Faites comme chez vous

Faites comme chez vous
c'est recevant !

mercredi 30 avril 2008

Faux gagnant : Tout s’explique !

J’ai l’explication pour le « Faux gagnant ». C’est Katherine Fafard de l’Association des libraires qui me l’a fournie :
L'Association des libraires du Québec qui coordonne le Prix des libraires du Québec a fait produire des pastilles pour l'ensemble des finalistes (5 québécois et 5 hors Québec). Ces pastilles ont ensuite été envoyées aux distributeurs ou diffuseurs des livres en question (Alto = Gallimard, Hamac = Dimédia, Boréal = Dimédia, de l'Olivier = Dimédia, Stock = Hachette et Oh!= ADP). Ce sont eux qui devaient apposer les pastilles sur les livres commandés et les livres se trouvant déjà en magasins, via leurs représentants dans le 2e cas.
Si vous regardez bien la pastille (ci-jointe), tout autour, le mot "Finaliste" est écrit. Pas très apparent vous me direz, mais le but était d'attirer l'attention.
Pour votre information, les lauréats seront uniquement annoncés le 12 mai et le matériel promotionnel relié à cette étape sera en librairie le lendemain.
Il y aura une nouvelle affiche, de nouveaux signets et...un bandeau très éclatant !
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Finalement, tout s’explique que deux des Finalistes du Québec soient affublés de leur Pastille autocollante. Rappelez-vous, Coco, Léon et Mulligan de Christian Mistral publié aux éditions Boréal avait sa pastille. Dans l’explication de madame Fafard, Boréal est servi par Dimédia. Un taxi la nuit publié chez Hamac (Septentrion) est aussi servi par Dimédia, les deux finalistes qui qui portaient justement leur pastille.
Conclusion à ma grande enquête à la Robin des bois, le représentant de Dimédia a fait son travail.

Évidemment, ce n’était pas le travail du représentant de Dimédia de prendre « Un taxi la nuit » de Pierre Léon Lalonde pour le placer sur une étagère à côté de ses concurrents. Il a placé les étiquettes, point. C’est la responsabilité de la librairie, au même titre que celle de veiller à ce que les représentants apposent la pastille sur tous les romans. Peut-être qu’en ce moment même où je vous écris, il y a un libraire chez GGC qui appelle les distributeurs pour qu’ils viennent coller leurs pastilles parce qu’il y a une Venise quelque part qui VEUT que tous les finalistes aient leur pastille, parce qu’elle se prend pour une Robin des Bois.

Voulez-vous que je vous dise qu’est-ce que j’en pense le plus simplement du monde ?

Je trouve que c’est compliqué pour rien. Pourquoi ne pas envoyer ces pastilles aux Librairies ? Ça ferait moins d’intervenants, chacun sait que plus il y a d’intervenants et plus il y a de chance d’imbroglio.

Il y a évidemment une autre solution.

Qu’ils le demandent à une âme de « Robin des Bois » !

mardi 29 avril 2008

Un faux gagnant

Aujourd’hui, nous étions à Sherbrooke et avions 20 minutes à tuer entre deux rendez-vous. Et qu’est-ce que l’on fait vous pensez dans ce temps-là ? Eh oui ! En plein dans le mil, nos pieds se dirigent vers une libraire.
Ce que je ne savais pas c’est qu’une tâche à la « Robin des bois » m’y attendait. Quand j’entre dans une librairie, je fais toujours la même chose, je me dirige vers l’étalage « Livres québécois » et regarde les nouveautés, les quantités, l’ordre, le désordre. Je scrute, c’est juste si je ne me promène pas avec une loupe et un calepin !
J’aperçois tout à coup à l’extrémité d'une étagère des romans qui me sont familiers. Je m’approche, pas trop sûre de mes yeux qui ont vu une étiquette « Prix des libraires » sur Coco, Léon et Mulligan de Christian Mistral. « Bais, voyons donc, est-ce que le gagnant aurait été proclamé et l’info m’aurait échappée, moi qui surveille ce Concours depuis le début ! » J’y regarde à deux fois et trouve trois autres concurrents (finalistes) mais eux, n’ont pas d’étiquette « Prix des libraires ». Je ne comprends pas. Je vais voir la libraire derrière son comptoir et lui demande s’ils ont accolé une étiquette sur celui-là seulement parce que c’est leur préférence dans cette librairie (tout en sachant très bien que ce n’est pas la procédure). Elle me répond « non ». J'en profite pour lui faire remarquer que le cinquième finaliste « Un taxi la nuit » brille par son absence auprès de ses copains les autres finalistes. Est-ce qu’elle manquerait d’exemplaires ? Elle demande à son ordi qui répond qu’ils en ont trois exemplaires. La chose commence à mériter son déplacement. Elle attrape au passage les trois exemplaires de « Un taxi la nuit » qui ont, eux aussi, une étiquette de Prix du Libraire ?!? Nous avons donc maintenant deux gagnants ou deux finalistes ! Je porte à son attention que ce n’est pas très juste pour les trois autres finalistes. Elle est d’accord et va le faire remarquer à «Michel » demain.
Évidemment, de Eastman, je suis un peu loin pour mener au bout mon enquête, je dois donc faire confiance. Cela n’empêche pas ma déception. Ce n’est malheureusement pas la première fois où les choses se passent un peu bizarrement chez GGC, comme placer une nouveauté très « nouveauté », genre arrivé la veille, dans le fin fond, en arrière d’un volumineux volume. Rien de judicieux, quoi !
Je vois un seul avantage à ce que j’ai vécu ; j’ai été si occupée que je n’ai rien acheté !
L’histoire ne vous dit pas que je m’étais laissé tenter à la librairie « Un livre … Une histoire » par « Volkswagen Blues » de Jacques Poulin.

dimanche 27 avril 2008

Mon cher grand fou ...

