Faites comme chez vous

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c'est recevant !

vendredi 26 août 2011

Lecture-concert "Nuages" : Correspondances d'Eastman

Bonne idée d’entamer ce billet durant une période de fraicheur, vous devriez vous réchauffer si j’arrive à vous faire sentir ce que j’ai senti cette soirée-là au théâtre la Marjolaine. Ce théâtre a l’aspect d’une jolie et joyeuse ferme rouge, pour la bonne raison qu’elle en a déjà été une. Et quand il fait 30C à l’extérieur, à l’intérieur, il fait encore plus chaud, éclairage et chaleur humaine en bonus.

Le parterre était comble à notre arrivée, nous étions plusieurs à être attirés par cette lecture promise par l’excellente comédienne Pascale Montpetit du texte « Nuage de marbre » de Louise Warren, en hommage à l'écrivaine française Michèle Desbordes, décédée le 24 janvier 2006. Nuage de marbre, déjà ces trois mots appellent un ailleurs. Je me suis demandé pourquoi, ils ne sont pas le titre du spectacle d'ailleurs. Mais laissons-là ce détail et ramenons-nous sur la scène, que je regarde de haut, du balcon. La chaleur monte, dit-on, elle est donc montée avec moi. Si je vous en parle tant, vous vous en doutez, c’est qu’elle fut pour moi un élément important.

Le spectacle s’ouvre sur le pianiste Pierre Jasmin qui s’installe à son piano pour nous interpréter du Mozart. C’est très beau, pardonnez-moi le manque de mots précis, je ne suis pas une mélomane classique. Cinq minutes de piano vigoureusement interprétées, l’assistance veut applaudir, monsieur Jasmin nous fait un signe furtif « non ». C’est la convention des concerts, j’avoue que je l’avais momentanément oubliée. Dix minutes ... quinze, toujours du piano. On ira jusqu’à vingt, à écouter et voir ce virtuose se déchaîner, se calmer, cultivant une proche intimité avec son piano. Presque de la transe, tellement sa concentration est grande. À chaque mouvement qui m’apparaissait un point final, par une note plus retentissante ou un dégradé s’éteignant progressivement, je m’imaginais voir notre lectrice apparaitre et commencer à lire. Je m’étais mise dans la tête que la musique complèterait les mots de la poésie. Entendez-moi bien, une fervente de concerts classiques aurait probablement été aux anges de cette entrée consistante. Ce n’est pas que j’exècre le classique, loin de là, mais en voir interpréter m’est apparu plus que jamais non essentiel. Est-ce parce que je ne me fais pas à cette habitude du pianiste d’entrer sa bulle dont il ne sort que pour saluer, tout à coup revenu à notre présence ? Je crois qu’il y a un peu de ça, oui.

Par contre, il a nettoyé l’ambiance du bruit ambiant. Il nous a mis au diapason de notre coeur, afin de nous disposer à attraper les mots volants jusqu’à nous. Pascale Montpetit s’est (enfin !) avancé jusqu’à son lutrin, sur le bout des pieds, une ballerine qui ne veut pas effrayer les fantômes en présence. Elle a lu respectueusement, quasiment religieusement des mots qu’elle portait de sa voix ténue et fervente. Malheureusement, la faiblesse du micro serre-tête fait que j’ai perdu plusieurs mots, et je devais me concentrer très fort pour entendre. Les lectures de Pascale Montpetit alternaient avec les pièces musicales de Pierre Jasmin, revenu sur scène, probablement après s’être épongé ! L'alternance était placé, tout en retenu, très en retenu, donnant cette impression qu’il serait malvenu de respirer fort. C’est ici que dame chaleur est venue jouer son rôle malvenu. Enveloppée d’un nuage de chaleur (comme j’aurais apprécié la froideur du marbre !), mon attention se dispersait, échappant au vol certains passages. C’était une prose poétique enlacée dans un récit, il y avait donc une histoire, et j’en ai perdu des bons bouts.

Je fus quitte pour quitter avec un mal de tête, mais jamais assez incommodée pour ne pas demander à ma compagne (et amie !) Catherine Voyer-Léger, cette dévoreuse de mots justes et poétiques, si elle avait aimé. Oui, elle avait beaucoup aimé, tellement qu’elle allait s’acheter « Nuage de marbre » !

À chacun son vécu. Ne surtout pas se fier à un seul !

mercredi 24 août 2011

Survivre aux révoltes et aux guerres : les Correspondances d'Eastman

Ce n’est pas nécessairement le Café littéraire que j’aurais privilégié. Le sujet me semblait lourd à 16 h en cet ensoleillé vendredi, 5 août. Je sais maintenant qu'il aurait été dommage de manquer un des Cafés les plus vivants de l’événement.

Deux femmes sur scène, plus que présentes, irradiantes ; Élise Turcotte et Danielle Laurin. Deux approches par le reportage sur les retombées de la guerre, une par la prose poétique « Ce qu’elle voit » et l’autre par une prose exploratrice « Promets-moi que tu reviendras vivant ».

