Faites comme chez vous

Faites comme chez vous
c'est recevant !

lundi 25 février 2008

Léon, Coco et Mulligan

Par ce Léon, Coco et Mulligan, j’ai rencontré pour la première fois l’œuvre Christian Mistral, celui dont on parle tant ou qui fait tant parler.

Cette histoire tourne autour d’un Carré, le Carré St-Louis reconnu pour sa faune artistique typique. J’ai assez souvent traversé le Carré St-Louis mais jamais, au grand jamais, je ne l’ai vu avec le regard de Christian Mistral. Il faut dire que je ne le fréquente pas à l’orée de la nuit. L’endroit et ses personnages tiennent quasiment lieu de personnage. On sent clairement que l’auteur a du plaisir à le décrire, en commençant par ses personnages qui le traversent sans qu’on ne les voit plus jamais dans l'histoire. Il décrit les prestations de la rue destinées aux touristes ou à tout autre badaud avec force détails. Il est très inspiré et je l’ai regardé (lu) sans trop prendre part à ces descriptions, pour tout dire, je m’y ennuyais un peu malgré une écriture indéniablement heureuse et bien maîtrisée.

Léon et Coco maintenant, les « vrais » personnages et leur ombre, Mulligan. Deux êtres bizarres, particuliers, leur aura de mystère du début a mis mes sens en alerte, j’étais ferrée, je voulais une histoire à la mesure de ces personnages plus colorés que nature. Un Léon, le chef, le protecteur du vieil homme vulnérable à l’extrême. Progressivement, on découvre que la vulnérabilité de Coco est intense, maladive. Si je lui applique un diagnostic, je parlerai de schizophrénie mais celle-ci est démontrée, non identifiée. Malheureusement, à la longue, les personnages ont faibli à mes yeux à force de stagner dans leur inactivité. Une photo figée de deux personnages colorés et plein de promesses.

Ils arrivent d’ailleurs (USA) pour s’installer dans une chambre partagée avec un coloc, Hugo, personnage accessoire et ont un but très précis : arriver à écrire. La mémoire du vieil homme, Coco, a des ratés importantes, c’est le jeune, Léon, qui doit prendre la relève, c’est vital pour son compagnon et il n’y arrive pas. Il n’y arrive nulle part. Mais, cette fois, ça y est, autour du Carré St-Louis, l’inspiration devrait se présenter par enchantement. On verra si elle se présente, c’est un des (peu nombreux) suspenses de l’histoire.

Cette œuvre aborde une galerie de personnages rôdant autour du Carré St-Louis, la loyauté du couple tandem Léon-Coco, l’inspiration dans l’art, la poésie parlée et déclamée, une ombre plane mais je n’en dis pas plus même si c’est facilement devinable. La fin m’a cependant surprise pour une révélation que je n’ai pas venue venir (il y en a deux).

Mon problème pour vraiment embarquer dans cette histoire est l’univers des artistes que j’ai trouvé d’un noir luisant à souhait. Aucune lumière, l’espoir pointe et on sait, on sent que tout est perdu d’avance. Et puis, j’ai eu de la difficulté à visualiser Léon, et par le fait même à y croire. Coco, lui, c’était plus facile. Pourtant cette histoire avait de quoi me plaire avec l’art installé comme une nécessité, partout, n’importe où. Peut-être parce que j’ai senti que Mistral s’amuse à provoquer, pas seulement dans la vie, dans son écriture aussi. Ce léger agacement ne m’empêche pas de lui reconnaître du talent. La preuve encore une fois que tout est matière de goût, allez lire le commentaire très enthousiaste du Carnet de Carole , ex-blogue Les écrivains Québécois.

Souhaitons "Bonne chance" au coureur, en nomination pour le Prix des libraires.

3 commentaires:

Anonyme a dit...

J'ai "tapponé" ce livre bien souvent en librairie sans me décider à l'acheter. Je le lirai certainement un jour, mais peut-être dans une période où je supporterai mieux les atmosphères lourdes et noires... je le note donc pour plus tard!

Mistral a dit...

Karine,

Ce livre est bien des choses, mais il n'est pas lourd, pas noir et pas atmosphérique. Vous n'avez pas à débourser pour vous en rendre compte: les bibliothèques en sont amplement garnies.

Je serais ravi de savoir ce que vous en pensez.

Anonyme a dit...

Tout d'abord, merci d'avoir répondu à mon commentaire! Pour le roman, j'ai sans doute dû mal interpréter certaines réfléxions entendues à son sujet! Je demeure convaincue que je le lirai un jour!

Quant à débourser, c'est plus fort quand moi! Je n'aime pas emprunter des livres donc j'achète afin de pouvoir en relire des passages quand j'en ai envie! ;)