Comment pourrais-je me targuer de transparence sans mentionner immédiatement que Claude Lamarche est une blogueuse que je suis avec grand intérêt et qui fréquente le Passe-Mot avec assiduité. Ceci dit, j’ai tenté de la lire avec toute l’objectivité possible, ce qui n’a pas été évident.
Les têtes rousses sont celles de trois Irlandais, deux sœurs et un frère, chassés de leur pays en 1847. Pendant que l’aînée de 19 ans prend très au sérieux son rôle d’ainesse, le trio accoste à Montréal après un périple bouleversant sur un voilier où s’entasse la chair humaine de leurs compatriotes. La plus grosse part du roman ira cependant à l’acclimatation d’une petite population irlandaise dans un quartier de Montréal qui leur sera attribué dès leur arrivée.
Dans un premier temps, le voyage en mer s’apparente à plusieurs de ces expéditions où la grosse misère règne accentuée par la terrible angoisse devant l’inconnu. Déracinés, voguant sur l’eau dans les pires conditions, ces périples de boat people se ressemblent, en tout cas, rien dans cette histoire ne m’est apparu différent de la traversée vécue dans le récit Ru de Kim Thùy par exemple.
L’intérêt du roman repose sur l’approfondissement de la psychologie des personnages, puisque la trame portant sur l’exil d'une famille est assez mince. J’ai réussi à m’attacher au trio, mais ce fut progressif et un peu ardu pour plusieurs détails qui seraient astreignants à tous énumérer. L’auteure a fait de l’ainée, Bridget Bushell, son personnage principal, un être fait d’ambiguïtés et d’ambivalences. Cette femme que l’on veut nous laisser croire forte, avec un ascendant naturel sur les autres, surtout sur son frère et sa soeur, est timide et doute énormément de sa valeur.
Généralement, j'ai eu de la difficulté à croire à son autorité naturelle, mais je dois dire particulièrement envers son frère, surtout après que celui-ci ait pris les choses en mains avec vigueur pendant le voyage. Je n'ai pas compris sa soudaine soumission, une fois les trois installés dans leur nouveau home. Si j’avais eu accès à ses pensées intimes, peut-être en aurais-je saisis les raisons. Faut dire que le titre - que j'aime beaucoup ! - Les têtes rousses, représenté par trois médaillons m'ont laissé croire que trois caractères seraient fouillés, quant en fait le frère et la sœur serviront plutôt de faire-valoir à l’ainée.
Cette dernière se définira plus nettement avec la maternité, un personnage de mère de l’époque auquel j’ai cru. L’exposition des moyens de subsistance d’alors est une mine de renseignements. Un homme, Denis traverse l’histoire aux côtés de Bridget. Ce personnage bien incarné, éprouvant des émotions claires et nettes, est le plus limpide à mon avis et donc le plus intéressant. Je m’y suis d’ailleurs attachée plus rapidement.
Il n’est jamais facile de raconter une vie, de l’enfance à la mort, surtout quand on désire toucher à d’innombrables personnages, ancêtres, enfants, petits-enfants, ce qui transforme l’histoire en saga. Malgré ce que j’appelle quelques maladresses, j’ai pris du plaisir à ma lecture qui a apporté à mon attention un pan d’histoire méconnu, l’émigration irlandaise au Québec. N’est pas étranger à mon plaisir non plus, une narration sur un ton posé, pour ainsi dire détaché, qui sait éclairer à grands traits inspirés le décor humain et la nature urbaine.
Note : L'auteure vient de me faire découvrir le site où elle nous entretient des lieux et de certains événements. Ça ancre le roman dans notre réalité, ce qui n'est pas à dédaigner.
dimanche 29 janvier 2012
jeudi 26 janvier 2012
Du vrac s’impose
Un vrac, quel meilleur moyen pour se donner temps et élan pour s’élancer sur sa prochaine critique !
Une rentrée en plein hiver
Plusieurs les connaissent déjà, je veux dire ceux qui font et lisent Le Devoir, Danielle Laurin a apporté à notre attention d’affriolants titres québécois. Un hiver chaud ! Je relève ses titres pour jouer (si vous désirez des infos, des extraits, elle en donne), jouer à quel titre vous aimeriez vous faire offrir en cadeau, ou celui que vous allez vous offrir en cadeau. De mon côté, j’y vais avec quelques commentaires.
1- Les cascadeurs de l'amour n'ont pas droit au doublage, Martine Delvaux (Héliotrope) – Elle me tente cette auteure, surtout après l’avoir entendu en entrevue à Plus on est fous, plus on lit. J’achèterais l’auteure avant le livre cette fois.
2- Petal's Pub, Arlette Cousture (Libre Expression) ... Ouais, pas sûre.
3- Charlotte before Christ, Alexandre Soublière (Boréal)- Encore un titre anglais ! Fatiguant cette manie. Ça m’enlève le goût de le lire. C’est un premier roman, probablement qu'il sera recensé par la Recrue du mois
4- Le hasard et la volonté, Jean-François Beauchemin (Québec Amérique) – Incontournable, pour moi en tout cas.
5- Une femme comblée, Brigitte Haentjens (Prise de parole) - Vous ne pensez pas que je devrais lire cette auteure ?
6- Seulement attendre et regarder, Elena Botchorichvili (Boréal) – On peut pas tout lire, dommage.
7- Tsukushi, Aki Shimazaki (Leméac) – Il me tente.
8- Amour et autres violences, Marie-Sissi Labrèche (Boréal) – Je pense pas, non. Et vous ?
9- Le Christ obèse, Larry Tremblay (Alto) – Curieux quand même sur 22 titres, 2 ont le mot Christ
10- L'affaire Brenner, Jean-Pierre Trépanier (Le Sémaphore) - Peut-être.