Élise Turcotte a été choisie par son sujet. En tant que témoin solidaire, elle s’est offert une guerre à l'injustice passant par ses entrailles de poétesse. C’est sa manière de se tenir aux côtés des vaincues pour enfin leur donner une voix faisant référence, par exemple, à ces jeunes femmes assassinées au Mexique devenues squelettes d’autant plus anonymes que leurs assassins ne sont même pas nommés. J’ai été frappée par sa conviction de la force vive d’un reportage mené par le senti du « Ce qu’elle voit ».

« Pas encore un livre sur la mort ! » s'est pourtant exclamé sa mère. Si je peux me permettre un avis personnel, il faut une femme comme Élise Turcotte pour en parler. Une femme frappante de vie, vibrante d’élans intérieurs, très ancrée dans la terre de ses mots. Tenue vivante, près de sa colère qui se tient près de la vie. Selon son dire, c’est sa colère fomentée par le sentiment d’impuissance qui fut son principal levier d’exécution.

Danielle Laurin, que je connaissais comme critique littéraire s'est fait écrivain par la force des choses. Un point commun avec Élise Turcotte, c’est le sentiment de colère qui a agit comme déclencheur « Pourquoi, en tant que journaliste de guerre, son conjoint la quitte-t-elle pour de possibles rendez-vous avec la mort ? » Un autre exemple que la colère se tient près de l’impuissance, Danielle Laurin veut sortir de la passivité (impuissance) de « celle qui reste ». Quand son mari lui a annoncé au lendemain du 11 septembre 2001 qu’il voulait partir pour couvrir la guerre en Afghanistan, elle a vécu un choc devant le père de ses enfants. Une question l'a taraudait ; est-ce que maintenant l'amour pour ses proches ne faisait plus le poids ? Quand on est aussi émotif, difficile de bien saisir le motif de son conjoint, l’idée lui est alors venue d’aller interroger d’autres reporters de guerre. Elle a été rencontré Céline Galipeau, Michèle Ouimet, Patrice Roy, Patrick Chauvel, Michel Cormier, dix-huit en tout qui se sont approchés des tranchées, et elle leur a posé cette simple question : Pourquoi?

Ils ont été très généreux, affirme-t-elle, comme s’ils n’attendaient que l’occasion de parler de ce qui se tait la plupart du temps. On peut comprendre que « Le cadenas intérieur » n’est pas seulement le titre du chapitre consacré à Céline Galipeau, il reflète une réalité. Elle a réalisé que s’ils sont peu à nier le danger, cependant, tous mentent quand il est question de l’évaluer. Peut-on parler de « pieux mensonges » quand la raison est de protéger les proches d’inutiles inquiétudes ? La question est restée en suspens.

Madame Laurin accroche sur l’expression courante « On ne prend pas de risques inutiles » ... mais qu’est-ce qu’un risque utile ? se demande-t-elle ! Une phrase qui les rallie tous « Si on ne parle pas de la guerre, elle n’existe pas ».

Elle s’est aussi interrogée sur le retour. Le premier, celui à la maison, ensuite le retour en champ miné. Pourquoi tenir à y retourner ? Pourquoi ne pas se dire, j’ai donné, je laisse aux autres l’occasion de faire leur part ? Après l’état procuré par l’adrénaline au plafond, la vie quotidienne dans le confort et la sécurité doivent leur apparaitre ennuyante, est la conclusion qu’elle a tirée.

Ces dix-huit témoignages débordent d’anecdotes, elle nous en a racontés quelques unes qui donnent des frissons.

Mes impressions
Élise Turcotte a été lue et louangée par Danielle Laurin, les deux femmes me sont apparues en symbiose, ce qui a donné une force remarquable à ce Café littéraire. L’intensité de Danielle Laurin y est pour beaucoup. J’ai découvert une communicatrice passionnée, elle porte son message avec fougue. Elle m’a happée dans son univers émotif. Élise Turcotte a mentionné que l’emploi du « tu » tout au long de Promets-moi que tu reviendras vivant interpelle le lecteur. J’en ai conclu que ce « tu » peux aussi s’entendre par « Tu me tues à chaque fois que tu pars ».

samedi 20 août 2011

Reprendre le fil de l'histoire : Les Correspondances d'Eastman

J’ouvre mon carnet de note des Correspondances d’Eastman et réalise que j’en suis à l’entretien de Danielle Bombardier avec Dany Laferrière qui a eu lieu samedi, 5 août à 14 h 30.

Danielle Bombardier nous la sort d’entrée de jeu « Ce serait présomptueux de dire que l’on anime une rencontre avec Dany Laferrière ! » L’humilité du sujet concerné s’ébroue. Je suis d’accord, les réponses de Dany Laferrière vont au-delà des questions et en cela on peut dire qu’il mène les entrevues. Tellement, qu’il m’est arrivé de me demander s’il avait oublié la question, parce que moi, je les ai presque toutes oubliées !

