Faites comme chez vous

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c'est recevant !

samedi 27 octobre 2012

Vrac en points d'exclamation !

XYZ : Deux bonnes nouvelles !

1 . Jocelyne Saucier, auteure de Il pleuvait des oiseaux :
«Ce prix est une grande joie : « Je suis ravie que mon roman ait traversé l’imaginaire de lecteurs français et qu’ils aient trouvé à s’en nourrir» vient de gagner le Prix France-Québec !!!! Pourquoi 4 points d’exclamation ? Ça fait 4 années que le choix des 38 associations régionales coïncide avec un de mes cœurs de cœur (2e de mon top 10 de 2012). Il n’y a que l’an passé que le titre n’était pas parmi mes choix. Une bonne raison ? Je n’ai pas lu Riviève Mékiskan de Lucie Lachapelle !

Cette modeste dame Saucier (ayant bavardé avec elle, je me permets le "modeste") accumule les prix et l’honneur rejaillit sur la maison d’édition XYZ. Voyez d’ici :
# Prix des cinq continents de la francophonie
# Prix littéraire des collégiens et le Prix
# Prix Ringuet décerné par l’Académie des lettres du Québec
# Prix France-Québec 2012

2 .  Tristan Malavoy Racine fera ses premiers pas ...
Malgré sa carrière de poète, chanteur, chroniqueur, il restait vraisemblablement du temps à Tristan Malavoy-Racine, habitué qu’il était à de grosses journées en tant que rédacteur en chef du Voir Montréal, j'imagine. Il vient d'être recruté par XYZ.... Ce serait ses premiers pas, malgré l'impression qu’il marche depuis longtemps (!), premiers pas dans une maison d'édition. Il sera responsable d’une collection qui privilégiera le roman, la nouvelle et le récit. Une nouvelle collection ? Le communiqué ne le dit pas ! .....
..... Ah mais, vive Facebook, j’ai pu le demander au principal intéressé et c'est "un gros oui", ce sera une nouvelle collection. À suivre de près ...

Le Torrent
Le 24 août, Le Torrent d’Anne Hébert sortait à la maison d’édition La Bibliothèque Québécoise au prix abordable de 10.95 $. Après combien de versions dans d’autres maisons, dont HMH, je ne sais pas, par contre j’ai appris qu’en 1950 ce recueil de nouvelles a été publié à compte d’auteure ! Un des éditeurs avait dit de son manuscrit : dangereux, délétère, noir et qu’il ne fallait pas mettre ce texte entre toutes les mains. Anne Hébert aurait la surprise de sa vie de voir le titre de cette nouvelle de 60 pages affiché sur les marquises de nos cinémas !! Je n’avais pas réalisé que c’est son troisième roman qui est porté à l’écran après Kamouraska de Claude Jutras, je m’en souvenais mais pas Les Fous de Bassan d'Yves Simoneau.

L’univers de Sunflo
Avez-vous remarqué, à droite, j’ai placé une nouvelle mini-bannière « À la découverte du Québec » ?
La vague déferlante de Québec en septembre chez Karine de Mon coin lecture a donné la mesure du grand appétit de mieux connaître la culture québécoise, dont principalement la littérature. Sunflo a saisi la balle au bond et a repris le flambeau sur une période plus longue : 18 mois avec une cadence ajustée à nos routines de lecture. Je « cré ben » que je vais faire un petit effort pour lire plus de québécois....:-) bien entendu, le défi n’en est pas un pour moi, mais comment pouvais-je passer à côté de cette satisfaction, cette stimulation aussi, de côtoyer des découvreurs ?!

Chez Venise, il y a Alphée des Étoiles
J’ai été voir un documentaire, Alphée des Étoiles me rendant pour la première fois au cinéma de ma ville (à pied !) et quelle surprise ce fut pour moi, pour nous ! Ça part bien le bal quand des images, une réflexion viennent s’étamper sur soi pour ne plus jamais nous quitter. Pour des détails de mes impressions, si vous n'êtes pas encore passer me visiter, ça mérite un clic en ligne directe Chez Venise !

vendredi 19 octobre 2012

Attaquer gratuitement une librairie

La librairie, un lieu qui se veut plus qu’un lieu où l’on vend des livres. Des endroits où l’on vend des livres, il en pullule, à la pharmacie, au dépanneur de la gare, chez Loblaws, Wal-Mart, Costco. La libraire, la vraie, celle née par vocation me donne une émotion peu commune quand je pénètre en son antre.

