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lundi 17 novembre 2008

Débat : Prix littéraire des Collégiens

D’une manière tout à fait impromptue, à la suite du billet « Connaissez-vous votre littérature québécoise ? », un débat s’est ouvert sur le processus de sélection des titres pour le Prix littéraire des Collégiens.
Le débat prenant des proportions plus importantes qu’escomptées, et commentaires pertinents s’ajoutant aux commentaires pertinents, il s’impose pour moi de placer ce débat sur la sellette.
Ce qui compte pour moi, avant tout, est la communication permettant de chasser les idées erronées ou tout malentendu. Ou, ce qui est tout aussi bien, susciter le goût de la réflexion chez les décideurs, quels qu’il soit.
J’espère que vous serez nombreux à réagir parce qu’après tout, un débat, c’est fait pour ça. Et au Québec, on se plaint souvent qu’il n’y en a pas suffisamment.

N.B.: Dans le copier-coller des commentaires, j'ai retranché les interventions qui n'avaient aucun rapport avec la question du jour. Cependant, il est toujours possible d'aller à la source du billet pour l'intégralité.

Réjean a dit ... Ah, je l'oubliais celui-là. Je suis donc allé voir le choix pour le prix des collégiens. Je n'ai lu que Proulx, comme vous le savez. Il y a le recueil de nouvelles de Johanne Alice Côté qui m'intéresse, malgré ce qu'en a dit Barbe à Bazzo. Les autres restent à découvrir, sauf Ying Cheng dont j'ai décroché parce que je la trouve trop hermétique depuis L'ingratitude. Allez-vous écrire un billet là-dessus pour susciter les débats ?
14 novembre 2008 19:23

Venise
a dit…
@ Réjean : Je vais écrire un billet en autant que j'en ais lus 3 sur 5. Ce qui veut dire que je dois me procurer "Le ciel de Bay City" de Catherine Mavrikakis et Mégot mégot petite mitaine de Johanne Alice Côté. Moi aussi, je n'ai pas été découragée d'entendre Jean Barbe, je persiste et je signe. Et pour ce qui est de Mavrikakis, ça fait presque une éternité que je veux la lire et après le billet d'aujourd'hui de Clavier bien tempéré (Lucie), c'est devenu une urgence. De toutes manières, je me vois mal partir le moindre débat avec une seule lecture (Champagne).
J'espère que vous avez remarqué, Réjean, que nous avons cinq finalistES ? Je ne peux m'empêcher d'en être fière même si j'y suis absolument pour rien !
14 novembre 2008 19:45

réjean
a dit…
Ne vous enlevez pas tous les mérites, Venise.
14 novembre 2008 19:49

Mistral
a dit…
Revoilà ce prix des collégiens, déjà. Quelqu'un, brossez un topo minimal de son fonctionnement. Sauf évidemment si c'est pas important, ni même pertinent, ni du tout amusant.
15 novembre 2008 02:31

Venise
a dit…
@ Mistral : Le Prix des collégiens, on va en reparler, c'est sûr. Mais ça ne va pas changer l'immuable.
15 novembre 2008 11:17

Danaée
a dit…
Mistral a raison de mentionner le prix des Collégiens. C'est un des prix importants pour la littérature québécoise... Et les finalistes étaient dévoilés ce matin dans le Devoir!
15 novembre 2008 12:22

Mistral
a dit…

JUUUUULIEEEEE!

Ok, je pige, tu me taquines.

Tenez, ma version softcore.

15 novembre 2008 13:14

Venise
a dit…
@ Mistral : Pour le Prix des Collégiens, c'est ce que j'ai conseillé ci-dessus à Réjean de cliquer chez Chantal Guy, première de mon blogroll.
15 novembre 2008 13:43

réjean a dit…

@ Mistral : Je viens de lire ce que vous dites sur le blogue de Chantal Guy à propos du prix des collégiens et je partage entièrement votre avis. L'an passé, sur différents blogues, dont celui de Venise je crois, j'ai émis de sérieuses réserves, avec beaucoup moins d'élégance que vous, sur la sélection des ouvrages par les critiques du Devoir. Cette année, je n'ai pas tellement le goût de revenir là-dessus sans risquer de devenir cynique. Mais si vous voulez brasser la cage, allez-y fort, il y a une grosse job de bras à faire.
15 novembre 2008 19:47

Venise
a dit…
@ Réjean : Et là, c'est sûr que vous venez de me piquer la curiosité, je vais aller lire le commentaire de Mistral.
15 novembre 2008 19:57

Mistral a dit…
Cool, Réjean. On est deux.

Ces affaires-là, je vous en parle en gars qui ne conduit ni ne patine mais comprend et connaît tout plus le reste de la mécanique spécifique du littéraire au Québec, depuis ses seize ans et sans mérite aucun, sans l'avoir cherché, pourquoi cela est limpide et la gestion d'un compte d'épargne ou la sensibilité et le plus clair des valeurs de mes concitoyens m'est incompréhensible, I mean rien, pas un iota de sens intelligible pour moi, un sérieux handicap, pourquoi j'en sais rien non plus, mais c'est ainsi; en tant que ce gars-là, donc, je soumets que cette affaire n'est surtout pas de celles qui se résolvent comme vous le suggérez (ce serait le sens commun, right? J'assaille pas votre suggestion, ici, je lui apporte seulement le meilleur outil, ké?), d'ailleurs fort peu le sont, ici moins qu'ailleurs: vite de même, j'ai souvenir d'aucune grosse crosse du genre qu'un éclat, un coup de gueule, un blitz d'indignation par une personnalité quelconque ait pu éradiquer, au contraire le racket se déguise et se dissimule mieux et devient donc pire.

L'ombre, voilà ce que ces embrouilles ont en commun, la protection du pas trop expliqué, reposant sur l'apathie et l'usure de nos facultés d'indignation, de l'obsolescence des tollés; ça, Réjean, c'est du cynisme crasse, mais c'est le leur, pas le vôtre.

Non, voyez-vous, il suffit d'enlever l'ombre. Sans éclats, sans argument moral, sans rien de ces archaïques pétoires, juste en disant qu'on le sait, ici et chez moi et chez vous et ça prend pas de temps que c'est consigné un peu partout, enfin en deux ans trois max la cochonnerie disparaît sans faire de bruit.

C'est le genre de job de bras que la Tribu effectue de temps en temps, ché pas si vous parlez de ça. Ici, ça dépasse ce cadre parce que les sources du mal ne sont ni localisées ni hiérarchisées. De plus, chaque cégépien mis au courant vaut autant que chaque prof de cégep honteux d'avoir joué le jeu. Ce serait du gâteau.
16 novembre 2008 00:31

Venise a dit…
@ Mistral : Un instant, on est trois.

@ Réjean : Je m'apprête à lancer quelques questions à Maxime qui a participé au Prix des collégiens l'an passé. Il aurait beaucoup aimé y participer encore une fois cette année mais ses études l'amènent en Europe 4 mois. Ses commentaires sur les livres finalistes de l'an passé m'ont à ce point impressionné que j'ai commencé à le courtiser :-) pour qu'il se joigne à La Recrue. Nous nous apprivoiser et il a finalement accepté.

Qu'un jeune de 19 ans collabore avec cette qualité d'intervention à La Recrue me remplit de fierté. Je voulais vous demander si vous aviez des questions pour lui, je les joindrais à mon entrevue. Il est d'ailleurs bien flatté de recueillir cette attention.
16 novembre 2008 12:24

Mistral a dit…
@ Maxime : Ben moi, oui. Maxime, sais-tu ce dont on fait état ici et là à propos de ce prix, et si oui comment peux-tu songer à y participer encore, croirais-tu par hasard qu'une jolie plume et quelques lectures et l'âge de Rimbaud triomphant dispensent d'endosser sa part morale? Ils vont me trouver dur, encore, ils vont dire kin il s'en prend aux enfants maintenant. Fuck em. C'est à toi que je cause, et un service que je te rends: c'est au début qu'on doit décider quel écrivain on sera, à la fin c'est trop tard. Fais-toi une faveur, écris jamais une virgule pour des crosseurs, protège ta signature comme tes couilles et tu auras toujours raison et tu pourras envoyer chier papes et présidents s'ils t'apostrophent.
16 novembre 2008 12:54

réjean a dit…
Je voudrais savoir s'il trouverait envisageable que la sélection des 5 titres se fasse par un comité d'étudiants plutôt que par les critiques du Devoir. Bien sûr, cela supposerait que ces étudiants lisent beaucoup de livres pendant plusieurs mois pour en sélectionner 5. Pour ma part, si cela se faisait, je crois qu'on aurait une sélection finale beaucoup plus représentative des goûts des collégiens. Mais peut-être que cela est trop compliqué à organiser...
16 novembre 2008 12:58

Mistral a dit…

Ben oui, Réjean! Envisageable? C'est le minimum envisageable. Et pas plus compliqué que le processus actuel. Mais pourquoi une pré-sélection? C'est cela qui est odieux! Ça et qu'elle soit faite au Devoir. C'est le Prix du Devoir, fuck.

Tous les collégiens du territoire peuvent recommander, disons, trois livres. Phase 2, on dépouille et cumule et les cinq premiers sont en lice. Pas de comité. Maudits comités. Un soviet avec ces gens-là qui siègent! Te figures-tu que Stan lit beaucoup de livres pour choisir ces cinq? Et DesMeules, cet imbécile: il peut lire jusqu'aux noces de Tremblay avec Nelly Arcan, il comprendra pas plus.

Le Prix des Collégiens aux Collégiens!
16 novembre 2008 13:12

réjean a dit…
D'accord avec vous, Mistral. Ce serait la moindre des choses. Et peut-être qu'il y aurait moins de titres de Boréal en majorité (excusez-moi, je sais que c'est votre éditeur, mais je n'ai pu m'en empêcher) : 3 sur 5 l'an passé, 2 sur cinq cette année, ce qui désarçonnerait Laurin qui ne lit que du Boréal... ou presque.
16 novembre 2008 13:28

Venise a dit…
Je suis parfaitement d'accord avec cette idée. C'est dès le départ du processus que les étudiants doivent être concernés, sinon, le message entendu est : on va choisir pour vous parce que vous en êtes pas capables. Les lectures imposées, ils en ont suffisamment au programme. Un Prix, c'est une question de confiance, pas un semblant de confiance, de la vraie et qui commence donc dès le début du processus.

L'année passée, je mettais le pied dans cet engrenage très prudemment, je pensais que tout était lisse et sans aspérité, tout en limpidité aussi, j'ai donc été posé la question à Stanley Péan sur son blogue : Comment se choisissent les titres des finalistes proposés aux jeunes ? Ce qui m'a amené à cette question est l'impression que les titres ne leur ressemblaient pas. J'ai aussi demandé à monsieur Péan de venir en débattre sur Le Passe-Mot. Comme il n'est jamais venu, je me permets de reproduire sa réponse qui est de toute manière encore sur son blogue :
"Le jury de présélection est composé de journalistes de l’équipe du cahier Livres du Devoir (Jean-François Nadeau, Christian Desmeules et Danielle Laurin), d’un représentant du CRILQ (Gilles Dupuis, professeur à l’UdM) et de moi-même. Nous débattons de la production littéraire de l’année qui achève et tentons de nous entendre sur cinq oeuvres narratives que nous estimons de qualité et qui nous semblent représentatives de la diversité de la littérature québécoise contemporaine. Le critère «jeunesse» ne fait pas partie de nos préoccupations; ce n’est pas de cela dont il s’agit" (Stanley Péan).
16 novembre 2008 13:43

Mistral a dit…
Nous vlà trois! Pas si pire comme départ.

Si Maxime nous rejoint, on est en business: l'étudiant alpha!
16 novembre 2008 13:54

réjean a dit…
Ah, ce Péan, il est si occupé à faire de belles suggestions de livres sur ARTV ! L'avez-vous vu ? Il faudrait l'inviter de nouveau à lire ce blogue.
16 novembre 2008 17:45

Venise a dit…
@ Réjean : Vous avez raison, cela serait constructif s'il lisait ce blogue. On pourrait enfin discuter comme des gens civilisés. Moi, j'aimerais bien.
Son blogue est suspendu depuis un bon bout de temps, alors, comment le rejoindre ? Je lui ai déjà envoyé un courriel par Le libraire, l'a-t-il reçu ?
Il y aurait toujours de lui écrire à l'ANEL. C'est envisageable, comme ça, il ne pourrait pas dire que notre désir est de parler dans son dos, non, c'est devant sa face (permettez-moi l'expression) que l'on veut lui parler.
ARTV, j'aimerais bien écouter certaines émissions mais je n'ai pas le câble.
16 novembre 2008 17:59

Venise a dit…
@ Réjean : J'ai tout à coup eu une idée, j'ai pensé à Facebook. Je lui ai donc laissé une invitation sur son "mur à messages" qu'il vienne prendre connaissance des messages ci-dessus.
16 novembre 2008 18:14

réjean a dit…

Écrivez-lui à l'UNEQ. Il doit être rejoignable.

ecrivez@uneq.qc.ca
16 novembre 2008 18:17

Venise a dit…

@ Réjean : Super ! C'est ce que je fais de ce clic. Merci.
16 novembre 2008 18:20

Maxime a dit…

Quand j'y ai participé l'an passé, je me souviens que nous avions demandé à savoir comment les finalistes étaient choisis. Il faut dire que nous trouvions les romans et recueils de nouvelles choisis loin des jeunes, sans vouloir rabaisser les œuvres des finalistes de 2008, car j'en ai apprécié la majorité. Mais je ne suis pas certain que nous aurions choisi ces finalistes. On nous avait répondu quelque chose de semblable à la réponse que Venise a reçu de Péan. Et évidemment, nous étions tous d'accord pour dire que tout cela était... enfin... plutôt obscur. C'est le Prix des Collégiens, pas celui du Devoir.