Je ne sais pas si vous avez remarqué mais « Avant-goût » est maintenant une de mes catégories de billet. Ça implique premièrement que j’ai libellé (classer) tous mes billets, ce que je ne croyais pas nécessaire de faire au début. Mal m’en pris. C’est bien beau les sacs à main fourre-tout mais quand on a besoin de quelque chose d’une manière pressante (et comme nous sommes presque toujours pressés !) eh bien, ça étire la patience qui s’étire tellement qu’elle se rend à bout ... mais pas au bout.

Un « Avant-goût » parlemente de tout ce qui est avant le geste de refermer un livre. En ce moment, et c’est très rare, j’ai le nez dans aucun roman. J’ai déjà terminé le roman de « La Recrue » du mois de mai, « Petit guide pour orgueilleuse … » d’Annie L’Italien. C’est rare que je finisse un livre aussi tôt (Silence). Vous n’en saurez pas plus pour le moment, motus et bouche cousue et, vous savez combien c’est méritoire pour la « verb-haut-moteur » que je suis.

Dans le fond, tout un préambule pour vous parler de Mon cher grand fou … ! Attention, ce n’est pas Marc (Marsi) … même si cela pourrait l’être ! C’est plutôt le grand fou de feu Gabrielle Roy. Cette chère, très chère Gabrielle que j’ai tellement affectionnée à une époque où je voulais tout, mais alors là, tout savoir d’elle. Je l’affectionne encore mais j’ai élargi ma palette d’écrivains québécois de talent. À un certain moment, j’aurai donné beaucoup pour mettre la main sur cette brique de 881 pages composée des lettres que GB a adressées à son médecin de mari, Marcel Carbotte, de 1947 à 1979. Comme j’ai lu toute sa correspondance ; à ses amies, ses sœurs, sa sœur religieuse « Ma chère petite sœur » 1943 à 1970, j’ai appris à travers elles, que GB avait abondamment écrit à son cher époux. Je me mourrais d’envie de lire ces lettres, croyant que cela serait une bonne manière de la connaître intimement.

D’autant plus, qu’elle lui écrivait souvent puisqu’elle s’éloignait souvent de lui, à la quête de quelque refuge inspirant qui lui donnerait temps et espace pour écrire (elle se plaignait d’en manquer dans son quotidien). Son mari étant médecin, il ne pouvait pas toujours abandonner ses patients pour l’accompagner. Eh bien, hier, les deux pieds sur le plancher de bois d’une bouquinerie, cette brique m’est quasiment tombée sur la tête ! Je croyais rêver, vraiment. Voici environ 8 ans, j’avais demandé si ce livre existait et après une recherche, la libraire m’avait répondu « Il est discontinué ».

Me voilà donc avec entre les mains ce pavé à déguster à petites doses chronologiques. Je ne vous ferai pas le coup de mettre mon blogue en pause « Excusez, je lis … » et je ne me ferai pas le coup à moi aussi. Je vais mener un roman en parallèle, sans abandonner un livre documentaire (c’est l’expression de Carole et je l’aime bien) que je me dois de lire.

Voilà, vous êtes avertis, je serai avec « Mon cher grand fou … » et c’est un avant-goût qui risque de goûter longtemps, et je reviendrai vous distraire et me distraire.

P.S. : J'ai commandé "La Héronnière"

vendredi 25 avril 2008

La soeur de Judith - Lise Tremblay

Que diriez-vous d’endosser la vision d’une jeune ado et vivre son été des années 65 à Chicoutimi ? Un été à attendre qu’il se passe des événements chez les voisins pour se distraire de sa vie qui se résume à garder des enfants, lire, exécuter des tâches pour que sa mère n’explose pas, et attendre Judith, sa voisine et amie. Qu’est-ce qu’elle fait de si intéressant avec Judith pour l’espérer autant ? Parler de Claire, la sœur de Judith. Claire est une vedette à ses yeux puisqu’elle a gagné un concours de danseuse dont le prix (après une rigoureuse sélection) serait de faire une tournée aux côtés du chanteur Bruce.

Cette histoire coule sur un ton naturel autant qu’un chuchotement à l’oreille. À commencer par cette ado, jamais nommée par l’auteure, parce qu’elle n’a pas (encore) de personnalité. Sa vie est de suivre celle des autres. En lisant, en suivant sa mère chez les voisines (malgré son interdiction) dans le but d’écouter la conversation. Le summum de sa palpitation consiste à aller avec Judith au parc admirer le beau Marius, joueur de balles.

Par ses yeux, on voit défiler la vie de cette époque, comme un film où détails, accessoires, vêtements, échos de l’extérieur, tons, auraient été en tous points planifiés. C’est une photo réaliste où rien ne cloche. C’est un voyage en première classe pour visiter les années 65. C’est plus qu’une étude sociale, c’est sa résultante.

Déjà là, c’est beaucoup mais ce roman est plus encore. Sous ce dehors où tout coule naturellement se cache beaucoup de savoir-faire de l’auteure. Le naturel est, à mon avis, ce qu’il y a de plus difficile à rendre naturel. D’avoir pensé à donner la parole à une ado qui n’a pas de vie et se remplit de celle des autres est un procédé ingénieux et original pour nous faire voir. Je m’incline devant ce talent de Lise Tremblay.

Tout se tient jusqu’à la fin où le message est fortement rendu et ramasse toute l’histoire. Le vide se remplit, c’est le maximum que j’ose dire pour garder intact l’éclat discret de ce joyau. Il y a les bijoux éclatants et clinquants qui magnétisent le regard et il y a le bijou sobre qui brille d’une beauté naturelle comme l’est cette histoire de La sœur de Judith.

mercredi 23 avril 2008

Blogo-anniversaire (1 an) !

