Faites comme chez vous

Faites comme chez vous
c'est recevant !

mercredi 30 mai 2007

Un hamac en janvier


Est-ce que ce titre vous a attiré ... intrigué ? Est-ce que les titres influencent vos achats de livres ? Bonne question. Complexe question. Admettons qu'au lieu d'un Hamac en janvier, le titre ait été “Un hamac en juin”. Beaucoup moins intriguant n'est-ce pas ?

Je suis convaincue que le titre est un coup d'envoi ou un tamis aux mailles serrées. On n'a qu'à penser à “Mises à mort” ; est-ce que ce titre vous aguiche comme lecture d'été, la plante des pieds plantée dans le sable ? Et pourtant ! C'est le recueil de nouvelles le plus positif de la très prolifique nouvelliste québécoise, Suzanne Myre. Est-ce que “J'ai de mauvaises nouvelles pour vous”, "Nouvelles d'autres-mères"***, "Humains aigres-doux" ou "Le peignoir" vous titillent un peu plus ? Il y a matière à comparaison chez elle puisque Mises à mort est son cinquième recueil de nouvelles. Évidemment, la question est inévitable : Pourquoi la nouvelle ? Elle offre cette réponse : “On ne demande jamais au romancier pourquoi le roman, mais on demande toujours au nouvelliste pourquoi la nouvelle, comme si c'était un genre à part”. C'est pas bête.

Que les épistoliers se le tiennent pour dit, elle rajoute : Je pense que je suis venue naturellement à la nouvelle ou elle est venue naturellement à moi. J'ai commencé par écrire des lettres. Mes premières écritures sérieuses, c'étaient des lettres, des lettres à mes amoureux, des lettres aux gens. Probablement qu'entre la lettre et la nouvelle, il y a un lien de durée. (...)

Si Mises à mort est un titre un peu rebutant, en tous cas pour moi, il l'a été, il faut être immensément curieux pour aller au-delà du titre. C'est suite à une entrevue que j'ai finalement décidé de donner une chance à l'auteure prétendue la plus sarcastique de la littérature québécoise. C'est faire porter un large chapeau à cette montréalaise (1961) qui dit écrire ses meilleures nouvelles dans des monastères qui, selon elle, sont des endroits très inspirants “où tu n'as pas le choix de revenir à toi-même” pour l'obligation de faire silence. La spiritualité est très importante dans sa vie. Suite à cette déclaration, “Mises à mort” me fait déjà moins peur, même avec sa tâche de sang sur le tablier ! Si la mort est celle d'un chat, d'un chien saucisse ou de deux ou trois mythes, allons-y de gaieté de coeur, surtout si elle manie l'humour cinglant comme un couteau de cuisine.

Et puis moi, ça m'impressionne une auteure qui écrit cinq recueils en six ans, alors titre ou pas titre, j'y vais !

***Prix Adriennne Choquette 2004, finaliste au Prix des libraires et au Prix France-Québec 2004.

mardi 29 mai 2007

Un facteur compromettant


Me voici victime d'un complot de la vie. Oui, oui, c'est vrai ! Je vous raconte. Tout commence par un aveu : je ne suis pas très versée sur les bédés, les mots à suivre carreau par carreau. J'ai d'ailleurs toujours peur de ne pas les suivre correctement, ce n'est plus aussi aisé que les Tintin de mon enfance. Cette non propension pour le neuviève art, la bédé, devient de plus en plus gênante. Mon mari est un bédéiste, voyez vous. Un bédéiste qui publiera bientôt (le “bientôt” du milieu c'est à dire dans une demie-année environ) à La Pastèque. Vous savez Les Paul dans le métro ou en appartement ou à la pêche, cette série à succès écrite et dessinée par Michel Rabagliati ? C'est sûr qu'il y en a qui connaisse. Je me répète depuis quelques mois : Demain, j'en lis un !

La Vie ne croyant plus ma résolution, elle s'est organisé pour me coincer. Comment ? Vous allez voir, c'est subtil mais efficace. Il faut que vous sachiez que je suis fanatique de la chronique littéraire “Hors Champ” de Nicolas Dickner, auteur de Nikolski, roman si ingénieux (j'y reviendrais) et son avant-dernière chronique nous entretenait d'un album BD. Car, lui, il ose. C'est notable car ce n'est pas tous qui osent parler de cet art parfois considéré comme mineur ou uniquement pour les mineurs. Mais Dickner est un homme hors champ et c'est pour ça qu'on l'aime. Sa chronique louangeait donc “Rapide-Blanc” de Pascal Blanchet, toujours de La Pastèque. Il arrive carrément à me mettre l'eau à la bouche, tellement il vante sa lecture. Je m'empresse d'aller le quérir à la bibliothèque ... de mon mari. Et je le lis, un peu inquiète, c'est le moment de vérité ; vais-je être obligée de me forcer ? Mais non, pas une miette, bien au contraire ! Un sourire étonné aux lèvres, j'ai pris plaisir à lire une page de notre histoire du Québec ; Rapide-Blanc, ce village qui a été effacé de la carte d'un coup de bulldozer. Ce Blanchet a toute mon admiration pour l'ingéniosité et l'audace de son coup de crayon. En tous cas, ça ventilise un cerveau. Parce que ça peut surchauffer, des neurones, toujours devant le même bouillon de culture !

Mais qui a parlé de complot ? Moi, je sais, moi. N'y aurait-il pas là un brin de paranoïa, vous demandez-vous ? Peut-être, mais voyez toujours. J'ai reçu un cadeau cette fin de semaine, et ce n'est même pas ma fête ! Devinez quoi ? Bais oui ! “La bicyclette rouge” un manga. Et qui monte cette bicyclette ? Un facteur ! Et qu'est-ce que j'ai trouvé comme entrée en matière de la dite bédé :

Être auteur c'est un peu comme être facteur
Tout près de chez moi se trouve une poste (bureau)
Une petite poste aux murs de briques rouges
et décorée de plantes vertes grimpantes

Quand je passe devant la poste, un poème vient à mon esprit
Quand je passe devant la poste, j'ai l'impression d'entendre une chanson
Je me sens toujours bien quand je passe devant.

