Remarquez que c’est peut-être intentionnel, le recueil se présentant ainsi : Voyage I (la naissance) est la première nouvelle et Voyage II (la mort), la dernière. Ces nouvelles charnières sont excessivement fortes, denses et bien écrites. Entre les deux, différentes histoires avec les mêmes noms de personnages placées dans des situations différentes. Ce que le commun des mortels aurait à vivre entre la naissance et la mort serait si banal que les trames de vie défileraient sans surprise et sans emprise entre ces moments forts. Est-ce que l'auteure a voulu démontrer ? Ou est-ce tout bonnement moi qui a été une mauvaise lectrice car, oui, cela peut nous arriver à tout moment de l’être. On appelle ça : manquer d’écoute. Si j’ai une excuse, c’est celle d’avoir été obnubilée par mon désir de lire son petit-dernier "Champagne", au lieu de son petit-premier.
Sans cœur et sans reproche a un style fort, un ton assuré, j’oserais même rajouter, audacieux, pour l’époque. Ce qu’il m’en reste est l’admiration devant l’aplomb de Monique Proulx à faire vivre ses personnages masculins. On ne peut supposer un seul instant que c’est une femme qui fait parler un homme. Ses mâles sont très bien incarnés. Et chacune de ses nouvelles a un point de chute clair, net, bien défini.
En finale, ce recueil voguant sur le fil de l’eau de vie offre le plaisir de se laisser mener en bateau par un bon capitaine avec, en prime, l’assurance d’accoster sans encombre à la fin de chaque nouvelle.
2 commentaires:
Moi qui ne suis pas très "nouvelles"... je pense que je vais me contenter de "champagne", que j'ai chez moi!
Je ne déteste pas le genre Nouvelles . Mais avant tout j'ai à lire de cette auteure: Le Coeur est un muscle involontaire. Et je suis en attente de Champagne que j'ai réservé alors je vais me contenter de ces deux là pour débuter.
Bonne fin de journée
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