Journée très spéciale aujourd'hui. C'est la journée mondiale du livre et plusieurs activités sont organisées un peu partout où le livre tient une place d'honneur. Comme les activités varient selon les régions, la meilleure chose est encore d'aller fouiller le site ici. D'ailleurs, l'affiche est encore une fois, superbe.

Avec l'achat d'un livre, la librairie GGC de Sherbrooke remettait un signet aimanté avec le même graphisme printanier de l'affiche. Je me compte chanceuse d'avoir reçu ce petit présent car à chaque année, je cours le signet et je cours les librairies, le 23 avril. À Montréal, Chez Raffin, cette journée-là, ils donnaient une rose, déjà que l'on est rose de plaisir quand on s'offre un livre, ça faisait un beau bouquet !


Le 23 avril est une journée encore plus spéciale maintenant puisque l'année dernière, en accord avec Les Correspondances d'Eastman, nous lançions "Le Passe-Mot" qui n'était pas encore celui de Venise. Par la force des choses et des gens, il s'est imposé comme un blogue d'une seule signature.

Ce n'est pas une mince affaire tenir un blogue régulièrement et je vais en parler dans les jours qui vont suivre. Il faut se surveiller de près afin que l'activité reste principalement composée de plaisir, d'une généreuse dose de loyauté à ses lecteurs pour les liens, ces fameux liens qui se créent après apprivoisement progressif. Et composer aussi, ne l'oublions pas, d'un soupçon d'obligation. La part du "soupçon" n'est pas à prendre à la légère car le blogue ne doit pas devenir une prison où l'on s'enferme soi-même. L'obligation doit rester dans l'ordre de l'épice sur le plat, ça le rehausse mais si on en met trop, on gâche la sauce ! J'en reparlerai, c'est certain, le sujet me trotte dans la tête ces jours derniers, plusieurs pauses de blogue ont suscité cette réflexion.

Mais j'en ai assez dit aujourd'hui, c'est la fête du livre et des mots, et malgré une importante migraine ce matin (eh oui, on choisit pas ses jours !), je me sens le coeur en fête. Ce blogue m'apporte plus qu'il me prend, grâce à vous qui me lisez.

dimanche 20 avril 2008

La vie est cruelle. Et puis après ?

J’ai avalé trois livres, le temps d’en avaler un. Vous savez un de ces livres avec beaucoup d’images et dont les adultes disent parfois que c’est pour les jeunes ? Eh bien, amies et amis, j’ai une grande nouvelle : je suis jeune ! Je me le suis prouvé, et sans difficulté. J’ai lu les trois tomes « Les nombrils » de Delaf-Dubuc. Qu’est-ce qui m’a amené vers eux, moi encore peu confiante d’aimer le genre BD ? Delaf-Dubuc est un couple qui habite Magog, (la rumeur court qu’ils ont même déjà habité Eastman), ils sont beaux, souriants, gentils, sans l’ombre d’une prétention, je les ai déjà vus à une séance de dédicace. Et avouez aussi que c’est sympathique, l’homme (Delaf) dessine, la femme(Dubuc) écrit et colore ! Non, mais …

J’avais le premier tome depuis presque deux ans. Le deuxième, depuis un an et le troisième, depuis une semaine. Il était à peu près temps de remplir mes résolutions du jour de l’an (lecture d’une BD par mois). Je me suis dit, au pire, je m’ennuierais et je scruterais la couleur en attendant la fin (pour ceux qui ne savent pas, je fais partie de l’équipe couleurs pour Miam-Miam Fléau et à ce titre, la couleur des "autres" m'intéresse).

« Pour qui tu te prends ? », premier tome, ce n’était pas le plein enthousiasme mais j’en appréciais les qualités. J’aimais le dessin ; clair, rempli de détails humoristiques, de beaux angles, comme une caméra qui va chercher des plans originaux. Des personnages jeunes bien cernés. Le « hic » est que j'ai dû me conditionner le cerveau à la cruauté. Sur chaque quatrième de couverture, il y a l’inscription « La vie est cruelle. Et puis après ? ». Ce n’est pas superflu ! Deux « poupounes » superficielles et sexées rejettent, avec une cruauté pleinement assumée, une moche, tout en se prétendant son amie. Karine, la moche, ne répond pas au standard de belle, sexée et à la mode, ses qualités sont au niveau du cœur ; intègre, honnête, loyale, candide. Tout pour nous faire enrager devant les gestes de cruauté à son égard. Notre propre vécu d’injustice (qui n’en a pas vécu !?) remonte par torrent violent. C’est correct, ça signifie que les auteurs sont efficaces mais j’étais un peu lasse à la fin de la répétition « cruauté, rejet, cruauté, rejet, cruauté, rejet ».

« Sale temps pour les moches », deuxième tome, les auteurs ont opté pour approfondir, déterrant la racine de ses plantes belles mais empoisonnées que sont Jenny (la niaise et pauvre) Vicky (la sexy et riche). Les mises en situation sont plus variées, la cruauté plus subtile, donc plus crédible. Je dois vous avouer qu’ici, j’ai commencé à sérieusement m’attacher aux personnages, par et dans l’humour. Il y a des histoires d’amour très « cutes » et très bien menées.

Le troisième « Les liens de l’amitié », eh bien, j’ai dévoré. Ce qui a été installé dans le deuxième tome est parfaitement exploité. L’humour frappe fort, les auteurs ont pris de l’expérience, c’est indéniable. J’ai hâte au quatrième tome, incontournable puisque la fin a ... (trois points de suspension).

Je conseille fortement ces albums à tous et les jeunes, bien sûr, vont raffoler. Le message que contient ces albums passe par le ridicule, nous avons à rire, veut ou veut pas, de la superficialité du matériel.