Souvent j'ai envie de recevoir une lettre de quelqu'un
Je souhaite qu'elle soit sur un papier blanc, écrite en bleu
Alors quand arrivent ces moments, j'écris moi-même une lettre

Je n'écris pas grand chose. Je demande des nouvelles et j'y ajoute un poème
Quand je me rends à la poste pour l'envoyer, j'ai l'impression de devenir riche
Comme dans mon enfance quand j'allais à la banque y déposer
l'argent de poche que j'avais économisé

Kim dong Hwa

Je vous l'avais bien dit que c'était un complot !

samedi 26 mai 2007

Le bonheur est dans le pré et dans la poésie

Le bonheur a la cote. Même la poésie s'en mêle ! Faut dire que pendant “100 jours de bonheur” www.100joursdebonheur.com - dès le 23 mai (voyez, on y est déjà, le soleil aidant !), on a le temps de toucher à bien des artistes, même les poètes, ces mal-aimés, ces mal-lus, ces mal-compris.

Savez-vous que les poètes ont trouvé une manière de faire palpiter la poésie ? Ils la lisent et toutes les occasions sont bonnes pour le faire. C'est très dynamique le milieu de la poésie. C'est pas moi qui le dis, c'est Carole David, la présidente de la Maison de la poésie à Montréal. Moi, je suis ici pour la croire et je la crois. Elle m'y a fait penser, c'est vrai qu'il y a plein d'événements et d'occasions de se rassembler autour de la poésie. L'agenda artistique en est plein ; pensons à la huitième édition du Marché de la poésie du 31 mai au 3 juin, événement qui foisonne d'activités. Cette année, le thème est Paroles de femmes, avis aux intéressées.

Pour l'évenement “100 jours de bonheur”, pas moins de cinquante poètes ont fait virevolter les mots soulevés par le thème du bonheur. Qui osera dire maintenant que les poètes sont de ténébreux individus qui ne voient et ne broient que du noir ? Il y a autant de sortes de poésie que de personnes : adopter cette croyance permet de s'ouvrir très grand. S'ouvrir veut aussi dire accepter, parfois, de ne pas tout comprendre. Carole David discutait avec Christiane Charette et parlait de poésie cérébrale, lyrique, celle-au-je, l'engagée. J'ai attendu mais elle n'a jamais parlé de la poésie naïve. Je suis convaincue qu'il y en a une, vous savez celle qui vient du coeur, toute simple. Il arrive que les enfants parlent toute en poésie sans même le réaliser. Après tout, si en art visuel on admet l'art naïf, pourquoi pas en littérature ?

Il y a la poésie déguisée en prose aussi. De plus en plus courante celle-là. Elle s'avale comme du bonbon. Je pense à Nelly Arcan, vous savez “Putain” et “Folle” ? Une écriture éclatée qui touche des sujets durs. Eh bien, cette fois, elle nous arrive avec un relent de poésie chez son dernier-né : L'enfant dans le miroir. En tout cas, c'est ce qu'en dit Tristan Malavoy-Racine, chef de pupitre section littérature du Voir :
“Au-delà des qualités stylistiques de ce livre, de son acide mais réelle poésie, il faut souligner les grandes qualités esthétiques. Une autre réalisation du plus haut niveau à sortir des presses du Marchand de feuilles.


Naïvement vôtre,

jeudi 24 mai 2007

Et vive la mémoire vive !

Je vous en prie, soyez indulgent pour ma prose aujourd'hui, je suis perturbée, je ne vous écris pas de mon «dinausaure». J'ai perdu un gros morceau de ma mémoire hier. Je parle bien sûr de ma mémoire robotique. En fait, mon disque dur a rendu l'âme. Il a agonisé bruyamment, lançant de désespérés CLIC CLIC CLIC. Présentement, il continue d'agoniser toujours aussi bruyamment, c'est ce que m'a fait savoir le chrirurgien qui fouille les entrailles de sa mémoire en quëte de fichier doc. Il continue de gémir bruyamment. J'entendais sa détresse au téléphone quand le «chirurgien» m'a donné des nouvelles de sa santé. Son refus de mourir discrètement, je le vois comme son désir de clamer haut et fort qu'il m'a servi pendant neuf ans.

Quand je l'ai présenté comme un dinausaure au spécialiste, il m'a répliqué : «Quoi ? Vous l'avez depuis trois mois ?» Le ton avait sa dose de sarcasme bien sür mais n'empêche qu'il y a une part de vérité. Il faut continuellement «actualiser» ses données, les enregistrer, les répertorier. En ce moment, je me retrouve avec une mémoire claire de mon plus «vieux» passé, puisque celui-ci a été transféré sur CD, tandis que mon plus neuf, lui, a disparu complètement de «ma» mémoire. Mon plus récent, donc mon plus important. Vous avez remarqué ? Je dis «ma» mémoire ? Je m'identifie à mon robot-ordi, je suis une machine.

C'est certain que je n'ai pas pu m'empêcher de penser au thème des Correspondances cette année : la mémoire. Que serions-nous si nous perdions toute notre mémoire, si tous nos souvenirs se volatilisaient d'un coup de vent ? Notre vécu, quoi. Qu'écririons-nous si nous perdions nos assises dans le temps ? Je me sens très interpellée par la question en ce moment. Jusqu'à quel point nous reposons-nous sur notre mémoire, ce vaste bassin oû baigne nos souvenirs ? Cela m'a d'ailleurs amené â me poser une question que vous vous ëtes peut-ëtre posée : écrivons-nous de la mëme façon depuis l'avènement du traitement de texte ? Est-ce que notre écriture est plus audacieuse pour tous ces incessants recommencements que nous nous permettons ? Se tromper, recommencer, récupérer est une affaire de rien. Rappelez-vous les documents beurrés de liquide-paper ? J'ose croire que l'on se contentait de bien moins de qualité littéraire, qu'en pensez-vous ?

En plus, maintenant, nous pouvons faire du vieux avec du neuf. Par exemple, prendre un texte qui date et l'actualiser avec notre nouvelle manière d'écrire, car bien sür chacun sait qu'un texte écrit de sa main voici un an ne nous correspond déjà plus, tellement nous nous transformons rapidement. Nous tentons de performer autant que les machines finalement. Si vous vous ëtes déjà entretenu avec un auteur à l'étape du lancement de son livre, si vous grattez la surface «vendeuse» , vous réaliserez qu'il n'est pas satisfait. Il recommencerait son texte pour l'améliorer, tant il a évolué depuis.

