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dimanche 3 août 2008

Le livre et son histoire

Bon, ça y est, j’ai remis les pieds à la très modeste bibliothèque d’Eastman, ouverte une demi-journée, le samedi, et une presqu’une journée (heures brisées) le mercredi. J’ai exploré, le cœur palpitant de trouver mes titres, parce que bien sûr arrivée avec « ma liste d’épicerie ». Finalement, je n’ai trouvé aucun des titres que je cherchais mais j’en ai trouvé une pile que je ne cherchais pas.

À l’heure de la fermeture, une pile sur le bras, j’arrive au comptoir et la bénévole, avec un air aussi désolé qu'attendri, me souffle un « trois seulement ». Trois seulement !? Devant mon air à moi, déconfit et alarmé, elle m’en a concédé un de plus. Ce qu’une bénévole peut avoir de pouvoir parfois !

En tout cas, d’avoir laissé des trésors derrière moi m’oblige à remettre les pieds dans cette bibliothèque qui ne sent pas tant le moisis finalement. Mais pour s’y trouver, ça, c’est une autre histoire ! Et en plus, pour faire exprès, l’auteur élu parmi tous est toujours flanqué au plancher, je dois me plier en deux devant lui. Et faire des courbettes, ce n’est vraiment pas mon genre !

Mais voilà le dessert (j’adore les desserts !), j'ai mis la main sur une absolue antiquité, d’ailleurs je ne l’ai pas laissée (ma main) et je le regrette. Au moins, pour prendre connaissance de la date d’édition de ce livre fragile, relié avec une couverture aux couleurs élimées, pour ne pas dire effacées, le « Alexandre Chenevert » de Gabrielle Roy. Les feuilles étaient très épaisses et d’une couleur parchemin foncé jamais vue de ma vie. Ça sentait les années 60. La prochaine fois, en l'ouvrant, je lui demanderai son âge exact.

Mon quatuor maintenant, parce que c’est parmi cette sélection qu’une autre surprise m’attendait. Comme « Champagne » était réservé par cinq personnes avant moi (à raison de 3 semaines chacune + les retards), j’ai opté pour le seul livre qu’il y avait de Monique Proulx « Sans cœur et sans reproche » un recueil de 15 nouvelles. À la maison, je l’ouvre et à la page de garde, j’y découvre ceci :

Février 1986

Pour Louise,

dont la sensibilité et le cœur

Sont sans reproche,

Avec mon affectueuse

Amitié,

Monique

J’ai de la difficulté à le croire ; serait-ce vraiment une dédicace de l’auteure ? Ou plutôt d'une quelconque Monique ? Il n’y aurait qu’elle pour me répondre mais la délicatesse oblige-t-elle de ne pas le lui demander ? Cela peut-il être blessant d'apprendre qu’une petite parcelle d’intimité passe entre toutes les mains ? Ou bien cela la plongera dans de désagréables souvenirs ; cette « Louise » n'est peut-être plus son amie ou pire elle est morte et c'est ainsi qu'elle l'apprend ? Vous allez me dire que je lis trop de romans mais le livre (l'objet), et son histoire me fascine.

Mes autres bouquins sont restés fermer sur leur secret, trop jeunes peut-être « C’est la faute au bonheur » Arlette Fortin (Prix Robert Cliche en 2001). Le cahier noir de Michel Tremblay – premier de trois cahier (Noir, Rouge, Bleu), publié une année après l’autre : la saga de Céline, semblerait-il. Et puis, pour une réconciliation sûre avec Marie Laberge « La Cérémonie des Anges ».

Je dois maintenant m’habituer à l’idée de ne pas posséder ces livres. Cependant, personne ne m'empêchera de posséder l’histoire !

7 commentaires:

Beo a dit...

He he! Je constate avec ce billet que tu n'es pas une habituée des biblios;)

Pour avoir été bibliothécaire durant 7 ans au Québec, je t'assure que j'ai cessé mes achats compulsifs de livres tellement l'ampleur du choix qui s'offrait à moi dans ces étagères était immense!