En fin de compte, lire et regarder ces albums, c’est prendre un puissant antidote à la superficialité.

vendredi 18 avril 2008

SCOOP : Lauréat du Prix littéraire des Collégiens

J'ai un SCOOP*** beaucoup pour vous et un peu pour ma curiosité personnelle : Le lauréat du Prix littéraire des Collégiens est :

Catastrophes de Pierre Samson, Édition Les Herbes Rouges :

"Que doit faire un critique littéraire si le fruit de son labeur connaît un retentissement comparable à un cri dans le désert ? Ivanhoé McAllister croit avoir trouvé, sinon la solution, le baume idéal : laisser libre cours à son imagination. Or, s'il jouit soudain d'une attention aussi timide qu'inespérée, Ivanhoé doit en encaisser les dramatiques conséquences. Heureusement pour lui, il constatera qu'on se relève plus facilement de ces catastrophes si, le sort et la veulerie aidant, elles s'abattent sur autrui.

Une prose aux airs faussement désinvoltes portée par une narration espiègle et des personnages truculents, voilà ce que propose Catastrophes, un roman qui décoche ses flèches sur tout ce qui scribouille, grenouille et... cafouille dans le milieu littéraire. Se reconnaîtra bien qui peut!"
Je dis un ***scoop*** car j'ai fouillé le web, incapable d'en trouver une trace, j'ai appelé directement sur les lieux au Salon international du livre à Québec pour avoir l'information.

Le Prix des collégiens au Salon du livre à Québec

Le Salon international du livre à Québec bat son plein (16 au 20 avril). Avec le printemps vient la bougeotte, un petit coup de roue et vous serez au cœur d’un Salon qui a beaucoup à offrir, la programmation ici vous en convaincra du premier coup d’oeil.

Christiane Charrette était sur les lieux ce matin et m’a rappelé au Prix des Collégiens qui sera décerné aujourd’hui après cocus sur cocus menés par un comité d’étudiants en provenance des Cegeps et différents collèges. Jean-François Nadeau (auteur de la bio de Pierre Bourgault) a déclaré qu’ils prenaient leur rôle très à coeur. Avec raison car c’est un Prix important pour l’honneur d’être mis de l’avant par notre jeunesse et qui représente aussi quelques années de droits d’auteur par sa bourse de 5,000 $.

Je vous rappelle aux 5 finalistes :

Ce n’est pas une façon de dire adieu – Stéphani Meunier

Catastrophes – Pierre Samson

Espèces en voie de disparition – Robert Lalonde

Pourquoi faire une maison avec ses morts – Élise Turcotte

La sœur de Judith – Lise Tremblay

Il est encore temps de faire vos prédictions. Quant à moi, je peux difficilement en faire, j’en ai lu un et demi ! J’ai lu "Espèces en voie de disparition" et je savoure présentement « La sœur de Judith ». Évidemment, que le « savoure » vous donne un indice sur celui que j’aimerais qui gagne mais en même temps c’est un roman qui baigne dans les années 70. Est-ce que les retours dans le passé intéressent la jeunesse ?

Réponse à cette question très bientôt.

jeudi 17 avril 2008

Je printemps, tu printemps, il printemps ...


Pas le choix, je DOIS parler de cette explosion dans nos vies : le printemps ! J'imagine le promeneur un bouquin se balançant au bout du bras, son pas le menant irrésistiblement vers un banc de parc. Une fois assis, au lieu de baisser le regard vers les lignes de son livre, il lève la tête bien haute et renifle le printemps en regardant un accent circonflexe qui traverse le ciel (la manière de dessiner un oiseau quand on ne sait pas dessiner !). Voilà des souvenirs bien calés dans le ressort de ma conscience de citadine et prêt à rebondir au moindre appel de mes méninges.

À la campagne, en montagne, se sont d’autres images et elles sont à la portée de mes yeux et de mes oreilles. C’est le bruissement fort de l’eau qui déboule en trombe, la neige sale se transforme en eau qui lave. La terre a la gale et montre des ilots noirâtres de crêtes glaciaires. La terre boit et tout est marbré, même l’air. Je me suis promenée tout à l’heure, les courants froids suivaient les chauds et je ne savais plus si ma laine était utile ou si j’avais l’air d’une mère ourse ayant oublié d’estiver (Petit Robert m’a appris ce contraire d’hiverner). Mais le dictionnaire ne parle pas du printemps. Il ne dit pas l’on se printanise, peut-être parce cette saison s’attrape au vol, pressée de laisser sa place à l’été. Surtout que le printemps s’est fait manger par un hiver goulu cette année. Quelle gourmandise pour une saison pourtant déjà si bien nourrie au Québec !

Enfin, nous y voilà et j’espère que tous ceux qui nous lisent et ne sont pas Québécois, de souche ou de bourgeon, comprennent que nous, ici, les érables coulent, les veines se remplissent de sève et le sang nous monte à la tête pour nous rosir de plaisir. Ce qui fait que nos yeux lisent quand le soleil se couche seulement et lisent autre chose parfois. Nous nous déshabillons de nos habitudes. Et à ce titre, je prépare un coup en trois.

J’en suis très fière, foi de celle qui tient ses résolutions, maintenant que le printemps blanc s’en est allé.

mardi 15 avril 2008

Vandal Love ou Un géant arbre généalogique

Voici mon commentaire de lectrice, à chaud. Très chaud même puisque je termine à l’instant (le 15 !) la dernière page de l’épilogue.