Une manière de demander comment ça va « La vie est bonne pour vous ?! » et Dany Laferrière de répliquer « Oui, mais il faut la forcer un peu » (belle manière de répondre « ça va pas si mal » !). Suit une question ou une remarque, qu’en sais-je, mon carnet ne le dit pas et ma mémoire encore moins. Dany Laferrière se méfie du concept « progrès » comme il s’entend aujourd’hui, ce qui nous mène droit au pays de l’enfance. S’il est en exil, c’est de son enfance surtout, de cet endroit dont on ne revient jamais. L’écrivain aime recréer l’enfance afin d’inviter le lecteur à entrer de plain-pied dans la sienne. Au lieu de parler de littérature de l’exil, parlons de littérature du mouvement. Il n’y a que pour le folklore que les choses ne bougent plus.

Sa grand-mère a monté un cercle autour de l'enfant qu’il était, pour le tenir à l’écart de l’écho mauvais de Duvalier. Il savoure encore ce geste protecteur, même s’il a maintenant compris qu’elle s’offrait un cadeau car, ce faisant, elle se donnait la permission de s'en écarter elle aussi pour lui tenir compagnie.

Toujours sur le thème du temps qui passe, pour monsieur Laferrière, le talent est affaire personnelle, tandis que le génie est une histoire d’époque. Une élite, à un moment déterminé de l’histoire, définit les codes du génie pour ensuite les attribuer aux gens. Il est dangereux de fixer le talent dans une définition de génie, ça porte à inculquer une éducation de l’agenouillement. On s’agenouille devant les génies, amenant nos enfants dans les musées, on leur présente Renoir, cet incomparable génie, à un concert, Mozart, cet extraordinaire génie. Le message envoyé est qu’il n’y a qu’un Mozart, que la place est déjà prise. Bien sûr, il pousse l’image à souhait, mais je crois comprendre que ce qu’il défend est de laisser la vie fluide, libre, ne pas l’étreindre par des concepts qui endiguent son mouvement. Il n’y a pas plusieurs génies, il y a le génie libre des définitions d’époques.

Mes impressions
On s’attend toujours beaucoup devant un Dany Laferrière, et de plus en plus en fait. Ça peut devenir une spirale ascendante sans fin. Peut-être en est-on arrivé à lui demander d’être un génie de l’inspiration. Cette renommée peut être un poids, et je me suis demandé s’il ne trouvait pas ça lourd à porter. Il m’a semblé être dans un de ces moments où on ménage son énergie, après une période extravertie et exubérante. Vous l’avez entendu tourner autour du thème liberté ? Dans le fond, il y revient continuellement à cette liberté. Ne pas céder à la pression de notre siècle et des attentes des autres. Il dénude mots et concepts pour ça, que les mots ne tombent pas comme des poids lourds sur des réalités immuables.

Danièle Bombardier connait son sujet. C’est remarquable la confiance qu’elle éprouve vis-à-vis Dany Laferrière et leur relation en public. Elle n’a pas que confiance en lui mais suffisamment en elle pour capturer le moment quand il passe. Ses questions ne sont pas les maîtres à bord, plutôt l’inspiration. C’est déjà beaucoup mais c’est plus encore, elle se libère du temps, arrivant à oublier la notion d’une heure et quart d’entretien. Elle se détend, écoute, et ne semble pas courir après la déclaration fracassante.

Enfermer un entretien de ce genre dans des mots est l’emprisonner, j’en suis consciente. Il y a des entretiens plus faciles à emprisonner, celui-ci ne l’était pas. Va de soi que cet entretien était beaucoup plus que ce qui est écrit ici.

vendredi 19 août 2011

Humble hommage à Gil Courtemanche

Monsieur Gil Courtemanche vient de tirer sa révérence dans la nuit de jeudi à vendredi (19 août). C’est sa maison d’édition Boréal qui vient d'en faire une annonce dans un communiqué assez sobre. Il était rongé par un cancer, ce qu'il nous a raconté d'une manière cru et bouleversante dans son dernier opus « Je ne veux pas mourir seul ».

Monsieur Courtemanche, vous ne mourez pas seul, tant de personnes vous accompagnent par la pensée en cette heure où chacun y va d’un hommage, dont le mien.

Je vous ai peu connu, et en tant qu’écrivain sur vos derniers milles seulement, mais j’ai reçu tel un cadeau le dénuement de « Je ne veux pas mourir seul ». J’ai frissonné devant vos mots qui n’avaient plus rien à perdre, qui laissaient naviguer votre égo à la dérive sans essayer de le rattraper. La lucidité est une lame tranchante, et vous ne vous êtes pas ménagé. Ce récit intime vous rend très humain à mes yeux, malgré votre approche froide, comme une mince carapace pas très difficile à percer, après la lecture de ce testament littéraire.