Alors autant dire que je suis complètement d'accord avec vous. Et Mistral, vous proposez une solution qui, ma foi, me semble tout à fait défendable. Cela redonnerais (ou donnerais tout court?) le prix aux collégiens, que de les faire choisir les finalistes. Ce serait moins lourd qu'un comité, et aussi efficace. Ou alors on change le nom pour "Le prix du Devoir, et secondairement des collégiens"…

Et je répondrai également à votre « attaque envers les jeunes », M. Mistral (que je ne prends pas du tout comme une attaque, en passant, héhé). Vous avez raison, on pourrait facilement en faire une question de principe moral, et refuser d’y participer. Mais ce serait dommage pour tous les étudiants qui n’ont accès à aucun autre cercle de lecture, comme ces étudiants en informatique qui n’ont pas accès à ceux de Arts et Lettres! (je parle d’expérience,haha). Le Prix littéraire des Collégiens reste une belle expérience. Voila pourquoi j’aurais aimé y participer de nouveau cette année. Ce qui ne m’aurait pas empêché de protester, toutefois, et surement encore plus fort.
16 novembre 2008 19:41

Tristan a dit…

De passage sur ce blogue où on est si gentil, je vois avec plaisir qu'on brasse un peu la cage. Alors j'ajoute mon grain de sel.Sans commenter trop, je propose quelques points.

1: Tout le monde a raison sur la question du jury. Ce n'est pas le prix du Devoir. Et si Stanley Péan croit que le critère jeunesse n'est pas important, et bien je crois que c'est faux et que c'est justement ce qui pourrait distinguer le prix. Les prix des libraires est déterminé d'abord par une dizaine de libraires, celui du gouverneur par pas plus de cinq pairs et celui d'Archambault par des... Celui des collégiens, pour avoir déjà participé aux débats, est dirigé par des jeunes et des professeurs pour favoriser l'esprit critique et l'ouverture aux points de vue, ce que le jury n'a pas depuis trop longtemps. Depuis Nikolski peut-être. Un changement de jury à tous les ans ? Et le Devoir dans tout ça, un partenaire. Preuve que le prix ne brille plus, j'ai lu 3 lignes en bas de page dans La Presse. Rien ailleurs ou presque rien.

2: Le problème des prix d'automne, c'est qu'ils oublient qu'il existe un printemps. À preuve, toutes les sélections des dernières années. Faites le calcul. Faut-il publier son livre entre le mois d'août et le mois d'octobre pour être finaliste ? Il n'y a aucune surprise, aucun rappel de bons titres, aucune révélation. Au Québec, il y a dix bons livres par année selon la sélection de prix.

3: Suggestion - Une pré-sélection de 5 titre au printemps (titres parus après le premier octobre disons) suivie d'une annonce, et une autre de 5 en octobre et annonce au salon du livre de Mtl des 5 finalistes.

Danielle Laurin n'a peut-être pas aimé le Dupont, mais les cégepiens se feraient un plaisir d'en discuter. Comme le Nicolas Gilbert, le Jean Barbe, le Francine de Luca, le Guillaume Corbeil, le Francois Blais, le Francis Malka, le David Dorais, le Dominique Fortier, le Bertrand Laverdure... L'année dernière, on a pensé avec des amis que le Sébastien Chabot serait du nombre parce que plusieurs l'avaient lu pour un cours. Pas le plus grand roman, mais sujet à discussions. Non.

Ce prix s'enlise, se ridiculise, se prévisibilise. Proulx, Mavrikakis (bon choix, c'est peut-être son seul livre qui n'est pas trop chiant),Chen, Noël (please!)... Boréal, matante et consensus...Je suis content d'être à allé à l'université tiens !
16 novembre 2008 20:16

réjean a dit…

Oh, là, là, comme j'aime les propos de Maxime et Tristan, les deux semblent être en plus du milieu collégial. J'endosse à 100% vos points de vue, messieurs. Chapeau !

Venise, il faut que Péan lise ça !
16 novembre 2008 20:52

tristan a dit…

J'en ajoute concernant le jury. Le Devoir pourrait mandater un président du Jury, ajouter un écrivain (celui ou celle qui a gagné l'année précédente, pourquoi pas), un membre du CRILQ et voilà pour la présidence d'honneur. Ensuite, on ajoute quatre cégépiens sélectionnés parmi les meilleurs participants de l'année précédente.

Dernier point : Je comprends que le prix soit un écho à celui des français, mais ici, nous sommes des cégépiens, pas des collégiens. Pourquoi pas lui donner un nom ?

Et voilà le prix qui repart de plus belle.
17 novembre 2008 07:20

Stanley a dit…

À l’invitation de Venise, j’ai pris connaissance du débat qui fait rage (encore!) autour du mode de sélection des ouvrages en lice pour le Prix littéraire des collégiens. (Oui, collégiens plutôt que cégépiens parce que toutes les institutions de niveau collégial participantes ne sont pas des cégeps.) Je m’empresserai de signaler la tenue de ce débat à mes collègues du jury de présélection, aux membres du conseil d’administration du Prix (constitué essentiellement de profs de littérature au collégial) ainsi qu’aux gens de la Fondation Marc-Bourgie qui l’a instauré et qui le chapeaute. Je demeure persuadé que, contrairement à ce qu’on semble insinuer dans vos échanges, tous ces gens ne sont ni des cons ni des malhonnêtes et qu’ils sauront prêter une oreille attentive aux critiques et accusations ici formulées.

Pour la suite du débat, j’aimerais toutefois apporter quelques précisions. En 2003, à la seconde année d’existence du prix dans sa forme actuelle, quand son instigatrice Mme Claude Bourgie-Bovet (directrice de la Fondation Marc-Bourgie) m’a proposé d’en être le porte-parole officiel, j’ai accepté parce que je croyais et continue de croire qu’un prix pareil saurait contribuer au rayonnement de la littérature québécoise contemporaine chez un lectorat qu’on dit, à tort ou à travers, n’être pas touché par elle. À l’époque, je n’étais même pas président de l’UNEQ et c’est sans demander de cachet que je me suis prêté à ce jeu qui consiste à porter le flambeau médiatique du prix, à animer les causeries qui réunissent les écrivains en lice et des lecteurs collégiens et à jouer le maître de cérémonie lors de la remise annuelle du prix à Québec – en plus de joindre ma voix à celles des autres membres du jury de présélection (que je n’ai jamais «présidé», cela dit). Encore aujourd’hui, après cinq ans, c’est à titre bénévole que je fais tout ça – par pure et simple fidélité à cette cause du rayonnement de notre littérature contemporaine – condamnant du même coup mes propres œuvres de création à ne jamais faire partie de la sélection, en passant. Il en est de même pour les journalistes du Devoir et le représentant du milieu universitaire qui tous siègent bénévolement sur le jury de présélection. Les détracteurs s’en fichent, il va sans dire, et ils ont bien sûr raison, mais je tenais à le signaler...

À l’instar de n’importe quelle autre distinction de la république des lettres, le Prix littéraire des collégiens est attribué selon les règles établies par ses instigateurs. Faudrait-il modifier ces règles pour refléter davantage l’âge des collégiens appelés à désigner le lauréat, impliquer davantage ceux-ci dans le processus de présélection des œuvres, retenir un plus grand nombre de bouquins pour discussion? Ces décisions relèvent du conseil d’administration du prix qui, comme toute organisation de ce type, est totalement souverain. Au risque de décevoir certains d’entre vous, je ne suis donc pas en mesure de promettre quelque réforme du Prix – pour la bonne et simple raison que je n’ai pas ce pouvoir. Je ne peux m’engager ici qu’à transmettre au c.a. les critiques que vous lui adressez, tout en rappelant gentiment aux gérants d’estrade et autres mécontents que rien ni personne ne les empêche de fonder leur propre prix littéraire.

Stanley Péan

Venise a dit :
Premièrement, monsieur Péan, contente que vous ayez répondu à notre demande d’éclaircissement. Encore du bénévolat pour vous ! Et pour moi aussi d’ailleurs  !

Je lis et relis votre message et je fais un effort pour bien comprendre le fonctionnement de sélection des titres. Mais auparavant, je tiens à clarifier une chose, si je considérais les gens comme cons et malhonnêtes en partant, je ne perdrais pas de temps à essayer de les comprendre.

Par la suite, vous nous exposez les limites de votre rôle, sachez que j’enregistre bien l’information. Par contre, vous comprendrez sûrement que le réflexe va pour demander à la personne qui représente un organisme de s’expliquer. On ne sait pas toujours à qui s’adresser sinon et c’était le cas ici. Mais arrivons à l’essentiel du débat :

La QUESTION est (extraite de votre message) :
Faudrait-il modifier ces règles pour refléter davantage l’âge des collégiens appelés à désigner le lauréat, impliquer davantage ceux-ci dans le processus de présélection des œuvres, retenir un plus grand nombre de bouquins pour discussion?

La RÉPONSE est (pour le moment) :
Ces décisions relèvent du conseil d’administration du prix qui, comme toute organisation de ce type, est totalement souverain.
Il ne me reste qu’à espérer que cette souveraineté ne sera pas trop royale mais plutôt ouverte et perméable à la souveraineté des citoyens.

Vous nous rappelez gentiment (sic) que comme solution il y a toujours de fonder notre propre Prix littéraire. Je ne sais pas moi, mais j’entends de la (gentille ?) raillerie dans cette remarque.
17 novembre 2008 12:11

Réjean a dit
Avons-nous été si déplaisants avec M. Péan au point de mériter le titre de «gérants d'estrade» ? Il me semble que les propos tenus ici sont très respectueux et pleins de sens. Personnellement, je trouve déplorable ce mépris de la part du président de l'UNEQ envers des gens qui aiment la littérature, comme ceux qui écrivent sur ce blogue. En retour, je ne peux m'apitoyer sur les sacrifices que M. Péan a dû faire pour participer à ce prix, comme de voir ses propres oeuvres non admissibles... Quand même !
17 novembre 2008 12:28

134 commentaires:

Maxime a dit...

Je seconde Venise. La question n'est, de toute façon, pas de créer un autre prix littéraire, mais d'améliorer celui existant.

Anonyme a dit...

J'approuve également aussi vos questionnements Venise et Réjean mais je suis surprise, voire même choquée, qu’une demande d’amélioration concernant la sélection des livres en «nomination» afin d’ouvrir plus «large» et ainsi attirer plus de lecteurs et par le fait même plus de votants, puisse toucher certains initiateurs de ce projet au point de croire que cette demande n’est pas justifiée parce qu’émise par des, et je cite monsieur Pean : « gérants d’estrade»!!!!
Pardon monsieur Pean mais je vous prierais de bien relire les propos de cette demande (entre autre les quelques suggestions de Tristan) et vous y constaterez qu’il n’est nullement question d’attaques ni de mauvaises critiques concernant ce prix mais plutôt un vif intérêt de pôvres lecteurs que nous sommes à désirer que ce prix soit plus «accessible» à plus de choix littéraires et finalistes rejoignant les lectures du petit monde collégien ou/et certains «gérants d’estrades».

Anonyme a dit...

Ça discute pas fort...
Tout a-t-il été dit ?

Mistral a dit...

Péan, tu me ferais pleurer...

République des Lettres, comité à huis-clos, Conseil souverain: trois régimes dans le même paragraphe pour le même Prix, quatre avec le régime d'austérité que tu t'imposes avec l'abnégation qui te caractérise.

Pas besoin de te sacrifier pour transmettre à tes acolytes les propos de simples gérants d'estrade. Le Milieu littéraire n'est pas situé où tu sembles le penser, la game ne se déroule pas dans les officines du Devoir, et quand je monte au bâton, je frappe pour .400, les buts sont pleins, la balle se rend toute seule, tu pourrais pas y toucher en supposant même que tu la voies passer, ce que tu n'as jamais su faire.

Ce Prix est croche! Tu le sais aussi bien que quiconque prend cinq minutes pour étudier la question. C'est pas une critique, c'est une condamnation.

Mistral a dit...

Réjean, héhé, faut pas avoir l'air de chercher le troub' :-)

T'inquiète, dude, ça va discuter...