Il y a tant dans ce roman qu’il est difficile de savoir par où commencer. Il y a ses personnages assez torturés, à la recherche d’un paradis perdu. Ils sont plusieurs, géants ou petits et ont un arbre en commun, un généalogique à branches épaisses. Ces personnages sont tous placés sur une route et même quand ils avancent, ils ont l’impression de reculer. Pris de la bougeotte, ils nous envoient une impression de fuite, se fuir.

Sur la couverture, il y a d’immenses bottillons à coté de petits souliers, je pensais que c’était l’allusion au gigantisme mais c’est aussi, le parent qui prend soin de son petit. Toujours un seul et unique enfant. On prend la fuite avec son petit sous son aile, surtout des pères à la fibre maternelle, mais il y a une mère aussi.

Cela vous semble un peu confus ce que j’en dis ? Pourtant, l’histoire ne l’est pas, l’auteur reste en contrôle malgré un désir furibond de tout raconter dans un premier roman. C’est en lisant « Les Remerciements » que j’ai eu la confirmation que cet auteur est un conteur inné, tissé à même la fibre des grands brodeurs. Le grand sac de sa mémoire déborde de mille et une anecdotes qu’il brode par petits points, son fil se faufilant rapidement pour faire apparaître les branches du géant arbre généalogique.

L’état d’esprit est important pour apprécier ces histoires où les personnages s’évanouissent aussi vite qu’ils naissent sur les routes de la vie. Une attitude de précarité où l’on s’assoit sur le bord de l’histoire toujours prêt à détacher l’amarre de ses éphémères personnages.

Et le style ? Parlons-en du style ! Foisonnant, fourni, fluide aussi débordant d’imaginaire qu’une gigantesque corne d’abondance.

Avec ce roman, vous avez pour vous désennuyer d’une seule vie, la vôtre, plusieurs histoires pour le prix d’une et toutes signées « perdus en Amérique ». Malgré, parfois, une sensation de trop-plein, certains deuils de personnages que j’ai mal vécus et un canevas d’histoire surexploité, j’ai apprécié ma lecture. À mon corps défendant, j’ai été engloutie.

Tout le monde n'est pas du même avis, cette Recrue du mois n'a pas trouvé son unanimité. Pour se faire sa propre idée, à lire ici.

lundi 14 avril 2008

Jamais assez de "BLA-BLA" ,,,

Petite déception hier en apprenant que ma candidature pour devenir membre du jury du Prix des lecteurs n’avait pas été retenue. Surtout que j’avais l’impression d’avoir mis le « paquet » pour les convaincre que j’étais la candidate idéale (ouvert à tous aux quatre coins du Canada dont deux personnes du Québec). On se demande toujours qu’est-ce qu’on n’a pas dit ou qu’est-ce qu’on a trop dit. Dans mon cas, j’ai opté pour le « trop dit » ! Je me suis donc imposée un exercice de concision en saupoudrant mon texte de « BLA-BLA » et voilà que je trouve mon texte plus aéré. Si j’en avais été capable dès le départ mais les « BLA-BLA » se rajoutent plus aisément avec le mouvement de recul qui s'exécute mieux avec le temps. Mais tout n’est pas perdu, je « nous » souhaite « Bonne chance la prochaine fois », puisqu’un autre concours a cours (oui, oui, ça se dit !), toujours dans le but de faire découvrir la littérature franco-canadienne. Allez voir ici, vous courez la chance de traverser le Canada en première classe dans un confortable wagon-lits de Via Rail. Détails ici.

Et cette fois-ci, aucun besoin de « BLA-BLA, c’est un formulaire !

Pour les curieux, voici mon texte parsemé de salutaires « BLA-BLA » et vous pouvez en rajouter où bon vous semble !

Permettez-moi de vous entraîner sur les sentiers de mon cheminement littéraire, le levier de ma motivation à prendre part au processus de sélection d’une œuvre franco-canadienne. Il rejoint mon affection pour la littérature du petit nombre BLA-BLA.

À un certain moment de ma vie, je ratissais large, attrapant au passage toute littérature bonne à lire et puis je me suis arrêtée à cette évidence ; nos écrivains francophones ont peu de tribunes, peu de défenseurs, peu de lecteurs pour la difficulté de plusieurs à les identifier. Nous nous enorgueillissons d’acheter « chez nous » vêtements et produits culturels de toutes sortes mais nous mettons la main sur un livre, se souciant à peine de sa provenance.

Le Prix des lecteurs permet de corriger le tir, rassemblant le morcelé, jetant un regard sur la littérature francophone à travers une fenêtre panoramique. BLA-BLA … J’ai toujours aimé lire et un jour l’envie m’a prise de colliger mes commentaires de lectures. Le geste demande une part de discipline et de me joindre à un blogue littéraire collectif a été l’occasion idéale d’encadrer mes lectures. Nous sommes huit personnes à partager un seul titre ; mordus de lecture. J’alimente également un carnet de lecture via l’internet, « Le Passe-Mot », né de mon désir de partage et qui a ensuite grandi par l’obligation de lire jusqu’au bout des textes qui, à écouter seulement mes impulsions seraient abandonnés parfois. J’ose croire que placée dans une situation qui m’oblige à lire une pluralité de genres, ma disposition à accueillir un texte s’est améliorée.

BLA-BLA … Participer à une expérience de membre d’un jury viendrait consolider ma démarche, m’apprendrait sûrement une manière de procéder professionnelle. Et c’est de vous que dépend de me le faire vivre ou non ! BLA BLA … J’ai mené à bien plusieurs projets en collectivité et j’y ais appris que le groupe a toujours raison en autant qu’on arrive à s’entendre. BLA-BLA…avec du silence pour écouter l’autre, en se plaçant un moment de son angle pour voir et entendre de ce point de vue. C’est d’une grande simplicité mais la simplicité a de compliqué qu’elle ne s’atteint pas, elle est ou elle n’est pas !

