Ce sont des histoires illustrées qui m'ont appris à le connaître.
Je triche là en le présentant ainsi. Pourquoi je triche, moi, d'une nature si honnête ;-) ? Parce que si je vous dis, ce sont des albums de bandes dessinées, je vois déjà le bond de certaines souris, allant cliquer ailleurs. Et vous ne connaîtrez pas Paul et Paul vaut la peine d'être connu, je vous l'assure !
À bien y penser, je ne triche pas tant que ça, « Paul a un travail d'été » est vraiment une histoire illustrée. Une histoire bien construite de 149 pages qui nous fait vivre les péripéties d'un jeune homme d'environ 16 ans, gâté par la vie et ses parents. Il est clairement encore à l'étape du « donnez-moi tout » et je ne « vous doit rien » propre, parfois, à la jeunesse. Le travail d'été de Paul va le transformer et croyez-moi, la chose est amenée avec doigté, ce n'est pas plus miraculeux que dans n'importe quel roman réaliste. Il va s'éveiller à lui, par les autres et pour les autres, et délaisser ces réflexes d'enfant-roi. L'amour au sens large va y être pour beaucoup.
En escaladant un mont à pic, il va grimper plus haut que lui-même, Paul. Il va s'entêter, se rebiffer mais la constance des encouragements dans ce camp de jeunes où l'entraide et le partage prévaut sur tout, va le pousser à se dépasser. C'est beau à voir, et permettez-moi le, c'est bien illustré ! Je dirais même que le message passe pour n'importe quelle personne récalcitrante à sortir de l'état d'enfance. C'est pas facile de sortir de ce nid douillet qu'est l'enfance, et Paul s'en sort en donnant. Il n'a pas pour autant la couenne d'un héros, plutôt la peau poreuse des tendres.
L'histoire a plusieurs rebondissements, le coup de crayon est alerte et bien sûr qu'un moment donné, emporté par les émotions, on finit par ne plus scruter chaque détail du dessin à la loupe. Parce que c'est ce que je faisais au début ! Je vous l'ai déjà confessé que je ne suis pas « bédé », bloquée à l'idée que les BD, c'est bon pour ma jeunesse. C'est vrai dans un certain sens, les BD "jeunesse" sont destinés aux jeunes (et encore !) mais il y a tant et tant de BD adulte maintenant. Et il y en aura de plus en plus, au Québec. Parce qu'en Europe, c'est chose entrée dans les moeurs. Un adulte, même cravaté (!), peut lire sa BD dans le métro sans se couvrir de honte. C'est seulement la deuxième bédé pour adulte que je lis, la première étant "Rapide-Blanc" , Pascal Blanchet, La Pastèque (une page de notre histoire superbement illustrée), j'ai donc du chemin à parcourir pour rattraper les autres (qui sont ces autres ? ... Exprimez-vous !)
Il est maintenant plus facile pour moi de comprendre les Prix (ci-dessous) destinés à cet album et son auteur, Michel Rabagliati. En plus, cette année, il est parmi les neuf invités d'honneur du Salon du livre de Montréal : « Comptent pour la première fois dans leurs rangs un bédéiste et non le moindre : le Québécois Michel Rabagliati, l'auteur de la série Paul »*
Je suis sortie de cet album (j'ai failli dire lecture, mais c'est plus que de la lecture !) avec le désir de fréquenter Paul assidûment. Paul qui ? Aucune espèce d'idée ! On appelle nos amis par leur prénom, non ?
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Paul à la campagne (La Pastèque)
Paul a un travail d’été (La Pastèque)
Paul en appartement (La Pastèque)
Paul dans le métro (La Pastèque)
Paul à la pêche (La Pastèque)
- - Prix des libraires du Québec 2007 - Mention spéciale
- - Festival de la BD francophone de Québec 2003 - Prix Réal Fillion - Meilleure bande dessinée québécoise de l’année
- - Bédélys Québec 2002 - Album québécois de l’année
- - Bédélys Média 2002
- -Prix BDQuébec - Meilleur album
Photo de l'auteur, Michel Rabagliati et de l'illustration de Paul pris sur le site La Pastèque.
1 commentaire:
J'avais adoré Paul à la campagne! Il faut que je lise les autres!
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