Il faut continuellement s'actualiser et quoi de mieux pour le faire que partir à zéro ! C'est ce que la vie me forçce à faire. Hier, je devais me raisonner ; je ne SUIS PAS mon robot-ordi. Ce n'est pas MA mémoire à moi qui a flanché. Faut dire, que l'ordinateur est un prolongement si intime avec, enfermé dans son ventre tous nos souvenirs, Je pars avec le souvenir de mes souvenirs. Je suis le résultat de mon vécu, enregistré ou non, et je compte sur lui pour écrire du neuf, à neuf. Je pars avec moins de bagages bien sür et cela me pousse vers l'avenir car j'ai l'essentiel : ma mémoire vive.

N.B. : La prochaine fois, j'espère vous écrire de mon nouvel engin. Je vous en prie, cette fois-ci, soyez indulgents pour les coquilles (nouveau clavier = nouveaux accents) !

mercredi 23 mai 2007

Les écrits de l'ombre et ses suites

Et je signe …

D’UN SIGNET DES CORRESPONDANCES D’EASTMAN. Ma pile de signets à l’avant de mes deux bouquins, je vantais ma correspondance avec Eastman et son événement. J’en ai abondamment parlé ; à des personnes qui en entendaient parler pour la première fois et qui se demandaient où était situé ce village au nom à consonance anglaise, à ceux qui en avaient vaguement entendu parler mais dont l’œil pétillait à l’évocation des jardins accueillants, des "faux facteurs et fausses boîtes à lettres" mais à la « vraie » poste restante, aux "vraies" lettres qui s’affranchissent de l’affranchissement (magie … magie !). Et finalement, aux quelques personnes qui connaissaient déjà et, là, je me retenais de ne pas leur sauter dans les bras avec ma légendaire expressivité doublée d’ultra spontanéité !

... PAS. La première fois qu’un gentil monsieur à l’œil rieur me demande de dédicacer « Éventail & Motifs », ma bouche s’entrouvre et même une mouche endormie aurait eu le temps d’y pénétrer. Je ne l’avais pas prévue celle-là ! Le souffle court, il me fallait trouver un peu d’inspiration … avant d’expirer. Heureusement, le dieu de la dédicace vint à mon secours ; la personne lut mon gribouillage et sembla satisfaite. Après coup, je réalisais que j’avais oublié de la signer !

Une Marraine Reine : Andrée Lachapelle
Cette joyeuse dame est la reine chérie de St-Antoine-de-Tilly depuis l’émission La Petite Séduction. Peut-être parce que le fluide de l’amour aime circuler, elle a accepté d’être la marraine du Festival des Écrits de l’ombre. Elle s’était promis de rencontrer chaque auteur. J’imagine qu’elle y est parvenue, en tout cas moi je l’ai rencontrée, elle est même partie avec mon recueil de poésie, à défaut du conte pour enfants déjà écoulé. Pour cette marraine à 67 filleuls, c’est un tour de force de se pencher sur le dernier-né de chaque écrivain. Elle aurait bien aimé qu’on lui greffe quelques bras et quelques oreilles de plus (de grâce, ne soyez pas trop visuel !). Que voulez-vous, c’est une femme qui donne le goût de l’aimer ! Si ce goût vous anime vous aussi, vous pourrez la rencontrer aux Correspondances d’Eastman. Elle sera mise en scène par son inséparable, talentueux et assez silencieux compagnon, André Melançon. Le sympathique homme était présent, peut-être un peu dépassé par cette passion enveloppant sa pétillante compagne. En tout cas, en cette fin de semaine, il a accepté de partager son amour pour elle ... avec les autres !

(Dé) Chiffrer le Festival
Sexe ?
42 Femmes (F) – 24 Hommes (H) – 1 collectif (enfants)

Quoi ?
Poésie = 21 (14F-7 H)
Fiction = 20 (14F-6 H)
Auto & Biographie, croissance personnelle, spiritualité = 13 (8F-5 H)
Divers = Conte philosophique (2 H), Guide pratique (2H-1F), manuel scolaire (1H), jeux de lettres (1F)

D'Où ? Ville de Québec 21, Chaudière-Appalaches 19, Laurentides 6, Montérégie 5, Estrie 4, Montréal 3, Saguenay/Lac St-Jean 2, Mauricie 2, Lanaudière 1, Gaspésie 1.

Âge ? Moyenne suggestive et donc très approximative (au coup d’œil !) : 55 ans
Extrême : quelque début vingtaine côtoyant une dame à l’esprit vif et enjoué qui a écrit 136 pages – spiritualité - à 86 ans (Janette a de la « compette ») !

Vos commentaires ?
Venise

lundi 21 mai 2007

Post Festival

La tête emplie de souvenirs, je reviens du Festival des écrits de l'ombre. Quelle expérience ! Je ne m'attendais pas à avaler autant de nouveautés, ingurgiter autant d'informations, engloutir autant d'apprentissages. Ça me fait penser à un retour de voyage et cette impression d'avoir vécu un mois en quelques jours. L'air un peu surpris, un peu hébété de voir que les choses, elles, n'ont pas changées en son absence. J'ai vécu de la vie en condensé. Quand tu es dans ta routine, tu vis des émotions semblables, confortablement assise sur tes points de repère.

Même si tout est encore pêle-mêle dans mon cerveau, je peux vous assurer que ce Festival est sûrement bien pensé, et organisé, puisqu'il atteint son but ; l’auteur et ses écrits repart avec beaucoup plus de confiance et un lot d’informations de tous genres dans ses bagages. Soixante-huit auteurs, soixante-huit parcours dans les sentiers marginaux de l’auto édition est une fréquentation riche en émotions. Tout au long de ces trois jours, en plus d’occuper une table où les visiteurs viennent feuilleter tes livres, nous est offert des tribunes pour présenter et lire des passages de nos écrits, soit devant nos pairs ou devant public. Quant à moi, j’ai accepté toutes les offres de lecture, soit à quatre endroits devant quatre publics différents répartis dans le village (bibliothèque, galerie d’art, gîtes, centre communautaire, ect ). J’ai reçu des commentaires et des réactions à chaud, ce que l’on est loin d’avoir habituellement, seul avec sa plume et ses idées. D’entendre et de voir les autres t’aide à te définir, d’ailleurs s’est précisé en moi mon prochain projet d’écriture.