Je rajoute un dernier coup de pinceau à mon portrait ; je suis articulée mais nullement autoritaire. De toutes manières, l’autorité est souvent se donner un droit que personne ne nous a accordé ! Différent du leadership qui est une question d’influence aussi difficile à ignorer qu’un mistral, l’affronter de plein fouet, non, mais s’habiller chaudement, oui !

Espérant que je suis arrivée à vous convaincre BLA-BLA

vendredi 11 avril 2008

Faire la promotion de son dernier roman... ou pas.

À Christiane Charrette cette semaine, j’ai entendu deux versions à ce sujet. Dany Laferrière était l’invité mercredi et n’était pas dans l’humeur d’être interrogé sur la vie et encore moins sur sa vie. Il attendait que son intervieweuse se penche sur son dernier roman « Un écrivain japonais »

Quand madame Charrette posa la question « Vous avez vraiment cru que vous n’écririez plus ? », cette question qui tue ou qui fait renverser le lait de la casserole (vous avez remarqué combien du lait à ébullition, ça déborde rapidement). L’écrivain lui a répliqué un « Parlons du roman » assez sèchement. Par la suite, tout s’est déroulé un peu cahin-caha, le courant passait difficilement, même si chacun essayait de rétablir l’ambiance propice au bavardage. À la fin de l’entrevue, il restait une minute, Christiane lui a offert de la prendre pour dire ce qu’il voulait de son roman. Dany Laferrière lui a répondu avec fougue que cette minute-là, genre « pitch de vente », plogue et tout le bataclan, il n’y croyait pas une miette. Que c’est en bavardant mine de rien que l’on attire l’attention des gens et qu’ils ont ensuite le goût de lire l’œuvre. Madame Charrette a répliqué « Que là-dessus, ils étaient parfaitement d’accord ! »

Je ne commenterai pas cette entrevue tout de suite, je veux vous parler d’une autre entrevue auparavant, celle avec Louise Desjardins, le lendemain, toujours chez Christiane. Cette fois-ci, Christiane a commencé par explorer la vie privée de Louise Desjardins apprenant à tous, ou à moi, qu’elle est la sœur de Richard Desjardins (L’Erreur Boréale) et la cousine de Yves Beauchemin (Le Matou). Que son cœur balance entre l’Abitibi et Montréal ; en fait, il lui faut les deux pour bien vivre, et donc bien écrire ! Elle a parlé de son père, ce travailleur dans le bois qui récitait de la poésie anglophone à la table. Elle a commencé par écrire de la poésie avant de s’attaquer au roman, car dit-elle, c’est long écrire un roman et quand tu élèves tes enfants, ce n’est pas vraiment le temps. Ce qui lui en est resté est qu’elle aborde son sujet par la poésie auparavant et ensuite, elle élargit avec une histoire.

Christiane lui a demandé comment est partie son histoire, cette fois-ci. La réponse est d’un questionnement autour de l’enfance, Louise Desjardins entendait autour d’elle des personnes qui désiraient élever un enfant seules ou qui en avaient mais faisaient passer le social avant le privé. Voilà d’ailleurs qui explique le titre « Le fils du Che » ce Che étant le Guevara que l’on connaît. Il agit comme symbole, puisque c’est un fait notoire que celui-ci a fait passer le social avant le privé, abandonnant ses enfants à d’autres pour s’occuper de sa Cause avec un grand C. Elles se sont aussi penchées sur le début du livre où Alex, 14 ans, entre dans une maison vide, sa mère n’a même pas laissé un petit mot pour dire où elle est. L’enfant se dirige donc vers l’ordinateur ... Un début intriguant, s’est exclamé Christiane devant une écrivaine toute heureuse de l’entendre (à la radio, c’est encore mieux !). Cette écrivaine est donc partie satisfaite, Dany Laferrière, je n’en suis pas certaine.

Ces deux entrevues ont pourtant commencé de la même manière, des questions pour mieux connaître l’auteur et se diriger vers l’œuvre ensuite. Je le prends comme une démonstration que l’on peut parler de l’œuvre et que l’entrevue soit intéressante. Malgré que le côté excédé de Dany Laferrière n’aide en rien, je considère que les intervieweurs ont tendance à sous estimer leur auditoire, les considérant comme des gens qui ne lisent pas et qu’il faut aller chercher par toutes sortes de stratagèmes.

Quant à moi, il pourrait faire un peu plus confiance à l’œuvre et tout le monde serait content. Il me semble en tout cas. Qu’en pensez-vous ?

mercredi 9 avril 2008

Les choses à dire, les choses à taire

J’en apprends à tous les jours. C’est l’Association des libraires du Québec qui décerne le Prix Bédélys Québec et c’est hier à l’auditorium de la Grande Bibliothèque que la BD gagnante à été dévoilée dans le cadre d’un Gala animé par le sympathique couple d’auteurs Sylvie Lussier et Pierre Poirier (4 et demi, L’auberge du chien noir, Jack Carter). Mais auparavant, je vous donne les finalistes :

Danger public par Leif Tande et PhlppGrrd (Éd. La Pastèque)
Kaspar par Obom (Éd. L'Oie de Cravan)
La Plus j
olie fin du monde par Zviane (Éd. Mécanique Générale)
Printemps lunaire par David Turgeon (Éd. Mécanique Générale)
Red Ketchup 01 LaVie en rouge par Réal Godbout et Pierre Fournier (Éd. La Pastèque)

Évidemment qu’avant d’aller dénicher le gagnant sur le site Promo 9e Art, j’ai demandé à mon chum de bédéiste sa prédiction. Il n’hésita pas une seconde : « Ha, Ha ! » me dis-je, il prêche pour sa paroisse, il opte pour un album de La Pastèque ! Eh bien, mon prophète de la BD a vu juste tandis que moi, je n’y vois encore que du jeu. Le lauréat reçoit une bourse de 1,000 $ de quoi payer quelques épiceries mais il nourrit grassement sa réputation. Comme je vous le disais précédemment c’est l’Association des libraires qui chapeaute ce Prix.