Vous êtes un homme qui m’est apparu si amoureux de l’intelligence, au détriment peut-être de laisser battre le tambour de votre cœur assez fort pour ne plus entendre la maîtresse raison. Si je me permets de l’avancer, c’est en me basant sur cette entrevue exceptionnelle avec Christiane Charrette, où celle-ci tremble d’émotion devant la crudité de vos propos, sans l’ombre d’une petite indulgence vis-à-vis votre personne et ses erreurs de parcours. Surtout en ce qui concerne l’amour de votre vie, une femme tendrement aimée et sincèrement regrettée.

Être comme vous et poser continuellement ce regard pénétrant sur les choses et les gens, j’aurais eu du mérite à rire et à sourire. Dégagé maintenant de votre implacable intelligence, regardez-vous tendrement. Je vous souris, souriez-moi, souriez-nous, vous ne mourrez pas seul.

mardi 16 août 2011

Chambres d'amis - Dominique Robert

Voici mon repêchage du 15 du mois, n'ayant pas participé à la Recrue du mois "Versicolor" de Marc Forget, médecin dans le Grand Nord québécois. Si je vous l'envoie le 16 au lieu du 15, c'est un décalage que je mets sur le vaste dos de vacances en Gaspésie :-) ...

Une exposition au vernis lustré
Le quatrième de couverture nous suggère de prendre Chambre d'amis comme un album de photographies de personnages « avec la poésie qu’il donne à voir et la voix qu’il fait entendre, œuvre au roman émouvant de la vie ».

Ce roman fragmenté m’a plus fait penser à un recueil de nouvelles, ne serait-ce que pas ses nombreuses divisions, trente-six brefs chapitres étalés à raison de douze sur trois murs : « Mur gauche, petit format en noir et blanc » « Mur du fond, grands formats en couleur », « Mur droit, petits formats en noir et blanc ». Des titres de chapitre précis « Minh marchant sur la rue Ste-Catherine ouest (décembre 2008) », relatant le lieu et le temps, rappellent un titre de photographie vraisemblablement. Certaines de ces photographies traduites en mots sont d’ailleurs des hommages à de réputés photographes : Daido Moriyama, Diane Arbus, Raymonde April, et autres.

Cet esprit de prévision de l’auteur pour tenir le rythme, même longueur pour chacun des trente six- chapitres (3 à 4 pages), mène à penser que chacun des mots de ces textes ont été pesés, soupesés, repesés. Écriture tenue sous brides et, si elle était calligraphie, je la verrais anguleuse. Des personnages, Juliette, Francis, Isa, John, Daniel, Minh, Allison et autres, sont dispersés d’une photo à l’autre, ou se retrouvent sur la même. Au départ, on cherche le lien entre eux, même s’ils ont un point commun, une âme sombre et barbouillée. Ce n’est pas parce que la part de créativité et d’originalité est grande que le pessimisme du propos s’en trouve allégé. Peut-être est-ce pour cela que plusieurs personnages éprouvent une nette attraction pour l’astre soleil. C’est sous ses rayons qu’ils trouvent un éphémère bonheur de vivre.

Le portrait des personnages est rendu sous des angles à la lueur de mots durs, crus, provocants. La chose sexuelle est abordée sans pudeur. L’indifférence est exclue.

Quelle gageure que ce concept de présenter une enfilade de photos sous forme de mots pour les exposer sur des « murs » et faire traverser aux personnages certains incidents qui provoquent des rencontres. Une contrainte de cette importance exige un contrôle du texte et le défaut de la qualité devient, selon moi, le manque d’abandon. Il faut aussi s’attendre à un ordre de descriptions strate par strate. Personnellement, je suis continuellement restée consciente d’être la lectrice d’un concept. J’y ai trouvé un esthétisme certain, qu’on aime ou pas, mais ce qui m’a le plus rebuté est sa part d’hermétisme. Par exemple, en ce qui a trait aux hommages aux photographes contemporains, si on ne connait pas leur style, il est facile de passer à côté de la subtilité du chapitre qui leur est consacré. Certaines phrases alambiquées exigent de travailler pour les comprendre et, parfois, sans succès.

Par ce texte dense à parts égales de poésie, de psychologie et de philosophie, Dominique Robert, une poétesse qui signe ici un premier roman, nous repait de certaines perles qui éclatent le texte sans prévenir. Elle réussit à ramasser l’aspect fragmenté pour assembler sa fin nous renvoyant une exposition au vernis lustré.