Demain ou après-demain (mardi, j’ai un tournage dans le film « La ligne brisée »), je vous reviens avec plus d’objectivité et donc, des questions et des chiffres. Quel est le profil des auteurs inscrits (âge, parcours, produits), le genre d’écrits présentés, l’affluence du public, les activités, l’intérêt des visiteurs, enfin tout ce que – bien sûr ! - vous brûlez de savoir …
D’ailleurs, ne vous gênez pas s’il y a une question à laquelle je n’ai pas pensée, ça m’aiderait à débroussailler mon trop-plein d'informations.

Allez, je décante … je décante.

vendredi 18 mai 2007

Un délai


Personne qui lit ou a lu Le Bien des miens ? Je suis surprise. À moins que ... J'ai une idée, je vous laisse jusqu'à mardi pour me répondre ! C'est bon ça ? On donne toujours ce qu'on aimerait recevoir n'est-ce pas? Je vous donne un délai ... c'est ce que j'aimerais tellement recevoir en ce moment ! Une journée, une toute petite journée et nous serions fin prêts avec tous nos beaux livres fraîchement sortis de "l'exacto" (ce soir, ma fatigue me donne la permission de réinventer l'orthographe !). Ça sent l'encre pas sèche ici aujourd'hui.

Si vous êtes lasses de m'entendre parler de la fabrication de livres, eh bien dites vous que c'est absolument la dernière journée. C'est promis. Promesse facile à tenir puisque je ne peux pas faire autrement!

Donc, dès mardi, vous avez un feuillet consistant sur ce fameux Festival des Écrits de l'ombre à St-Antoine de Tilly. À moins que vous soyiez trop curieux pour attendre, alors rendez-vous sur le site. Toutes les informations y sont : www.ecritsdelombre.com. Vous trouverez le plan pour vous y rendre et l'horaire pour le public. Il n'y a que la météo qu'il ne donne pas, mais y paraît qu'après la pluie, le beau temps !

On s'en reparle mardi. Et attention, l'année prochaine, c'est vous qui présentez vos écrits. Des nouvelles, de la poésie, un scénario de film, un recueil de lettres peut-être ? Tout est permis, le ciel de votre imagination est la seule limite !


À VOS PLUMES ... PRÊTS ... ÉCRIVEZ !

mercredi 16 mai 2007

Venise veut savoir

Ah, savez-vous ce à quoi je passe mon temps ces dernières heures ? Non pas à lire, malgré que cela se tienne très près d’un livre ; c’est à en fabriquer. Deux livres complètement différents, un de poésie « Éventail & Motifs » et un conte pour enfants « Un morceau d’étoile filante ».

Quand j’ai accepté d’aller présenter au Festival des écrits de l’ombre, mes manuscrits ou tapuscrits si vous préférez, ils étaient écrits oui, mais non fabriqués. Léger détail ! Je ne réalisais pas vraiment dans quoi je m’engageais. Mon chum non plus ! Comme il est illustrateur, graphiste et perfectionniste (c’est le troisième titre qui prend le plus de temps !) il a mis la main à la pâte, pas à papier. mais c’est aussi laborieux : Mesurage, découpage, collage, photocopiage, boudinage = Bricolage avec un grand B. Ou de l’artisanat, si vous trouvez que Bricolage, même avec un grand B, fait trop maternel. Moi, je préfère bricolage car il rime avec ouvrage …

Bon, allez, je me change les idées ! Quoi de mieux pour me changer les idées que de vous entretenir d’un livre tout fait ? Et à plusieurs, plusieurs, plusieurs exemplaires (pour le Québec, on s’entend) et premier vendeur dans plusieurs plusieurs, plusieurs librairies, toujours au Québec. Une grande dame qui ne veut pas qu’on lui parle de son âge… vous me voyez venir … qui se fait appeler Germaine Maltais …vous y êtes ! Après Sa vie en trois actes, voici « Le bien des miens ». J’ai lu le résumé très long et très complet sur le site de la librairie Pantoute (à Québec) et j’ai quasiment eu l’impression de l’avoir lu !

Est-ce que vous me voyez venir là aussi ? Je suis attirée par ce roman et en même temps non. Ça vous arrive j’espère ? Sinon, je vais me sentir bien seule. J’ai trouvé une manière de ne pas me sentir seule, sur l’île déserte de mon ambivalence, et c’est en vous demandant de m’en parler. Parlez-moi du dernier-né de notre Janette nationale ! Son premier roman.

J’ai raisonné ainsi ; s’il est le premier vendeur, c’est qu’il y a plein de gens qui le lisent, non ? Je veux savoir … comme Janette.

mardi 15 mai 2007

Prix des libraires du Québec 2007

Lisez ce court extrait du blogue (www.lelibraire.org/blogue.asp) qui vous dévoilera le gagnant:
Éric :
Petite précision: le jury ne s'est pas réuni pour choisir les lauréats. C'est le résultat des votes qui détermine les gagnants. Les libraires avaient jusqu'au 31 mars dernier pour se prononcer.
- le président du comité
Conrad :
La fabrication de l'aube, pour la force de l'émotion et ses grandes qualités stylistiques, mériterait ce prix.
Venise :
Mon commentaire est une question. Est-ce que quelqu'un saurait qui a gagné le prix des libraires du Québec 2007 ? Merci !
Adeline :
Dans la section Actualités, un peu plus haut, les lauréats sont dévoilés! Conrad, vous avez de l'intuition...

Dans la catégorie Roman québécois, les libraires ont donc choisi le livre
La Fabrication de l'aube, de Jean-François Beauchemin.