11- Monsieur Électrique, Jean-Marc Beausoleil (Triptyque) Je vais dire comme François Legault « On verra »
12- Transtaiga, Ariane Gélinas (Marchand de feuilles) – Premier roman et premier tome d’une trilogie ! Marchand de feuilles, une maison d’édition qui fait confiance à ses auteurs !
13-Tous les corps naissent étrangers, Hugo Léger (XYZ) - Un autre premier roman, d’une personne un peu plus connue
14- Encre, Dragonville Tome 2, Michèle Plomer (Marchand de feuilles) – Non mais, je l’attends-tu rien qu’un peu celui-là !
15- Mayonnaise, Éric Plamondon (Le Quartanier) - Deuxième tome (déjà !) après Hongrie-Hollywood express, en lice au Prix des Libraires
16- Négroni on the rocks, Rafaële Germain (Libre Expression) – Sûrement efficace dans le genre, mais je répète « On ne peut pas tout lire ! »
17- Rose Brouillard, le film, Jean-François Caron (La Peuplade) – Je serai prête à revivre une expérience avec cet auteur.
18- Lit double, Janette Bertrand (Libre Expression) – Pouvez-vous croire que je n’ai encore lu aucun de ses romans ? Pourtant, j’admire cette femme.
19- Le testament du professeur Zukerman, Francis Malka (Hurtubise) – On dit qu’il y a du mystère, de l’étrangeté, tout pour me plaire. Je ne connais pas cet auteur.
20- Griffintown, Marie Hélène Poitras (Alto) – Savez-vous, celui-là ... et bien, je vais le lire !
21- J'haïs les bébés, François Barcelo (Coups de tête) – Léger, une récréation de lecture, un petit show d’humour écrit... bien écrit ? À vérifier.
22- Le jeune homme sans avenir, Marie-Claire Blais (Boréal) – Du substantiel. Mais je ne sais pas. J’attends vos commentaires.
Un rendez-vous avec soi
Est-ce qu’il vous arrive de participer au concours mensuel de la librairie Carcajou ? Vous pouvez gagner des livres et ce mois-ci, c’est un échantillonnage de livres sur soi.... pour vous ?
Peux pas m’en empêcher...
... de parler de la langue et du langage. Je vous l’avais dit que j’apporterai à votre attention mes billets @Voir. Comme je l’ai dit sur facebook « je « pêche » pour ma paroisse ...
Pas seulement moi
Qui prêche pour ma paroisse, d’autres aussi prêchent pour ma paroisse ! Cette fois, et j’en ai été très honorée, c’est Rue des Libraires. Un recensement de blogues littéraires par Isabelle Beaulieu, elle nous offre une belle rue de blogues à découvrir....
Une rentrée en plein hiver
Plusieurs les connaissent déjà, je veux dire ceux qui font et lisent Le Devoir, Danielle Laurin a apporté à notre attention d’affriolants titres québécois. Un hiver chaud ! Je relève ses titres pour jouer (si vous désirez des infos, des extraits, elle en donne), jouer à quel titre vous aimeriez vous faire offrir en cadeau, ou celui que vous allez vous offrir en cadeau. De mon côté, j’y vais avec quelques commentaires.
1- Les cascadeurs de l'amour n'ont pas droit au doublage, Martine Delvaux (Héliotrope) – Elle me tente cette auteure, surtout après l’avoir entendu en entrevue à Plus on est fous, plus on lit. J’achèterais l’auteure avant le livre cette fois.
2- Petal's Pub, Arlette Cousture (Libre Expression) ... Ouais, pas sûre.
3- Charlotte before Christ, Alexandre Soublière (Boréal)- Encore un titre anglais ! Fatiguant cette manie. Ça m’enlève le goût de le lire. C’est un premier roman, probablement qu'il sera recensé par la Recrue du mois
4- Le hasard et la volonté, Jean-François Beauchemin (Québec Amérique) – Incontournable, pour moi en tout cas.
5- Une femme comblée, Brigitte Haentjens (Prise de parole) - Vous ne pensez pas que je devrais lire cette auteure ?
6- Seulement attendre et regarder, Elena Botchorichvili (Boréal) – On peut pas tout lire, dommage.
7- Tsukushi, Aki Shimazaki (Leméac) – Il me tente.
8- Amour et autres violences, Marie-Sissi Labrèche (Boréal) – Je pense pas, non. Et vous ?
9- Le Christ obèse, Larry Tremblay (Alto) – Curieux quand même sur 22 titres, 2 ont le mot Christ
10- L'affaire Brenner, Jean-Pierre Trépanier (Le Sémaphore) - Peut-être.
11- Monsieur Électrique, Jean-Marc Beausoleil (Triptyque) Je vais dire comme François Legault « On verra »
12- Transtaiga, Ariane Gélinas (Marchand de feuilles) – Premier roman et premier tome d’une trilogie ! Marchand de feuilles, une maison d’édition qui fait confiance à ses auteurs !
13-Tous les corps naissent étrangers, Hugo Léger (XYZ) - Un autre premier roman, d’une personne un peu plus connue
14- Encre, Dragonville Tome 2, Michèle Plomer (Marchand de feuilles) – Non mais, je l’attends-tu rien qu’un peu celui-là !
15- Mayonnaise, Éric Plamondon (Le Quartanier) - Deuxième tome (déjà !) après Hongrie-Hollywood express, en lice au Prix des Libraires
16- Négroni on the rocks, Rafaële Germain (Libre Expression) – Sûrement efficace dans le genre, mais je répète « On ne peut pas tout lire ! »
17- Rose Brouillard, le film, Jean-François Caron (La Peuplade) – Je serai prête à revivre une expérience avec cet auteur.
