J’ai avalé trois livres, le temps d’en avaler un. Vous savez un de ces livres avec beaucoup d’images et dont les adultes disent parfois que c’est pour les jeunes ? Eh bien, amies et amis, j’ai une grande nouvelle : je suis jeune ! Je me le suis prouvé, et sans difficulté. J’ai lu les trois tomes « Les nombrils » de Delaf-Dubuc. Qu’est-ce qui m’a amené vers eux, moi encore peu confiante d’aimer le genre BD ? Delaf-Dubuc est un couple qui habite Magog, (la rumeur court qu’ils ont même déjà habité Eastman), ils sont beaux, souriants, gentils, sans l’ombre d’une prétention, je les ai déjà vus à une séance de dédicace. Et avouez aussi que c’est sympathique, l’homme (Delaf) dessine, la femme(Dubuc) écrit et colore ! Non, mais … J’avais le premier tome depuis presque deux ans. Le deuxième, depuis un an et le troisième, depuis une semaine. Il était à peu près temps de remplir mes résolutions du jour de l’an (lecture d’une BD par mois). Je me suis dit, au pire, je m’ennuierais et je scruterais la couleur en attendant la fin (pour ceux qui ne savent pas, je fais partie de l’équipe couleurs pour Miam-Miam Fléau et à ce titre, la couleur des "autres" m'intéresse).
« Pour qui tu te prends ? »,
premier tome, ce n’était pas le plein enthousiasme mais j’en appréciais les qualités. J’aimais le dessin ; clair, rempli de détails humoristiques, de beaux angles, comme une caméra qui va chercher des plans originaux. Des personnages jeunes bien cernés. Le « hic » est que j'ai dû me conditionner le cerveau à la cruauté. Sur chaque quatrième de couverture, il y a l’inscription « La vie est cruelle. Et puis après ? ». Ce n’est pas superflu ! Deux « poupounes » superficielles et sexées rejettent, avec une cruauté pleinement assumée, une moche, tout en se prétendant son amie. Karine, la moche, ne répond pas au standard de belle, sexée et à la mode, ses qualités sont au niveau du cœur ; intègre, honnête, loyale, candide. Tout pour nous faire enrager devant les gestes de cruauté à son égard. Notre propre vécu d’injustice (qui n’en a pas vécu !?) remonte par torrent violent. C’est correct, ça signifie que les auteurs sont efficaces mais j’étais un peu lasse à la fin de la répétition « cruauté, rejet, cruauté, rejet, cruauté, rejet ».
« Sale temps pour les moches », deuxième tome, les auteurs ont opté pour approfondir, déterrant la racine de ses plantes belles mais empoisonnées que sont Jenny (la niaise et pauvre) Vicky (la sexy et riche). Les mises en situation sont plus variées, la cruauté plus subtile, donc plus crédible. Je dois vous avouer qu’ici, j’ai commencé à sérieusement m’attacher aux personnages, par et dans l’humour. Il y a des histoires d’amour très « cutes » et très bien menées.
Le troisième « Les liens de l’amitié », eh bien, j’ai dévoré. Ce qui a été installé dans le deuxième tome est parfaitement exploité. L’humour frappe fort, les auteurs ont pris de l’expérience, c’est indéniable. J’ai hâte au quatrième tome, incontournable puisque la fin a ... (trois points de suspension).
Je conseille fortement ces albums à tous et les jeunes, bien sûr, vont raffoler. Le message que contient ces albums passe par le ridicule, nous avons à rire, veut ou veut pas, de la superficialité du matériel.
En fin de compte, lire et regarder ces albums, c’est prendre un puissant antidote à la superficialité.