Hier, Marsi a eu un coup de foudre pour la librairie Le Port de Tête. J’en étais toute heureuse car c’est moi qui la lui ai présentée. Je n’y avais jamais mis les pieds et j’étais curieuse de la visiter. À chaque fois que j’en entendais parler, j’y sentais, même de loin, de l’effervescence. Plusieurs lancements y ont cours et je comprends maintenant pourquoi, elle m’a fait sentir ce quelque chose qui ressemble à s’y sentir chez soi, par affinité. Deux grandes pièces éclairées, rayonnantes de rayonnages, des planchers de bois blond qui craquent, des libraires qui déballent les livres devant nous, balaient les feuilles d’automne qui entrent en même temps que le client devant nous. Mais surtout une énergie qui ressemblent à « on est heureux d’être là, on croit à ce que l’on fait ». Le neuf côtoie le déjà lu, ce dernier à l’apparence si soignée que l’on distingue difficilement un de l’autre. J’ai aimé cette confrérie.  

Dans ma région (l’Estrie), il a été instauré récemment les Cafés de village, pour souligner ces établissements où le client se sent chez lui. Il y aurait pour moi des librairies de village. Pareil au journal qui a son identité, une maison d’édition, son éditorial, la librairie a sa couleur. Elle porte un message par sa sélection de livres. La bouquinerie n’est pas là pour offrir le plus de titres possibles dans le plus d’espace possible. Le libraire n’est pas qu’un vendeur de livres, il cause en connaissance de cause, avec cœur et passion, guide le lecteur qui arrive avec un sujet, parfois sans titre et sans auteur. C’est un lieu commercial, mais on l’oublie. On s’y sent libre de feuilleter, d’hésiter et de repartir avec aucun livre sous l’aisselle. Hum .... l’aisselle, ceux qui ont lu récemment Pierre Flogia me voient venir.

C’est connu dans le milieu, si Foglia dit d’un livre « C’est bon », une vague du succès déferle. Les libraires commandent le titre, la maison d’édition est heureuse, l’écrivain exulte. L’éditeur va même jusqu’à faire imprimer un bandeau rouge pour y inscrire une exclamation de monsieur Foglia. Quelle responsabilité, que dis-je, quel pouvoir donne-t-on à cet homme parmi tous les hommes !

En est-il conscient ? Je me le demande le plus sérieusement du monde. Il est facile d’en arriver à rouler sur le pilote automatique, c’est pas mal moins exigeant que se poser à chaque fois des questions sur la portée de nos écrits ou nos humeurs. Facile de revêtir son rôle de chroniqueur sans plus réfléchir à l’effet que nos écrits peuvent avoir sur les institutions, les gens, les événements, les mentalités, les livres ... les librairies.

Dans une récente chronique, monsieur Foglia a encensé «La fiancée américaine » d’Éric Dupont Marchand de feuilles, roman qu’il a reçu en service de presse avec ce mot de l’éditrice, Mélanie Vincelette : «Monsieur, voici un roman dans lequel une jeune fille tue son frère avec une tarte au sirop. Si vous ne l'aimez pas, déchirez-le en mille miettes et donnez-le à bouffer à vos ratons.» Tant mieux si en fine mouche qu’elle est, l’éditrice a su amadouer l’ours avec du sirop. Ce roman sera lu par plus de personnes. Mais ce qui m’a jeté à terre (j’y suis encore) est qu’en plein cœur de sa critique élogieuse, il a décoché une baffe à la librairie Le Port de tête. Y avait-il un lien avec sa critique ? Aucun. Absolument rien, pantoute ne justifiait cette sortie. Un geste gratuit, juste parce que ça lui tentait.

Il est déplorable, lamentable même, qu’un chroniqueur n’ait plus le temps, ni l’énergie, ni la motivation de se poser des questions sur la portée de ses humeurs, de ses paroles, de son pouvoir. Et s’il a du pouvoir ce Foglia, c’est parce qu’on en lui donne.

J’espère que son geste mesquin aura l’effet contraire ; attirer l’attention sur cette librairie qui se dévoue pour la littérature, et je fais tout pour ça. Sur la Toile, ils ont été quelques uns à s’offusquer, ressort du lot, Michel Vézina, un fidèle lecteur* des textes du « puissant » chroniqueur. Il l’a amicalement traité de vieux con pour le 10 % de ses chroniques qui sont du « n’importe quoi ». Perso, aucune envie ne me vient de le traiter de vieux con, mais j’ai énormément de difficulté à continuer à gober le 90% de sa substance qui ne serait pas conne. En fait, Foglia m’a retirée toute envie de lui donner du pouvoir. Dans mon livre à moi (je vous jure que je n’abuse pas de cette expression !), quand on commence à abuser du pouvoir, notre règne devrait s’achever.

