Le franc-parler québécois, sans censure, sans gants blancs, sans mots à « 1,000 piastres », voici La déesse des mouches à feu, malgré un titre aux allures poétiques. S’il y a de la poésie dans cet ouvrage, c’est involontaire et je dirais que c’est surtout décelable « après » l’avoir vécu, peut-être pour le côté excessif tragico-comique. Car lorsque l’on vit l’adolescence, et Catherine la vit la pédale poussée au maximum, tout est si intensément vécu qu’il s’en dégage plutôt des relents sérieusement dramatiques.
Faut dire, à sa décharge, que tout arrive en même temps. La vie se serait consulté pour concocter l’adolescence la plus ardue possible qu’elle n’aurait pas faite autrement, ne serait-ce qu’avec des parents qui divorcent. Mais des parents où l’histoire d’amour ne semble pas finie. On est loin de la sérénité ici. C’est la guerre douce ou hostile et en silence chez la fille à l’égard de sa mère qu’elle trouve cruelle à l’égard de son naïf de père. Il est question de clans et de tranchées, de prendre partie dans cette histoire qui concerne pourtant que les parents.
Sous l’œil impitoyable de Catherine, qui commence à se prendre pour un adulte, les parents sont sots ou ils ont tort sur toute la ligne. On connait cette rengaine chez les ados, à la différence près que cette fois, on croit Catherine. La force de sa voix retentit avec des accents criants de vérité. Je me suis même surprise à remercier le ciel d’avoir eu une mère plutôt potable, si je la compare aux parents de Catherine, particulièrement son père aussi immature qu'un enfant.
Quand on y regarde de près, c’est le tour de passe-passe de cette histoire, les parents se transforment en enfants, par leur chicane, et l’enfant tente de se transformer en adulte. Mais un instant, pas en adulte responsable qui pèse chacune de ses décisions mais en adulte étourdi par toutes les possibilités qui s'offrent tout à coup. Une ado se retrouvant seule devant sa vie à quatorze ans, à cause de la surveillance allégée des parents, veut goûter aux fruits défendus de la vie mais tous dans la même fin de semaine !
Jamais la voix de Catherine ne va défaillir, elle gardera le même ton jusqu’au dernier mot. Jamais le lecteur ne se dira, je ne la reconnais pas. C’est la force de ce roman ; la vérité du personnage qui résonne fortement dans des lignes dialoguées. Elle dialogue avec elle-même, pour nous, les lecteurs. On s’abreuve donc à un dialogue parfois fougueux et toujours entrainant : « Je savais que, si je toffais, ma mère se tannerait de me surveiller sans arrêt. Je veux dire, elle pouvait plus coucher chez son chum ni souper au restaurant avec son amie de fille. C’est impossible qu’elle ne trouvait pas ça dull ».
La langue des jeunes et des mots de tous les jours du Saguenay, tiendrait à préciser Geneviève Pettersen, alias Madame Chose. Si jamais « La déesse des mouches à feu » vous titille pour une lecture aux allures poétiques, oubliez ce roman qu’il faut apprécier pour un langage cru et "archi" québécois. C’est à prendre ou à laisser. Je l’ai pris et ne l’ai pas regretté, malgré quelques réticences aux premières pages. Il y a tant de rebondissements et de dynamisme que j'y ai trouvé amplement mon compte dans cette galerie de personnages jeunes qui cachent leur jeu aux adultes. Il faut un temps pour s’ajuster mais une fois que l’on syntonise clairement la voix, on vit l’intimité d’une adolescente qui n’a pas froid aux yeux et qui a du gros bon sens…. malgré tout !
Jamais la voix de Catherine ne va défaillir, elle gardera le même ton jusqu’au dernier mot. Jamais le lecteur ne se dira, je ne la reconnais pas. C’est la force de ce roman ; la vérité du personnage qui résonne fortement dans des lignes dialoguées. Elle dialogue avec elle-même, pour nous, les lecteurs. On s’abreuve donc à un dialogue parfois fougueux et toujours entrainant : « Je savais que, si je toffais, ma mère se tannerait de me surveiller sans arrêt. Je veux dire, elle pouvait plus coucher chez son chum ni souper au restaurant avec son amie de fille. C’est impossible qu’elle ne trouvait pas ça dull ».
La langue des jeunes et des mots de tous les jours du Saguenay, tiendrait à préciser Geneviève Pettersen, alias Madame Chose. Si jamais « La déesse des mouches à feu » vous titille pour une lecture aux allures poétiques, oubliez ce roman qu’il faut apprécier pour un langage cru et "archi" québécois. C’est à prendre ou à laisser. Je l’ai pris et ne l’ai pas regretté, malgré quelques réticences aux premières pages. Il y a tant de rebondissements et de dynamisme que j'y ai trouvé amplement mon compte dans cette galerie de personnages jeunes qui cachent leur jeu aux adultes. Il faut un temps pour s’ajuster mais une fois que l’on syntonise clairement la voix, on vit l’intimité d’une adolescente qui n’a pas froid aux yeux et qui a du gros bon sens…. malgré tout !
Catherine, jeune fille qui a du caractère tout autant que cette histoire en a.