Qu’est-ce qui ressemble le plus à une histoire d’amour qu’une autre histoire d’amour ! Si l'on arrêtait d’en publier parce que d’autres en ont écrit avant nous, cela serait bien dommage.
La trame de fond de celle-ci est assez classique au niveau du sentiment : rapprochement, déni, hésitation, révélation, embûche, persistance, guérison, épanouissement. Des pas de danse où l'un, en l’occurrence Justine, guide parce que plus consciente et plus affirmée que l'autre.
Alexandre, 28 ans, Justine, 18 ans, sont jeunes avec en commun un cœur blessé par l'amour. Les trahisons qu’ils ont vécu les rapprocheront un de l’autre. Cet apprivoisement, sous le signe de l’amitié, les aidera à guérir. Pour aider l’apprivoisement, l'idéal est de vider la relation de la passion et de l’attraction sexuelle, ce qu’ils feront d’une manière exemplaire.
La première partie a comme toile de fond, la forêt, la seconde, la ville de Granby. Dans la nature, c’est Justine qui sera accaparée par son travail d’été et, à la ville, ce sera Alexandre. La contrainte "travail" sera déterminante, pour ne dévoiler qu'un pan du mystère.
L’histoire est ancrée à notre époque en cela que c’est la femme, l’élément très actif du couple. Elle fait mentir avec bonheur les clichés accolés à la femme ; passivité, fragilité, ingénuité, pour ne nommer que ceux-là. En plus, son apparence reflète sa nature : allure sportive, cheveux à la garçonne, aucun fla-fla féminin. Qu'il y ait peu de jeux de séduction et pas de manège dominant-dominé est un élément rafraichissant appréciable de La Pomme de Justine.
La jalousie, la violence, le suicide seront abordés chez l’homme jeune, immature et impétueux. Cette histoire secondaire à l’intrigue est abordée avec doigté, même si l’on sent derrière le message adressé aux jeunes. Et pourquoi pas, me suis-je dit, quand c’est bien fait, même si son survol rapide lui confère un petit côté magique. J’en profite pour préciser que même si ce roman cible la jeunesse de 12 ans et plus, sa réflexion sur l’amour apostrophe au passage tout adulte qui s’y intéresse.
Le style de Valérie Harvey est remarquablement naturel et direct, on n’y sent aucun effort, ce qui donne à cette histoire son rythme soutenu qui éloigne le lecteur de tout ennui.
Un roman charmant proposant judicieusement l’amour comme un élément guérisseur, où l’auteure s’affirme en éludant certains clichés à la vie tenace.
Tiens, j'y pense, si vous connaissez des jeunes qui vivent une peine d'amour, ce serait le roman idéal à leur offrir.
1 commentaire:
Noté ! roman pour "ados"...et plus si affinités, à feuilleter le cas échéant, donc.
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