= @ =
* Pourquoi donc t’en prendre au Port de tête, Pierre? Une librairie? Que tu l’aimes ou non, ça reste une petite librairie qui fait son travail de librairie en assumant ses choix et en entretenant avec ses lecteurs une vraie relation littéraire, non? Ce n’est peut-être pas TA librairie, mais ça reste UNE librairie, une vraie. Et une bonne. Tes 450 exemplaires d’un livre en vitrine, c’est peut-être justement qu’il y était lancé le soir même, le livre. Et c’est bien qu’une librairie fasse des lancements, tu ne crois pas?
Michel Vézina, Avec le temps va ...

dimanche 14 octobre 2012

Mayonnaise d'Éric Plamondon

Ah, ce Mayonnaise laissé sur la tablette trop longtemps à attendre que je le commente. J’aurais dû le savoir que ce n’est pas sain de laisser attendre un(e) Mayonnaise. Lu voici environ trois mois, qui m’apparaisse maintenant trois ans, tellement je suis amnésique. Je me souviens d’avoir souri, d’avoir admiré certaines acrobaties humoristiques, apprécié des traits d’esprit finement ciselés, mais de l’histoire, je me souviens si peu que j’ai dû me résoudre à en relire des parties, et même papillonner sur le net.

Ce petit bouquin, volume 2 d'une trilogie,  se présente en 113 brefs chapitres reliés d’une manière volontairement désordonnée sous un sujet qui s’adonne à être l’écrivain américain culte Richard Brautigan. Les libraires s’enchantent de cette trilogie qui rebondit sur l’année tremplin 1984. Pourquoi 1984 ? Parce que le nageur et acteur Johnny Weismuller, le «héros» de Hongrie-Hollywood Express , volume 1, meurt cette année-là, c’est également celle du suicide de l’écrivain Richard Brautigan, le héros de Mayonnaise et l’invention du Macintosh. Éric Plamondon prévoit mettre en scène Steve Jobs dans Pomme S (à paraître).

Vous conviendrez que c’est astucieusement concept.

Quand les libraires s’exclament, je tends l’oreille. Je devrais peut-être commencer à me méfier de moi. Un peu. Premièrement, est-ce que me réjouis autant qu’eux d’un concept, même intelligemment mené ? Non. En plus, je n’ai pas leur culture littéraire, je ne connaissais ce Richard Brautigan ni d’Ève ni d’Adam. Ce qui fait que je n’ai pas tout saisi des liens du destin du personnage Gabriel Rivages mêlé à celui de l’auteur de La pêche à la truite en Amérique. Les balles rebondissent vite entre les deux destins et je n’avais pas le goût de m’informer pour comprendre chaque référence.

Je soupçonne Plamondon d’être un joyeux luron aux traits ludiques qui aime installer des références, certaines fois claires, et d’en rajouter des bidons le plus loufoques possible. « Comment mélanger deux substances qui ne se mélangent pas ? Arrive enfin le moment magique de la mayonnaise. Parfois elle prend, parfois elle ne prend pas ».

Ma lecture m’a laissée une impression d’exercice de style, de défi littéraire que ce serait donné l’auteur. J’ai tenté de me mettre sur le mode, savourer l’esprit de l’auteur le plus possible et essayer de m’amuser, mais cette question ne m’a jamais abandonnée : ai-je compris tout ce qu'il y avait à comprendre ? En fait, et je le réalise tout en vous écrivant, je ne me suis pas abandonnée. Et je dois aimer m’abandonner quand je lis, puisque j’ai aimé plus ou moins.

Même si ma lecture s’est avérée moins palpitante que prévu, je la recommande aux lecteurs qui apprécient les habiles jongleurs qui écrivent un concept, maniant l’humour fin dans un style réfléchi, précis, copieusement arrosé d'humour pince-sans-rire. Facultatif mais appréciable, connaître ou aimer une des trois importantes figures américaines abordées. 

mercredi 10 octobre 2012

Quelques braises et du vent - Serge Bruneau

Je suis entrée dans cette famille de vieux père alcoolique, de sœur rebelle (Marie), de frère homosexuel instable (Karl), par une voix, celle du fils et frère, Marc, un homme dans la quarantaine. Je le dis d’entrée de jeu, car la voix narrative de Marc imprime au roman toute sa saveur.