Référence
:
Pour connaître les autres finalistes: lelibraire.org/article
Pour en savoir plus sur le Prix des libraires: www.prixdeslibraires.qc.ca
Pour visionner les photographies de la soirée de remise des prix: www.flickr.com/photos/meantux/
Vous trouverez dans le prochain numéro du journal le libraire (à paraître le 4 juin) une entrevue avec Jean-François Beauchemin.Le 26 janvier 2006, suite à ma lecture de l’article sur Jean-François Beauchemin « Mort Vivant » dans le Voir (http://www.voir.ca/livres/livres.aspx?iIDArticle=40096), je suis accourue à la librairie, il me fallait ce livre à tout prix, c’était une urgence. Arrivée à la librairie, un commis a été le chercher dans l’arrière boutique, il n’était même pas encore déballé ! Le 2 février 2006, je l’avais complété et j’étais mûre (même si encore assommée !) pour partager mes impressions sur le site du Voir. Les voici :


lundi 14 mai 2007

Mode d'emploi pour envoyer vos commentaires

Plusieurs personnes se sont plaintes d'éprouver de la difficulté à acheminer leur message. J'ai donc demandé à mon fils (vous savez, combien il n'y a pas de secret informatique pour les jeunes !) la procédure qu'il a utilisée pour m’en envoyer un. Je l’ai même essayée afin de la tester ... Alors voici :

1. Vous cliquez sur commentaire

2. Un carré s’offre à vous ; écrivez, ne vous gênez surtout pas, écrivez, on adore vous lire ! Il n’est pas obligatoire de faire absolument « littéraire » et je vais dire comme Guy A. Lepage « On jase, là ! »

3.
Une fois votre commentaire rédigé, bref ou long, l’important est d’en envoyer un (Hi ! Hi !), vous trouverez un point . dans un cercle 0 à côté de Google/Blogger , déplacez le point à côté de AUTRE = Si vous voulez donner votre nom – ANONYME = Si vous désirez le rester

4. Et voilà, le tour est joué ! Nous recevrons et lirons votre opinion, commentaire, remarque, suggestion, avis, information ...

Cela me permettra de rester convaincue qu’il y a des gens qui me lisent !

La Fabrication de l'aube

Ce récit, un coup de poing au coeur donné par Jean-François Beauchemin. J'ai reçu cette confidence le souffle coupé, comme lorsque l'on reçoit un coup subit en pleine poitrine. Impossible de lire l'histoire de ce ressuscité sans frémir devant la grandeur de sa vision et de ses questions.

Attention, ce livre est à marquer du sceau « unique » pour ses propos intimes et vrais. Une réflexion saturée d'amour simple, suite à une mort manquée. Une déclaration d'amour aux proches, chantée sous tous les octaves avec la conviction mesurée que sans eux, il serait un homme mort.

Hébété d'être encore vivant, le personnage c’est à dire Beauchemin lui-même, s'interroge sur le sens de la vie. La tête tantôt levée vers le ciel, tantôt baissée vers la terre, son regard englobe tout avec ouverture. Il retourne les questions dans tous les sens et en trouve un : la re-connaissance. C'est un face à face avec un auteur talentueux qui n'a pas eu à aller puiser à même l'inspiration puisqu'elle est venue à lui, après l’avoir expédié aux enfers de la douleur. Cette douleur qui l'a séquestré, presque momifié, durant six mois.

Il serait gênant d'évaluer le style ou la structure du récit, le geste revenant à accorder une note sur une confidence offerte généreusement par un humain pris en flagrant délit de vulnérabilité. Aussi, le bonheur est que c'est si bien écrit ! Les mots nous soulèvent, nous entraînent jusqu’à ce que notre oeil se noie à force de regarder ses propres assises secouées. Sans jamais, au grand jamais de lavement par la vague de l'apitoiement, plutôt une invitation à lire naturellement comme si, pour parler d'une renaissance et d’une reconnaissance, ce langage d’une poésie épurée s'imposait.

Beaucoup de talent et de générosité de la part de Jean-François Beauchemin , c'est pas mêlant, il nous a fait le cadeau de sa vie !


dimanche 13 mai 2007

La traduction est une histoire d'amour et Jardin Sablier


Je parle des livres sur ma table de chevet ! Cette fois, celui « qui va » est « La traduction est une histoire d’amour » de Jacques Poulin. Je l’ai consommé puis assimilé car ces deux actions ne se sont pas faites simultanément. À prime abord, j’ai été déroutée par cette histoire contenant un excès de tendresse. Ça n'arrive pas dans la vie ... de la pure fiction quoi ! Je me suis ravisée, avouons que mon réflexe était bizarre de contester l’excès d’un sentiment que je place en haute estime, la tendresse. De la fiction, c’est de la fiction et si j’ai déjà « embarqué », et plusieurs fois, dans des invraisemblances d’actions pourquoi ne pas acquiescer, admirer même, le noble sentiment qui poussent ces personnages, la jeune traductrice rousse et le vieillard écrivain, à s’inquiéter pour une parfaite inconnue ? C’est un très beau livre au style épuré, sobre, précis, une histoire qui ennoblit l’âme.

Le lendemain, « l’autre qui vient » arrivait sur ma table d’une manière surprenante. J'avais à peine les yeux ouverts que mon conjoint m'a mis entre les mains un petit livre si charmant qu'il a l'air d'une carte de la fête des mères à plusieurs pages (92) ! Une prose poétique comme je l'aime : Le Jardin Sablier. L’auteure, une fervente des jardins et de la terre a eu l'idée d'allier à chaque mois de l'année des plantes, des actions à faire en rapport avec la nature avec un grand N, en y semant son "JE" et c'est intéressant car cette ...
"Michèle Plomer est née à Montréal, enseigne à l'université de Shenzhen et habite dans un complexe résidentiel avec 25,000 Chinois. Elle étudie le mandarin et cultive des cactus sur son balcon du 18e étage"
Stéphane Despatie, journaliste du Voir, rajoute :
On sarcle une langue simple et belle, bien plantée dans l'arrière-pays des Cantons-de-l'Est. Le parti pris est celui de la lenteur et de l'observation de la nature (ou de la vieille dame sage!). Pour seule action: le passage d'un cervidé. Pour seule violence: l'écrapoutillage de la bébitte à patate. Mais j'oublie le principal: on remue la terre et on cerne l'essentiel. Si la "zenerie" vous énerve plutôt que vous calme, Le Jardin sablier, par conséquent, pourrait aussi vous rebuter. Mais encore une fois, vous auriez peut-être tort, car le dépouillement et la précision des phrases, la retenue et l'exposition sobre mais juste des sentiments méritent le détour.

