel Vézina, en passant par un Patrick Sénécal et prenant un détour par une Rafaële Germain et un Podz me lançaient des œillades. De ces 17 plumes disparates je m’attendais à 17 styles éclectiques *** (identification des auteurs à la fin du texte).
Mais non. Il m’a semblé, je dis bien semblé parce que je ne jurerais rien, que les ambiances se confondaient dans un même brouillard, de là ma difficulté à discerner les traits de chacun. Si j’eus une surprise, ce fut celle-là. Assez qu’une question m’a taraudée ; quelle était l’idée de départ que dame Desjardins a lancée aux potentiels écrivains qu’elle a contactés ? Elle n’a pas donné que le titre j’imagine.
Je me confesse, si j’ai tant tardé à pondre ce commentaire c’est parce que je ne sais comment aborder cette situation ; je me souviens à peine de cette lecture. Comment commenter des nouvelles dont il me reste si peu, à quelques exceptions près.
"Fammes" de Patrick Sénécal est la plus longue (36 pages sur 226), la plus consistante, la plus exploitée, ma préférée en fait. Guy A. Lepage, je l’ai observé écrire son amusant « Shower », je me suis amusée qu’il s’amuse et j’entendais parler le gars d’un « Un Gars, une fille ». Alex Perron, de « Plats New Life », pour la démonstration pétante de la différence entre l’écriture d’humour et d’une nouvelle. India Desjardins, pour l’entrée dans la matière première, pour le ton et la couleur donnés à ces « Adam et Ève » ultra modernes. Je me souviens de mon soulagement à la lecture de « Démones » de Marie Hélène Poitras, enfin une fibre d’écrivaine, du savoir et de l’expérience, sans me souvenir pour autant de la trame. À Rafaële Germain, de me dire que son histoire ne la trahit pas. Isabelle Gaumont, me promettre de la lire ailleurs, avec un thème qui lui donne de l’expansion.
Je ne mettrai pas la responsabilité entière de mon amnésie sur le dos de ces auteurs desquels j’ai pourtant perçu un réel plaisir de s’adonner à l’écriture. Ce n’est pas la première fois qu'à la lecture d'un recueil de nouvelles, il m'en échappe, même si jamais en aussi grand nombre. Il faut comprendre qu’un recueil de nouvelles du même auteur installe un style qui prend de l’expansion avec les pages qui se tournent, on s’imprègne un de l’autre et puis arrive progressivement la confiance. Puis l’abandon. Mais ici, nul temps pour ces étapes. Ce qui fait que, attachée nulle part, j’ai été secoué d’un côté et de l’autre. Qu’est-ce qui reste d’un voyage où l’on a été balloté ? Il reste la sensation d’avoir été ballotée.
Je me risque à dire que l’ensemble m’est apparu comme la déclinaison d’un jeu où chacun sort sa plus belle carte, se sentant observé par l’autre et de là, peut-être, cette impression qu’on veuille me distraire en m’épatant.
J’en ai conclu qu'un « Cherchez la femme » n’évoque pas la même chose chez moi que chez la plupart des gens.
Veuillez noter que plusieurs critiques ne sont pas d'accord avec moi !
***
Caroline Allard
Nadine Bismuth
India Desjardins
Marie-Julie Gagnon
Isabelle Gaumont
Rafaële Germain
Claudia Larochelle
Guy A. Lepage
Annie L’Italien
PODZ
Marie-Hélène Poitras
Martin Perizzolo
Alex Perron
Sonia Sarfati
Patrick Senécal
Matthieu Simard
Michel Vézina
Cherchez la femme, collectif (17) dirigé par India Desjardins, Québec-Amérique, 240 pages, 2011dimanche 3 avril 2011
Sans toi ! Geneviève Côté
Texte et illustrations de Geneviève Côté, lauréate de nombreux prix dont le prix du Gouverneur général 2007, catégorie illustrations pour la Petite rapporteuse de mots. Album charmant où la simplicité volontaire devrait plaire au « 2 à 5 ». Je l’ai lu à mon filleul de 3 ans qui a écouté et regardé jusqu’au bout, malgré la déclaration des parents qu’habituellement il décrochait avant la fin. C’est bon signe !
Résumé
Des amis, un lapin et un cochon ne partageant pas la même « vision » sur leurs possessions (!) et se tournent le dos. Fâché, le lapin déclare le fameux « Je ne veux plus jouer avec toi ! ». Dare-dare, le cochon réplique « Ça ne me dérange pas ! Défile alors la première partie où l’on voit les amis jouer chacun de leur côté: tours de magie : seul, cuisiner : seul, jouer de la trompette : seul, jouer au soccer, seul, se déguiser : seul ... etc. La page centrale illustre une réconciliation en silence. L’autre partie est très joyeuse, l’on voit défiler à peu près les mêmes actions démontrant qu’à deux, c’est bien mieux.
J’aime plus
Le dessin style aquarelle, très loin de la ligne claire et dure, renforce la tendresse qui se dégage du texte et du thème.
La grande simplicité de l’idée : conflit puis réconciliation, c’est bien mieux à deux reste à la portée des jeunes têtes.
Le message ciblé pour l’âge des premiers contacts, l’état de choc que peut créer le « différent de soi »
Les tierces et silencieux personnages ; soit l'observateur amusant, la grenouille, ou la présence bienveillante, le papillon. Très amusante la grenouille qui a les pattes prises dans la colle !
La deuxième partie que je nommerai « avec toi » est une ode à l’amitié convaincante. Il y a de la joie et de l’élan dans l’image et l’enfant semble le capter (toujours d’après mon expérience avec mon filleul).