18- Lit double, Janette Bertrand (Libre Expression) – Pouvez-vous croire que je n’ai encore lu aucun de ses romans ? Pourtant, j’admire cette femme.
19- Le testament du professeur Zukerman, Francis Malka (Hurtubise) – On dit qu’il y a du mystère, de l’étrangeté, tout pour me plaire. Je ne connais pas cet auteur.
20- Griffintown, Marie Hélène Poitras (Alto) – Savez-vous, celui-là ... et bien, je vais le lire !
21- J'haïs les bébés, François Barcelo (Coups de tête) – Léger, une récréation de lecture, un petit show d’humour écrit... bien écrit ? À vérifier.
22- Le jeune homme sans avenir, Marie-Claire Blais (Boréal) – Du substantiel. Mais je ne sais pas. J’attends vos commentaires.
Un rendez-vous avec soi
Est-ce qu’il vous arrive de participer au concours mensuel de la librairie Carcajou ? Vous pouvez gagner des livres et ce mois-ci, c’est un échantillonnage de livres sur soi.... pour vous ?
Peux pas m’en empêcher...
... de parler de la langue et du langage. Je vous l’avais dit que j’apporterai à votre attention mes billets @Voir. Comme je l’ai dit sur facebook « je « pêche » pour ma paroisse ...
Pas seulement moi
Qui prêche pour ma paroisse, d’autres aussi prêchent pour ma paroisse ! Cette fois, et j’en ai été très honorée, c’est Rue des Libraires. Un recensement de blogues littéraires par Isabelle Beaulieu, elle nous offre une belle rue de blogues à découvrir....
dimanche 22 janvier 2012
Un couple d'enfer (Les Nombrils) - Delaf & Dubuc
Voici environ cinq ans, j’ai lu par hasard « Pour qui tu te prends », premier tome de la série Les Nombrils, maintenant si populaire. Delaf & Dubuc en sont au cinquième tome et font un tabac en Europe. On se comprend que je ne suis pas la clientèle cible de ce trio de jeunes filles en mal de garçons, deux « m’as-tu-vu » (Vicky et Jenny) et un faire-valoir, Karine, dont le seul point commun est leur nombril à l’air !
J’ai acheté le premier tome dans une bouquinerie, à l’état neuf, probablement un service de presse non lu d’après la libraire, par solidarité pour le couple de bédéistes qui habitait la même région que « mon » bédéiste Marsi. Qui plus est, le tandem créatif, Delaf au dessin, Dubuc au scénario, avait une bouille sympa, travaillait ensemble, tout en étant un couple dans la vie. J’étais convaincue que cet achat serait un geste isolé, je n’allais certainement pas mordre à l’hameçon, moi qui riais sous cape des fanas de séries déclinées en douzaine de tomes. Eh bien, je me suis lourdement trompée, me voici à espérer qu’il y en ait une douzaine ... en autant que la qualité demeure.
Pour que la qualité demeure, les personnages principaux doivent évoluer, ne pas faire du sur-place et que des personnages forts s’y rajoutent et viennent chambouler les prédominantes relationnelles. Que surgissent des retournements de situation importants, mais probables. Bref, qu’on n’achète pas le lecteur en lui redonnant la même bouillie à chaque tome en tablant sur son attachement aux personnages. Il est facile de s’asseoir sur ce laurier, mais les auteurs ne l’ont pas fait, ma récente lecture me le prouve hors de tout doute.
Vous aimeriez que j’étaye mon propos ? Je m’apprêtais à le faire, au meilleur de mes connaissances, quand j’ai découvert la critique de mon ami explorateur BD. De sa lucarne, PG Luneau développe les points forts du tome 5 et, moult détails à l’appui, digresse sur les raisons pour lesquelles cette série maintient sa qualité. Pourquoi redire du si bien dit, d’autant plus qu’en cliquant, vous aurez le plaisir d’y découvrir une discussion passionnante autour du sujet des expressions françaises dans une bande dessinée d’origine québécoise. Delaf lui-même commente à deux reprises, partageant avec nous ce dont on peut difficilement se douter n’étant pas confronté à certaines règles ... Je reste intentionnellement vague, tout pour piquer votre curiosité !
Quoiqu’il en soit, j’applaudis ce gigantesque succès de bédéistes québécois à l’étranger. C’est une chose de réussir un album, mais une série ! D’un tome à l’autre, les lecteurs attendent d’être propulsés, toujours plus loin, toujours plus haut. Me voici haut, jusqu’où ira mon saut à la lecture du tome 6 ?
J’ai acheté le premier tome dans une bouquinerie, à l’état neuf, probablement un service de presse non lu d’après la libraire, par solidarité pour le couple de bédéistes qui habitait la même région que « mon » bédéiste Marsi. Qui plus est, le tandem créatif, Delaf au dessin, Dubuc au scénario, avait une bouille sympa, travaillait ensemble, tout en étant un couple dans la vie. J’étais convaincue que cet achat serait un geste isolé, je n’allais certainement pas mordre à l’hameçon, moi qui riais sous cape des fanas de séries déclinées en douzaine de tomes. Eh bien, je me suis lourdement trompée, me voici à espérer qu’il y en ait une douzaine ... en autant que la qualité demeure.
Pour que la qualité demeure, les personnages principaux doivent évoluer, ne pas faire du sur-place et que des personnages forts s’y rajoutent et viennent chambouler les prédominantes relationnelles. Que surgissent des retournements de situation importants, mais probables. Bref, qu’on n’achète pas le lecteur en lui redonnant la même bouillie à chaque tome en tablant sur son attachement aux personnages. Il est facile de s’asseoir sur ce laurier, mais les auteurs ne l’ont pas fait, ma récente lecture me le prouve hors de tout doute.
