Le mot clé pour ouvrir la porte de cet univers serait « conte ». Un conte pas du tout banal, tissé à même une critique sociale acerbe, infiltrée par des personnages assez symboliques (« Statue » « Patron » « Tête-Triste » « Pile-Poil » « Petite-Mouche » et j’en passe), que l’on retrouve, soit dans le clan des Torpilleurs ou des Flotteurs. Une querelle déchirante autour de l’origine du Trou qui scinde le village, qui déchire la populace. Et qui dit « Trou » dit mouches, ce qui laisse supposer que cette ouverture béante n’a rien de nette.
Qui détient la Vérité à propos du Trou dans le village nommé St-Souffrance et habité par des Souffretins ? Sûrement pas les Zeureux, trop optimistes-positifs pour sonner vrai. « Chez les Zeureux, ça sonne creux ! » … pardon, je m’emporte. Est-ce que cette fresque de personnages authentiquement imaginaires va s’engager sur le Pont de la Réconciliation ?
Ne comptez pas sur moi pour vous révéler ce qui se lit, plus que ne se dit.
Est-ce que vous vous demandez toujours si j’ai aimé ? Moi aussi ! Je blague un peu, j’ai aimé l’expérience mais si c’était à refaire, je le lirais plus rapidement. Pour mieux savourer la fébrilité, l’urgence du propos. Morceler la lecture comme je l’ai fait n’aide pas un style déjanté qui se plaît à égarer l’esprit. Je suis restée trop longtemps perdue. Malgré la sensation de se promener dans un monde sans queue ni tête, au fil des pages, l'histoire se révèle avoir une charpente solide. J’avoue que ce qui me manque toujours dans ce genre de roman est de m’attacher aux personnages, même si j’ai réussi à m’attacher à cette critique sociale bien menée par la ventilation excessive de l’imagination, la présence d'une fibre humaine, comme la mienne, m’a manquée.
Amoureux d’imaginaire, de conte à plusieurs sens, de critique sociale déguisée, d’originalité et de sensations inusitées, à vos calepins de note : « Le chant des mouches » bourdonne déjà à vos oreilles !
Le Chant des mouches, Sébastien Chabot, Éditions Alto, 162 p.
5 commentaires:
Contente d'avoir trouvé votre blog même si je sais que ce sera totalement impossible de trouver les livres dont vous faites mention dans mon coin de pays. Lire votre blog me permettra de me délier l'esprit un p'tit brin. Merci!
Contente d'avoir trouvé votre blog même si je sais que ce sera totalement impossible de trouver les livres dont vous faites mention dans mon coin de pays. Lire votre blog me permettra de me délier l'esprit un p'tit brin. Merci!
Même si je reconnais à cet auteur une grande imagination, j'ai trouvé que cette même imagination aurait pu être mieux canalisée. J'y ai vu trop de personnages, trop de situations rocambolesques, trop de tout ! C'est certes un roman, ou plutôt un conte, marqué par les excès et auquel il faudrait trouver une signification, une symbolique, le genre qui plaît à Alto. En ce sens, peut-être est-ce réussi ? En tout cas, moi, ça m'a agacé, et je ne suis pas sûr que je vais lire les prochains livres de Chabot.
@ Réjean : Vous ne trouvez pas, qu'avec un tel univers imaginaire cela ne vaut pas la peine de réessayer ? Moi, si. Il ne peut pas se figer dans le temps et reprendre le même opus. Il a une bonne assise et avec ce fort imaginaire et l'esprit critique qui le sous-tend, j'ai confiance.
Je n'ai pas eu un coup de coeur pour cet écrivain, non, mais il est si original que cela vaut la peine de s'y (re)pencher, à mon avis. Une telle originalité et un style inspiré trouvent grâce à mes yeux.
Comme je te l'avais déjà dit, ce livre est sur mes étagères. Je vais suivre ton conseil et le lire sans trop morceler ma lecture ! (Mais ce ne sera pas pour tout de suite... quoique ? Il est court !)
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