Un roman jeune, c’est ainsi que j’ai le goût de commencer. Tout y est moderne, frais, au goût de l’heure, à commencer par le thème de la suppléance. Les profs craquent de toutes parts, par en-dedans par en-dehors, il faut les remplacer, toujours ou momentanément et c’est là qu’arrive la musicienne en peine d’amour. Mathilde. Est-ce qu’une école primaire et son trop-plein de problèmes est le meilleur endroit pour oublier une peine d’amour toute garnie, all-dress si vous préférez ? Parce que Mathilde ne s’est pas seulement fait larguée par le chum mais aussi par le groupe de musique dans lequel ils jouaient.
Pas facile. Mais ne vous en faites pas trop, le ton est léger au possible, pétille de bonne humeur malgré l’adversité. Le style, lui, suit de près ce ton et se lit à peu près comme il se parle. Un style familier assez réussi, avec le petit côté « journal de bord », je vous assure qu’on la suit de très près, Mathilde, dans ses aléas d’enseignante, de musicienne et de jeune femme transie d’amour (vous avez deviné, elle jette rapidement son dévolu sur un autre). J’avoue qu’à certains moments, j’entendais un téléroman dans ma tête. Pourquoi pas ? Il s’agit d’ajuster son appareil, ne pas attendre de pied ferme la phrase inspirée, enflée de métaphores et d’images fortes.
C’est certain que l’originalité en souffre, aussi je suis heureuse d’avoir déniché à la dernière page les 19 titres de chapitres qui sont autant de chansons québécoises. Pour un petit bouquin qui nous entretient de musique et de chansons, j’ai trouvé ça joliment ingénieux. Quant à moi, je n’ai pas été vite, j’ai allumé au douzième titre seulement « Chamaille Chamaille » de Chloé Ste-Marie. On fait ce qu’on peut !
L’histoire s’enfile bien, il n’y a pas de glissement de terrain, pas de sauts de kangourous et de fausses pistes, et le propos a sa part d’esprit critique vis-à-vis le fonctionnement des écoles, mais toujours sur le ton de la légèreté. Avec ces données bien en tête, il s’agit, comme on dit, de ne pas bouder son plaisir.
J’ajouterai, pour toute la franchise que vous attendez de moi (elle ne manque pas de prétention la madame !) que, pour ma part, j’ai été très moyennement intéressée par cette histoire qui manquait de piquant pour me tenir, disons, alerte.
Encore une fois, une question de constitution de l’esprit !
Domiciliée à Montréal, Anne Bonhomme est orthophoniste, profession qu'elle a exercée pendant plus de treize ans au sein du réseau scolaire québécois. La Suppléante est son premier roman.
La Suppléante, STANKÉ, 260 pages.
16 commentaires:
C'est vrai qu'en tant que prof ratée, le sujet me plaisait d'avance! L'humour m'a plu et pour un dimanche après-midi pluvieux, c'est un bon divertissement!
Jules : Tout est une question d'état d'esprit, je dirais. Je conçois très bien que ce livre puisse être divertissant ... il l'a presque été pour moi !
J'imagine que toutes les personnes qui sont concernées par le milieu de l'enseignement vont aimer. Et même, beaucoup aimer.
Bien que ce ne soit un chef-d'oeuvre, j'ai bien aimé pour les quelques bons souvenirs que sa lecture m'a rappelés.
C'est avec une grande joie que je viens de découvrir ce blog par un pur hasard.
Wow!
Je me sens soudainement moins seule.
J'aime la musique, j'aime apprendre, mais les histoires d'amour.... par contre ma fille travaille parfois comme suppléante alors peut-être un cadeau pré ou post nowel :-)
Da Laloup : Savez-vous combien un commentaire comme le vôtre fait chaud au coeur ?
Mais il ne faudrait pas que cela fasse fondre la neige ... vous l'aimez tant !
@ Gaétan : Pour quelqu'un qui fait de la suppléance, aime les lectures légères et est une fille (dans quoi je m'embarque là !), cela peut faire un beau cadeau de lecture à mon avis. Joli livre en plus.
Tout à fait superficiellement parlant, je trouve que l'apparence des livres est de plus en plus attrayante de nos jours.
Mais qu'importe, allez-vous me dire, particulièrement vous qui aimez défier l'apparence des choses pour cibler l'essentiel.
Livre de fille alors ? (trop tard, vous êtes embarquée :-)))
Il me tente bien, celui-là (pour la musique, pour l'école et autre chose!)! dommage que je n'aie pu revenir dimanche pour avoir une dédicace de l'auteure!
Karine, À toi que je connais un peu, par ton blogue à tout le moins, je dis un gros oui, tu vas aimer.
Dommage pour la dédicace ... c'est si plaisant les dédicaces, surtout quand l'occasion se prête de faire connaissance un peu, un tant soit peu, avec l'auteur.
à lire ici ça me donne le goût de partager: Il m'arrive de feeler groupie dans le salon du livre de la C-N. Potins et anecdotes du dernier salon:1- me mets à discuter avec un gars que je ne connaissais qui avait l'air de s'occuper d'un stand. Parle,parle,jase,jase il se présente finalement: Benoit Bouthillette. Suis reparti avec son livre La trace de l'escargot (policier).
2-le grand Nadeau du Devoir m'avait impressionné dans ces genre de tables rondes où des auteurs placotent ou débattent devant public. J'avais profité de l'occasion pour lui dire que j'avais adoré sa biographie de Bourgault. 3- En soirée j'assistais avec épouse à une conférence de Chaput et y rencontre un poète des îles avec qui nous avions jasé une partie de l'après-midi.Il nous reconnait et il s'assoit avec nous pour la conférence et, d'après moi, il a connu un peu les nuits folles que 7-iles peut offrir parce que mon épaule lui a servi d'oreiller pour une partie de la soirée. S'cusez pour la longueur et de devier un peu du sujet. :-)
@ Gaétan : Tu dévie surtout pas, c'est un lieu d'échange ici, et le compte-rendu de lecture n'est qu'un prétexte pour se parler de littérature justement.
Le Salon C.N.... excuse-moi, c'est où ? Parce que ça semble un salon très propice aux rencontres. Et, oui, la bio sur Pierre Bougault, on en a entendu que du bien. Un jour, je vais m'offrir cette lecture, peut-être par la bibliothèque. J'avais une grande admiration pour le grand orateur et pour sa vie où il a osé dire. Un courageux, un téméraire, en avons-nous tant que ça au Québec ? Quelques uns, je pense à VLB tout à coup.
Oups, Salon du livre de la Côte-Nord à 7-iles le printemps.
Pour revenir à la bio de Bourgault fait par J-F Nadeau ce que j'avais aimé c'est en plus la vie de Bourgault c'est le pouls de toutes ces époques que traversent l'indépendantiste que l'auteur a réussi à transmettre. Et puis juste pour la partie où Bourgault est venu faire campagne sur la Basse Côte-Nord ça valait le coup (coût)d'acheter ce livre. Pour moi en tout cas!
Gaétan : Ce sont les meilleures bio, quand on se sert d'une vie pour traverser l'histoire. Et là, ce n'est pas l'histoire, c'est notre histoire, on se sent encore plus concernés !
J'ai un projet d'école a faire et je ne trouve pas ou est né Anne Bonhomme et son lieu de naissance... Quelqu'un peut m'aidé?
Bonjour Anonyme !
Tu as besoin de savoir le lieu de naissance d'Anne Bonhomme, eh bien, j'ai fait une recherche Google et c'est Montréal.
Bonne chance pour ton travail scolaire !
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