Vous aimeriez que j’étaye mon propos ? Je m’apprêtais à le faire, au meilleur de mes connaissances, quand j’ai découvert la critique de mon ami explorateur BD. De sa lucarne, PG Luneau développe les points forts du tome 5 et, moult détails à l’appui, digresse sur les raisons pour lesquelles cette série maintient sa qualité. Pourquoi redire du si bien dit, d’autant plus qu’en cliquant, vous aurez le plaisir d’y découvrir une discussion passionnante autour du sujet des expressions françaises dans une bande dessinée d’origine québécoise. Delaf lui-même commente à deux reprises, partageant avec nous ce dont on peut difficilement se douter n’étant pas confronté à certaines règles ... Je reste intentionnellement vague, tout pour piquer votre curiosité !
Quoiqu’il en soit, j’applaudis ce gigantesque succès de bédéistes québécois à l’étranger. C’est une chose de réussir un album, mais une série ! D’un tome à l’autre, les lecteurs attendent d’être propulsés, toujours plus loin, toujours plus haut. Me voici haut, jusqu’où ira mon saut à la lecture du tome 6 ?
jeudi 19 janvier 2012
À force de lire, écrire
Mon ami et explorateur BD, Pierre-Greg Luneau m'a avertie, si ton perfectionnisme t'amène à vouloir toujours rédiger des billets différents Chez Venise et au Passe-Mot, tu t'en sortiras pas ! Je lui donne raison, avant de la perdre ! Aujourd'hui, je misais sur deux billets mais je me rends, ils seront semblables. J'y ajoute de petites confidences, puisque nous sommes entre nous. Entre amis ! C'est moins anonyme que Chez Venise où je sais à peine qui me visite. Je vous offre également un vidéo que j'ai trouvé amusant, pas une danse du ventre, une danse du livre !
Ne pas perdre nos plumes
On se plaint souvent que notre télévision d’état, Radio-Canada ne fait pas suffisamment de place à la littérature. Quand il y a lacune, il faut la dénoncer, c’est sain. Quand il y a matière à féliciter, il faut le souligner, c’est sain.
Notre télévision d’état a encouragé les écrivains pendant une trentaine d’années avec les Prix littéraires Radio Canada. Initiative louable mais un peu statique. Un concours une fois par année, la balance de l’année, rien. Radio-Canada a compris qu’il y avait place à l’amélioration et a lancé son espace Zone d’écriture, un lieu d’échange dynamique, une communauté où les écrivains peuvent se retrouver et partager leur expérience en ligne. Cet espace convivial offre des défis d’écriture, des ateliers d’écriture en ligne, des textes originaux d’auteurs, des éditoriaux, des nouvelles sur le monde littéraire et des suggestions de lecture. Tout en n’oubliant pas les Prix littéraires qui perdurent mais avec certains changements. Par exemple, les compétitions Nouvelle, Récit, Poésie se font maintenant à tour de rôle. Chacune de ces catégories peut rapporter 6,000 $ au lauréat et un 1,000 $ à quatre « mentions spéciales » sélectionnés par le jury. J’en profite pour dire qu’il reste seulement 13 jours à ceux et celles qui désirent soumettre leur(s) texte(s) dans la catégorie « Récit » présentement en cours.
Dernièrement, l’éditrice de Zone d’écriture, l’écrivaine Marie-Hélène Poitras, nous a mis sur la piste d’un thème, auquel personne n’échappe aussitôt né : la famille. Quand on y pense deux secondes, plusieurs de nos écrivains ont fait du pouce sur ce thème. Marie-Sissi Labrèche va jusqu’à dire que S’il fallait que les auteurs n’écrivent pas sur leur entourage, en particulier sur leur famille, il n’y aurait pas de littérature. « Les familles sont des asiles de fous » rajoute Régis Jauffret.
Je ne sais pas si on peut dire de Radio-Canada que c’est une grosse famille mais une chose est certaine, les liens s’assemblent et se ressemblent. Avez-vous regardé « Apparences », la nouvelle série de Radio-Canada ? On y aborde la famille et son apparence, souvent trompeuse. Un concours d’écriture en lien avec ce thème de famille et ses secrets est ouvert à tous. Je l’ai découvert sur le site de l’émission, et ai décidé de le porter à l’attention publique, on en entend peu parler, il me semble.
En avez-vous des secrets de famille ? Qui n’en a pas ! Un concours à la portée de toute plume qui chatouille les mots vous attend. Lire puis écrire, deux gestes qui se tiennent aussi près que remplir puis déverser. Alors, si vous avez un trop-plein de lecture, vous savez maintenant quoi faire, écrire ! En plus, c’est une occasion de publication et de gains intéressants.
Avant de quitter le tableau des belles initiatives Radio-canadiennes, je vous mets Les mots à la bouche, toujours via l’espace Zone d’écriture.
La danse du livre
Ne pas perdre nos plumes
On se plaint souvent que notre télévision d’état, Radio-Canada ne fait pas suffisamment de place à la littérature. Quand il y a lacune, il faut la dénoncer, c’est sain. Quand il y a matière à féliciter, il faut le souligner, c’est sain.
Notre télévision d’état a encouragé les écrivains pendant une trentaine d’années avec les Prix littéraires Radio Canada. Initiative louable mais un peu statique. Un concours une fois par année, la balance de l’année, rien. Radio-Canada a compris qu’il y avait place à l’amélioration et a lancé son espace Zone d’écriture, un lieu d’échange dynamique, une communauté où les écrivains peuvent se retrouver et partager leur expérience en ligne. Cet espace convivial offre des défis d’écriture, des ateliers d’écriture en ligne, des textes originaux d’auteurs, des éditoriaux, des nouvelles sur le monde littéraire et des suggestions de lecture. Tout en n’oubliant pas les Prix littéraires qui perdurent mais avec certains changements. Par exemple, les compétitions Nouvelle, Récit, Poésie se font maintenant à tour de rôle. Chacune de ces catégories peut rapporter 6,000 $ au lauréat et un 1,000 $ à quatre « mentions spéciales » sélectionnés par le jury. J’en profite pour dire qu’il reste seulement 13 jours à ceux et celles qui désirent soumettre leur(s) texte(s) dans la catégorie « Récit » présentement en cours.