L’adaptabilité à l’enfant qui peut regarder les images et comprendre sans lire.
J’aime moins
La page centrale illustrant la réconciliation où l’on voit d’un côté, le lapin, et de l’autre, le cochon. Les deux se jettent un coup d’œil en coin, je dirais veulent se jeter un coup d’œil. Le regard en coin est nettement plus réussi chez le lapin que chez le cochon. Cela démontre un rapprochement plus ou moins réussi, pour plus de clarté, on aurait pu rajouter une réconciliation. Une petite patte timide déposée sur l’épaule de l’ami aurait pu convaincre un peu plus qu’après le rapprochement on se réconcilie. C’est pourtant LE moment charnière où le vent tourne de côté et que les deux amis se remettent à jouer ensemble. Il passe trop vite et on le passe trop vite. À mes premières lectures, à grande vitesse (les enfants veulent savoir qu’est-ce qui arrive) je me suis demandé qu’est-ce qui m’a échappé ; quel est le déclencheur de ce subit rapprochement ? Je pense aux 3 à 4 ans, comment leur faire comprendre la force d’un regard ?
Je m’interroge
Sur le titre ... encore une fois ! L’album s’intitule « Sans toi ! » quant en fait il est divisé en deux avec autant de pages sur le « Sans toi » que le « Avec toi ». Il y a de quoi se demander pourquoi l’auteure (ou l’éditeur) a opté pour le « Sans toi !». Peut-être parce que le titre « Avec toi » avait déjà été utilisé ou que le drame attire toujours plus ... même à 3 ans !
Je remets en question la recommandation de la maison d’édition « 3 à 7 ans ». Il serait plus juste de parler d’un « 2 à 5 » à mon avis. Ces animaux personnages ont l’air de peluches qu’on achète à des nourrissons et l’idée est trop simple pour les 6-7 ans, et cela même si le message est bon pour toute la vie ; s’entendre crée des moments plus exaltants que la querelle.
De Geneviève Côté, Album illustré, 3 à 7 ans, 32 pages en couleurs, 20,5 cm x 20,5 cm, 10,99 $
Résumé
Des amis, un lapin et un cochon ne partageant pas la même « vision » sur leurs possessions (!) et se tournent le dos. Fâché, le lapin déclare le fameux « Je ne veux plus jouer avec toi ! ». Dare-dare, le cochon réplique « Ça ne me dérange pas ! Défile alors la première partie où l’on voit les amis jouer chacun de leur côté: tours de magie : seul, cuisiner : seul, jouer de la trompette : seul, jouer au soccer, seul, se déguiser : seul ... etc. La page centrale illustre une réconciliation en silence. L’autre partie est très joyeuse, l’on voit défiler à peu près les mêmes actions démontrant qu’à deux, c’est bien mieux.
J’aime plus
Le dessin style aquarelle, très loin de la ligne claire et dure, renforce la tendresse qui se dégage du texte et du thème.
La grande simplicité de l’idée : conflit puis réconciliation, c’est bien mieux à deux reste à la portée des jeunes têtes.
Le message ciblé pour l’âge des premiers contacts, l’état de choc que peut créer le « différent de soi »
Les tierces et silencieux personnages ; soit l'observateur amusant, la grenouille, ou la présence bienveillante, le papillon. Très amusante la grenouille qui a les pattes prises dans la colle !
La deuxième partie que je nommerai « avec toi » est une ode à l’amitié convaincante. Il y a de la joie et de l’élan dans l’image et l’enfant semble le capter (toujours d’après mon expérience avec mon filleul).
L’adaptabilité à l’enfant qui peut regarder les images et comprendre sans lire.
J’aime moins
La page centrale illustrant la réconciliation où l’on voit d’un côté, le lapin, et de l’autre, le cochon. Les deux se jettent un coup d’œil en coin, je dirais veulent se jeter un coup d’œil. Le regard en coin est nettement plus réussi chez le lapin que chez le cochon. Cela démontre un rapprochement plus ou moins réussi, pour plus de clarté, on aurait pu rajouter une réconciliation. Une petite patte timide déposée sur l’épaule de l’ami aurait pu convaincre un peu plus qu’après le rapprochement on se réconcilie. C’est pourtant LE moment charnière où le vent tourne de côté et que les deux amis se remettent à jouer ensemble. Il passe trop vite et on le passe trop vite. À mes premières lectures, à grande vitesse (les enfants veulent savoir qu’est-ce qui arrive) je me suis demandé qu’est-ce qui m’a échappé ; quel est le déclencheur de ce subit rapprochement ? Je pense aux 3 à 4 ans, comment leur faire comprendre la force d’un regard ?
Je m’interroge
Sur le titre ... encore une fois ! L’album s’intitule « Sans toi ! » quant en fait il est divisé en deux avec autant de pages sur le « Sans toi » que le « Avec toi ». Il y a de quoi se demander pourquoi l’auteure (ou l’éditeur) a opté pour le « Sans toi !». Peut-être parce que le titre « Avec toi » avait déjà été utilisé ou que le drame attire toujours plus ... même à 3 ans !
Je remets en question la recommandation de la maison d’édition « 3 à 7 ans ». Il serait plus juste de parler d’un « 2 à 5 » à mon avis. Ces animaux personnages ont l’air de peluches qu’on achète à des nourrissons et l’idée est trop simple pour les 6-7 ans, et cela même si le message est bon pour toute la vie ; s’entendre crée des moments plus exaltants que la querelle.
De Geneviève Côté, Album illustré, 3 à 7 ans, 32 pages en couleurs, 20,5 cm x 20,5 cm, 10,99 $
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