J’ai déjà « deux mois » donc, deux chapitres de lus. Je ne suis pas une friande du jardinage et pourtant, j’adore.
Je découvre de plus en plus la littérature québécoise et décidément, je suis impressionnée. Sur le tournage de Tout est parfait, j’en ai profité pour demander autour de moi si les gens avaient lu Guillaume Vigneault. Je me suis fait répondre, on a pas tendance à lire du québécois, ça ne nous amène pas ailleurs …Qu’en pensez-vous ?

samedi 12 mai 2007

Tout est parfait


Il fallait s’y attendre quand un film prend un tel titre « Tout est parfait » c’est que l’orage risque de gronder. C’est le cas. Hier, je participais à titre de figurante au film d’un tout nouveau scénariste et écrivain québécois, Guillaume Vigneault. Oui, oui, le fils de Gilles, auteur de « Carnets de naufrage » et « Chercher le vent », deux livres que, personnellement, j’ai beaucoup aimés. Une écriture intime, une voix qui se tient près du souffle du cœur, un « je » auquel on croit et qui croît au rythme de la nature … humaine. En le lisant, j’avoue que je n’ai pu m’empêcher de penser à son paternel, que dis-je son patriarche (ne serait-ce que pour l’inclusion du mot « patri » !), le flamboyant Gilles Vigneault dont la langue enfle les petites choses quotidiennes sous un chaud vent poétique. Guillaume, auteur de deux romans à succès et ce scénario de « Tout est parfait » est à parfaire un prénom puisque le nom, il l'a déjà !

Ses romans sont des perles de mer, quant à moi. Un style détaillé, précis, très près de la réalité, une aisance pour nager dans les eaux de l’imaginaire avec effluve poétique, ne serait-ce que pour la quantité de symboles qui jonchent le parcours du narrateur. Un journaliste a parlé d’une écriture intuitive, oui, c’est une belle manière de dire qu’il s’ouvre à plus grand que lui. L’histoire est celle d’un jeune barman, Alex, habitant le Plateau, perturbé par une récente rupture amoureuse et qui part à la conquête de soi. Un texte qui réfléchit des miroirs intérieurs pour « Carnets de naufrage » et pour « Chercher le vent » une quête de soi à la limite de la démarche initiatique. En surface, le propos est jeune avec un langage jeune et si on creuse au-delà de cette apparence, il dégage une maturité étonnante ciblant un sujet qui n’a pas d’âge ; la relation amoureuse.

Cette fois, l’écrivain plonge sa plume dans un tout autre médium : le scénario de film ce qui va tout probablement transformer l’écriture de ses futurs romans. Un scénario est un jus concentré de gestes évocateurs, d’images fortes qui doivent remplacer le fameux "mille mots".

« Tout est parfait » est l’histoire de cinq jeunes qui font un pacte de suicide collectif et on suit le deuil de celui qui survit. Le résumé apparaît franchement noir et déprimant mais n’oublions pas que la caméra est centrée sur le survivant, celui qui a trahit le pacte pour plutôt choisir la vie. Pourquoi ? Voilà ce que nous apprendrons par la voix de ce jeune homme qui deviendra complice de la vie, en compagnie de l’ex-blonde d’un jeune suicidé. L’ambiance sur le plateau était très concentré, derrière la caméra, une femme avec des exigences extrêmement précises. Un thème avec des relents dramatiques, il est vrai, mais incontournable si on ne s'enfouit pas la face cachée dans du sable mouvant. Un film prometteur qui sortira en 2008, une première réalisation de Yves-Christian Fournier, un publiciste et documentariste reconnu pour ne pas avoir la langue dans sa poche et tenir mordicus à la qualité de l’image et à l’innovation.

Qui sait, peut-être tout sera-t-il parfait … ou presque !

jeudi 10 mai 2007

Poésie et les livres qui parlent

Vous pensez qu'il y a un lien ? Non. Ce sont deux sujets. Je vous ai bien attrapé hein ? Je suis bloggeuse mais aussi blagueuse !

Je commence par le premier sujet, la poésie, des plus rébarbatif pour certains et pour d'autres, des plus inspirant. Je m'adresse à ces derniers qui auraient une vingtaine de poèmes qui traînent dans leur tiroir. Qui traînent, mettons, depuis pas trop longtemps (qui n'a pas écrit quelques poèmes adolescent-e et pire, adolescent-e en peine d'amour ?). Vous pourriez vous offrir le plaisir de les actualiser ou même les glorifier par un prix qui s'adresse justement à une âme poète qui n’a pas encore été publiée.

Ce prix a été créé afin de favoriser l'écriture et la lecture poétique chez les gens de tout âge. Il se veut un hommage au poète Alphonse Piché et sera remis à la Maison de la Culture de Trois-Rivières lors de l'ouverture officielle du 23e Festival International de la Poésie qui se tiendra dans cette ville, du 28 septembre au 7 octobre 2007. Il est question de 20 poèmes (ou moins) sur un maximum de 25 pages à remettre avant le 30 juin 2007, sous pseudonyme, cette méthode étant toujours rassurante pour l’équité. Premier prix : 2000 $, Deuxième : 500 $, plus invitations (et coucher) pour participer au Festival. Pour plus d’informations : www.fiptr.com

Avant de quitter le sujet POÉSIE pour aborder les livres qui parlent, j’ai une question qui me brûle les lèvres et je l’adresse à priori aux hommes : comment se fait-il que, sur les 17 derniers lauréat-e-s de ce concours, 3 seulement aient été des hommes ???

Bienvenue aux dames (selon l’expression consacrée !) qui veulent tenter une réponse à cette question !

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Par les livres qui parlent, je fais allusion à ces livres maintenant lus, contés ou racontés sur un CD glissé dans la pochette du livre. Je pense, entre autres, à la maison d’édition Planète Rebelle qui utilise cette technique, particulièrement dans le domaine du conte, Fred Pellerin par exemple. Ces livres ne se vendent même pas plus chers - 22.95 $ - que dans le cas d’un livre silencieux. Cela se fait aussi pour les enfants. Et je me dis, pourquoi pas aussi pour les personnes qui ont de la difficulté à lire, dû à un problème de vision temporaire ou plus chronique.

J’aime l’idée de faire parler les livres et je viens de m’acquitter de l’exercice d’en enregistrer un durant trois jours : « Un morceau d’étoile filante » - conte pour enfants que j’ai rédigé voici quelques années. C’est ma solution à une problématique. J’ai envoyé cette histoire à plusieurs éditeurs et quelques uns ont pris la peine de m’expliquer que le sujet ciblait pile les 3 à 6 ans mais que la complexité de l’histoire, elle, rejoignait les 6 à 9 ans. Alors, pourquoi ne pas la rendre accessible aux 3 à 6 ans en la lisant moi-même, me suis-je dit.