Chambre d’amis, Dominique Robert, Les Herbes rouges, 2011, 164 p.

lundi 8 août 2011

Le polar au Québec : Les Correspondances d'Eastman

« Un livre sur quatre qui se vend est un polar » , entrée en matière retentissante de l’animatrice Anne Lagacé-Dowson, qui enchaine d’une question nécessaire pour mieux comprendre ses trois invités : « Comment êtes-vous arrivés au polar ? »

Johanne Seymour s’empare du micro la première. Un genre qu’elle affectionne depuis l’enfance mais c’est un accident la clouant à un fauteuil roulant qui devient l’occasion de se confronter à sa capacité à en écrire. L’écriture et la sortie du premier, Le Cri du cerf, ont été une lune de miel. Le deuxième roman fut une toute autre histoire (cette autre histoire intitulée Le cercle des pénitents !). Elle a peiné, devenue plus consciente de certaines règles à suivre. André Jacques y va d'une réponse semblable, c’était son genre de prédilection en tant que lecteur. Louise Penny, quant à elle, avait une histoire à régler avec la page blanche. C’est à partir de son installation dans un lieu paisible et inspirant, l'Estrie, qu’elle s’attelle à écrire le livre qu’elle aimerait lire.

L’animatrice lance les auteurs sur la place du polar au Québec. On s’entend pour dire que le polar y est de plus en plus populaire. Johanne Seymour avance que Chrystine Brouillet en est une ambassadrice avec sa populaire Maud Graham. Elle en profite pour rajouter qu’à St-Pacôme se tient un festival du roman policier qui en est déjà à sa 9e édition. André Jacques nous apporte des chiffres, sur 150 polars publiés, environ 8 sont traduits en français. On choisit nécessairement les meilleurs pour les publier. L’auteur québécois est inévitablement comparé à la crème des auteurs étrangers. Aux détracteurs qui classent la catégorie dans le trop sombre, André Jacques apporte à notre attention que La Bête humaine de Zola s’appellerait un polar s’il était de notre siècle.

Bonne nouvelle, les auteurs de polar sont de bons vivants ! De fouiller les côtés sombres de l’être humain éliminerait une partie de leurs psychoses. L’évacuation m’apparait assez efficace puisque j’ai devant moi des auteurs resplendissants, au rire facile.

Louise Penny affirme que pour elle le crime est accessoire dans son histoire, un outil pour soulever le voile sur les pourquoi de la nature humaine. Soulever le voile de l'apparence. L’intérêt est de voir une personne dite normale vaciller et franchir la limite sociale pour devenir une criminelle. Comment a-t-elle trouvé son enquêteur ? Elle s’est demandé avec qui elle aimerait vivre longtemps, qui ne l’énerverait pas, dont elle ne se lasserait de ses qualités, ni de ses défauts. Un homme bon à marier ! ajoute-t-elle dans un grand éclat de rire. Ainsi est né son Armand Gamache qui, elle le réalisa plus tard, était calqué sur son mari (qui était dans l'assistance et que nous avons eu le plaisir d'applaudir !)

Johanne S. désirait mettre de l’avant une femme qui l’émeut et à qui elle veut donner sa part de bonheur, elle prend soin de sa Kate McDougall. Elle ne néglige pas l’aspect jeu de s’exercer à trouver le coupable. La soif de justice du lecteur s’en trouve étanchée, le coupable est démasqué et paye pour ses actes, ce qui n’est pas toujours le cas dans la vie, rajoute-t-elle.

André Jacques a choisi un antiquaire comme enquêteur pour son amour personnel de l’histoire des objets, un agent secret à la retraite pour lui fournir les qualités propres à un enquêteur assez expérimenté pour mener une enquête.

Quel est la part de recherche avant d’écrire un polar ? Une fois les règles incontournables à une enquête assimilées, comme dans n’importe quel roman, des recherches s’imposent pour savoir de quoi l’on parle. Particulièrement dans ce genre, le lecteur attend les invraisemblances au détour des pages.

C'est sur cette dernière assertion que la rencontre se termina : la vraisemblance est capitale, pas la vérité, puisqu’on s’entend qu’il y en a plusieurs.

Mes impressions
Un des Cafés littéraires les plus vivants parce que habités par de bons vivants. La causerie où j’ai senti le plus d’affinités entre les participants. Ça sentait bon la solidarité. On était loin de l’image du créateur torturé et leur bonheur d’être là était tangible. Je suis certaine que l’assistance s’en est nourri, avec la surprise de voir que des personnes habituées à jongler avec le pire, peuvent nous offrir le meilleur de l’être humain.


samedi 6 août 2011

Naissance d'un écrivain - Correspondances d'Eastman

La très dynamique Catherine Lalonde a devant elle un trio d’écrivaines prêtes à parler de leur naissance : Perrine Leblanc, Anaïs Barbeau-Lavalette, Mélanie Vincelette.

Parler du premier roman fait glisser vers le « avant » roman, le manuscrit. Perrine Leblanc a écrit un manuscrit avant son premier, mais il ne se nommera jamais "roman", de cela elle est certaine. Tandis qu’Anaïs Barbeau-Lavalette a une accointance avec les films et les romans ; quand le roman pointe, le film n’est pas loin ou vice et versa. Elle est habitée par des univers. Pourquoi ce besoin de les écrire au lieu de les montrer ? L’amour du mot. Pour parler en se taisant. Mélanie Vincelette a attendu sa première publication en envoyant des nouvelles dans les revues. Elle faisait le guet de sa boite aux lettres avec une grande anxiété. Quand une de ses nouvelles fut enfin publiée dans « Brèves littéraires », ses 16 ans l’ont vécu dans une joie débordante. Toutes s’entendent pour dire que les premiers écrits sont des tampons, question de se délester de ses influences de lecture, briser le réflexe de mimétisme des auteures qu’on a adulées.