Dernièrement, l’éditrice de Zone d’écriture, l’écrivaine Marie-Hélène Poitras, nous a mis sur la piste d’un thème, auquel personne n’échappe aussitôt né : la famille. Quand on y pense deux secondes, plusieurs de nos écrivains ont fait du pouce sur ce thème. Marie-Sissi Labrèche va jusqu’à dire que S’il fallait que les auteurs n’écrivent pas sur leur entourage, en particulier sur leur famille, il n’y aurait pas de littérature. « Les familles sont des asiles de fous » rajoute Régis Jauffret.
Je ne sais pas si on peut dire de Radio-Canada que c’est une grosse famille mais une chose est certaine, les liens s’assemblent et se ressemblent. Avez-vous regardé « Apparences », la nouvelle série de Radio-Canada ? On y aborde la famille et son apparence, souvent trompeuse. Un concours d’écriture en lien avec ce thème de famille et ses secrets est ouvert à tous. Je l’ai découvert sur le site de l’émission, et ai décidé de le porter à l’attention publique, on en entend peu parler, il me semble.
En avez-vous des secrets de famille ? Qui n’en a pas ! Un concours à la portée de toute plume qui chatouille les mots vous attend. Lire puis écrire, deux gestes qui se tiennent aussi près que remplir puis déverser. Alors, si vous avez un trop-plein de lecture, vous savez maintenant quoi faire, écrire ! En plus, c’est une occasion de publication et de gains intéressants.
Avant de quitter le tableau des belles initiatives Radio-canadiennes, je vous mets Les mots à la bouche, toujours via l’espace Zone d’écriture.
La danse du livre
dimanche 15 janvier 2012
En région arctique et ailleurs - Laurence Gough
Je ne sais pas si vous l'avez remarqué mais je ne rédige plus à chaque numéro une critique de premier roman au webzine La Recrue du mois. J'ai dû ralentir ma cadence, la vie familiale au sens le plus large m'y obligeant. De par ce recul obligatoire du webzine, quand j'ouvre ses pages le 15 de chaque mois, je suis époustouflée devant l'ampleur du travail de ces 15 rédacteurs-trices, une rédactrice en chef, un webmestre, un graphiste, et cela à titre entièrement bénévole. C'est à souligner et je le souligne !
Ce mois-ci, les circonstances s'y prêtant, je me suis commise dans un repêchage que je ne pensais pas aimer autant. Le voici :
Thomas, leader incontesté entraine ses amis, un groupe d’étudiants, dans un chalet en Gaspésie pour s’y reposer. Traduction pour des jeunes de cet âge : faire la fête. Il est content d’y amener sa blonde, Noémie, qui fait partie de son quotidien depuis des mois, mais son cousin, non. C’est un fardeau que sa tante et sa mère lui font porter depuis l’enfance, c’est toujours à lui qu’incombe la tâche d’intégrer son étrange cousin Simon à une vie sociale normale. Cette fois-ci, il en a marre, et encore plus quand il décèlera une attraction entre sa blonde et ce dernier. Se pensant en parfait contrôle de sa vie et de celle de sa blonde, il ne considérera pas Simon comme un rival, leur offrant même l’occasion de mieux se connaître en faisant du pouce en pleine nuit frigorifiée au cœur de la vastitude Gaspésienne.
L’auteure a traité cette histoire avec dynamisme et arrive à nous faire entrer dans le jeu de l’attraction, le jeu du jeu aussi, puisque Noémie et Simon s’adonne à l’amour comme des enfants riant sous cape. La différence de Simon est bellement présentée, cela en devient presque un hommage aux troubles psychiatriques qui, plus qu’acceptés, deviennent festifs.
J’ai pris plaisir à partager les réflexions intimes de Noémie, personnage tout à fait cohérent. Simon est étrange juste ce qu’il faut pour entretenir le mystère. Du côté de Thomas, j’ai trouvé plus difficile de cerner ses pensées intérieures qui contrastent avec son comportement extérieur.
Je sais combien il est hasardeux de suggérer un roman à une catégorie de personnes mais cette fois-ci, je ne peux taire la voix que j’ai entendu tout au long de ma lecture : « Ce roman passionnerait la jeunesse ». Ceci dit, je suis en âge d’être grand-mère et je l’ai apprécié. Il ne faudrait surtout pas se priver de découvrir une histoire au rythme soutenu par un style alerte, entrainant le lecteur dans une douce et imprévisible folie.
Ce mois-ci, les circonstances s'y prêtant, je me suis commise dans un repêchage que je ne pensais pas aimer autant. Le voici :
Thomas, leader incontesté entraine ses amis, un groupe d’étudiants, dans un chalet en Gaspésie pour s’y reposer. Traduction pour des jeunes de cet âge : faire la fête. Il est content d’y amener sa blonde, Noémie, qui fait partie de son quotidien depuis des mois, mais son cousin, non. C’est un fardeau que sa tante et sa mère lui font porter depuis l’enfance, c’est toujours à lui qu’incombe la tâche d’intégrer son étrange cousin Simon à une vie sociale normale. Cette fois-ci, il en a marre, et encore plus quand il décèlera une attraction entre sa blonde et ce dernier. Se pensant en parfait contrôle de sa vie et de celle de sa blonde, il ne considérera pas Simon comme un rival, leur offrant même l’occasion de mieux se connaître en faisant du pouce en pleine nuit frigorifiée au cœur de la vastitude Gaspésienne.