Cette voix résonne en écho calme et posé, celui propre au recul de l'homme qui s’est retiré de la circulation. Marc ne travaille pas et est sans femme ni enfants. Depuis son accident de moto, il vit de simplicité involontaire, se demandant le plus calmement du monde, qu’est-ce que l’avenir lui réserve. Coupé d’une vie affective, se basant sur le fait que l’homme estropié qu’il est devenu, n’a pas grand chose à apporter à une femme, son énergie se canalise plutôt sur sa famille et la nature.

Marc et Marie, des jumeaux sont comme les doigts d’une seule main, si l’on en croit le narrateur, Marc. Cette étroite complicité ne m’est pas apparue si évidente, Marie ayant peu de temps à passer avec son frère dans l’histoire qui nous est proposée. J’ai cependant constaté un jumelage de dévolu qu’ils jettent chacun de leur côté ; Marc, à son père, Marie, à son frère. Et aussi intensément un que l’autre. Marc porte un infini respect à son père soûlon, au point de payer de sa poche pour ses frasques, lui dont l’avenir monétaire est précaire depuis son accident. Marie, elle, a le cœur attendri par son jeune frère à qui elle donne chance après chance. Marie déteste son père tandis que Marc est excédé par son frère. Un genre de chassé-croisé.

Une des intrigues est de s’interroger sur ce que Marie est à tramer pour venger les habitants du village qui n’ont plus droit à leur rivière à cause des riches qui s’en sont accaparés en érigeant un barrage. Cette intrigue m’a peu intriguée, un peu plus cependant sa relation amoureuse ambigüe avec son conjoint. Le fait qu’elle soit une écrivaine délinquante m’a peu convaincue. 

Ce qui m’a attachée à ma lecture est le mystère qui émanait des personnages, les non-dits, je réclamais qu’une psychologue se lève dans la salle et m’explique ces comportements surprenants. Par exemple, l’attachement de Marc pour sa sœur est excessif, l’attachement à son père aussi, pourtant le regard qu’il pose sur les gens et événements en général me semble celui d’un sage qui en a vu d’autres. Personnage difficile à cerner, ce Marc et difficile pour moi, au début, de m’y attacher. Et puis, au cours des pages, je me suis laissé gagner par ce pilier tranquille reflété par le style de Serge Bruneau.

En tous les cas, rarement ai-je senti une ambiance aussi simple et calme se dégager d’un roman. Jamais question de s’énerver, même quand c’est la débâcle. Un roman dédié à des lecteurs appréciant le calme où l’expression, laissez le temps faire son œuvre, prend tout son sens.

dimanche 7 octobre 2012

La gueule des dictionnaires

Il y a une journée des dictionnaires et c'était le 4 octobre ***. Je m’étais promise de prendre cette journée pour honorer mes dictionnaires, ces alliés, ces amis. Je leur accorde si souvent la parole, ouvrant leur gueule largement, même quand je n'ai pas de questions à leur poser. Il y a de grands gueules, de plus petites et, de certaines, sortent des images. À ma famille de dictionnaires s’est récemment ajouté quatre membres :

1) Multi-conjugueur : nouveau membre de la famille des Multidictionnaires qui fête ses 20 ans cette année. En plus, à l’achat de ce conjugueur (14.95 $), vous est fourni un code qui permet d’accéder sur le net à la conjugaison complète, à tous les modes et à tous les temps, des 5 000 verbes du répertoire de verbes + 111 exercices.
J’avoue le faible que j'ai toujours eu pour le Multidictionnaire pour son auteure Marie-Èva de Villers, dont se sent la passion de la langue. Son essai « Le vif désir de durer » en est une belle démonstration. Le Multi, plus qu’une encyclopédie énumérative, se veut un mode d’emploi de la langue française.

2) Le Mini Visuel français-anglais : Pour celui-là, je craque pour l’aspect visuel, efficace et économique (19.95$). Il est petit et lourd de sens : 13,500 entrées dans chaque langue, 5000 illustrations, 500 sujets. J’aime le tenir dans ma main pour tourner les pages épaisses et glacées, c'est sensuel ! C’est un petit prodige de condensé, d’un seul coup d’œil, le regard englobe une illustration claire et sa description dans les deux langues. Je m’amuse à mémoriser de nouveaux mots anglais, l'apprentissage devient plus aisé pour les personnes visuelles plus qu’auditives.