À la question pourquoi publier, Perrine Leblanc répond que le livre objet est déjà une raison en soi, elle qui a choisi la couleur de la couverture et son côté sobre. Quand elle va voir L’homme blanc publié en 2012 dans la collection blanche de Gallimard, elle se prépare à un choc. Mélanie Vincelette a eu un coup de foudre dans une imprimerie. De voir les feuilles se remplir de mots, s’assembler, se relier lui a donné une émotion forte, suffisamment pour qu’à 26 ans, elle fonde la maison d’édition Marchand de feuilles.

Il a aussi été question de la crainte de vampiriser l’entourage. Mélanie Vincelette, une femme exubérante qui aime raconter des anecdotes, nous a parlé de sa crainte vis-à-vis son frère duquel elle s’est inspiré pour le cuisinier sur l'Île de Baffin dans son dernier roman Polynie. Depuis des mois, elle prenait des notes, l’écoutait, le questionnait, mais n’arrivait pas à lui avouer qu’il serait son personnage principal. Au lancement de la programmation de Marchand de feuilles, elle le lui révéla, lui déboulant l'aveu dans un même souffle. Finalement, ce fut une peur futile puisqu’il en fut flatté !

Catherine Lalonde, une animatrice très stimulante, a désiré les entendre sur leur réaction peu après la publication. Mélanie Vincelette, qui publie plusieurs premiers romans par amour pour les voix nouvelles, accole tout de suite le mot « déception ». Toute une vie d’attente se condense en cette heure qui devrait faire « boum » mais qui, plus souvent qu’autrement, n'émet qu'un léger bruissement. La conclusion de chacune est qu’on surévalue l'événement de la première publication et pour le contrer, Perrine Leblanc conseille de rapidement s’atteler à un autre projet, avant même la sortie tangible du premier. Dans le cas de Mélanie Vincelette, elle est naturellement protégée de la déception par son métier d’éditrice, son énergie rapidement dirigée vers l’accouchement des bébés des autres.

Toute cette route pour arriver à un deuxième roman. Une brochette d’auteures vigoureusement en santé puisque Anaïs Barbeau-Lavalette vient de sortir son deuxième roman chez Marchand de feuilles "Embrasser Yasser Arafat". Perrine Leblanc travaille très fort au deuxième et quand Catherine Lalonde a laissé échapper un "il sort bientôt donc !", elle s’est écrié «non ! » dans un grand sursaut.

Ce qui me fait penser à une autre question qui a été posée ; comment se voyaient-elles en écrivaines vieillissantes ? La seule qui fut claire à ce sujet est Perrine Leblanc, elle se souhaite de vivre l’aventure d’une manière moins angoissée, moins vulnérable aux perceptions extérieures.

Photos :
1. Anaïs B.L. (extrême gauche), Mélanie Vincelette (gauche), Catherine Lalonde (droite)
2. Anaïs Barbeau-Lavalette
3. Mélanie Vincelette
4. Perrine Leblanc

vendredi 5 août 2011

Dany Laferrière dans une baignoire au Théâtre La Marjolaine

Sur la scène du Théâtre La Marjolaine, Dany Laferrière est arrivé dans un noir. Et il y est resté suffisamment longtemps pour que je commence à me demander, va-t-on voir que sa chemise blanche tout au long de cette mise en lecture ? Nous ne l’entendions pas, il semblait remuer les lèvres, mais je n’en étais pas certaine... Et tout à coup, la lumière fut ! Et tout à coup, le son fusa !

Peut-on imaginer une meilleure manière de capter l’attention !? Ce que j’imagine des ennuis techniques ont servi à ramener notre attention vers l’avant. Tout sert toujours à tout ... Y compris une baignoire sur scène !

Il a commencé par tourner autour de la baignoire, comme on tourne autour d’un pot. Il l’a approché avec hésitation (pas vraiment l’idée qu’on se fait de lui, un être hésitant !), se demandant, qui sait, comment il allait – avec élégance ! – embarquer dans ce bateau de scène qu’il avait lui-même désiré ! Et puis, majestueusement, il l'a enjambé. S’y est assis et, pour qu’on n’observe pas chacun de ses mouvements (permettez-moi de lui prêter ces intentions), il nous a demandé d’entendre avec lui le clapotis de l’eau.

