Est-ce pour ce détournement d’attente que j’ai plus ou moins aimé, et je dirais même, moins que plus ? Heureusement, je peux m’expliquer car je ne voudrais surtout pas causer un préjudice à une écrivaine à sa première œuvre et que, de surcroît, j’ai trouvée talentueuse. Je n’étais tout simplement pas d’humeur à apprécier la trame tragique de ces histoires. Quand je parle de tragique, le mot n’est pas trop fort ; la fatalité, le destin, les oracles, le sacrifice humain, la déesse de la mer rôdant autour des personnages. Et le tour de force de l’auteure est d’avoir donné à la mer la présence (la force) d’un personnage à part entière.
Le style de Maya Ombasic a des tournures évocatrices, imagées, elle s’abandonne à son instinct, ça se sent. Elle sait créer du mystère, j’irai jusqu’à dire, c’est sa force. Un style qui exige que l’on s’abandonne, ne pas rester dans le rationnel, ça non, c’est à proscrire.
Ce qui m’a lassé, toujours à cause de mon humeur, est le tragique attendu au détour de chaque page : aucun élément de surprise. Comme une ritournelle, je devinais le reste de la chanson. À la première histoire, ça va mais quand tu te surprends à penser, à la quatrième ; il va mourir, il va s’enfuir, il va trahir. Une chose est certaine, ce n’est pas parce que le soleil chauffe et que la lumière éclabousse que les sujets traités sont joyeux et optimistes.
Abordé par mon rationnel, je vous avancerais que c’est un très bon recueil de nouvelles mais là, je ferais abstraction de mon émotivité. Le peut-on vraiment quand on aime lire animée de passion ? Pour vous aider à y répondre et à faire la juste part des choses, cliquez ici, c’est le commentaire de Jules (se livre) qui l’a lu récemment avec d’autres yeux et, tout probable, des attentes différentes.
Extrait : "La tradition disait qu'il fallait nourrir la mer pour éviter qu'elle s'alimente de vies humaines"
Chroniques du lézard, Maya Ombasic. Mini livre de 109 pages, Marchand de feuilles. Roman québécois sélectionné pour la première étape du Prix des Libraires
8 commentaires:
Je l'avais noté chez Jules et je le garde noté malgré ton "moins que plus". Je suis curieuse par rapport à ces nouvelles et les lirai certainement un jour.
Karine, Comme tu participe à Lotolivre, peut-être vas-tu le gagner ? Jules l'offre, justement.
Je suis contente, tu saisis bien mon billet, je suis loin de ne pas recommander ce livre. Et puis, j'ai très hâte de savoir qu'est-ce que tu vas en penser.
Depuis le début de mon aventure chez La Recrue, je constate que les romans ne sont pas toujours "finis". Chez Ombasic, j'ai trouvé que c'était complet. Elle a fait le tour de la mer, de la situation cubaine, de l'amour et des relations entre les habitants de cette Île. Pour un premier, c'est réussi. C'est tragique, tu as raison, mais ce que vit ce peuple l'est aussi... elle n'avait pas tellement besoin d'inventer!
Parlant du Lotolivre... je ne suis plus capable d'accéder à la page... et vous??
Karine: moi non plus!
Karine et Jules : Ça y est ! Elle est revenue la page de "Lotolivre" ... un problème d'hébergeur ... de serveur que la responsable (je ne dis plus Mîreldar, elle a changé de pseudo) a eu beaucoup de difficulté à régler après une semaine de tergiversations, elle a tout repris en mains.
Jules : Je trouve ta remarque très juste, Chroniques du lézard est un livre assumé, finalisé, les sujets sont bien cernés.
Venise, je réagis au mot de Jules concernant le fait que les livres que nous avons lus pour La recrue, jusqu'à présent (et j'ose avancer que Judas ne dérogera pas à la règle, d'après ce que j'en ai lu...) ne sont pas "finis". En fait, elle met là le doigt sur ce "quelque chose" que je cherchais à exprimer depuis un certain temps.
Quant à ce recueil de nouvelles, s'il n'y a pas place à la "surprise" alors c'est un peu passer à côté du but d'une nouvelle, non? La chute est importante. Au moins, les sujets y semblent bien cernés.
Et puis, moi, j'étais restée sur l'impression que Les chroniques du lézard était encore un livre sur notre liste?
Danaée : Comme j'avais lu ton commentaire chez Jules, j'ai bien réalisé que tu le pensais encore sur la liste. En fait, moi aussi, jusqu'au moment où Jules en a parlé. Je me suis dit, eh bien, là, c'est définitif, notre chat est mort !
J'imagine que c'est un malentendu ... en espérant que nous soyons plus clairs à l'avenir, ce n'est pas parce que l'on diffère une décision, que l'on repousse.
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