J’ai réalisé combien ce n’est pas une mince tâche, j’ai eu un face à face sévère avec le micro. Aucune erreur n’est acceptable - le bafouillage est à la portée de toutes les bouches ! – et il faut lire avec cœur devant un outil si sensible qu’il guette les moindres sautes de voix. Il y a donc une « manière » de lire avec laquelle je me suis familiarisée.

L’expérience m’a fait réfléchir à ce marché du livre avec CD amené très probablement à se développer, ne serait-ce que pour un phénomène incontournable ; la population vieillissante. Il n’est tout de même pas question d’abandonner un loisir aussi enrichissant que celui de lire !

mardi 8 mai 2007

Est-ce que vous connaissez le Festival des écrits de l'ombre ?


Ce Festival, en est à sa deuxième édition et est parrainé par un organisme à but non lucratif. Il a lieu du 19 au 21 mai dans le joli village de St-Antoine-de-Tilly à 60 kilomètres de Québec.

L’idée a jailli en se basant sur des chiffres effarants : 5 000 livres sont publiés chaque année sur les 50 000 manuscrits proposés aux éditeurs. Bien évidemment, c’est loin de signifier que ces 45,000 livres ont rien d’intéressants à offrir ! C’est donc une occasion pour ces auteurs non publiés de présenter leurs écrits (chansons, manuscrits, scénarios de film, poésie) et d’établir un contact direct avec le public. J’ai donc le grand plaisir cette année de faire partie de la centaine d’auteurs inscrits.

Je ne sais pas exactement ce qui m’attend, c’est évidemment toute une aventure. On me promet que c’est un lieu d’échanges effervescents. On nous offre l’occasion de rencontrer le public puisque l’on occupe une table à la Place des auteurs où l’on peut vendre nos manuscrits. Déjà d’échanger avec d’autres auteurs qui sont dans la même situation que soi a quelque chose de ravigotant. Il y a évidemment des ateliers d’information, des lectures de nos écrits, des entrevues et notre fiche d’auteur est jointe au Répertoire 2007, un outil de diffusion. Et pour couronner le tout, c’est la délicieuse et joyeuse Andrée Lachapelle qui en est la marraine cette année.

Je me suis prêtée à l’exercice, au début, avec un peu de tiraillement. « Est-ce que ça vaut la peine ? Qu’est-ce que ça va me donner ? Ça ressemble à s’éditer à compte d’auteurs ce que je n’ai jamais voulu », vous savez toutes ces questions embêtantes que l’on a l’art de se poser. À l’heure actuelle, seulement l’exercice de remplir les exigences : biographie, cheminement littéraire, bibliographie, résumé de l’écrit, etc, je l’ai vécu comme une permission que je m’accordais de naître en tant qu’auteur.

Ça paraît tout simple comme ça mais, on écrit, on écrit et nous sommes les premiers à se plaindre de ne pas être édités, lus, reconnus mais quand arrive le moment de se définir, c’est plutôt vague. Nous sommes face à un choix : rester dans le rêve (et chialer !) ou la réalité (être confrontée !). On prend un risque en s’avançant vers les autres : plaire ou déplaire et entre les deux, le vaste champ de la critique constructive.

Alors, en fin de semaine, j’étais à la préparation « physique » de ces écrits, car il faut bien les endimancher, les enjoliver, leur mettre une jaquette … de jour !

Et vous ? Oui, vous qui aimez écrire et être lu, qui avez un manuscrit achevé ou à l’état potentiel, c’est l’année prochaine, à la troisième édition que vous plongerez ? Et si avant de plonger, vous êtes de ceux qui allez tester le fond de la piscine, eh bien, rien ne vous empêche de venir faire un tour au Festival des écrits de l’ombre !

vendredi 4 mai 2007

De l'âne au coq


Quand l'intention est d'aborder un sujet et puis l'autre, sans suivre d'ordre, quelle importance de placer le coq avant l’âne, voulez-vous bien me le dire ? Je suis certaine que vous n’y verrez que du feu ! "N'y voir que du feu", une autre expression courante. Je me jette sur mon dictionnaire … Mon dieu, à cet instant, combien j’apprécie que le français soit ma langue maternelle ! Une page et demie de dictionnaire pour « feu », combien cela vaut-il de pages en caractère lisible ?! Bien entendu, j’ai du lire tout, absolument tout, pour arriver à la fin à un « n’y voir que du feu » : ne rien y voir (dans le sens d’éblouir). Tout cette lecture pour ça ! Soit que je change de dictionnaire, soit que je m’adresse à quelqu’un qui a plus d’imagination, ou de connaissance, ou un meilleur dictionnaire. Parce que ici, nous faisons au moins un feu par jour (n’ayez crainte dans un foyer de masse !) et je n’ai jamais été ébloui par le feu. Je peux partir dans la lune en le fixant longtemps oui, mais éblouie jamais. M’échappe la filiation du mot. Y aurait-il un détective de la lettre à l’écoute ... ? En attendant, puisqu’il faut bien attendre, j’ose une conclusion intempestive sur l’extrême adaptabilité de la langue. Comme pour le principe du jeu du téléphone, les expressions se transforment à l’usage, et rapidement à part ça, et nous avons la surprise de réaliser qu’à la source l’expression n’avait pas ce sens. Et pourtant, tout le monde comprend le nouveau sens adapté. C’est pour dire que se sont les utilisateurs d’une langue qui ont le dernier mot.

Mais ce n’était pas là mon dernier _ _ _. Le paragraphe précédent était de l’imprévisible, il est donc grand temps que je m’attaque à mon prévu qui était à saveur de coq à l’âne, vous vous rappelez ? Quant à être dans les mots, parlons mot de passe dans le Passe-mot. Une personne m’a raconté sa tentative d’ajouter son commentaire au Passe-mot ce qui est, à mon avis, très très louable ! Quand il lui a été demandé son « Mot de passe », elle a figé (j’ai beaucoup d’imagination) et a tout interrompu. Elle ne connaissait pas « notre » mot de passe ! Elle a eu l’impression (toujours l’imagination) de ne pas faire partie de la gang des amoureux de la lettre puisqu’elle ne connaissait pas LE mot de passe. Il est temps que je dise un mot sur le sujet, et pas un mot de passe, même si c’est le Passe-mot. Il n’y a pas de « Mot de passe » prédéterminé. Imaginez-en un ! Votre auteur préféré mettons. Ou le nom de votre chat, s’il a une connotation littéraire … je blague. N’importe quel mot qui vous inspire, excepté « feu » … J

