Je ne sais pas si cela vous arrive parfois d’avoir de la difficulté à associer le résumé du quatrième de couverture avec l’histoire que vous avez lue. Eh bien, ça m’arrive ici. J’avais hâte de lire cette plaquette (petit format de 133 p.) puisque j’ai gardé un excellent souvenir de « La Notaire ». Mes attentes étaient un peu plus hautes que de partir à neuf, est-ce cela qui m’a rendu cette lecture ardue, à moins que ce soit le sujet, en autant qu’il y ait un sujet de vraiment cerné. C’est un professeur de littérature, et aussi écrivain, qui se raconte et relate à plusieurs reprises les propos d’un professeur qu’il l’a jadis marqué. Décrivant aussi quelques autres étudiants, le plus marqué et le plus marquant étant le Tragédien.
S’il faut trouver un thème, ce serait le temps qui passe. Un gros rhume le lui fait suspendre, ce temps, prétexte comme un autre pour s’accorder une pause, séjournant dans son sous-sol sur le sofa-lit, il en profite pour fouiller son passé et lire, et nous faire lire, quelques lettres du Professeur. Il nous invite généreusement à partager ses pensées qui tournent principalement autour d’Hélène, sa conjointe et son ado. Il nous les fait observer et on sent sa vague inquiétude, celle d’être ennuyant. Disons que je comprends son inquiétude, avoir ce prof écrivain comme conjoint, ou père, je ne manquerais pas de m’ennuyer. Je dirais même plus, et c’est ce qui me désole, je me suis ennuyé à cette lecture. Si j’avais réussi à chevaucher la vague nostalgique, admirant l’époque de Beau Dommage (quelques strophes de chansons sont à l’honneur) mais il faut être drôlement dynamique pour m’amener à jouir de la vue de sa vie par le rétroviseur. Et si encore, j’avais détecté des signes que ce soit pour se donner un élan vers l’avenir.
Patrick Nicol a cru bien faire en nous conviant à tourner les pages de son album à souvenir mais s’il y a quelque chose, j’ai préféré son présent même si assez routinier pour ne pas dire vide. Ce sont tout de même les passages qui m’ont le plus intéressés. D’ailleurs, aux premières pages, j’étais animée d’espoir car j’aime cette manière qu’a Patrick Nicol de me surprendre par la tournure de ses phrases. Mais cette histoire présentée comme un travail de rapiéçage m’a laissé sur la ligne.
En aucun cas, je renie cet auteur, je le prends comme un accident de parcours. Je vous invite à lire l'article de Mathieu Petit, chef de pupitre du Voir/Estrie, où l'auteur s'exprime et apporte un éclairage très différent du mien.
Nous ne vieillirons pas, Patrick Nicol, Leméac, 133 p.
Nota Bene : Je n'ai pas trouvé d'illustration de la couverture du roman pour la photo, vous découvrirez donc l'auteur.
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