Anonyme a dit...

Right, Mistral !

StanleyPean a dit...

Bon, bon, bon. Si l'emploi ironique du terme «gérants d'estrade» en a offusqué parmi vous, je m'en excuse. Il est vrai que j'aurais pu faire preuve de davantage de diplomatie, mais vous avouerez avec moi que le ton du débat sur ce forum n'est guère neutre.

Ici, on conteste non seulement la légitimité du jury de présélection et de ses choix (ce qui est de bonne guerre) mais aussi l'honnêteté des gens qui le composent (ce qui me le semble moins). On traite allègrement Christian Desmeules d'imbécile. On met en doute mon professionnalisme en insinuant que je ne lis rien de la littéraire québécoise contemporaine (content d'apprendre que mes habitudes de lecture sont de notoriété publique) et ne suis donc pas apte à me prononcer sur cette production, étant manifestement trop piètre joueur de baseball pour pouvoir être informé de la «game» littéraire, à ce qu'il paraît! Et de manière générale, on laisse entendre que toute la «machine» entourant le Prix littéraire des collégiens est croche, corrompue, autocratique, antidémocratique, sournoise et quoi encore...?

Cela dit, en évoquant le dévouement bénévole de plusieurs personnes (dont les critiques du Devoir et moi) au service de ce Prix, je ne cherchais nullement à m'attirer la pitié de qui que ce soit. Pas le genre de la maison, vous savez. Je voulais juste faire comprendre que les gens de l'organisation du Prix et leurs partenaires sont de bonne foi, que personne ne retire ici le moindre bénéfice personnel.

Par ailleurs, si ça peut vous rassurer, je vous signale que les instigateurs du Prix, à qui vos critiques auraient pu dès le début être adressées directement via leur site, soit dit en passant, suivent désormais ce débat dont les échos devraient se faire entendre à la prochaine réunion du conseil d'administration. C'est toujours ça de gagné, non?

Stanley Péan

Venise a dit...

Monsieur Péan, j’accepte vos excuses et j’apprécie la différence de ton que vous employez vis-à-vis, somme toute, des personnes qui s’interrogent sur le bien-fondé d’une procédure de Prix parce qu’ils sont de fiers lecteurs et qu’ils ont particulièrement à cœur la jeunesse.
Vous déclarez que le ton n’est pas neutre ici. Avez-vous déjà vu tant de débats avec un ton neutre ? Nous ne sommes pas à donner les nouvelles à Radio-Canada, nous discutons ! Je suis certaine que vous-même lorsque vous discutez, vous n’endossez pas toujours un ton neutre. De toutes manières, vous nous l’avez prouvé hier.
Et puis, un blogue, c’est ni plus ni moins un forum d’opinions. En plus, depuis un an et demi que le Passe-Mot roule (et il roule de mieux en mieux d’après mon compteurs de lecteurs), je n’ai pas installé de modérateur de commentaires. C’est de la pure liberté expression dont il s’agit et je lis les opinions de ceux qui le fréquentent en même temps que vous les lisez.
Pour ce qui est de votre idée de laisser mon questionnement directement sur le site, j’avoue qu’elle ne m’a même pas effleurée l’idée. Vous savez comme moi que laisser son opinion dans la petite boîte carrée d’un courriel est drôlement différent d’un échange musclé d’opinions où une personne apporte un nouvel éclairage à l’autre. Cela n’a pas la même portée et l’homme de polémique que vous êtes le sait pertinemment bien. C’est via une tribune que l’on réalise ne pas être seul à se questionner, ce qui nous donne de l’élan finalement.

Et puis, les solutions, voyez-vous, elles ne me venaient pas spontanément à l’esprit parce que le mot le dit, je me questionnais. Alors, il y a des ébauches de réponses très valables ici et ce qui serait le plus intéressant est bien d’entendre d’autres jeunes comme Maxime. Il est quand même temps de revenir à l’essentiel : est-ce que les jeunes apprécient les titres qu’on leur suggère, est-ce que l’apprentissage ne serait pas d’autant fortifié si la confiance en leur jugement règnerait dès le départ et que de par l’enthousiasme généré, est-ce que le Prix ferait parler de lui dans un autre journal que le Devoir ? (vous savez comme moi, qu’heureusement qu’il y a les blogues et le Devoir pour en parler en ce moment).

Alors évidemment que ce qui me fait le plaisir est d'apprendre que les personnes qui œuvrent à l’organisation du Prix se penchent vers certaines solutions proposées et qu’une réflexion honnête et sérieuse va en découler.

Vous savez, quand on est une personne honnête et sérieuse comme je le suis, on s’attend toujours à la même chose de la part des autres et c’est là peut-être où j’idéalise encore.
Et j’espère de tout cœur que l’avenir me prouvera que je fais bien de continuer à croire à l’être humain dans ce qu’il a de meilleur.

Venise a dit...

Et puis, j'y pense monsieur Péan (parce que, oui, je continue de réfléchir après avoir parlé) à votre suggestion d'aller droit vers les gens qui organisent via le site du Prix, mais si je regarde la situation en ce moment où c'est vous seulement qui êtes ici ; comment puis-je m'empêcher de penser que j'aurais obtenu que du silence de leur part ?

Venise a dit...

Décidément, j'en avais encore à dire, tellement j'en ai à penser. C'est que je relis le début de votre commentaire, monsieur Péan, et j'y lis surtout du non-nommé : Mistral.

Beaucoup de propos que vous avez relevé vienne de sa bouche, pourquoi l'insinuer et ne pas le dire ? Vous conviendrez que la question se pose.

Je fréquente le blogue de Mistral, il fréquente le mien et cette année, de concert avec Réjean, il a été le premier a soulevé la question de ce Prix. Mais l'année passée, et vous le savez, je l'avais soulevée, vous invitant même à venir expliquer votre position sur le Passe-Mot.

Finalement, c'est cette année que cela se fait et tant mieux, avec la couleur particulière de chaque intervenant, dont celle de Mistral.

Non, mais... quant à nommer les situations, les carences, et même les malaises, encore plus, les personnes.

Anonyme a dit...

Pour ce qui est du Prix des Collégiens, d'accord avec vous. Les fonctionnaires de la culture (les fonfons, dont Stanlety Péan est le plus illustre) veulent avant tout se servir des collégiens, passque c'est cute, un étudiant qui sait lire. On se sert d'eux. On fait le pari que les lectrices d'un certain âge, qui constituent le gros des troupes lectrices, seront toutes émues et voudront encourager les jeunes, un peu comme si elles achetaient du chocolat pour leur payer la classe verte. Ce qui explique le choix parfois un peu étrange des cinq livres en nomination. Et ça marche, puisque ce prix, moins quand même que celui des libraires, fait vendre un peu.
Il y a ici du mépris envers les jeunes, qu'on utilise en les encadrant trop.
Ce prix réconforte au fond l'establishment et ceux qui le constituent (dont, au premier chef, Stanley Péan qui, en faisant le porte-parole de tout ce qui semble littéraire est à la littérature ce que Mireille Deyglun est au théâtre). Je ne serai jamais membre de l'Uneq tant que cet homme sévira à sa tête.

Jean Barbe

Gomeux a dit...

Dame Venise, j'arrive chez vous comme ça, à l'improviste, comme un chien sur une soupe, pardonnez moi, j'ai pas eu le temps de m'essuyer les pieds.

Voilà ce qui m'amène ici.

Je laissai un commentaire chez Mistral:

Ouais ben.
Je serai bref.
Les prix de toutes sortes, je m'en fous très gentiment.
À plus forte raison quand, comme dans ce cas-ci, les candidats sont choisis par ces critiques que je ne lis jamais, et ces profs de littératures que je déconseillerai à mes enfants jusqu'à ce que je sois frette et raide, en faisant peut-être une exception pour Bruno Roy.

Y a pas grand chose d'autres à dire vraiment.
La réponse de Péan chez Venise me donne l'heure juste en sacrament.

C'est quand la dernière fois que Céline ou Buk ont gagné un prix?
Ah.

Ouais, Ernest.
C'était un Nobel de politesse, en somme.

Faque le prix du Devoir...

Ça semble les amuser.

Qu'ils s'amusent...

18 novembre 2008 01:27



Mistral me demanda de faire suivre ici.
Or, il s'est dit des choses depuis que j'écrivis ce message, je rajouterai donc:

Les sélectionneurs ont beau être bénévoles et de bonne volonté, si les collégiens sont exclus du processus de sélection, ils devraient être aussi exclus du nom du prix.
Faut apprendre à partager ses jouets.
Surtout avec les plus jeunes.

Anonyme a dit...

Bonjour Venise,

Après une grosse journée de travail, quelle ne fut pas ma joie de voir tous ces beaux commentaires ! On voulait un débat, en voilà tout un. De toute évidence, il y avait une faille dans ce prix, et depuis qu'on l'a ouverte elle est devenue une crevasse profonde.
Par contre, les propos de «l'anonyme» Jean Barbe à l'égard de Péan me semblent malheureux. On peut penser que le bouillant Barbe doit être frustré que «l'huître» ne figure pas parmi les finalistes. Quoi qu'il en soit, si les deux hommes ont un conflit de personnalité, qu'ils règlent ça entre eux.

Gaétan Bouchard a dit...

«Publier c'est mettre aux enchères l'esprit humain.»

Ça c'est de Emily Dickinson, une vieille fille qui n'a jamais rien publié mais qui s'est mérité un prix de poésie, une publication dans un journal américain quelconque avec de quoi s'acheter un bouquet de fleurs ou une tarte aux pommes.

C'est un grand nom de la littérature américaine, paraît-il...

Et Rimbaud? Il n'a gagné aucun prix. Il s'est poussé en Éthiopie pour devenir marchand d'armes.

C'est un grand nom de la littérature française, paraît-il...

C'est du pipi de chat les concours littéraires. Les personnes qui siègent sur les jurys sont les mêmes qui siègent pour les concours de macramé ou les concours de dessin de la Caisse populaire destinés aux enfants de la maternelle.

On maintient l'apparence d'une institution, en toutes choses.

Mais l'institution, pour ce qu'elle est, ne produira toujours que du convenu et du convenable. Elle n'honorera que de l'ordinaire apprêté de routine, des poncifs, de la littérature pour profs de Cégep.

Il y a d'autres moyens de faire du cash. La littérature vaut mieux que tous ces prix à la noix. Vivons, écrivons et crissons-nous du reste.

Rock and roll will never die!

Mistral a dit...

Johnny Bee n'a pas davantage de conflit de personnalité avec Stanley que quiconque l'a déjà rencontré. Ces débats, Réjean, c'est pas des jeux d'enfant, ça joue dur, à la fin du bon en sort. Mais c'est pas pour les délicats, et toi non plus, t'es pas si délicat.

beorc a dit...

Pour répondre à la question soulevée du président de l'UNEQ, Faudrait-il modifier ces règles pour refléter davantage l'âge des collégiens appelés à désigner le lauréat, impliquer davantage ceux-ci dans le processus de présélection des œuvres, retenir un plus grand nombre de bouquins pour discussion? La poser c'est y répondre. N'est-ce pas réducteur de croire que les collégiens ne puissent gérer eux-mêmes ce prix qu'ils désignent ? Si leurs choix sont différents, tant mieux, élargissons nos horizons !

Anonyme a dit...

Réjean, c'est ce qu'il représente et la façon dont il le fait qui me hérisse les poils (très pénible pour un Barbe), en se posant à la fois juge et partie. Que le président de l'Uneq décide par ailleurs ce qu'est la bonne littérature (à son avis) me semble contraire à l'esprit du poste. Tu comprendras que je ne suis pas dans ses bonnes grâces, mais c'est réciproque. Deux visions du monde, deux manières de l'exprimer, deux attitudes.
Et, non, je ne suis pas frustré de ne pas être sélectionné pour le prix des Collégiens. Je n'ai pas assez d'amis dans le milieu littéraire «comme il faut», ceux qui sont de tous les jurys. C'est d'ailleurs pour ça que les seuls prix que j'ai remportés sont 1) le prix des libraires et 2) un prix France-Québec, décerné par des lecteurs français. Je m'ouvre la gueule depuis bien trop longtemps, ici. Or, il n'est pas de bonne politique de dire ce qu'on pense.

Désolé pour l'anonyme, je me souviens plus de mon mot de passe blogger.

Jean Barbe

Venise a dit...

@ Réjean : Puisque vous vous adressez à moi, je vais répondre car tout le monde ici sait que je suis une femme polie. Polie mais pas lisse, j'ai certaines aspérités !

Je crois comprendre que ce qui vous fait penser que monsieur Péan et J. Barbe ont un conflit de personnalité est surtout sa dernière déclaration. C'est une position forte et cela lui est personnel mais est-ce que ça enlève toute la valeur de sa position ?