L’image était belle, imaginez le long homme brun en chemise immaculée dans un bain blanc qui nous jette un regard de défi. Autour du bain, montent des piles de livres jusqu’à sa main, des livres annotés, adorés, lus et relus. Il en attrape un, une bouée, l'ouvre. Il le tient, comme on tient la main d’un ami, et s'adresse à nous de sa voix chantante et puis, commence à le lire amoureusement. Je dis « amoureusement » et ce n’est pas pour faire du style, son lien intime avec chacun de ses livres embaume une huile essentielle. Nous étions devant un moment d’intimité de lui et de ses livres dans un bain. Il lisait devant une mer de monde.

Pour être tout à fait juste, il a surtout lu avec nous, plus que devant nous. J’ai vu sa conscience de notre présence, à l’affût de notre écoute, attentive ou vagabonde. À un certain moment, en lisant un long extrait de Jorge Luis Borges, j'ai eu l'impression qu'il s'est oublié dans son bain !

Je ne peux vous donner le nom de tous les auteurs qu’il a lus. Je n’ai pris aucune note mais je me souviens qu’il a commencé par Diderot, ensuite il a visité longuement Victor Hugo (qui parlait de Balsac), Hubert Aquin, Réjean Ducharme, Beaudelaire, Rousan Camil, Le Clézio pour ne nommer que ceux-là.

Ah oui, j’oubliais ! Il avait une compagne, debout par terre, une bouteille de vin. Elle n’est pas restée un accessoire de scène. Effrontément (!) il en a pris des gorgés, rigolant un peu de boire à notre nez et à notre barbe !

J’ai particulièrement aimé les moments entre les livres, ces points suspendus où il nous préparait à son mets de mots. Son esprit fluide suit le courant de ses idées qui voguent dans un va et vient d’inspirations, saisis au vol des bulles d’idées qui dansent autour de lui. Et l’appréciable est que ce ballet arrive à le surprendre lui-même !

Mon attention a parfois vacillé. Imaginez-vous bien au chaud, avec une voix qui caresse les mots et les phrases qu’il aime d’amour tendre. La lecture en baignoire s’est transformée en douce berceuse pour âme somnolente. L’idée de cette mise en scène est excellente, mais je ne peux m’empêcher de penser qu’on aurait gagné à ce qu’elle soit mieux rodée. Par exemple, du point de vue technique, où nous sommes plusieurs à avoir manqué des pans de mots. Il m’a semblé, et à Catherine Voyer-Léger qui m’accompagnait même chose, qu’il y a manqué de qui rend à un spectacle de lettres, sa noblesse, un peu plus de préparation...

Mais je n'aurais jamais manqué pour autant ce moment privilégié où Dany Laferrière nous a présenté ses amis les plus chers.

jeudi 4 août 2011

Relation père-fils au premier Café des Correspondances d'Eastman

Je reviens du Café littéraire avec les deux David, Gilmour et Homel devant une foule très rieuse, et essentiellement féminine (environ 97% !). Ces écrivains ont abordé la relation père-fils dans leur livre respectif L’école des films et Le Droit chemin.

David Gilmour, à près de 50 ans, perd l’emploi qu’il occupait depuis 18 ans, le jour où son fils de 15 ans refuse catégoriquement d’aller à l’école. Il lui propose le pacte de regarder 3 films par semaine pendant deux ans avec l’entente d’échanger après. C’est ainsi qu’il a appris à connaître l’étranger qu’était son fils et, du coup, comprendre que ne pas aimer l’école n’est pas une maladie.

Faut dire que pour dans le cas de Gilmour, son père est resté un étranger jusqu’à sa mort. Il ne voulait surtout pas reproduire ce modèle. Malgré son vif désir de se rapprocher de son fils, il a tenu à jouer un rôle de père, pas celui d’ami.

C’est le fils qui a donné l’idée à son père d’écrire ce livre. Par contre, il a déchanté en lisant le récit de leur relation. Il appréhendait qu’on le perçoive comme un faible, un raté, et même un cancre. Le père a alors fait l’entente de lui remettre 15% des droits d’auteur. S’il avait prévu que le montant devienne aussi consistant, il ne l’aurait pas fait. Il est convaincu que ce n’est pas bénéfique pour un jeune de dépenser de l’argent qu’il n’a pas gagné, pour l’escalade du plaisir que ça veut enclencher.

Le fils a maintenant 25 ans et a décidé de devenir écrivain. Sa fille a 33 ans, et malgré de longues études vient de décider d’exercer le métier d’écrivaine. Le père aurait aimé leur éviter une telle souffrance ! L’écrivain exerce, selon lui, un métier qu’il traite de dangereux : risquer deux ans d’efforts sans assurance d’en cueillir les fruits. Une vie d’instabilité.

L’inscription « roman » sur la couverture, au lieu de récit, est une erreur. Perrine Leblanc, qui était dans l’assistance, et faisait alors partie du comité d’édition a déclaré que le texte a été traité comme un récit.

Il a été le premier surpris, par exemple quand la Russie ou l’Allemagne, l’ont appelé pour des droits de traduction. Il ne s’explique pas encore un tel succès.

