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vendredi 16 mars 2012

Désirs vertiges et autres folies - Elisabeth Locas

« C’est de la chick lit », a affirmé Elisabeth Locas lors d’une entrevue accordée à RDI. C’est de bon augure quand une auteure assume le genre dans lequel elle écrit. Elle a tout à fait raison de le dire, on y retrouve la facture chick lit.

La jeune femme que l’on suit dans chacun de ses déplacements de reporter est une héroïne comme il s’en fait dans le genre. Elle a une capacité herculéenne, mais ne le réalise pas. Elle peut travailler jusqu’à 18 heures par jour pour percer dans le milieu journalistique, sans que son statut de jolie femme blonde y soit pour quelque chose. Autant il existe le profil de la femme qui aime trop, celui de celle qui travaille trop prend sa source d’une confiance en soi déficiente. Comme dans l’amour, ça pousse une personne à se rendre indispensable. Évidemment dans ce cas-ci, ses patrons masculins en abuseront sans vergogne et, chick lit oblige, tous les hommes seront pendus à son charme et à sa beauté, alors qu’elle ne se trouve même pas jolie. Au fait, elle ne réalise pas grand chose, ce qui devient le principal levier soulevant les nombreux rebondissements de l’histoire.

Nous accompagnons donc Maxime, 27 ans, tout au long de son apprentissage vers l’intériorisation. Un paradoxe bien pensé que cette reporter qui, de par son métier, est toujours sur le qui-vive des événements extérieurs, passant à côté de sa vie intérieure. Elle se fuit. Aussitôt qu’elle ne travaille pas, elle remplit le temps. C’est le party, les rencontres avec ses amies, les bouffes avec un ami de toujours, ses visites réconfort chez une vieille dame. Sans oublier, ses parties de sexe, très captivantes d’ailleurs.

Même si, au départ, j’ai dû m’acclimater à l’étouffement procuré par ce face-à-face avec un être égocentrique, j’ai apprécié ma lecture et ce, pour plusieurs raisons. Pour les révélations sur la vie d’un reporter au journal télévisé. Pour les captivantes scènes de sexualité décrites sans mièvrerie ni vulgarité. Pour les clins d’œil à la littérature. Pour les valeurs qui percent à travers une histoire convenue qui peuvent pousser à une réflexion sur l’apparence et le sens de la vie. Mais je donne la palme au style rythmé, maîtrisé. On dirait que l’auteure a écrit des romans toute sa vie. J’y ai trouvé une habileté indéniable à découper les scènes par séquences. L’histoire est ordonnée et fourmille d’un visuel détaillé.

Fait notable, j’ai apprécié ma lecture jusqu’au bout, tout en sachant ce qui allait arriver. Ce qui me fait dire une fois de plus, qu’en littérature, les moyens utilisés comptent autant, sinon plus, que la fin.

6 commentaires:

anne des ocreries a dit...

C'est quoi, "chick lit" ? j'ai du mal à comprendre le concept......

ClaudeL a dit...

Anne: un début de réponse par là>>>
http://www.linternaute.com/sortir/livre/selections/chick-lit/plus.shtml

anne des ocreries a dit...

Merci ClaudeL ! Hé bien, ça, ça fait pas mon affaire ; je déteste les "niches" spécifiques en littérature, et un peu dans tout ; je renâcle devant ces trucs spécifiquement destinés à un genre de personnes, ici les femmes, et si ce qui se fait en romans est aussi léger que ce qui se trouve dans les magazines dits "féminins", boaf quoi. Et puis, on ne peux pas trouver un mot français pour définir ce genre de littérature ? Pour ma part j'appelle ça du "bouquin de gonzesse", mais je pense qu'on peux trouver mieux. En tout cas, qu'on appelle pas ça de la mlittérature "fémiinine", car à mon sens plein de femmes qui écrivent écrivent plus profond, et pour tout le monde et non leur sexe.
ça me dérange, ces "trucs de gonzesses" ; c'est typiquement anglo-saxon, mais ça fait hélas tache d'huile, et je trouve que ces "niches" commerciales, pour distrayantes qu'elles soient, ne sont guère à leur place que comme feuilletons dans des revues.
Boaf, nettement boaf.
Finalement, voilà : moi, l'enthousiaste lectrice invétérée, je viens de trouver un truc qui me fait faire la moue : la littérature-de-gonzesses ! :))

Venise a dit...

ClaudeL : Merci ! Fidèle au poste pour répondre aux questions qui fusent d'une autre fidèle pendant que je gère tellement de changements et d'émotions dans ma vie.

Venise a dit...

Anne : Je comprends l'idée derrière ton indignation, débusquer le sexisme qui pourrait se nicher dans cette niche.

C'est vrai que les niches ou étiquettes en littérature ont toujours quelque chose de réducteur, mais en même temps, ça donne une idée de ce que l'on s'apprête à lire. La niche roman noir nous aiguille sur ce que l'on va lire, même chose pour la chick lit à mon avis. Mais c'est d'autant plus important de préciser de quoi il en retourne. La définition donnée par le site que Claudel est assez moqueuse. Cette littérature est née depuis peu et va bouger, se raffiner. Le roman que j’ai lu ci-dessus dépasse tout ce que j’ai lu en chick lit jusqu’à date. Ce n’est pas mon genre préféré, vous vous en doutez, mais ce genre existe parce qu’il a son lectorat qui est assez souvent jeune et célibataire.

Suzanne a dit...

Je passe pour celui-ci. D'autres m'attendent déjà et que j,ai bien hâte de découvrir. Bonne journée gentille dame et je t'envoie plein d'énergie. ;-)