Ce que j'en dis est qu'il peut exister bien d'autres raisons à cette frustration autre que Le travail de l'huître n'ait pas été sélectionné, d'autant plus que Jean Barbe semble disposer d'un bon réseau pour faire parler de ses oeuvres. Je n'ai pas l'impression qu'il attend après le Prix des collégiens pour ça.

Mais vous avez tout à fait raison d'être heureux de ce débat, moi aussi, il me réjouit !

Bonne soirée, Réjean !

Mistral a dit...

Vérité vénitienne de la pas lisse, Réj'!

Anonyme a dit...

Venise, non, ça n'enlève aucune crédibilité à son point de vue, bien sûr. Je me sentais tout simplement mal à l'aise que la question que j'avais soulevée à propos de ce prix vire en attaque contre une personne en particulier, M. Péan, que je ne connais pas et que je ne veux surtout pas avoir l'air de défendre, car il est amplement capable de le faire lui-même, et sans doute le fera-t-il.

M. Barbe, sachez que je suis très heureux de vous parler via ce blogue. Je regarde Bazzo et je me plais à écouter vos points de vue, souvent différents des autres, sur les oeuvres que vous lisez. Je ne partage pas toujours vos idées, mais parfois je trouve que vous avez raison. Par exemple, vous avez déjà dit tout haut ce que tout le monde pensait tou bas du dernier roman de Marie Laberge, à savoir que c'était de la m... Vous avez le courage de vos opinions et cela a de la valeur à mes yeux. Vous connaissez sûrement mieux le milieu littéraire que moi puisque vous avez les deux pieds dedans comme éditeur et auteur, même si vous ne semblez pas y avoir d'amis. Vos luttes sont les vôtres et vous les assumez de toute évidence. Aussi je me permets de vous ramener dans le coeur de ce débat et de vous poser une question : avez-vous une suggestion constructive pour améliorer la sélection des ouvrages ? C'était là mon point de départ. Ou peut-être au fond ce prix vous indiffère-t-il complètement ?

Venise, ça bouge sur votre blogue. Je comprends que vous vous en réjouissiez en femme de mots que vous êtes.

Mistral a dit...

Yo, kid! C'est pas toi qui as parti ce bordel, c'est moi, ne t'en déplaise, et trust me, quand la marde va vraiment frapper les fans, tu seras content de me laisser pris avec.

Jean Barbe en fait, des suggestions constructives: Tabula Rasa.

Maxime a dit...

Stanley : Et de manière générale, on laisse entendre que toute la «machine» entourant le Prix littéraire des collégiens est croche, corrompue, autocratique, antidémocratique, sournoise et quoi encore...?

En fait, ce n'est pas tant le jury que l'on accuse d'être corrompu. La question qui se pose à mes yeux, c'est plutôt celle de la cohérence d'un jury dont les étudiants sont exclus pour un prix qui se dit être celui des collégiens. En toute logique, le prix des collégiens devrait mettre en scène les collégiens du début à la fin, donc du processus de présélection à la désignation du grand gagnant.

Pour ma part, je ne remets pas en question la bonne volonté des responsables du prix. Je connais l'instigateur initial du projet (car le prix a été lancé par le Cégep de Sherbrooke, corrigez-moi si je me trompe) et je ne doute pas de ses intentions initiales. Mais je pense qu'il y a place à amélioration.

Péan : Par ailleurs, si ça peut vous rassurer, je vous signale que les instigateurs du Prix, à qui vos critiques auraient pu dès le début être adressées directement via leur site, soit dit en passant, suivent désormais ce débat dont les échos devraient se faire entendre à la prochaine réunion du conseil d'administration. C'est toujours ça de gagné, non?

Génial! C'était l'effet désiré. Merci M. Péan d'avoir fait suivre nos critiques.

MC : La poser c'est y répondre. N'est-ce pas réducteur de croire que les collégiens ne puissent gérer eux-mêmes ce prix qu'ils désignent ? Si leurs choix sont différents, tant mieux, élargissons nos horizons !

Tout à fait d'accord avec vous. ;)

Anonyme a dit...

Mistral, tu peux prendre la paternité de ce débat, je m'en balance. Quant aux suggestions constructives de Barbe, j'ai beau relire ses deux interventions, je ne les vois pas, je ne vois qu'une critique du fonctionnement du prix, mais pas de suggestions comme tu en as déjà fait toi-même, notamment sur le mode de sélection. Ça viendra sans doute.

Dany Leclair a dit...

J'ajoute mon point de vue, puisque je suis impliqué depuis quelques années dans l'organisation locale de ce prix. Qui n'est pas parfait, mais qui a le mérite de faire lire des ouvrages québécois actuels aux collégiens, pas seulement de vieux classiques empoussiérés.

a) Certains ont suggéré de choisir les oeuvres en fonction des collégiens. Sur quels critères ? La lisibilité des oeuvres, la jeunesse des sujets ? La thématique ? Ça me semble très arbitraire et subjectif.

b) La présélection par les collégiens ? L'intention est noble, et ce mode de fonctionnement avait déjà été proposé il y a 3 ans au comité organisateur. Mais comment trouver des étudiants capables de lire un éventail représentatif de tout ce qui se publie annuellement au Québec. On avait aussi proposé que ce soit des profs qui fassent cette pré-sélection, mais aucun d'entre nous n'a le temps de lire tout ce qui se publie. La tâche est lourde, les critiques professionnels n'y parviennent même pas ! Pour cette seule raison, le recours à des critiques du livre me semble incontournable.

c) J'avoue par contre que les critiques du Devoir ont une influence considérable sur le prix. La preuve, en lisant le cahier livres dudit journal, on parvient facilement à identifier 3 ou 4 des candidats. Au début, il devait y avoir des journalistes indépendants. Il y en a eu. Mais depuis quelques années, on constate que 3 membres du jury sur 5 font partie de l'équipe du Devoir. Ça me semble trop. Et c'est également les mêmes depuis longtemps. Peut-être devrait-il aussi y avoir une rotation afin de changer un peu de créneau ???...

d)Il ne faut pas oublier non plus que ces cinq oeuvres sont une porte d'entrée vers la littérature québécoise. Je me fais toujours un devoir de faire des liens entre les oeuvres lues et le reste de la production québécoise, voire mondiale. Ces livres méritent-ils d'être sélectionnés ? Y a-t-il d'autres ouvrages que vous connaissez qui auraient pu se retrouver dans cette sélection ? J'aiguise constamment le regard critique des étudiants lecteurs, et je suis convaincu que tous les profs impliqués font de même...

Et même si ces oeuvres sont parfois inégales, voire mauvaises, quelqu'un m'a déjà dit qu'on apprend beaucoup plus des auteurs qu'on déteste que de ceux qu'on aime... La preuve, Le discours de réception de Yves Gosselin, qui était profondément imbuvable, nous avait permis de faire tout un débat sur la nature du roman....

e) Ce prix, comme tous les prix, est imparfait. Mais il permet de faire réaliser aux jeunes lecteurs que d'autres partagent leur passion, qu'ils ne sont pas les seuls à consommer du papier !

Et vous devriez voir les yeux des jeunes qui participent aux débats, leur fierté quand ils reçoivent en cadeau les livres sur lesquels ils ont travaillé. À 17 ans, recevoir 100$ de livres c'est un cadeau inestimable.

Mais plus encore, donner le souvenir d'avoir participé à une telle aventure littéraire, comme disait l'autre, ça n'a pas de prix.

Moi, malgré le choix douteux de certaines oeuvres, je me souviendrai toujours des conversations que j'ai eu sur ces livres avec Bastien, avec Christian, avec Etienne, avec Jacinthe...

Ouf... je fais dans le long... pardon de l'invasion.

Anonyme a dit...

Pour ce qui est de l'amélioration du monde de fonctionnement, je pense que l'idée de Mistral est bonne. Au collégiens la sélection. Les cinq qui reviennent le plus souvent passent à l'étape suivante. On aurait des surprises? Tant mieux. Mais ça serait vraiment un prix des collégiens, pas un prix qu'on leur fait payer.

jean Barbe

Anonyme a dit...

Pour ce qui est de l'amélioration du monde de fonctionnement, je pense que l'idée de Mistral est bonne. Au collégiens la sélection. Les cinq qui reviennent le plus souvent passent à l'étape suivante. On aurait des surprises? Tant mieux. Mais ça serait vraiment un prix des collégiens, pas un prix qu'on leur fait payer.

jean Barbe

Anonyme a dit...

Oups. Une fois de trop. Je chicanais les enfants entre deux prises.

jb

Anonyme a dit...

Oups. Une fois de trop. Je chicanais les enfants entre deux prises.

jb

Anonyme a dit...

Cette suggestion de Mistral me semble très bonne aussi. On aurait certes des surprises. La sélection se distinguerait des autres prix littéraires. C'est ce qu'il faut : un prix différent des autres parce que choisi, débattu et voté par des collégiens. Merci M. Barbe.

Maxime a dit...

Je l'ai déjà dit, mais je me répète : je trouve aussi que l'idée de Mistral tient la route.

Mistral a dit...

Tenir la route, c'est pas assez. Faut la tracer.

Maxime a dit...

Effectivement. ;)

Dany Leclair a dit...

Je souligne certaines difficultés qui font en sorte que les collégiens peuvent difficilement faire la pré-sélection:

- tous ces livres qui paraissent, ils se les procurent comment ? Ils les achètent ? Les éditeurs leur fournissent gracieusement une copie de chacun de leurs livres ? En bibliothèque... les nouveautés prennent parfois du temps à y arriver...

- comment on organise ça un vote provincial pour la pré-sélection ? Tous les étudiants ont droit de vote ? Comment s'assurer que tout le monde considère les bons livres pour l'année en cours ? On fait le vote par courriel ? par courrier ? On rassemble tout ce beau monde pour faire la pré-sélection... mais ou ? et qui paye pour ?
Qui les encadre ?

De l'extérieur, c'est facile, mais quand on doit gérer tous ces éléments, ça devient compliqué.

Vous avez pas idée de la complexité de rassembler juste une vingtaine d'étudiants en même temps pour discuter des oeuvres pendant les 6-7 semaines qu'on a avant les délibérations finales. Ces étudiants-là ont des cours, travaillent, vivent. Sur la cinquantaine intéressée, on en perd toujours la moitié, en raison de conflit d'horaire.

Alors vous imaginez organiser la pré-sélection au niveau provincial...

L'intention est bonne, mais difficilement applicable.

On avait déjà suggéré qu'un étudiant ayant vécu l'expérience puisse participer au jury de pré-sélection. Mais l'étudiant quittait pour l'université... et aura-t-il le temps de le faire ?

La solution, pour moi, ne réside pas dans l'implication des étudiants dans la pré-sélection, mais plutôt dans une alternance des membres du jury.

Mistral a dit...

Dany...

Ai sollicité ton opinion de prof. C'est ça, que t'as a dire? Que les étudiants sont trop caves pour choisir leurs propres préférences?

Ils n'ont pas besoin de toi, et moi non plus.

s.gordon a dit...

Au Cégep, ça sait lire. De biais comme à l’envers. Parfois ça lit mal, oui, et ça lit en transversale aussi, quand le temps manque ou quand se pointe l’ennui. Mais ça sait lire, on s’entend, souvent couramment, et en certains cas constamment, comme un plaisir véritable et une nécessité salutaire.

Il est fort sympathique, cet exercice de lecture sous-tendu dans le Prix littéraire des collégiens. J’ai de sérieux doutes, par contre, quand au wannabe sacro-saint « Prenez et lisez » de ses organisateurs qui imposent leur bonne parole, sérieux doutes qui, soit dit en passant, s’étendent du côté des participants qui s’y soumettent au vu, au su (et lu, tant qu’à y être) de tous et chacun. Encore faudrait-il, donc, que les collégiens apprennent à lire entre les lignes – du jeu et des règles – qu’ils se déniaisent (parce qu’y a pas juste les peanuts qui déniaisent) et exigent le libre-choix des titres à l’épreuve (aux enchères ?). C’est quand même eux qui vont le décerner, ce christ de prix-là ! Hum. Les prix, les prix, je me méfie des prix, mais puisque c’est d’un prix dont il est question ici, qu’il est littéraire et qu’il est décerné par les collégiens (en vertu de l’autorité qu’ils sont censés détenir) – me semble que ça ne prend pas un quotient intellectuel à tout fracasser pour comprendre que : tant qu’à leur donner des nananes, à ces collégiens-là, aussi bien leur en donner qui ne soient pas déjà mâchouillés et poisseux de salive.

Une présélection opérée pas lesdits collégiens ? Ma foi ! Voilà donc un petit rien du tout ( !) qui présenterait un minimum de bon sens à l’entreprise. À inclure dans le point varia d’un ordre du jour.

Pis si ça passe pas au conseil d’administration, rebaptisez le prix, bout de viarge.

gaétan a dit...