Pour David Homel (photo ci-contre - parlant au micro), le titre Le Droit chemin a été proposé par la maison d’édition, peut-être une personne catholique, mais quoiqu’il en soit, il l’aime parce qu’il marche !

Son roman est autobiographique mais pas autant que celui de Gilmour. À la question pourquoi le sujet père-fils, il nous a abondamment parlé de Montréal, ville qu’il habite, pour finalement conclure qu’il n’y a rien à en dire ! Parce que pour écrire un roman, il faut un conflit, et qu’à Montréal, il n’y en a pas. Si j’ai bien compris, c’est son face à face de fils de 50 ans avec son père de 85 ans, devenu caractériel, c'est-à-dire têtu au-delà du raisonnable, qui est le déclencheur. Son père est devenu à sa portée, confiné par son état. Dans les relations père-fils existent une rivalité (il a employé le mot « concurrence), par exemple qui est le plus populaire auprès des femmes (Don Juan). Il a voulu se distinguer de ce « jeu » compétitif en écrivant sur le sujet. « Sortir son père de la retraite des ombres pour jouer avec lui » est une phrase que j’ai saisie au vol.

Il a révélé que dans la maison paternelle, il y avait une absence de vocabulaire pour parler d’amour. Mais, depuis la mort de son père en 2000, ce langage chez sa mère se développe. Pourquoi c'est seulement maintenant que sa mère entre en possession de ses émotions ?

Danielle Laurin a fait allusion à une phrase romantique placée à la fin du roman, que c’est avec sa femme que finalement, il souhaite vivre toutes ses aventures. Il a réagit vivement, obstinant l’emplacement où se trouvait cette déclaration, plutôt à la page 84. Il a parlé d’une blague souvent faite entre écrivains « Bon, à quelle page on va placer la scène d’amour ? », sous-entendu qu’il faut absolument de ces scènes pour les femmes.

Mes impressions
Donc, on a deux relations père-fils d’hommes de 50 ans. Un est le père de 50 ans et, d’une certaine manière, confine son fils à vivre une relation intense avec lui. L’autre est le fils de 50 ans et confine son père à vivre une relation intense avec lui. Les deux en ont fait un livre important pour eux. Je crois que nous sommes avides d’entendre parler des relations pères-fils, ça fait changement des relations mères-filles.

Le fait que le français n’est pas leur langue maternelle a rendu un peu ardue la compréhension de certaines complexités. La chaleur sur la scène, littéralement le soleil qui plombait sur leur dos, les a incommodés peut-être assez pour parfois chercher les mots justes ou leurs émotions. Je parle particulièrement de David Homel que j'ai eu de la difficulté à suivre dans ses réponses faites à l'animatrice.

mercredi 3 août 2011

Les Correspondances d'Eastman - Jour 0

... demain ! Normalement, je voulais vous parler de mes deux lectures avant l’enchaînement des billets sur les divers Cafés littéraires et spectacles mais, mais, mais ... c’est le temps des vacances ! Et son lot d’imprévus dans ma vie. Ce qui fait que le billet sur Il pleuvait des oiseaux n’est pas écrit. Il y aurait eu l’option d’en parler ce soir, à la va-vite. Non ! Que non, surtout pas. Pour tout le respect que je porte à n’importe quel livre que je traite comme une personne, alors imaginez quand j’aime la « personne », je tiens à prendre le temps de la présenter.

Le hors d’œuvre
Demain (4 août – 15 h 00) à Eastman, sous la Marquise de la Marjolaine, on sera à prendre le thème « Nouvelles vies » avec deux David, Gilmour (L’école des films) et Homel (Le droit chemin). Un café littéraire à prendre comme un hors d’œuvre puisque l’ouverture officielle a lieu après, à 17 h 00 à l’ombre des arbres du Parc du temps qui passe. Pascale Montpetit lira des extraits des jeunes gagnants du concours « Sors de ta bulle » devant une assistance qui boira chaque mot de cette lectrice hors du commun.


Après l’ouverture ... la fin !

Mais oui. S’il y a une ouverture, il y a une fin, non ? Ce qui est curieux est que j’en parle tout de suite. Mais d'un autre côté, le « entre les deux », je vais vous le donner dans le détail, jour après jour :-). Et faut dire qu'avec ce que je viens de lire, la cérémonie de clôture risque de ressembler à une fête ...

Carnet impressionniste avec Pascale Montpetit et Éric Bruneau (photo ci-contre par Julie Perreault). Premières impressions ou plaisirs renouvelés d'Élise Turcotte, Michèle Plomer, Tristan Malavoy Racine, Mathieu Boutin et d'autres écrivains invités. Avec Philippe Brault à la contrebasse. Venez les entendre ! C'est à La Marjolaine, le dimanche à 16 h et c'est gratuit.

Suffit ! Je suis déjà impressionnée ...

À demain !