Ça tombe bien, je voulais tenir ma promesse faite hier, j’ai appelé et vérifié avec l'Association des libraires du Québec, tout le monde peut participer au concours (vous pouvez gagner les 10 livres sélectionnés - voir billet d’hier), pas seulement les gens qui prennent ou lisent le Métro. Vous n’avez qu’à télécharger et imprimer le coupon accessible à cette adresse http://www.prixdeslibraires.qc.ca. Quant à moi, j’ai posté mon enveloppe hier et si je gagne, je ferais tirer les 5 romans finalistes québécois puisque je les ai déjà dans ma bibliothèque. Alors, prions en cœur avec ardeur !

Et quant à boire à la coupe de l’espoir, je me dis que, peut-être, Marsi sera parmi les finalistes de la cuvée 2008 et qui sait, peut-être aussi le gagnant. Il est toujours permis de rêver en autant que ça ne nous empêche pas de vivre sa réalité !

Ceci dit en toute discrétion car mon chum, lui, ça lui fait des pressions genre poussées d’urticaire quand j’aborde ce sujet. Aussi, je vous en parle en catimini, juste à vous mais … « Chut, pas un mot sur l’affaire ! »

En faisant ma recherche "image" pour la couverture de l'album, j'ai découvert que Leif Tande alimente un blogue. Ce n'est pas une chose à taire : www.leiftande.blogspot.com

lundi 7 avril 2008

Pour qui je vote ? (Prix des Libraires)

Bon, j’ai un cas de conscience. Mais avant de vous en parler en longueur, si je vous disais que le Prix des Libraires du Québec a été décerné aujourd’hui, me croiriez-vous ? Non, j’espère que non, car c’est seulement le 12 mai que l’on va connaître les grands gagnants, dans la catégorie roman Québécois et roman Hors Québec.

Il me semble que ce concours-là passe un peu inaperçu, non ? J'entre dans une librairie et je n’en vois pas la trace. Et puis, il y a un concours attaché à ce Prix, vous ou moi pourrions gagner l’ensemble des 10 livres en dernière sélection. Je devrais dire « pouvions » car il est déjà trop tard ou en tout cas, ce n’est pas clair du tout. D’après ce que j’en lis, il faudrait prendre le « Métro », lire le journal « Métro » et découper un coupon qui aurait paru le 31 mars et le 3 avril et l’expédier avant le 18 avril. Comme il y a une copie du dit coupon sur le site de l’Association des libraires du Québec, je me suis permis de croire que l’on peut l’imprimer et ainsi participer à ce Concours, ne serait-ce que pour le plaisir de s’exprimer quand on a justement lu les 5 romans Québécois en nomination * Par contre, je n’ai lu aucun des Hors Québec :

À l’abri de rien - Olivier Adam

Le Dernier frère – Nathacha Appanah

Le Rapport de Brodeck – Philippe Claudel

Cartographie des nuages – David Mitchell

La voleuse de livres – Markus Zusak

Pour lequel devrais-je voter ?

Je vais appeler à l’Association des libraires demain et leur demander qu’est-ce qui advient des personnes qui ne prennent pas le métro. Peuvent-elles s’emparer du coupon offert sur le site ? (si c’est le cas, ce n’est vraiment pas clair). http://www.alq.qc.ca/pdlq/concours/concours_metro_PDL_2008.pdf

Pour les romans – catégorie Québec, je me suis déjà prononcée dans la section « commentaires ». Je vous fais un copier-coller et du coup, vous allez avoir l’opinion de

Réjean.

Croyez-vous que ce roman va gagner le prix des libraires ?

Venise a dit...

Oui, Réjean, je pense que cela va être Parfum de poussière, particulièrement parce que c'est un livre d'actualité. C'est pesant comme argument dans un Concours, à ce qu'il me semble. Cependant, si j'étais une libraire et que je voterais, je donnerai la palme au "Les Carnets de Douglas" de Christine Eddie.

Mes certitudes : ce ne sera pas "Un taxi la nuit", de Pierre-Léon Lalonde ni Coco, Léon et Mulligan de Christian Mistral.
Autre certitude - pas difficile celle-là ; Le gagnant va être des Éditions Alto !

Ma zone grise (ni sûre, ni pas sûre) : Tarquimpol de Serge Lamothe.

Réjean a dit...

Chère Venise, je dois m'incliner devant vos lumières et vous avouer que je partage votre point de vue pour le prix des libraires. Je crois que Hage va l'emporter pour les raisons que vous évoquez. Mais moi aussi j'ai bien aimé le Eddie ainsi que le Lamothe, l'un des deux pourrait causer une surprise, ce qui me réjouirait car j'aimerais que ce soit une oeuvre qui n'a pas été aussi médiatisée que Hage qui gagne, mais il faudra attendre au printemps pour le savoir. Ce serait bien si les autres blogueurs pouvaient se prononcer. L'appel est lancé.

Oui, l'appel est lancé ...

jeudi 3 avril 2008

Le pouvoir du lecteur

J’ai envie de vous envoyer faire un tour sur le Carnet de Carole « Les écrivains québécois » puisqu’il y en a un qui s’est exprimé, Jean-Pierre April, auteur de « Mon père a tué la terre ». J’ai beaucoup apprécié son message, assez consistant d’ailleurs, et qui commence ainsi :
« Je te remercie pour tes commentaires de Lectrice. Je crains qu’un auteur ne puisse discuter aisément avec la critique, mais avec une Lectrice, pourquoi pas ? (Et j’espère qu’il y en aura d’autres !) »
Ça fait plaisir à entendre ! Avez-vous remarqué le « Lectrice » porte le « L » majuscule et le critique, le « c » minuscule ;-)

C’est vrai qu’en bout de ligne et en bout de livre, c’est le Lecteur qui a le dernier mot. À ce compte-là, on peut bien laisser le premier au critique.