Je suis un amateur de littérature. J'achète souvent les livres que je lis plusieurs mois après leur sortie. Je lis régulièrement les critiques littéraires et jette souvent un regard sur les ''meilleurs vendeurs'' des méga-librairies. Mais ce n'est pas LE critère. C'est le temps mon critère et le feeling de le lire en diagonale entre les rayons de la librairie. Si le livre à survécu plusieurs mois j'achète.
Je m'intéresse aussi aux prix
littéraires mais pour avoir été déçu par quelques élus je me méfie. J'attends...
Pour le prix des collégiens, j'ai trouvé que parfois les titres ne ''fittaient'' pas avec ce qui pouvait ''normalement'' intéresser un étudiant. Maintenant, avec tout ce qui s'est dit ici, je comprends l'impression que j'avais au sujet de certains choix que je trouvais inopportuns. Qu'importe les choix des étudiants, au moins ce seraient les leurs. Qu'en dit le commanditaire, lui ?
D'un gérant d'estrade qui se permets de commenter dans la cour des grands puisqu'il y a été invité :-)

Venise a dit...

@ Gaétan : Si je peux me permettre de le dire, le petit sourire rajouté à la fin de votre texte est bien sympathique :-).

Dany Leclair a dit...

Mistral : Trouve-moi un endroit, un seul où j'ai traité les étudiants sont caves ! Tu es de mauvaise foi !

Tous : Je ferais confiance n'importe quand à mes étudiants pour choisir les oeuvres, à condition de les encadrer minimalement avec des conditions telles qu'on en retrouve dans tous les prix.

Pour le Prix littéraire des collégiens, il suffirait de leur proposer toutes les oeuvres narratives québécoises parues entre le 1er novembre et le 31 octobre de l'année en cours.

C'est davantage les difficultés techniques inhérentes à un tel fonctionnement que je questionne.

Parce qu'il faut que les étudiants aient lu les livres pour voter. Si on permet à tous les étudiants du collégial de voter, ne risquerait-on pas alors de se retrouver avec un prix de popularité plutôt qu'un réel prix littéraire ?

Oui, la préselection est douteuse, mais en ce qui concerne les cinq oeuvres choisies, les étudiants les lisent toutes. Et ils les lisent souvent très, très bien. Mieux que bien des critiques, mieux que bien des profs parfois.

Dany Leclair a dit...

correction : où j'ai traité les étudiants de caves !

désolé

Mistral a dit...

Mauvaise foi mon cul, Leclair. Si t'avais tout lu ici, tu verrais que ton fameux empêchement rédhibitoire est résolu. Que tous les collégiens soumettent leurs choix, crisse! C'est clair? Sans votre complicité morbide de profs crosseurs! Clair, Leclair?

Michèle a dit...

Émile Nelligan, Christian Mistral, Arthur Rimbaud, Paul Verlaine...

Ils avaient tous l'âge de collégiens lorsqu'ils ont publié leurs premières oeuvres.

Le génie, c'est dans les cerveaux jeunes, forts et allumés qu'il s'exprime le mieux, pas dans les vieilles têtes blasées et formatées.

Ainsi, le prix des collégiens aux collégiens.

Et c'est nous qui allons en profiter.

Venise a dit...

Bravo Michèle ! Voilà un message limpide et enlevant !

Et de la part d'une fervente et assidue lectrice de romans québécois en plus.

max cat a dit...

Merdre!

C’est avec l’incipit de ce «vieux classique empoussiéré» – dixit Dany Leclair – que je voudrais jeter mon bloc de sel dans cette soupe chaude. Je viens d’en faire une, d’ailleurs. Le poulet de l’Africain près de chez moi, très épicé, a généré le bouillon dans l’eau, et j’y ai mis des carottes, de l’oignon, du persil et des tomates. On appelle ça une soupe de légumes, pas une soupe «aux» légumes. On n’assaisonne pas l’essence, c’est l’essence qui assaisonne.

Ce qu’il y a d’amusant dans cette histoire, entre autres, c’est que la condamnation sonne deux fois. D’abord au premier degré : «Le prix littéraire, aux collégiens!» Ensuite en omettant de ponctuer correctement – ah! la syntaxe, cette musique si difficile de la langue, ce LA mineur aux doigts des mots – et en écrivant d’un ton jovial : le prix littéraire aux collégiens. Un prix assaisonné aux étudiants.

Halte, je m’explique. Ce déplacement n’a pas eu lieu. Il s’est passé dans ma tête, comme une Illumination. Pas celle d’un marchand d’armes, mais d’un fou furieux enchaîné à la vie. J’espère que c’est clair.

L’aberration est manifeste. On appelle ça d’un nom, mais on refuse de le signifier. La survivance du signe à la chose signifiée, c’est ce qu’André Breton craignait pour l’avenir du surréalisme. On peut dire qu’à force d’entendre l’adjectif «surréaliste» dans la bouche de tous les gérants d’estrade – les vrais – c’était une crainte fondée. Maintenant, on se s’embarrasse même plus de signifier les choses, on les emballe. Tiens. Prends mes beaux livres neufs, lis-les, pis dis-moi c’est quel le meilleur. Christ de belle job, mon jeune, tu peux garder les livres.

Il va probablement aller les vendre pour s’acheter de la bière. C’est ce que j’aurais fait à 17 ans. «On n’est pas sérieux quand on a 17 ans», vous vous rappelez?

On nous dépeint la tâche comme une crucifixion prométhéenne. Faire choisir les élèves?! Cibole, faudrait apprendre à lire nous autres avec! Bon, j’exagère.

Mais persiste. La fondation qui offre la bourse pour ce prix, ça ne lui coûte pas 5000$. C’est déductible d’impôts ça, môssieu, fait que faut pas faire croire aux collégiens qu’ils doivent fermer leur gueule là-dessus sous prétexte que sans obéir, veules sans feuler à pleins poumons, on va leur ôter leu’ «nananes […] déjà mâchouillés et poisseux de salive.»

C’est comme dire aux gens qui gagnent à la loto que ça coûte au gouvernement de leur donner le gros lot. Comme si ils ne l’avaient pas déjà payée cent cinquante-six mille fois!

La misère est grande, mes amis. On s’habitue. Pis on fesse des fois. La survivance du signe à la chose signifiée, c’est ce qui arrive dès qu’une chose survient, de nos jours. Le signe ne survit pas, il naît insignifiant, privé de son essence dès qu’on le profère. À part tout brûler pis partir avec la fille, on est condamné à vivre en infériorité, mais dans les bras de la poésie, celle qui fait les œuvres signifiantes, qui traverse les regards au moment de l’orage. Pas celle qui est publiée entre le 1er novembre et le 31 octobre de l’année littéraire du Québec en cours. Hostie qu’on est fier de notre réalité de merdre. On veut même que l’imagination soit actuelle, qu’elle nous sorte des bottes quand on marche, et pas question de sortir de l’ombre un vieux livre publié en 2000. Heille, 2000, c’était avant que les tours tombent. Imagine si c’est vieux. De toute façon, tout est vieux. C’est rassurant.

Parce que la lecture, ça se passe pas comme ça. Quand j’ai lu Les amours jaunes de Tristan Corbière à 17 ans, c’était pas au programme, ni au Québec. C’était à Paris, aux lendemains de la Commune, dans un corps souffreteux niché rue Frochot, et à l’étage vivait le ménage de sa muse-cigale. Ça, c’est mon choix pour le prix littéraire des collégiens, cuvée 2000. Dins dents, christ d’industrie littéraire nationale de mon cul. Y en n’a pas, de pays. Fait qu’y en n’a pas, de littérature. C’est le vieux Yeats qui a dit ça. Et chu pas mal sûr que VLB pense la même chose. Question littérature, VLB, y’est pas pire à date.

Pis pourquoi des romans, uniquement? On a tu peur qu’ils comprennent pas un essai, un recueil de poésie, une bande dessinée, un roman graphique… ? Tout d’un coup, c’est La chambre de l’oubli (400 coups) de Lino que les jeunes aiment le plus? Ou bien Dixhuitjuilletdeuxmillequatre (Herbes rouges) de Roger Des Roches? Ça chasse le spleen, ça, mon ami! Pourquoi pas un livre de Patrice Desbiens? Me semble qu’un cégépien, ça aimerait lire des affaires de même :

«DARWIN

Ni homme

ni singe

je range
mon linge.»

C’est publié à l’Oie de Cravan, en cet an de grasse 2008. Pis c’est bon en tabarnac. Mais on préfère vraiment réduire le jet du tuyau qui leur shoote le jus dans gueule, les étudiants. 5 romans, c’est déjà une grosse affaire. Imagine si c’était leur rapport à la vie, à l’art, à la liberté et à l’amour qui était sollicité. On finirait par le transformer, le monde; on finirait par la changer, la vie.

Merci d’accueillir cette écœurantite avec un brin de patience. D’ardente patience.

m.

Gomeux a dit...

Quand c'est écrit dmême, chu ben patient.

Stie, Desbiens.
Y est ontarien, pis si on se donne la peine de checker, chu pas mal certain qu'y est pas clean clean.
Quelle exemple à donner à la jeunesse, franchement...

Anonyme a dit...

Bonjour Venise,

Ma foi, je me suis couché trop tôt hier. Des ajouts importants se sont faits après 22h. Ça blogue la nuit ces gens-là. De toute évidence, il y avait un malaise avec ce prix et on avait besoin d'une tribune pour l'exprimer. Certains commentaires me semblent quelque peu excessifs, mais l'idée d'une sélection par les collégiens demeure et c'est très bien. Espérons que les membres du comité sont bel et bien branchés et qu'ils nous lisent.

Pour finir, je dirai ceci : votre blogue est le plus hot en ville !

Anonyme a dit...

Wow stop c'est un débat pas un lynchage sirop. On se calme. Michèle, Mistral, Tristan, Réjean ont très bien résumé ce qu'il en est en de courts passages mais très explicites et je l'espère fort efficaces. Ça sert à rien de s'étendre et de sortir des sentiers battus pour cultiver une polémique qui date pour certains depuis très longtemps.
Autrement dit, inutile d'écrire un roman ici car il ne sera pas retenu loll! (J'pouvais pas me retenir Venise, mes excuses).
En ce qui me concerne c'est simple. Sacrez la paix à ces jeunes en les laissant choisir, ce prix est en leur nom non?
Sur ce belle journée.

Venise a dit...

@ Réjean : Vous avez raison, en autant que l'important perdure, et qu'il ne se noie pas dans eau boueuse.
Le Prix des collégiens aux collégiens ! doit être le leitmotiv.
@ Faune : Que de mots, que d'idées pour quelqu'un, et je vous cite "Étant personnellement fort éloignée du milieu littéraire et connaissant à peine ce Prix" ! Il y a des personnes qui se tiennent très près de ce Prix et qui ont assurément moins d'idées que vous. Merci de cette première visite au Passe-Mot, j'espère que vous reviendrez.
@ Suzanne : Vous réclamez un peu plus de simplicité ? Que voulez-vous, le milieu littéraire québécois est petit et l'écheveau est enchevêtré.

Anonyme a dit...

Ce serait bien si quelqu'un associé à ce prix puisse nous donner un son de cloche sur ce débat. Est-ce que certaines suggestions émises ici peuvent être prises en compte ou attend-on les bras croisés que la tempête passe ?

Anonyme a dit...

Ah Venise, ne m'enlève pas mes espoirs d'une compréhension simple vers une solution qui l'est pourtant. Pas besoin d'être professeur(e), président(e) de L'UNEQ ou jury d'un prix littéraire quelconque pour saisir cette toute petite demande me semble....
Enfin, il est vrai qu'il est toujours permis de rêver.

Venise a dit...

@ Suzanne : Loin de moi l'idée de vouloir retirer l'espoir ! Je dis même espoir au lieu de rêve. Le rêve, ça fait trop inaccessible :-).

Je suis une grande amatrice de simplicité et ce que vous avez déclaré hier, ainsi que Michèle, et plusieurs autres, cible le coeur de l'idée ; le Prix des collégiens aux collégiens.

Anonyme a dit...

Venise, Péan répond à Jean Barbe sur son blogue. Allez lire ça. Ouf, les couteaux volent bas...

Danielle a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Venise a dit...

@ Réjean : La seule chose que j'ai trouvé par mes recherches est un billet d'aujourd'hui sur Jean Barbe sur la page de Stanley Péan (blogue). Autrement dit, je n'ai vu qu'un des couteaux.

@ Faune : Oui, si on s'arrête aux concours, et on peut s'arrêter longtemps, on découvre des pots aux roses qui ne sentent pas la rose ! Là, où il y a de l'argent, souvent ça pue, mais là où il y a de l'argent et de la gloire, eh bien, littéralement, ça empeste.

C'est la tendance. Mais est-ce une raison pour baisser les bras ? Ma foi en l'être humain, dans ce qu'il y a de meilleur venant à la rescousse du pire, réchauffe ma flamme faite femme !

Anonyme a dit...

Venise, la première lancée de couteaux a eu lieu hier sur votre propre blogue par Barbe lui-même. Péan riposte aujourd'hui. Pour moi, ça fait deux. On verra si les belligérants s'arrêteront là.

Anonyme a dit...