3) Le dictionnaire visuel + : Version du Visuel version 2011 mais avec un +.
Ce + est l’ajout de définitions et de notices encyclopédiques. Plus je le feuillète et plus je réalise qu’il est une encyclopédie bénie en ce sens que tu trouve un mot, sans le connaître, contrairement au dictionnaire « ordinaire » où il faut absolument connaître le mot pour trouver sa définition. C’est là l’atout majeur d’un dictionnaire visuel, et maintenant avec le +, les définitions sont bonifiées au point de ressembler à une encyclopédie. Nous avions acheté une édition en 2006 mais des images, ça devient désuètes plus rapidement que des définitions. Le look est maintenant modernisé et ça lui donne encore plus de gueule. J’aime le choix d’un volcan comme illustration frontispice, ça change des fleurs déjà abondamment utilisées. Le papier est maintenant glacé et les couleurs en général plus éclatantes et celles utilisées pour identifier les thèmes mieux définies (sur la tranche). Et je ne sais pas comment Québec-Amérique est arrivé à ce qu'il contienne + , en étant plus compact qu'en 2006.

4) Le Grand druide des cooccurrences : Alors là, ce volumineux membre de la famille est un ami intime ! Il couche à côté de mon clavier et je le dérange souvent. Pour trouver les compagnons d’un mot, merveilleux outil pour préciser une pensée floue ou un peu paresseuse. J’avais reçu Le Grand dictionnaire des cooccurrences de Guérin en cadeau, jolie brique verte et attrayante, le début de notre relation fut émoustillant, c’est à la longue qu’elle s’est gâtée. J’ai tout d’abord pensé que c’était moi qui lui demandais l’impossible et puis, j’ai fini par comprendre que son contenu était limité, que je m'étais laissé séduire par son apparence (typo grossie, pages épaisses et glacées).

Maintenant que j’ai ce grand Druide des cooccurrences, je ne pourrais plus m’en passer. Son couvercle bleu et l'illustration d'engrenage du mot "passion" s’ouvre sur 450,000 cooccurrences. Lorsque je cherche, je trouve, sauf en de rares exceptions où le mot est absent parce que rare. Tout à l’heure, j’ai cherché feuille (partie d’une plante), on m’a donné des compagnons épithètes, noms, sujets, compléments de verbe. Feuille (de papier) est une entrée distincte, pour plus de clarté. C’est imprimé en petites lettres, le papier est mince et mat, mais notre relation est riche, parce que ce grand Druide a du contenu (1,448 p) !

Druide est une toute nouvelle maison d’édition qui offre également des romans. Auparavant, seul Druide informatique existait (créateur du logiciel Antidote), ils ont donc mis le paquet pour cette arrivée sur le marché imprimé de la cooccurrence ! On sait combien la première impression est déterminante, c’est pleinement réussi et Livresquement boulimique, une des premières à le découvrir, est d'accord avec moi.

* * *

Puisque c’est la première fois que l'on cause « dictionnaire », j’aimerais vous connaître sur ce volumineux chapitre :
Quand jetez-vous ou donnez-vous votre dictionnaire, autrement dit, le sacrez-vous un jour désuet ? En avez-vous plus qu’un ?
Est-ce que celui que vous possédez est le meilleur d’après vous ?
Est-ce un cadeau que vous aimeriez recevoir ?
Que pensez-vous des dictionnaires électroniques ?

*** Clavier tempéré (Lucie) a rédigé un sympathique compte-rendu du colloque.

mardi 2 octobre 2012

Avant d'oublier : un vrac

Au cas où cela vous aurait sorti de la tête, c’est aujourd’hui, le 2 octobre, que sont sortis les noms des finalistes des Prix GG, c'est-à-dire ceux qui vont se faire du mouron (un peu plus riche, un plus glorieux ... ou non) jusqu’au 13 novembre.