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Une autre démonstration du pouvoir du lecteur, à Christiane Charrette, hier, étaient invitées les deux lauréates du Prix littéraire France-Québec, fraîchement arrivées du Salon du livre à Paris. Le Prix du Jury pour Hélène Rioux pour un Mercredi soir au bout du monde (que j’ai très hâte de lire !) et Myriam Beaudoin pour Hadassa, le Prix des lecteurs.

Christiane Charrette leur a posées une question et la réponse d’Hélène Rioux s’est fait entendre comme un doux chant à mes oreilles. La question : Comment se sent-on dans ce vaste et très achalandé Salon, un peu perdues, comme 2 gouttes dans l’océan ? Hélène Rioux a répondu que le stand du Québec était tout de même assez fréquenté et que des personnes des quatre coins de la France mentionnaient qu’elles avaient entendues parler d’elles par l’Internet, sous-entendu bien sûr, les blogues.

Et pour votre information, malgré l’alerte à la bombe du samedi, ni l'une, ni l’autre ne s’est sentie en danger. Pénétrer au Salon de Paris était aussi laborieux et long que pénétrer dans un avion, d'après Hélène Rioux.

Alors, un gros bravo à ces deux Québécoises et un autre aux blogues de lectrices et lecteurs qui contribuent, j’en suis certaine, à l’achalandage du stand du Québec au Salon du livre de Paris.

mercredi 2 avril 2008

L'organisation de sa bibliothèque

Il est à peu près temps que je tire ma ligne de pêche et je me mette à la date du jour qui est encore de ne pas se découvrir d’un fil ; il vente en diable ! Est-ce Mère Nature qui souffle comme une enragée sur l’hiver qu’il aille se nicher ailleurs le temps d’un printemps ? J’espère.

J’ai déniché un très amusant billet sur les bibliothèques,vous savez celles que nous avons à la maison (obligatoirement !) et sur lesquelles nous essayons de faire tenir la tonne de papier que nous lisons ou lirons ? Celles-là, pas les publiques. C’est Nicolas Dickner (auteur de Nickolski) qui reparle de l’organisation de nos bibliothèques, à nous qui aimons tant lire que nous accumulons livre sur livre par-dessus une pile de livres. Voici ce qu’il en dit, c’est vraiment rigolo, toujours impayable ce chroniqueur du Voir, ce monsieur vraiment Hors Champ (nom de sa chronique hebdomadaire).

« ….l'organisation de sa bibliothèque personnelle - notamment le fait que tous les livres exposés dans un espace raisonnablement public du foyer devaient au préalable avoir été lus d'une couverture à l'autre. La vieille idée du livre-comme-trophée-de-chasse, en somme.
Du coup, d'autres blogueurs y sont allés de leurs variantes sur le sujet: à quoi sert une bibliothèque? Que doit-on y mettre? Comment classer les livres?
J'ai suivi cette discussion avec un soupçon de jalousie. Il existe donc, sur cette planète, des gens qui ont le temps de gérer leur bibliothèque?! Qui planifient le classement des livres, leur regroupement, leur impact visuel?
Pour ma part, j'ai lâché prise. Durant quelques héroïques années, j'ai vainement tenté de défendre une invisible frontière entre mes bouquins et ceux de ma sociologue préférée, un combat rapidement (et irrémédiablement) perdu.
Il faut préciser que ma sociologue bien-aimée est la propriétaire officielle des bibliothèques du salon - deux Billy en mélamine jaunâtre achetées chez IKEA en 1987 et dont les tablettes ploient de façon franchement inquiétante -, ce qui m'empêche d'y imposer quelque ordre que ce soit. C'est le Far West du livre de poche.
En fait, ma seule préoccupation consiste désormais à empêcher lesdites Billy de s'effondrer sur elles-mêmes ou (pire encore) sur l'anatomie d'un être humain situé à proximité. Je suis devenu un professionnel de la perceuse, du point d'ancrage renforcé et de la petite béquille judicieusement placée.
En ce qui a trait au classement proprement dit, j'ai tout abandonné. Je tente simplement de maximiser le nombre de bouquins au mètre cube, dans l'ordre où ça se présente. D'ailleurs, l'espace a commencé à manquer et les romans s'empilent maintenant un peu partout: sur la table de chevet, sous le lit, sur l'ordinateur - sans oublier les livres dont ma fille saupoudre le plancher du salon.
Faute de pouvoir changer la situation, je lui cherche désormais des avantages.
Avantage no 1. Le temps que vous ne consacrez pas au classement devient du temps pour lire de nouveaux livres.
Avantage no 2. Le chaos réserve d'infinies surprises. En cherchant La Décroissance, de l'économiste Nicholas Georgescu-Roegen, vous risquez à tout coup de tomber sur une vieille Rubrique-à-brac de Gotlib. Voilà qui change radicalement le cours de la matinée.
Pas encore trouvé de troisième avantage. J'y travaille. »

Drôle n’est-ce-pas ? J’adore son humour. Juste ce qu’il faut de rose pour ne pas être noire (mauve peut-être ?!). Si vous désirez lire l’ensemble de ses chroniques, c’est ici, en attendant son tout prochain roman : Quand … Quand ? Si quelqu’un le sait, qu’il lève la main haut et qu’il parle fort. Une date prochaine pourrait tromper ma hâte qui est grande.
Signé une fan de Nicolas Dickner