Bonjour,

Pardonnez mon ignorance. J'aimerais savoir s'il y a un lien entre la Fondation Marc-Bourgie et les salons funéraires Urgel Bourgie.

Tout ce débat est très intéressant.

Mistral a dit...

Secondaire, il me semble. L'important n'est-il pas l'argumentation relative au Prix?

Venise a dit...

@ Tripton : Je vais vous dire bien sincèrement, je n'en ai pas la moindre idée !
Êtes-vous sérieux dans votre question ? Car, si oui, la meilleure manière est probablement de faire une recherche par l'Internet, vous trouverez sûrement.
Comme vous semblez mettre les pieds ici pour la première fois, puis-je me permettre de vous demander d'élaborer, si ça vous tente bien sûr, sur qu'est-ce qui vous a mené ici et ensuite intéressé.
Je le répète, vous n'êtes pas obligé de répondre :-) et, que vous répondiez ou pas, bienvenue sur Le Passe-Mot !

Anonyme a dit...

Tripton : êtes-vous un petit comique ou un extraterrestre ?

Mistral a dit...

Pourquoi pas, après tout? Je cherche depuis deux heures qui était Marc Bourgie...

Venise a dit...

Il y a une Claude Bourgie qui fait partie du Conseil, si ça peut aider. Ça ne semble pas de souche extraterrestre plus qu'il ne le faut :-)

Anonyme a dit...

Mille excuses, Tripton. Il semble qu'il y a quelque chose là, comme on dit. Après tout, les Bourgie ne sont pas légion. Peut-être sont-il parents, Urgel et Marc. Suffisait d'y penser. Ça me donne presque le goût de faire une recherche moi aussi.

Anonyme a dit...

C'est le boutte ! Un clic et je tombe sur des sites où on me confirme que Marc est le fils d'Urgel. (Pas fort sur la recherche, Mistral.) Deux minutes et je trouve la réponse. Je vous copie ceci :

Private donation bolsters Montreal fine arts museum's expansion - [ Traduire cette page ]
The new Canadian pavilion will be named after art lovers Claire and Marc Bourgie , who made their fortune with the Urgel Bourgie Funeral Homes. ...
www.cbc.ca/news/story/2007/10/15/mmfa-expansion.html -

Tripton, chapeau pour votre intuition !

Venise a dit...

Mais est-ce vraiment de l'intuition ... ?

Anonyme a dit...

Je ne sais pas. Chose certaine, Venise, j'ai appris quelque chose sur votre blogue aujourd'hui. Pensez-vous que le débat est fini ? A-t-on fait le tour de la question ?

Venise a dit...

Cher Réjean, Quand on en est à mettre des noms sur les absents, j'imagine que l'on a fait le tour de la question ! Fait le tour de la question avec les gens qui ont bien voulu y répondre bien entendu.
Peut-être que la meilleure manière est de passer à autre chose effectivement, le temps étant le levain le plus efficace.

De toutes manières, ça reste une terre fertile et n'importe qui peut encore venir y déposer des semences.

Mistral a dit...

Au premier clic, j'ai vu un Marc Bourgie, héritier de l'empire et thanatologue. Mais une fondation est d'ordinaire nommée d'après un mort, toutefois un Pierre Bourgie en crée aussi: s'agit d'une société financière, et vous confirmez qu'elle est liée aux salons funéraires.

J'aime fouiller creux avant de livrer mes résultats, mais bravo anyway, Réjean.

Anonyme a dit...

C'est ce que je pense aussi. J'espère que ce débat n'aura pas été vain et que dès l'an prochain on verra des changements intéressants. Quant à moi, on dirait que je n'ai pas le goût de suivre ce prix cette année sur le forum de discussion. Faut dire que les oeuvres en lice ne m'allument pas, ayant déjà lu celle qui m'intéresse.

Mistral a dit...

Vous attendrez pas la réunion du Conseil?

C'est que le début.

Venise a dit...

Elle est quand la réunion du Conseil ? Et en aurons-nous des échos ?

Ça peut être le début en quelque part et la fin ici ... non ?

Venise a dit...

@ Réjean : C'est vrai, vous m'y faites penser, cela m'a enlevé le goût de m'y pencher, littérairement parlant. Et pourtant, l'année passée, vous vous souvenez combien nous l'avons suivi de près ?

Les années se suivent mais ne se ressemblent pas, et je dois avouer que dans ce cas, c'est à souhaiter ardemment.

Dany Leclair a dit...

Il y a un post-mortem chaque année, fait par les profs en avril, pendant que les étudiants, eux, délibèrent à huis-clos pour attribuer le prix à une des cinq oeuvres qui leur ont été soumises.

Ce que vous soulevez comme problème de jury, je vous le répète, a déjà été analysé à chaque année depuis 4 ans par une équipe d'une quarantaine de profs qui, espérons-le, ne doivent pas être si débiles que ça et si peu à l'écoute de leurs élèves.

Tous sont d'accord avec le principe vertueux de donner le prix littéraire des collégiens aux collégiens, mais toujours le même constat s'impose : la mécanique serait trop lourde et trop longue, impossible à gérer pour une équipe réduite qui est déjà débordée.

Et ça me fait rire quand certains disent que les oeuvres ne reflètent pas les préoccupations des collégiens. Comment peut-on connaître ces préoccupations ? Pourquoi supposerait-on qu'un étudiant ne s'intéresse pas au milieu de l'édition, à la mort, ou à tout autre chose...

Changer le jury à chaque année, en intégrant un ou deux étudiants, me semble plus simple.

Maxime a dit...

Dany, je ne pense pas que ce soit si complexe que cela d'organiser un vote à grande échelle parmi les étudiants pour la présélection.

Les étudiants en Arts et lettres sont facilement accessibles par leurs professeurs de littérature qui, déjà, leur parlent du prix. Les autres ont aussi des cours de Français, et c'est d'ailleurs par un cours de français obligatoire que j'ai appris l'existence du Prix Littéraire des Collégiens et décidé d'y participer. Alors le média est valable.

De plus, certains collèges, comme le mien, disposent de moyens simples leur permettant de faire des sondages de masse. Pas plus tard qu'hier, j'ai répondu à un sondage disponible sur le portail de notre cégep à propos de nos habitudes de lecture! Non, vraiment, je ne pense pas que d'atteindre les étudiants soit un problème. Et concernant le fait qu'aucun étudiant ne peut vraiment dire avoir lu toutes les nouveautés de l'année, je n'y vois aucun problème. Ne pas tous les avoir lus ne les empêche pas de juger que XYZ mérite un prix.

Max cat tu dis : "Pis pourquoi des romans, uniquement? On a tu peur qu’ils comprennent pas un essai, un recueil de poésie, une bande dessinée, un roman graphique… ?" Sache que ce ne sont pas que les romans, mais aussi les recueils de nouvelles. Quoi qu'il en soit, je suis plutôt d'accord avec toi. Je serais assez intéressé à lire un essai, de la poésie, une BD - surtout si c'est celle de Marsi! oh plug pour ton chum Venise ;) . Maintenant, est-ce que c'est encore moins réalisable de lire toutes les publications littéraires qui se produisent dans une année que seulement les romans et recueils de nouvelles? Probablement, mais je ne suis pas sûr que ce soit si important, surtout si une grande masse étudiante vote.

Autre question pertinente de Faune, les étudiants sont-ils des figurants dans leur "supposé" propre prix? Personnellement, je ne crois pas. Pour avoir assisté aux rencontres du cercle de lecture de mon cégep l'an passé, je sais que la parole est aux étudiants (pour la partie après la présélection, du moins....). Les professeurs sont là pour animer, mais ne donnent jamais ou presque leur opinion. Il y a un véritable désir de faire participer les étudiants. C'est simplement un peu dommage que ce désir ne soit pas présent avant l'étape des cercles de lecture.

Et je suis plutôt d’accord avec Mistral : « C'est que le début. ». ;)

Venise a dit...

@ Dany Leclair : J'ai lu votre opinion hier qui est la même que celle d'aujourd'hui en fait.

Depuis, je cherche l'opinion d'autres professeurs parce qu'à vrai dire, j'ai énormément de difficulté à m'imaginer que ce soit si lourd à soulever l'artillerie "élève". Hier, en vous lisant, j'ai eu l'impression que c'était aussi difficile que bifurquer la trajectoire d'un astéroïde !

Chaque institution, ou chaque personne a son expérience propre.
Vous nous avez exposé la vôtre qui semble assez désabusée.

Je crois à l'énergie neuve, aux solution innovatrices, mais pour ça, il faut y croire en partant.
Si vous n'y croyez pas en partant, comment voulez-vous que ça fonctionne ?

Voilà pourquoi, pour moi, tout reste à dire.

Anonyme a dit...

Yo,

vais me presenter. Suis un ancien etudiant du College de Valleyfield. Ai participe deux fois au PLC; une comme representant l'autre comme participant. Faut savoir que chaque CEGEP elu (eli) un participant et que c'est celui-la qui va les representer a Quebec. On y choisi le gagnant.

Bon. A titre indicatif, c'est aussi important de savoir qu'on m'a accuse d'harcelement et de menaces de mort contre deux professeurs de l'UQAM; que j'ai ete suspendu et reconnu non criminellement responsable. C'est important parce que ca va faire comprendre un peu plus ce que je pense de l'institution.

D'abord, tiens. Je peux etre d'accord, moi, personnellement, avec les choix de trois journalistes (ou critiques^), d'un professeur d'universite et d'un ecrivain. Je peux aussi trouver intensement quetaine leur gout et entretenir une certaine forme de haine a leur egard. Ce qui ne m'empeche pas d'etre un homme civilise capable de reconnaitre leur talent, quand ca me semble adequat. En general, ce sont de bonnes gens, tiens. Ils font un bel effort. Comprends-tu what I mean ^

Bon, je t'explique. Comme je le ressens, j'ai l'impression qu'ils travaillent a me mettre des idees en tete; ce que j'apprecie pas du tout. J'y repondis, jadis, par des comportement psychotiques; ce qui est interessant. Je vois un monde hostile.

Je suis cependant pas en mesure de produire une opinion definitive a leur sujet.

+ +

Je change un peu de sujet. Comme je l'ai dit, j'ai participe deux fois au Prix Litteraire des Collegiens. J'ai pu participer aux deliberations regionales et provinciales.

Les premieres se faisaient au Cegep. On etait sous la direction de Dany, c'etait cool; on parlait, en cercle, le plus souvent; il dirigeait un peu les conversations, le plus souvent, c'est nous (les etudiants) qui parlions, et surtout moi. Je defendais, en general, l'idee comme quoi c'etait de bons romans et que j'en preferais certains, genre, Folle, de Nelly Arcan. Les discussions ont permis de reveler un peu les gens; je me souviens, particulierement, de cette fille dont je suis devenu amoureux; a partir du moment ou elle a dit : "J'aime Les yeux des autres. Ca me rapelle ma mere." Bon, j'invente, mais, l'idee est la. Aura aussi permis de reconnaitre (tu comprends), de devoiler, l'esprit de colonise de Hugo ("Le Quebec produit rien de bon. En fait, il s'est rien fait de bon depuis Camus.") Tse. Nous permet de savoir a qui on a affaire. Ce qui produit, franchement, un sentiment de communaute, qu'on apprecie et qui nous eleve.

Ca c'etait en classe la premiere annee.

A Quebec, c'etait different. Il y avait un paquet de gens de pas mal toutes les regions (il en manquait); on discutait un peu, autour d'une table (un vilain repas de poulet aux amandes) et on apprenait a se connaitre. Y ai vu une fille que je pensais avoir deja vu; qui pensait m'avoir deja vu mais qu'on a pas trouve ou; me suis fait decrire un peu comment c'etait le Centre Ville de Montreal par la fille du Vieux, etc. Les gars etaient gentils et les filles etaient cool.

Au debat, en tant que tel, c'etait hot aussi. On parlait; me souviens avoir apporte le point comme quoi l'autofiction c'etait bien et d'avoir fait rire bien du monde bien des fois; ils riaient dans un esprit carnavalesque, ce qui etait bien.

Ce qui l'etait moins, bon, c'est ceci : la plupart des etudiants n'ont pas de style, sont indifferents, je veux dire; normaux. Genre, plattes. Les representants du PLC y font pas exception, je veux dire, une gang de bolles, sans personnalite. Ce qui est deprimant, franchement. Sur la gang de monde qu'on etait, je ne parle plus qu'a une, et encore. Apres toutes ces rencontres, ai pas reussit a me l'attacher vraiment. Continue de penser que, bon, elle est pas si cool que ca.

Pis, tse, a ce sujet, juste pour vous montrer; me suis ramasse tout seul, dans la salle d'attente de l'hotel, pendant que les etudiants etaient dans un bar et les profs dans celui de l'hotel. Avais pas l'argent pour boire, ni l'age.

Sont insensibles.

Aujourd'hui, si c'etait a refaire, j'irais au bar, je me soulerais et j'essayerais de plotter la fille que je reconnaissais et qui me reconnaissais...