Pour terminer, même si je n’ai pas abordé tous les ingrédients de mon coq-à-l’âne (ils l’écrivent comme ça aussi dans le Larousse) je ne peux passer sous silence la lecture sur scène par Jean L’Italien et Bernice Hamel (initiatrice du projet) d’un échange de lettres « Le grand amour Monet-Chartrand » à l’Église de Richelieu. J’ai réalisé en l’écoutant combien ces lettres m’ont marqué dès une première lecture dans « Ma vie comme rivière ». Elles se sont ancrées en moi. Un hommage mérité et respectueux pour cette grande dame, Simonne Monet. Un incident m’a particulièrement touché, Michel Chartrand, dans toute la fragilité de ses 90 ans, s’est levé de son banc un peu avant la fin et de son propre-chef a décidé d’aller donner la main à chacun des participants. Ceux-ci accueillaient ces remerciements l’air un peu éberlué. Une bonne âme lui a tendu le bras pour aller le reconduire et ainsi pouvoir donner le mot de la fin.

Quant à moi, c’est Michel Chartrand qui l’a eu le mot de la fin.

Sachons accueillir l’imprévisible, de toutes manières, les événements de la vie se présentent de l’âne au coq !

Venise

mercredi 2 mai 2007

La libellule des Correspondances


Je ne pense pas vous avoir déjà dit ce qui m'a attiré vers Les Correspondances d'Eastman. Je ne pense pas non plus être en mesure de tout expliquer. Surtout pas ! L'inexpliqué se nourrit à même les coulisses de la Vie et j'ai beaucoup de respect pour les coulisses, là où les gens se concentrent avant d'exposer le meilleur d'eux-mêmes.

Une chose dont je suis certaine ; il y avait plusieurs correspondances dont ce symbole de la libellule, attaché Aux Correspondances d’Eastman. Avant même de mettre une première fois les pieds à Eastman, lorsque j'avais à utiliser un pseudonyme, je signais "Libellule". Une correspondance de plus !

Mais pourquoi la Libellule ? Pour moi, c'était l'attraction vers ce bel insecte si à son affaire, capable d'être aérien, malgré son imposant volume. Et puis s'y cache aussi le mot "Libelle" qui appelle un court texte, satirique, dit mon Larousse. Je n'écoute pas toujours les Larousse et j’habille aussi le libelle d’atours sarcastiques autant que tendres, selon la rondeur de la lune. Pour les Correspondances d'Eastman, j'imagine qu'a beaucoup joué la classique symbolique occidentale évoqué par la libellule : fragilité, complexité, simplicité, rapidité, liberté, vivacité, vie. Nous aimerions tous nos écrits empreints de ces attributs, non ? Et puis, bien sûr, la libellule voyage en grand, par bonds et par ponts, d’un jardin d’écriture à l’autre. C’est un insecte qui emplit discrètement l’air et, en astrologie, les signes d’air (verseau, balance, gémeaux) sont les signes de la communication.

Et pour qui cela fait un sens, je suis verseau, ascendant balance, ce qui explique peut-être pourquoi j'aime passer le mot.

mardi 1 mai 2007

Dites-moi comment vous lisez, je vous dirai qui vous êtes !


La traduction est une histoire d’amour. Quand j’ai lu ce titre pour la première fois, je l’ai pris au mot et suis passé à côté ; je cherchais un roman. C’est un roman ! D’un auteur québécois (et pourtant pas de la dernière cuvée) que je ne connaissais pas du tout, Jacques Poulin.

J’ai osé le choisir parmi tant d’autres sans même le connaître. Je vis dangereusement ! Il y a quelque chose d’excitant de risquer une lecture dans une librairie. C’est quand même plus compromettant qu’à la bibliothèque ! Bouquiner, c’est relaxant. Explorer pour acheter, c’est un peu plus stressant. L’idéal est de partir avec l’idée de bouquiner seulement et tout à coup ressentir l’impérieuse envie de se sauver avec un livre, de l’apporter dans son univers. De l’adopter.

J’ai adopté « La traduction est une histoire d’amour » et nous en sommes à l’apprivoisement, lui et moi. Il doit se faire rapidement, j’en suis à la page 25 et il y en a 131. On a pas toute la vie ! J’ai failli pourtant failli choisir une longue vie, une moyenne brique intitulée « La troisième lettre » (ça m’attire les lettres, moi !) et puis j’ai opté pour ce livre, que dis-je ce livret, avec son format enveloppe (rectangulaire) qui se tient bien en mains. Si léger qu’il m’a semblé que la lecture en serait légère. Elle l’est. Trop peut-être mais elle l’est. C’est de la belle littérature ronde en bouche. Des mots qui se disent bien dans la tête. Des mots qui passent bien d’une tête à l’autre.

Comment choisir un livre ? À l’ère des conseils, des mises en garde, des modes d’emploi, personne, à ma connaissance, n’a jamais donné d’instructions à cet égard. À part les suggestions de lecture dont, bizarrement, on ne se souvient jamais le temps voulu.

J’imagine que c’est parce qu’il y a autant de manières de choisir un livre que de personnes.

Comment choisissez-vous les vôtres ? Avez-vous un comportement prévisible ? Aimez-vous votre manière de procéder ? Aimeriez-vous en changer ? Avez-vous des regrets, des hantises, des coups de cœur ? Lisez-vous du usagé, du neuf ? Les portez-vous rapidement à vos yeux ? Vous attendent-ils en ligne ? En pile ? Êtes-vous boulimique, infidèle, monogame, échangiste ? Êtes-vous capable de claquer la couverture au nez d’un auteur ? Combien de pages accordez-vous à la conquête ? Avez-vous un livre de chevet et combien de temps le reste-il ? Lisez-vous du mince, du épais, du fictif, de l’essai, de la biographie, des lettres … Alouette !

J’aurais pu continuer ainsi longtemps. C’est une belle manière d’aborder, de rencontrer, de connaître l’autre. Il y a de plus en plus de personnes seules et de moins en moins de club de lecture. Bizarre. Tiens, une petite dernière : Connaissez-vous quelqu’un (vous incluant !) qui fait partie d’un club de lecture ?

RSVP (allez, au moins une !)

Venise