L’auteure a traité cette histoire avec dynamisme et arrive à nous faire entrer dans le jeu de l’attraction, le jeu du jeu aussi, puisque Noémie et Simon s’adonne à l’amour comme des enfants riant sous cape. La différence de Simon est bellement présentée, cela en devient presque un hommage aux troubles psychiatriques qui, plus qu’acceptés, deviennent festifs.
J’ai pris plaisir à partager les réflexions intimes de Noémie, personnage tout à fait cohérent. Simon est étrange juste ce qu’il faut pour entretenir le mystère. Du côté de Thomas, j’ai trouvé plus difficile de cerner ses pensées intérieures qui contrastent avec son comportement extérieur.
Je sais combien il est hasardeux de suggérer un roman à une catégorie de personnes mais cette fois-ci, je ne peux taire la voix que j’ai entendu tout au long de ma lecture : « Ce roman passionnerait la jeunesse ». Ceci dit, je suis en âge d’être grand-mère et je l’ai apprécié. Il ne faudrait surtout pas se priver de découvrir une histoire au rythme soutenu par un style alerte, entrainant le lecteur dans une douce et imprévisible folie.
jeudi 12 janvier 2012
Passez me Voir ...
Est-ce que j’ai l’air de négliger mon Passe-Mot, moi là ?! Arrêter de passer le mot de nos auteurs québécois, ça serait pas très gentil (sourire) pour l’année 2012. En fait, entre les pages de mes billets, j'ai été occupée par une autre manière de passer le mot des écrivains québécois. Je vous annonce donc officiellement que je fais partie de la nouvelle équipe de blogueurs du Voir, vitrine panoramique de plusieurs points de vue.
Remarquez que je tenais déjà au Voir un semblant de blogue, depuis 2005, donc avant le Passe-Mot, mais le fonctionnement ne me donnait pas la latitude d’initier le sujet de mes chroniques. Je pouvais commenter un roman en autant qu’un journaliste l’ait déjà fait. Et comme ils ne peuvent pas commenter tous les livres, de tous les auteurs québécois !!
Évidemment, il y aura certaines redites, puisque je vais transférer mes comptes-rendus de lecture du Passe-Mot à Venise (nom très original du blogue !!) mais s’y ajoutera des billets exclusifs, sur du cinéma par exemple, ou des questions sociales irrésistibles. Ce genre de billets, je les porterai à votre attention en passant par mes chroniques Vrac. Si vous manquez un Vrac, ne vous gênez surtout pas d’aller me visiter directement, ne serait-ce que pour la raison bien simple que nous sommes récompensés au nombre de clics par billet ! C’est une récompense symbolique, mais si on calcule qu’au Passe-Mot, l’œuvre est entièrement bénévole, n’ayant jamais voulu accepter les nombreuses offres de promo, je me sens très à l’aise de toucher une minime compensation financière. Si vous doutez du symbolisme, penchez-vous vers moi, je vais murmurer : 5 $ par 1,000 clics, par billet. Hum... je sais, nous n’allons pas bien loin dans la vie avec de tels montants, mais ne sous-estimons pas la visibilité, la crédibilité, deux denrées appétissantes qui se consomment fraichement.
Le Passe-Mot ne sera pas négligé, j’en fais la promesse. D’ailleurs, j’en profite pour annoncer, qu’avant même cette nouveauté Voir dans ma vie, je comptais faire du ménage visuel sur le Passe-Mot. Pour ce faire, je dois mettre temps et énergie par en-dessous, via le tableau de bord. Pour ceux qui me connaissent, ce n’est pas vraiment mon fort. Je dois réorganiser. Je n’aime pas que ma liste de blogues se retrouve tout en bas de la page ... si bas, que ces blogues auxquels je crois, sont moins accessibles, et qui sait peut-être moins fréquentés. Pour remonter la face de mon blogue, je dois retirer ma bibliothèque. Elle est maintenant trop volumineuse (et les livres n’y sont même pas tous !), je dois remplacer par des « nuages » de catégories. Je ne sais pas si vous avez remarqué mais mes commentaires de lecture sont classés sous « compte-rendu » Il y a d’autres catégories, par exemple « vrac » « info & actualité » « parlons blogues » (celui que vous lisez, s’y classe) « récréation » « Prix littéraires » etc .... Il y a plusieurs catégories que j’ai délaissées depuis bientôt cinq ans de droit et d’usage. Certains se souviendront que j’ai déjà tenu des billets « Réfléchissons notre langue » ou « Sondons-nous », ou « Entrevues » ... Ça ne va pas être facile à ordonner tout ça.
C’est ma résolution de l’an 2012, rendre plus claire cette plateforme à laquelle je tiens beaucoup, parce que vous êtes là ... tout en espérant que vous passerez me voir au Voir :-)
Remarquez que je tenais déjà au Voir un semblant de blogue, depuis 2005, donc avant le Passe-Mot, mais le fonctionnement ne me donnait pas la latitude d’initier le sujet de mes chroniques. Je pouvais commenter un roman en autant qu’un journaliste l’ait déjà fait. Et comme ils ne peuvent pas commenter tous les livres, de tous les auteurs québécois !!