Les autres etudiants, je serais surement capable d'en extraire la substantifique moelle et d'ainsi croire que ce sont des gens sympathiques avec une personnalite.

En tout cas, j'espere; je veux dire; j'y crois pas trop. Regarde la, je leur ai dit plein d'affaires ! pas moyen de leur tirer un regard amical, je veux dire, c'est pas de ma faute la; c'est de la leur ! sont fucking pas capable; gang d'intellectuels, insensibles et pas intelligents, au fond; sans vie et sans espoir.

Et la plupart des gens sont comme ca, hein ! Y'en a meme quelques-uns parmis vous.

Bon, heureusement, il y a le monde comme Maxime qui nous envoient de substantifique messages...

Tse, veux dire, veux pas avoir l'air de m'en prendre a quelqu'un mais moi je trouve que Maxime (l'etudiant) neologise pas beaucoup et le style c'est l'ecrivain. Ahah.

Remarquez, Stanley est pas vraiment mieux; c'est super le fun son affaire, vraiment bien ecrit; comme un livre quelconque chez Boreal, sur lequel est repasse le correcteur et les autres, la, pour rendre la chose bien neutre et faire passer le message plus facilement ;-). On veut une ame, bordel !

Et, d'ailleurs, elle se trouve pas dans des romans (oeuvres narratives) "que nous estimons de qualite et qui nous semblent representatives de la diversite de la litterature quebecoise contemporaine".

Tse, yo, peut-etre que ce qu'on veut nous c'est les meilleurs romans, pas les plus representatifs parce que REGARDE, LA. C'est LA qu'il est le probleme : On veut des textes MOYENS. REPRENSATIFS. Et, c'est qui qui elu ^ C'est le gens moyens, genre; parce que, comme je le disais, la PLUPART des representants (et des gens) sont NORMAUX et la norme est MOYENNE. Capish ^

Nous ce qu'on veut c'est surement des genies, renversants. Genre, je sais pas moi, tse moi j'ai pense que le dernier VLB (La Grande Tribu) qu'y'e quand meme le roman sur lequel il pioche depuis vingt ans, ce serait ramasse la; ou son James Joyce sur lequel y'avait eu une revue de politique de consacree... Ou encore, le dernier Marie-Claire Blais, qui me semble pas mal du tout.

Je pense pas comprendre grand-chose a la litterature, je cite des auteurs legitimes par l'institution, que je comprends pas; j'ai pas cette pretention. Mais ce serait le fun qu'il y aille un peu de consensus.

En tout cas, quand on sait que le PLC est un prix de matante, on peut l'aimer, a condition d'etre matante.

Pis, tse, c'est jamais mal de lire, meme si c'est de la litterature quebecoise contemporaine. (Notre que l'adjectif etait pas necessaire.) Moi, tu vois, perso, je prefere Carl Gustave Jung, ce qui m'empeche pas de trouver bon Freud. Aussi, je vais voir les deux. Et d'autres.

Et, savez, la plupart des etudiants de Cegep que je connais le font. Je veux dire, ils vont lire Kerouac, Nietzsche, Hugo, dans leur temps libre. Meme des etudiants en TGM. Bon, et, on les aime, non, les etudiants qui lisent pas^ Je veux dire, en sont pas moins humains et c'est cool les humains, on aime ca les humains (meme si on voit des animaux dans le Rorschach).

En tout cas. Suis passe par la bibliotheque tantot. M'a eclaire sur un point. Il etait ecrit : "rencontre avec Hubert (wouah !) le coureur des bois". Nous, on a pas lu tout et avec les neuroleptiques on a comme le cerveau qui capte pu trop les objets; on part dans notre subjectivite, des fois, ce qui fait en sorte qu'on se ramasse ailleurs, dans nos pensees. On s'est rendu a Hubert (Aquin) et on s'est dit : ce serait genial une rencontre (discussion autour de) Hubert Aquin ! MAIS, ils le font pas a la bibliotheque. Pourquoi^ Parce que c'est MOYEN. Mais, tu vois, ils le font, ailleurs ! Par exemple, au Cegep. Ils font ce genre d'activites, ce que j'apprecie. Aussi, j'y tiens. Pis, tu vois, ils font des affaires cool. Il faut trouver ce qu'on trouve cool ! Tu vois, Maxime, tu as trouve Tristan Corbier et Andre Breton. Tant mieux pour toi ! Trippe ! L'univ va permettre a des gens de trouver des affaires sur lesquelles elles trippent. Comme, moi, j'ai decouvert Hermann Broch (pour te faire plaisir). Bon, c'est sur, je fais de la recherche par moi-meme, j'y ai trouve Doubrovsky. En tout cas, dans l'ensemble, je suis content.

Et, je termine la-dessus, si le Prix Litteraire des Collegiens te convient, moi, tu vois, je suis super content pour toi ! Je serai encore plus content de faire des recherches de mon cote, de socialiser et d'ecrire des affaires; un peu a l'ecart de la societe, j'en conviens; en ai pas trop besoin.

Maxime a dit...

Hum...

Danielle a dit...
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Venise a dit...

@ Faune : Ce qui est beau dans ton opinion, c'est l'ouverture. Et l'humilité. Avec ses composantes, il pourrait se poser des pas de géants.

Tu as tendu l'oreille vers Maxime, un jeune qui a vécu l'expérience. Alors voilà ! Lui aussi tend l'oreille, faut dire :-)

Danielle a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Dany Leclair a dit...

Pour le vote en tant que tel, aucun problème, je suis parfaitement d'accord qu'avec les moyens informatiques que nous avons, il y a moyen de collecter facilement et rapidement les informations. Je commence à être un vieux prof, mais je suis pas con, je sais me servir d'un ordi.

C'est plutôt le bassin d'oeuvres suggérées qui cause problème. La suggestion de Faune à cet égard est intéressante : afficher la liste des oeuvres parues dans l'année.

Mais un des buts du prix est d'intéresser les jeunes à découvrir la littérature québécoise, à aller vers des auteurs qui, naturellement, ne les interpelleraient pas, et ce, afin d'aiguiser leur regard critique.

Il serait à craindre qu'en procédant ainsi, les mêmes auteurs reviennent fréquemment, comme c'est le cas de certains prix, monopolisés par certains auteurs, dont l'oeuvre, bonne ou mauvaise, figure sur la liste des candidats. On perdrait alors ce souci de variété.

Mais bon, on débat, on réfléchit... Et même si ma position peut paraître radicale, il n'en demeure pas moins que je suis intelligent et capable d'argumenter. Et si tout le monde était d'accord, il n'y aurait pas de débat...

Pour continuer d'alimenter la chose, que ferait-on si un faible échantillon d'étudiants votaient pour la préselection. Cette sélection serait-elle représentative ?

Et si ces oeuvres ne sont pas très riches, que ferait-on alors des groupes de discussion ?

Qui s'assurerait de mettre à jour la liste des oeuvres en candidature ?

Anonyme a dit...

Après avoir lu le mot de Faune, je vous livre mes suggestions.

1. Du 1er novembre de l'année courante au 1er novembre de l'année suivante, les éditeurs soumettent, sur le site du Prix des collégiens, les romans ou recueils de nouvelles, accompagnés d'une courte description, qu'ils veulent voir participer à ce prix. (On pourrait limiter le nombre d'oeuvres admissibles par éditeur.)

2. Dès le début de la session d'automne, les profs attirent l'attention des élèves sur ce prix et les invitent à s'inscrire sur le forum. (Ils peuvent, s'ils le veulent, faire des activités pédagogiques autour de certains titres.)

3. Du 1er au 15 novembre, les élèves inscrits votent pour le livre qu'ils souhaitent voir en lice. (Bien sûr, ils peuvent voter parce qu'ils ont lu le livre ou tout simplement sur la foi du résumé de l'éditeur.)

4. Durant le salon du livre de Montréal, les 5 finalistes, ceux qui ont reçu le plus de votes électroniques, sont annoncés.

Le reste suit son cours normal. Le gagnant est proclamé lors du salon du livre de Québec.

Qu'en pensez-vous ? Ai-je oublié quelque chose ? Il me semble que c'est faisable, non ?

Maxime a dit...

L'idée de Réjean est bonne. Elle permet à la fois d'inclure les étudiants dans le processus de présélection et de leur faire découvrir de nouveaux auteurs.

Anonyme a dit...

Dany : Présentement la présélection se fait par 3 ou 4 personnes du Devoir. Même s'il n'y avait que 20 élèves qui votaient, ce serait une amélioration. Allez voir le nombre d'inscrits sur le forum de l'an dernier, vous constaterez qu'il y en a plus que ça.

Quant à votre crainte que certains auteurs reviennent toujours, c'est déjà le cas avec la formule actuelle, puisque deux des cinq titres en lice sont aussi en nomination pour d'autres prix. Donc, cela ne me gênerait pas non plus.

Quant aux «oeuvres qui ne seraient pas très riches», un bon prof peut toujours en tirer quelque chose.

Venise a dit...

Dany Leclair : Je suis d'accord avec une chose : les avis divergents stimulent un débat.

Pour l'argument de la faible représentation, si on calcule qu'en ce moment, il y a 40 collèges/cegeps qui sont impliqués et 750 étudiants, je ne vois pas pourquoi on descendrait en bas de ces chiffres s'il s'agit du geste de voter. De toutes manières, il est bien difficile de descendre sous le chiffre présent, et de gens non concernés en plus.

Et pour les oeuvres pas très riches (qui sommes-nous pour en juger à leur place !), je te répondrais par la bouche de quelqu'un d'autre :
"Et même si ces oeuvres sont parfois inégales, voire mauvaises, quelqu'un m'a déjà dit qu'on apprend beaucoup plus des auteurs qu'on déteste que de ceux qu'on aime... La preuve, Le discours de réception de Yves Gosselin, qui était profondément imbuvable, nous avait permis de faire tout un débat sur la nature du roman...."
Extrait de ton PROPRE commentaire et c'est d'ailleurs un des points qui a attiré mon admiration.

Je te cite une seconde fois :
"Mais un des buts du prix est d'intéresser les jeunes à découvrir la littérature québécoise, à aller vers des auteurs qui, naturellement, ne les interpelleraient pas, et ce, afin d'aiguiser leur regard critique".

Écoute, j'adore lire, on n'a pas besoin de venir stimuler mon goût de lecture, et quand on m'impose de la lecture qui ne me stimule pas du tout, eh bien, je trouve ça difficile. Encore difficile, même si je m'oblige à passer à travers.

Mon regard critique s'exerce autant à évaluer du "moins riche" que du "riche", et si tu relis ton commentaire, c'est aussi ce que tu avances.

On se souvient des lectures imposées dans le cadre de nos cours de français, mais on se souvient plus de l'obligation et de toute l'énergie que cela nous a pris pour passer à travers notre aversion de l'obligation, plus que le roman lui-même. Je relis présentement des romans imposés de ma jeunesse et je les découvre pour la première fois.

Mais, attention, je ne conteste pas les lectures imposées du cours de Français. Je conteste l'activité libre, stimulante et passionnante que devrait être un Prix appelé le Prix des collégiens, alors là, oui. Sortons de la classe de français et quant à interpeler les jeunes, laissons-les entrer dans le monde en les accueillant avec une sincère confiance en leur jugement.

Venise a dit...

@ Faune : Je m'apprêtais à dire que d'après moi, il ne fallait pas conclure à de la censure de commentaire chez Péan. L'homme a ses défauts mais pas tous !

Alors, j'annonce ce que tu annonces toi-même sur ton blogue, ton commentaire est maintenant publié.

Allons-y voir, j'ai bien essayé d'installer le lien de ton blogue et celui de S. Péan mais cela n'a pas fonctionné. J'ai encore besoin d'étudier !

Venise a dit...

Je suis bien sûr aller lire les commentaires sur le billet de Stanley Péan et il me permettra sûrement de le citer, pour tout ce que ses paroles ont d'encourageant :

"En ce qui concerne le Prix des collégiens, je le répète, les membres du c.a. suivent le débat sur le blogue du Passe-Mot. Il n’y aura certes pas de modification au processus déjà enclenché. Mais les critiques et commentaires exprimés sur cette tribune auront assurément des répercussions".

Martin a dit...

Tant qu'à citer le blogue de M. Péan, soulignons donc avec lui la bonne nouvelle de la remise du Prix Athanase-David à Suzanne Jacob. Une petite éclaircie dans le ciel un peu lourd des compétitions «littéraires»...

Venise a dit...

@ Martin : Je m'apprête à le souligner dans un autre billet.
Un autre billet, Martin, peut-on y croire !?!

Anonyme a dit...

Le dossier continue d'avancer. Les réticences tombent. Le CA du prix est branché sur ce blogue. Il me semble que ça va bien. Avez-vous la même perception que la mienne, chère Venise ?

Venise a dit...

Un oui bien senti, Réjean ! Monsieur Péan a l'impression de répéter mais avec toute la bonne volonté de discussion qui se retrouve ici, c'est une répétition qui fait beaucoup de plaisir à entendre.

