La part d’originalité de ce roman est que les trois personnages se donnent la parole de narration à tour de rôle. D’un chapitre à l’autre, on change de voix, on s’engage dans une autre voie, assez pour se demander pendant quelques lignes qui parle. J’ai aimé cet égarement qui nous garde alerte, puisqu'il y a peu d’actions retentissantes. Attention, je n’insinue pas que l'histoire ne nous tient pas en haleine pour autant, le talent pour la description des émotions, nous projette à l’intérieur des personnages, ils sont fouillés de fond en comble ce qui, par la suite, rend leurs moindres gestes très intéressants. Ah oui, j’oubliais, le chien Lennon est quasiment un personnage en soi, ne serait-ce parce qu’il représente aussi tout l’amour de la musique qui passe dans ce roman. Particulièrement des Beatles, avis aux intéressés !
L’action se passe principalement à New York, mais les personnages voyageront, et la mer sera décrite sur tous ses angles. Il est clair que l’auteure lui voue une admiration sans borne et est très inspirée par les îles, les concrètes que l’on atteint en traversant l’eau mais celle du « moi » humain aussi. D’ailleurs, cette manière de laisser connaître les personnages, en leur donnant la parole (narration) à tour de rôle sert l'approche du moi humain, en tant qu'île. Évidemment qu'en tant que tels, les personnages éprouvent une importante difficulté à jeter des passerelles pour être rejoint. N’allez pas vous imaginer que c’est déprimant, c’est plutôt attristant, une nuance à faire ici.
Tout l’art de Stéphani Meunier est justement dans cette constance du ton qui tisse une ambiance empreinte de regret. Le roman, surtout dans ses deux premiers tiers, nous rejoint par une douce légèreté. L’aurez-vous deviné, j’ai un peu moins apprécié la tangente que l’auteure a fait prendre à l’histoire au dernier tiers, mais en préférant, égoïstement, un dénouement différent, j’aurais sûrement brisé l’ambiance nostalgique si bien installée.
N’importe quand, je relirais cette auteure qui m’a fait passer un bon moment. J’ai lu les 213 pages avec avidité et une certaine délectation.
« Ce n’est pas une façon de dire adieu » Stéphani Meunier, Boréal Compact, 213 p.
2 commentaires:
Content que tu aies aimé! J'ai également fait une critique de ce livre à cette adresse : http://maximejobin.over-blog.com/article-17008391.html
J'ai adoré!
C'est un livre qui me tente depuis un moment, moi aussi. Peut-être vais-je me décider!!!
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