Au fil des pages, on réalise que le père subissait sa vie, attendant d’aller rejoindre son premier amour, Thelma, mère de sa fille ainée, Térésa. Par solidarité pour son père, celle-ci taira ses pulsions sexuelles pendant toutes ces années auprès de son mari amoureux, se terrant dans une bourgeoisie contraignante. Par loyauté, Augustine n’abandonnera pas l’homme qui l’a mariée, qui pourtant l’ignore et la rabroue, quitte à fermer la porte à un amour authentique. Incroyable, combien ces femmes font preuve de générosité. Et qu’importe qu’elle soit reconnue, encore moins récompensée. Malgré qu’elles ne reçoivent rien de ce malotru, ces femmes donnent.
Alyssa, l’enfant du milieu apparait plus libre par sa joie de vivre un peu rebelle, mais pas assez pour quitter son médiocre mari musicien qui se contente d’aventures et de défaites. Quand il voit sa femme s’éloigner, il réagit à l’avance comme un vaincu. La petite dernière, Anne semble la plus affranchie mais jusqu’à quel point son homosexualité est un choix ?
Je vous assure qu’il est de toute beauté d’assister à l’envol de ces femmes. Et c’est d’une crédibilité sans reproche. Grâce à la faculté de concision de l’auteure et aux images fortes de son style, nous assistons à l’ouverture progressive des ailes de ses splendides papillons. Il est facile pour le lecteur de reconnaitre de son vécu ou celui de ses proches.
Ce roman apparait comme une danse ; les couples se forment, se déforment, se reforment dans une chorégraphie habilement menée. Chacune a son histoire d’amour bien spécifique tout en restant liée une aux autres. C'est un condensé de la vie qui va directement à l’essentiel : l’amour.
Un autre point m’a plu, de ces histoires, on conclut que les hommes aiment sincèrement les femmes. Peut-être ai-je débusqué chez moi une lassitude face au constat que j'ai fait, les femmes sont couramment mal aimées dans les romans. J’ose espérer, que ce ne soit pas un reflet de société !
Vraiment un roman qu’il fait bon de lire, surtout avec le style fort en images d’Annie Loiselle :
Remarque : La couverture est irrésistible. J'ai dû aviser ma nièce de 11 ans, en pleine admiration et qui tendait la main pour le lire, qu’elle devra attendre une couple d'années.
- Elle a baissé les bras, levé les jambes et on lui a injecté les jumeaux dans le ventre.
- Jacob vit de nuit pour ne plus se voir à la lumière du jour.
- Elle avale trois boules de sorbet à la framboise pour refroidir son cœur brûlant.
- Térésa, royale, avec ses cheveux quasi synthétiques qui ne bougent pas quand il vente.
Papillons, Annie Loiselle, Éditions Stanké, septembre 2014, 192 pages, disponible Epub 16.99 $
11 commentaires:
Là, tu me donnes envie !
Ah ben sirop, je note.
Hors-sujet: Psssst Venise, j'ai vu ta liste de trésors chez Karine... À ma connaissance, Geneviève Damas est belge!
Danielle ! Ça fait vraiment plaisir de t'entendre ici sur le Passe-Mot. Je te recommande chaudement ce joli bouquin.
Anne : Un autre, oui un autre !
Suzanne : Je serais bien surprise que tu ne craques pas !
Grominou : Je savais qu'elle est originaire de Bruxelles mais je la pensais déménagé au Québec puisqu'elle vient de sortir un autre bouquin chez Hamac Les bonnes manières. Mais j'ai vérifié et tu as raison, elle vit toujours à Bruxelles. Je vais changer mon titre. Merci !
Ta critique m'a convaincue de sortir ce livre en priorité de ma PAL :)
Bon, bon, bon... très trèss tentant, ça! Je note! Thanks!
Lucie : Qui n'aime pas entendre et réentendre le refrain de l'amour, sur tous ses octaves, que la voix de l'homme chante juste ou faux !
Karine:) Un roman qui fait du bien au coeur. Du lumineux amené d'une manière pas du tout cucul.
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