Quelqu’un a eu l’idée de ces attentats culturels aux lendemains du fameux 11 septembre. Pendant que je vivais encore à Montréal, j’avais entendu parler de l’événement et j’ai eu le goût d’y participer. Marc aussi. Je me souviens du livre que j’ai laissé sur un banc en plein cœur d’une rue commerciale, la rue St-Hubert. Je me souviens aussi qu’une personne cette journée-là, s’est adressée à moi me confiant combien elle se sentait seule, elle voulait seulement entendre quelqu’un lui parler, autrement que le "Bonjour-merci" poli du commis du dépanneur. Quand cette personne m’a abordée, je venais tout juste de déposer «Le chemin le moins fréquenté » par Scott Peck, par contre, je n’étais plus sur la rue St-Hubert, ce qui signifie que je dégageais une quelconque énergie de passeuse (en passant, je ne m’habitue pas à ce féminin de passeur !). Marc, lui, avait laissé un livre qu’il affectionnait particulièrement (c’était la consigne), ne se souvient plus du tout lequel mais se souvient clairement de celui qu’il a trouvé en face de l’hôpital Notre-Dame : « Mal de Terre » de Hubert Reeves. Le donneur avait écrit à l’intérieur « 11 septembre 2003, Libérez un livre ! ... Pour bâtir, au lieu de détruire ! » Marc avait lui aussi écrit une phrase très belle, je l’ai gardée jusqu’à voici quelques semaines où je m’en suis délestée (Je n’ai pas encore compris cette manie que j’ai de me défaire de ce que je vais avoir besoin quelques semaines plus tard !!!).
L’initiative était noble et j’ai découvert récemment qu’elle se perpétue via Jean-François Vézina et son blogue Attentats culturels, une tribune pour retracer ceux qui continuent de perpétuer ces attentats culturels. Par exemple, le 18 novembre, le propriétaire du blogue a déposé Courrier Sud et Citadelle de St-Exupéry, La vie devant soi de Romain Gary et Lettres à un jeune poète de Maria-Rainer Rilke.
Je ne sais pas qui a trouvé Lettres à un jeune poète mais si vous affectionnez particulièrement le genre épistolaire et n’aimez pas dépendre des lancers de dés du destin, la maison Septentrion publie "Ton kaki qui t'adore: lettres d'amour en temps de guerre" de Denys Lessard :
« Jeannine et Gérard se rencontrent en mars 1942. Elle a 19 ans, lui 21. Deux mois plus tard, ils échangent leur premier baiser. Mais en août, la conscription sépare nos deux amoureux. Gérard est enrôlé dans l'armée canadienne, où il restera trois ans sans jamais être envoyé au front. Ils s'écriront plus d'un millier de lettres (une par jour), entretenant une relation amoureuse passionnée qui trouvera son accomplissement à leur mariage, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, en juillet 1945 »
Quant on sait combien l’éloignement des yeux est propice au rapprochement des cœurs et qu’alors les mots exultent, c’est une occasion de se mettre dans l’ambiance de l’amour ... parce que la St-Valentin est ce que nous voulons bien en faire.
P.S. : Je vais essayer de mettre la main sur ce livre et je vous en reparle !
3 commentaires:
Avec le site www.passe-livre.com, les passeurs peuvent même suivre les livres qu'ils «libèrent».
Merci pour cette information intéressante. Je ne connaissais pas l'attentat culturel mais voilà que je vais visiter le site.
En ce qui concerne le livre dont tu parles, je ne sais pas encore trop si j'aime ou pas le genre épistolaire...on dirait que j'accroche encore sur un je ne sais quoi dans ce style. Enfin, tout ça pour dire que le petit passage que tu a ajouté sur ton blogue m'a rappelé le "Ti-Coq" de Gratien Gélinas. Comme j'avais aimé ce film et la belle histoire d'amour si difficile à vivre après le retour de guerre de Ti-Coq. Ahh, mon coeur soupire.
C'est étrange, je viens de tomber sur quelque chose du genre "passe livre", mais pour la musique...
http://www.cbc.ca/thehour/blog/drop.html
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