Évidemment, il y aura certaines redites, puisque je vais transférer mes comptes-rendus de lecture du Passe-Mot à Venise (nom très original du blogue !!) mais s’y ajoutera des billets exclusifs, sur du cinéma par exemple, ou des questions sociales irrésistibles. Ce genre de billets, je les porterai à votre attention en passant par mes chroniques Vrac. Si vous manquez un Vrac, ne vous gênez surtout pas d’aller me visiter directement, ne serait-ce que pour la raison bien simple que nous sommes récompensés au nombre de clics par billet ! C’est une récompense symbolique, mais si on calcule qu’au Passe-Mot, l’œuvre est entièrement bénévole, n’ayant jamais voulu accepter les nombreuses offres de promo, je me sens très à l’aise de toucher une minime compensation financière. Si vous doutez du symbolisme, penchez-vous vers moi, je vais murmurer : 5 $ par 1,000 clics, par billet. Hum... je sais, nous n’allons pas bien loin dans la vie avec de tels montants, mais ne sous-estimons pas la visibilité, la crédibilité, deux denrées appétissantes qui se consomment fraichement.
Le Passe-Mot ne sera pas négligé, j’en fais la promesse. D’ailleurs, j’en profite pour annoncer, qu’avant même cette nouveauté Voir dans ma vie, je comptais faire du ménage visuel sur le Passe-Mot. Pour ce faire, je dois mettre temps et énergie par en-dessous, via le tableau de bord. Pour ceux qui me connaissent, ce n’est pas vraiment mon fort. Je dois réorganiser. Je n’aime pas que ma liste de blogues se retrouve tout en bas de la page ... si bas, que ces blogues auxquels je crois, sont moins accessibles, et qui sait peut-être moins fréquentés. Pour remonter la face de mon blogue, je dois retirer ma bibliothèque. Elle est maintenant trop volumineuse (et les livres n’y sont même pas tous !), je dois remplacer par des « nuages » de catégories. Je ne sais pas si vous avez remarqué mais mes commentaires de lecture sont classés sous « compte-rendu » Il y a d’autres catégories, par exemple « vrac » « info & actualité » « parlons blogues » (celui que vous lisez, s’y classe) « récréation » « Prix littéraires » etc .... Il y a plusieurs catégories que j’ai délaissées depuis bientôt cinq ans de droit et d’usage. Certains se souviendront que j’ai déjà tenu des billets « Réfléchissons notre langue » ou « Sondons-nous », ou « Entrevues » ... Ça ne va pas être facile à ordonner tout ça.
C’est ma résolution de l’an 2012, rendre plus claire cette plateforme à laquelle je tiens beaucoup, parce que vous êtes là ... tout en espérant que vous passerez me voir au Voir :-)
dimanche 8 janvier 2012
La fille de l'imprimeur est triste - Nicolas Gilbert
“... Si on se met à écouter la musique du hasard avec attention, ne risque-t-on pas de vouloir danser à son rythme ». Oh, que j’aimerais être l’auteure de cette phrase ! Fort à propos, elle se retrouve sur le quatrième de couverture de ce roman qui m’a beaucoup plu.
Dès les premières pages, expulsée de mon quotidien, de mon siècle, je suis entré dans un ailleurs. « Deux hommes que cent cinquante ans séparent portent un même nom, un même visage » . Réaction des terre-à-terre ? « Ça ne se peut pas ». Ça ne se peut peut-être pas, mais Nicolas Gilbert a tout mis en œuvre pour que j’y croie. Je ne pourrais expliquer sa technique, que j’apparente au tour de magie devant lequel tu restes incrédule. Mais, le résultat est là, tu ne peux nier.
Les deux hommes, à un siècle et demi de distance, partagent la même flamme amoureuse, une Marie. Pas la même occupation. Un est imprimeur puis photographe en 1836, l’autre écrivain puis traducteur en 1986. J’en profite pour préciser que les curieux de l’art de la photographie au 19e siècle seront comblés, personnellement, ces techniques très bien expliquées m’ont intéressée. D’ailleurs, ce François Meunier du 19e siècle m’a généralement captivée plus que le moderne.
On suggère aussi que les deux sont des ratés. Je n’ai pas vécu leur condition humaine ainsi. Peut-être ratent-ils des rendez-vous avec l’amour, peut-être se cachent-ils derrière la lettre, au sens large et restreint, ce qui fait naître une envie de les secouer. Mais se laisseraient-ils faire ? Leur caractère est fort, ce sont des têtus. Ils disposent de peu de miroirs pour leur renvoyer qui ils sont, puisqu'ils ne laissent pas entrer facilement des personnes dans leur intimité.
Il vaut la peine de ménager le mystère qui fait le charme de cette histoire, on peut même dire la force. C’est le bijou enfermé dans le trésor verrouillé à double tour. Tout au long des pages que l’on tourne avec empressement, tout en se délectant du style parfait dans son genre classique, l’énigme nous porte. Rarement ai-je été aussi mélangé dans un roman, pas perdue, agréablement mélangée. On a joué avec moi comme le chat avec la souris et j’ai fini par confondre les deux personnages. C’était voulu. Enfin, j’imagine. Si ce ne l’était pas, eh bien, c’est réussi, les lignes de destin se rejoignent tant que j’ai fini par confondre les François Meunier : lequel est lequel !?
Décidément, après « Le Récital », que j’ai aussi aimé, ce Nicolas Gilbert (site de l'auteur) ne me déçoit pas. « La fille de l’imprimeur est triste » est son troisième roman, publié chez Leméac, juillet 2011, 238 p.
Dès les premières pages, expulsée de mon quotidien, de mon siècle, je suis entré dans un ailleurs. « Deux hommes que cent cinquante ans séparent portent un même nom, un même visage » . Réaction des terre-à-terre ? « Ça ne se peut pas ». Ça ne se peut peut-être pas, mais Nicolas Gilbert a tout mis en œuvre pour que j’y croie. Je ne pourrais expliquer sa technique, que j’apparente au tour de magie devant lequel tu restes incrédule. Mais, le résultat est là, tu ne peux nier.