Je sais pas si ta petite biblio fait partie du réseau des CRSBP-centre régional de service de bibliothèque publique, si ma mémoire est bonne-, mais si c'est le cas: tu peux loger une demande spéciale.

C'était mon truc pour avoir les dernières parutions qui m'intéressaient sans compter mes abonnées qui en profitaient par la suite; le livre étant sur place pour un petit moment.

Anonyme a dit...

Oui, Venise, Beo a raison : commander les livres que vous voulez à votre bibliothécaire, des titres québécois notamment. Normalement, ça marche. Pour ce qui est du Monique Proulx, c'est son premier livre que vous avez entre les mains, un recueil pas piqué des vers et qui a révélé son grand talent. Quant à la dédicace, c'est bizarre : est-ce à dire que cette bibliothèque contient des livres usagés ?

Venise a dit...

@ Béo : Je ne savais pas que tu avais été bibliothécaire ! Tu as raison, je devrais avoir recours un peu plus souvent à ma biblio. C'est parfois une coquetterie de vouloir posséder un livre. Certains, comme tous ceux de Gabrielle Roy, je n'en démordrais pas, il me les faut. Certains autres aussi, bien sûr. Mes auteurs préférés quoi !
@ Réjean : Comme je disais à Béo, j'ai pris des résolutions, j'en ai réservé un, le gros best-sellers de l'heure dont le tome est "Les hommes qui n'aimaient pas les femmes" de Stieg Larsson. Par contre, les Québécois, je vais faire quelques exceptions bien sûr, mais je préfère faire un effort (de budget !) et les acheter. Pour les encourager concrètement. Les exceptions seraient, par exemple, comme le dernier Nelly Arcan par exemple, pas assez tentant pour que je l'achète.
J'ai hâte de lire du Monique Proulx pour la première fois.

Venise a dit...

@ Réjean, Pour comprendre à quel best-seller je faisais allusion ci-dessus, j'aurais dû dire le mot magique "Millemium" (3 tomes). J'ai rarement vu un tel engouement !

Beo a dit...

Eh oui; durant 7 belles années, j'ai littéralement nagé dans les livres, autant pour le plaisir de les classer, d'en lire de 3 à 5 par semaines, de conseiller les voraces qui comme moi n'en avaient jamais assez sous la main ;)

Le système des demandes spéciales fait justement que la Centrale achète plusieurs exemplaires d'un titre donc: ça encourage concrètement l'auteur-re comme tu dis.

C'est clair qu'un coup de coeur a sa place dans tes étagères personnelles, surtout si t'as envie de le relire :)

Anonyme a dit...

Hou là quelle aventure vécue au travers les petits rayons de cette «minuscule» bibliothèque. Mais je vous envie car j'aime ce genre d'imprévu....
Bonnes lectures dame Venise.

PS. Pour répondre à votre interrogation concernant ma lecture de Compter jusqu'à cent, je ne crois pas être à temps pour les commentaires. Cependant, je le lirai c'est assuré et je me reprendrai pour une prochaine «Recrue du mois» concernant les avis et je tâcherai d'être danms les temps.

Anonyme a dit...

Coucou Venise!

J'ai bien aimé lire la narration de ton escapade à la bibliothèque de ton village, «qui ne sent trop le moisi, finalement!»

Mais j'ai été un peu déçu que tu te sois branchée sur Facebook!! Où trouveras-tu le temps pour tout le reste??? Moi, je suis un inconditionnel du No-Facebook, et j'espère que je résisterai... même si j'aime bien les petits tests d'intelligence et les petits jeux de lettres qu'on peut y jouer (j'y joue sur le compte de mes collègues de travail qui ont la gnetillesse, à l'occasion, de m'y laisser jouer sous leur identité!).

Je te souhaite une bonne fin de festival épistolaire: je suis très conscient que tu es dans l'effervescence jubilatoire de ta passion: profites-en!