Romans et nouvelles
  • Ryad Assani-Razaki, Montréal, La main d’Iman - Éditions de l’Hexagone
  • Charles Bolduc, Montréal, Les truites à mains nues -Leméac Éditeur
  • France Daigle, Moncton (N.-B.), Pour sûr -Éditions du Boréal
  • Catherine Mavrikakis, Montréal, Les derniers jours de Smokey Nelson -Héliotrope
  • Audrée Wilhelmy, Montréal, Oss - Leméac Éditeur
Poésie
  • Corinne Chevarier, Montréal, Anatomie de l’objet -Éditions Les Herbes rouges
  • Fredric Gary Comeau, Montréal, Souffles - Écrits des Forges
  • Hélène Dorion, Sherbrooke, Cœurs, comme livres d’amour -Éditions de l’Hexagone,
  • Christian Saint-Germain, Montréal, Tomahawk - Éditions du Noroît
  • Maude Smith Gagnon, Montréal, Un drap. Une place. -Éditions Triptyque
Littérature jeunessetexte
  • Aline Apostolska, Montréal, Un été d’amour et de cendres - Leméac Éditeur
  • Biz, Montréal, La chute de Sparte Leméac Éditeur
  • Louise Bombardier, Montréal, Quand j’étais chien, illustrations de Katty Maurey - Éditions de la courte échelle
  • Camille Bouchard, Québec, Le coup de la girafe -Soulières éditeur
  • François Gravel, Montréal, Hò - Éditions Québec Amérique
Littérature jeunesse – illustrations
  • Marion Arbona, Montréal, Lapin-Chagrin et les jours d’Elko,  texte de Sylvie Nicolas - Éditions Trampoline, aujourd’hui Éditions du Phœnix
  • Manon Gauthier, Montréal, Giroflée Pois-Cassé,  texte de Marie-Danielle Croteau - Dominique et compagnie
  • Élise Gravel, Montréal, La clé à molette, texte d’Élise Gravel - Éditions de la courte échelle
  • Émilie Leduc, Montréal, La ronde des mois, texte d’Émilie Leduc - Éditions de la courte échelle
  • Katty Maurey, Montréal, Quand j’étais chien, texte de Louise Bombardier - Éditions de la courte échelle
Traduction de l’anglais vers le français
  • Sophie Cardinal-Corriveau, Montréal, Un adieu à la musique - Leméac Éditeur - ( Carolan’s Farewell de Charles Foran)
  • Dominique Fortier, Montréal, Une maison dans les nuages - Éditions Alto (The Prophet’s Camel Bell  de Margaret Laurence) 
  •  Alain Roy, Montréal, Glenn Gould - Éditions du Boréal - (Glenn Gould de Mark Kingwell
  • Lori Saint-Martin et Paul Gagné, Montréal, Irma Voth - Éditions du Boréal - (Irma Voth de Miriam Toews)
  • Lori Saint-Martin et Paul Gagné, Montréal, La petite cousine de Freud - Éditions Hurtubise(Distantly Related to Freud d’Ann Charney )
Si vous désirez vérifier la liste complète des finalistes.

En défilant les noms, j’ai hâte de voir si vous avez remarqué la même chose que moi « où sont les petites maisons d’édition ? » J’entends d’ici la maison Leméac applaudir, vous remarquerez qu’elle s’en tire avec une majorité de titres, La Courte Échelle également.

Faillite des éditions Les Allusifs
En mai 2011, cette maison d’édition fêtait son dixième anniversaire. Et puis voilà, la nouvelle est tombée dans les journaux :
  • La Presse (Chantal Guy) : Pour une petite maison d'édition québécoise - la seule à date à s'être fait un nom à Paris -, ce parcours du combattant ne mène qu'à la gloire, pas vraiment à la fortune. Article complet
  • Le Devoir : (Jean-François Nadeau) :  Selon Lise Bergeron de Leméac : Il est certain que, dans cette faillite, des auteurs et des traducteurs perdent de l’argent. Mais je me suis fait un devoir de payer tous les auteurs canadiens. » Leméac affirme avoir investi plus de 500 000 $ pour sauver des eaux Les Allusifs. « Brigitte Bouchard n’a pas respecté ses engagements en continuant de signer des contrats seule et en engageant de nouvelles dépenses ». = « Les Allusifs vont continuer de publier, mais il me faudra au moins 10 ou 15 ans pour récupérer mes billes ! Article complet.
Québec en septembre : terminé

Le bilan est impressionnant. En plus, l’organisatrice a pris soin de relever sur son blogue « Mon coin lecture » chaque roman commenté, il y en a qui ont été lu plus de trois fois, pour ne nommer qu’un exemple : Les Carnets de Douglas. C’est Chroniques au pays des mères qui gagne la palme du nombre de fois lu, mais l’auteur est assurément Jacques Poulin.

Allez jeter un p’tit coup d’œil, ça vaut la peine ! Et la bonne nouvelle est que l’enthousiasme fut si délirant qu’on nous souhaite « À l’année prochaine ! ».