Les deux hommes, à un siècle et demi de distance, partagent la même flamme amoureuse, une Marie. Pas la même occupation. Un est imprimeur puis photographe en 1836, l’autre écrivain puis traducteur en 1986. J’en profite pour préciser que les curieux de l’art de la photographie au 19e siècle seront comblés, personnellement, ces techniques très bien expliquées m’ont intéressée. D’ailleurs, ce François Meunier du 19e siècle m’a généralement captivée plus que le moderne.
On suggère aussi que les deux sont des ratés. Je n’ai pas vécu leur condition humaine ainsi. Peut-être ratent-ils des rendez-vous avec l’amour, peut-être se cachent-ils derrière la lettre, au sens large et restreint, ce qui fait naître une envie de les secouer. Mais se laisseraient-ils faire ? Leur caractère est fort, ce sont des têtus. Ils disposent de peu de miroirs pour leur renvoyer qui ils sont, puisqu'ils ne laissent pas entrer facilement des personnes dans leur intimité.
Il vaut la peine de ménager le mystère qui fait le charme de cette histoire, on peut même dire la force. C’est le bijou enfermé dans le trésor verrouillé à double tour. Tout au long des pages que l’on tourne avec empressement, tout en se délectant du style parfait dans son genre classique, l’énigme nous porte. Rarement ai-je été aussi mélangé dans un roman, pas perdue, agréablement mélangée. On a joué avec moi comme le chat avec la souris et j’ai fini par confondre les deux personnages. C’était voulu. Enfin, j’imagine. Si ce ne l’était pas, eh bien, c’est réussi, les lignes de destin se rejoignent tant que j’ai fini par confondre les François Meunier : lequel est lequel !?
Décidément, après « Le Récital », que j’ai aussi aimé, ce Nicolas Gilbert (site de l'auteur) ne me déçoit pas. « La fille de l’imprimeur est triste » est son troisième roman, publié chez Leméac, juillet 2011, 238 p.
mardi 3 janvier 2012
2012 : Bilan & Top 10
J'ai tout d'abord pensé dresser un Top 5, pour cette impression de ne pas avoir assez de titres qui m'ont emballée cette année. Mais à partir du moment où j’ai reculé dans le temps, sans grand enthousiasme je l’avoue, ma mémoire m'a rapidement donnée des secousses « celui-ci, ah oui, et celui-là, aille, c’est vrai, je l’avais oublié ... » Incroyable jusqu’à quel point la mémoire à court terme supplante celle à moyen terme ! Et sans l’ombre d’un soupçon de scrupule.
Je suis toujours un peu effrayé par les bilans, ces miroirs qui renvoient l’heure juste. L’heure se présente en chiffres, ces vérités non discutables. Tout ce qui est non discutable se passe de mots. Et je n’aime pas me passer de mots, ni des miens ni de ceux des autres. Cette fois, les chiffres sont venus s’accorder avec mes mots, j’avais lu suffisamment pour un Top 10.
Comment ai-je procédé pour arriver à ce Top ? (plus un 3)
Je suis toujours un peu effrayé par les bilans, ces miroirs qui renvoient l’heure juste. L’heure se présente en chiffres, ces vérités non discutables. Tout ce qui est non discutable se passe de mots. Et je n’aime pas me passer de mots, ni des miens ni de ceux des autres. Cette fois, les chiffres sont venus s’accorder avec mes mots, j’avais lu suffisamment pour un Top 10.
Comment ai-je procédé pour arriver à ce Top ? (plus un 3)
Essentiellement, j’y ai été avec le souvenir. De un, le souvenir de mon intérêt et, de deux, le souvenir de mon plaisir. Pour l’intérêt, premier critère : il fallait me souvenir le plus parfaitement possible de l’histoire. Qu’elle ait laissé ses empreintes sur moi. Que l'histoire se tienne dans ma main de lectrice, qu’elle fasse maintenant partie intégrante de ma vie.
Le plaisir maintenant. Là, on entre dans le carrément personnel. Vous le savez ceux qui fréquentez ce vaste club de lecture qu’est le Net et ses ramifications de blogues littéraires, le plaisir est chose intime. Ça se discute à peine et ça s’échange énormément. Un plaisir contre un autre peut mener à des plaisirs contagieux.
Le plaisir maintenant. Là, on entre dans le carrément personnel. Vous le savez ceux qui fréquentez ce vaste club de lecture qu’est le Net et ses ramifications de blogues littéraires, le plaisir est chose intime. Ça se discute à peine et ça s’échange énormément. Un plaisir contre un autre peut mener à des plaisirs contagieux.
Ne disons surtout pas non à une contagion qui entretient la santé de notre milieu littéraire ! En parlant de santé, on s'en souhaite en 2012, de la santé comme dans sentez-vous bien avec vous-même, vos aimés, vos proches et ... vos lectures !
Top 10 de mes lectures 2012
1. La Petite et le vieux – Marie-Renée Lavoie - XYZ, Collection Romanichel
2. Il pleuvait des oiseaux – Jocelyne Saucier - XYZ, Collection Romanichel
3. L’homme blanc – Perrine Leblanc - Le Quartanier
4. Les cœurs tigrés – Yves Morin - Hamac (Classique)
5. DRAGONVILLE – t.1 Porcelaine – Michèle Plomer - Marchand de feuilles
7. La marche en forêt – Catherine Leroux - Alto
9. Je compte les morts – Geneviève Lefebvre - Libre Expression, collection Expression noire
Romans illustrés - - - J'en ai lus peu, ce sera donc un Top 3 - - -
Pour en finir avec le sexe - Caroline Allard & Iris Boudreau - Septentrion - Collection Hamac-Carnet.
Le cristal qui pousse - Steve Proulx - Trécarré
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