Anonyme a dit...

Espérons que les «répercussions» dont parle Péan entraîneront des changements notables pour une plus grand équité. Si bien que nous n'aurons pas à refaire le débat l'an prochain !

Anonyme a dit...

Prenant compte des commentaires, et selon ce que tu avances, Venise, s'il est environ 750 étudiants, combien de nouveaux livres en un an ? Admettons qu'il y en aurait 375 : on pourrait soumettre que chaque livre soit lu par deux étudiants. Peut-être serait-ce possible que les sites enregistrent les sélections des étudiants sur-le-champ, indiquant ainsi au fur et à mesure que certains ne sont plus disponibles ?

(Pour le lien vers mon commentaire chez Péan publié sur mon blog, cliquez aur ma signature)

Venise a dit...

Faune : Bravo, tu as transformé ton lien en une voie directe :-) ...

Pour ta solution, je ne suis pas certaine du tout et si tu permets, j'y reviendrai car la Vie m'appelle ailleurs. Je voulais quand même te dire que tu avais été entendue, lue, comprise même !

Anonyme a dit...

Faune, je crois que votre solution n'est pas réalisable parce que difficilement gérable. Trouvez 750 élèves pour les obliger à lire 2 livres, c'est toute une logistique à organiser. Et que feront-ils une fois qu'ils auront lu leurs deux livres ? Ils voteront pour le meilleur des deux ?
Je reviens à ma proposition qui me semble simple : afficher les titres soumis par les éditeurs sur le site du prix et demander aux collégiens de voter pour leur livre préféré. Bien sûr, je le répète, le collégien pourra voter pour un livre qu'il a lu ou un livre qu'il aimerait lire et dont il aimerait aussi débattre s'il se retrouvait dans la sélection finale.

Dany Leclair a dit...

En ce qui me concerne, j'accepte de participer au prix et d'organiser tout ça localement parce que ça ne dure que six semaines.

Si l'aventure dure toute l'année, c'est sûr que j'abandonne le prix, parce que je n'ai tout simplement pas le temps de gérer une activité comme ça à l'année longue...

Il ne faut pas oublier qu'au cégep, entre la session d'automne et d'hiver, les étudiants n'ont pas le même prof, ça complique la planification annuelle.

Mais bon, je dois être trop défaitiste ou trop débordé. Y aura sûrement d'autres profs prêts à consacrer davantage que la cinquantaine d'heures comme je le fais dans la formule actuelle, alors que je suis complètement désabusé, n'est-ce pas...

Venise a dit...

@ Dany Leclair : Faites comme vous le sentez. C'est bien vous qui sentez le mieux vos limites.

Anonyme a dit...

Dany, je sais ce qu'est une tâche d'enseignement au niveau collégial et je vous comprends. La formule que je propose ne me semble pas en ajouter à la tâche du prof, puisque le prof n'a pas nécessairement à intervenir, à moins qu'il le veuille notamment dans le cours de littérature québécoise qui se donne à l'automne, dans le processus de sélection des oeuvres par voie électronique. Juste présenter le concours tout en incitant les élèves à aller s'inscrire et voter me semble suffisant à ce stade-là.

Danielle a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit...

Faune, je doute encore de la logistique de tout ça.

Dany Leclair a dit...

réjean : Dans plusieurs collèges il n'y a qu'un cours de littérature québécoise, dans lequel il n'est pas évident, en raison des exigences du plan-cadre, en raison de la personnalité de certains profs qui n'accepteraient jamais qu'on leur impose des oeuvres, de suggérer la lecture d'oeuvres québécoises contemporaines.

Beaucoup de profs, par manque de temps ou manque d'intérêt, ne lisent même pas de littérature québécoise. Je sais, c'est déprimant...

Quant à l'intérêt pour le prix littéraire des collégiens, il n'est pas partagé par tous les profs. À une certaine époque, nous demandions aux profs de faire la publicité dans leurs cours, le résultat était plutôt décevant.

En faisant à quatre profs la tournée de la soixantaine de groupes de notre collège, nous réussissons à intéresser une trentaine d'étudiants.

Pour ça que je doute des résultats si on ne fait qu'en parler de temps en temps...

Mais bon, effectivement, peut-être que l'opinion d'une vingtaine d'étudiants de la province serait mieux que celle de cinq critiques biaisés...

Venise a dit...

J'avoue, Dany, que j'adore ta dernière déclaration. Comme tu vois, ça m'a donné le goût de t'appeler, Dany !

Soit dit en passant, bravo pour ton implication auprès des jeunes et la littérature québécoise. Il faut pas lâcher !

Anonyme a dit...

Je sais tout ça, Dany, «mais bon, effectivement, peut-être que l'opinion d'une vingtaine d'étudiants de la province serait mieux que celle de cinq critiques biaisés...» Voilà !

Anonyme a dit...

J'ai des remords, a date, pour m'en avoir pris, negativement, a Maxime, a Stanley et aux etudiants. C'est mes tendances depressives qui ressortaient. Me suis senti criminel. Sinon, je me suis dit que j'apporterais surement plus au debat en parlant de mon experience personnelle. Je voyais pas trop, tse, comment je pourrais aider autrement.

Une idee que j'ai eue etait de laisser les etudiants et etudiantes choisir leurs titres, parmis tout ce qui s'etaient publies et qu'ils connaissent. Aussi, ce qu'ils connaissent, c'est, pour beaucoup, ce dont parlent les journaux; le Journal de Montreal, la Presse, le Devoir, le Voir et le Ici. Dans cet ordre. Du moins, dans region. J'imagine. Personne connait l'Aut' journal, c'est regrettable. (On comprend, d'ailleurs, a lire la section livres du dernier fascicule, que les auteures qui font des pipes pour etre publiees et diffusees, ca existe. J'ai bien aime voir ca.)

Le probleme de ce truc c'est qu'on verrait les auteurs populaires (et pas necessairement litteraires), ressortir. On pense a Marie Laberge, India Desjardins, etc. J'estime leur travail, remarque. Je le trouve litteraire, personnellement. Et je pense qu'y a ben moyen pour un prix pour eux. Apres tout, sont vraiment intelligentes ces femmes. Leur travail est bon. Pour ca qu'elles pognent. Et je laisserai personne dire le contraire. Ils voient juste pas ce que je vois et ce que d'autres voient. Tse, on les apprecie. Sont populaire, duh.

Ce que j'apprecie de cette formule c'est quelle est democratique. Elle laisse la chance aux jeunes, aux collegiens, de s'exprimer et de voter pour ce qu'ils aiment. Aussi bien dire ce qui les represente. Le prix serait alors veritablement Le prix litteraire des collegiens.

Pour ce qui est des moyens techniques, je suis sur que n'importe quel trou-de-cul d'informaticien serait capable de monter un programme, disponible en ligne, de votation. On se rapproche de la democratie.

Mais, la democratie, c'est pas ce qu'on veut. Je veux dire, celle qu'on connait, comme je la vois, se base sur un systeme monarchique. A savoir, on eli un chef, comme roi, et il prend les decisions. Decisions qui reviennent au peuple, par son choix. C'est donc, pas vraiment, le peuple qui choisi.

Comme, dans le PLC, il y a des livres, des lecteurs professionnels, un comite et des etudiants. Pis, tse, tout ce beau monde la est selectionne. On prend pas le plus caves des etudiants. Ni le plus caves de critiques. Pis, on se reunit. Je peux pas dire que tout ce beau monde la delibere dans la bonne foi. A preuve, le vote strategique. Genre que la plupart des representants vont voter pour representer leur groupe, bordel, et pas leurs trippes !

On travaille a construire une elite, au fond; c'est ca que j'aime pas trop. Je veux dire, on decide a ma place. On me fait comprendre le monde d'une autre maniere et cette maniere la c'est peut-etre pas celle que je souhaiterais. Je suis pas sur de les aimer, moi, les critiques du Devoir. Je les trouve un peu loin de ma realite. Et, j'aimerais ca choisir a leur place. J'aimerais ca etre seul, tse, tu comprends^

Je realise, en t'ecrivant, que je prefere l'anti-modele politique de Nietzsche. Je veux dire : j'ai pas besoin de ces livres-la; j'ai pas besoin de ces critiques la; j'ai... moi, et c'est bien en masse. (Jung est d'accord la-dessus, d'ailleurs.)

Je choisi, cependant, de vivre dans une democratie. Aussi, je crois que la participation au PLC maximise mes plaisirs. Je veux dire, me permet de rencontrer des gens et de lire des livres. J'aime bien ca et ca m'a permis d'etre aime.

Je suis capable de m'arranger avec ce qu'on me donne, bordel !

Venise a dit...

Basduck : Belle réflexion. Merci de partager ton expérience personnelle avec nous.

Je retiens aussi que tu aimerais que ce soit les étudiants qui décident des titres au lieu des gens du Devoir.

Ton amour de la littérature transparaît dans ton message. Si tu permets, je terminerai en te citant :

"Elle laisse la chance aux jeunes, aux collegiens, de s'exprimer et de voter pour ce qu'ils aiment. Aussi bien dire ce qui les represente. Le prix serait alors veritablement Le prix litteraire des collegiens".

P.S. J'ai été obligé de retirer mon message et de le replacer car j'avais fait une faute d'orthographe ... une pourrie.

Mistral a dit...

Bon. Un peu de ménage. De gestion, comme ils disent.

Pas de jaloux: vais offusquer tout le monde.

Faune: Fidèle à toi-même. Tu pars en Dali et tu vires en Jackson Pollock. Kessé ça ces règles? Un livre par deux per capita, et pis quoi, baby. Seule qualification: être collégien. J'ai été critique littéraire quatre ans au Devoir et j'ai lu deux livres. Si un collégien aime le titre d'un bouquin ou a couché avec la mère de l'auteur ou whatever, du moment qu'il vote, il vote. Demande-t-on à Péan de prouver qu'il a lu ses recommandations?

Bastien... We'll talk.

Réjean: t'es notre nord magnétique, notre constante, t'es celui qui ramène au sujet. Mais t'es nul en stratégie et en tactique t'es destroy! C'est ma job, ça. On s'inquiète pas on line du manque de mouvement, ni ne se réjouit le surlendemain que ça aille bien! Ils nous disent pas comment vont leurs affaires, eux autres! Lemme deal with those people.

Dany Leclair. Il va fulminer, mais too bad.

Dany est loin d'être aussi bouché que son premier comm le laissait croire. Mais c'est un ancien bum qui bucke raide et il voulait me faire chier parce que je lui ai fait de la peine déjà. Sauf que cette grosse bête est honnête et dévoué à ses jeunes, il lit tous les romans québécois, il les achète ce con-là, il garde des bonbons sur son bureau pour les kids et il est pas vieux du tout, c'est mon cadet en masse. Il défâche, là, et lisez ses comms pour réaliser que Big Dan vient à résipiscence. He's still an ugly fat fuck, but I love him anyway.

Venise: Heu, kossé je pourrais dire pour t'offusquer... Menute...

Ah! What's a hobo?

Maxime a dit...

C'est bon Basduck, je ne t'en voulais pas. ;)

Mistral a dit...

Bon. J'ai pris presque deux jours off de ne pas glander grand chose en général pour me payer le luxe de ne strictement rien foutre en particulier, avant de m'infliger la lecture des inepties libelleuses, sexuellement équivoques et criminellement mal écrites que Stan avait chiées sur son blog ressuscité tel un Lazare piqué au vif parce qu'un Pharisien se serait plaint que son sépulcre empestait la charogne. On m'avait dit qu'il s'en prenait à Johnny Bee. J'ai préféré ne rien foutre outre refaire mes forces tandis qu'on me lavait, me rasait, me soignait, me baisait, me protégeait des laideurs du monde en m'épargnant les infos à Fox, les blogs du JdM et n'importe quoi portant la face ou le nom de Péan (oui, a fallu scraper la radio, l'ordi, fermer les rideaux et refuser d'ouvrir aux louveteaux qui vendaient du chocolat aux amandes de porte en porte afin de financer leur jamboree international à Saint-Glinglin-du-Léger, une bonne cause pourtant, jumelée au Congrès eucharistique des dentistes membres de Mensa et Nambla, qui fournissent gracieusement cubes Rubik, soie dentaire et examen de la prostate, A FALLU REFUSER D'OUVRIR à ces pauv' petits louveteaux, cause que leur chocolat semblait endossé par l'empereur des écrivains qui en mange avant chaque séance de chef-d'oeuvrisation, j'ai crié à la travers la porte «HeIIIn?», je voulais être certain de ne pas mal entendre, et j'aurais juré que ces petits anges me renvoyaient le nom de Stanley Péan, mais ma maîtresse fut d'avis que j'étais toujours fiévreux, qu'il n'y avait pas de louveteaux dans le couloir, et elle m'a recouché avant de descendre m'acheter des Caramilk.

Comment savais-je sans l'avoir lu que le tissu pestilentiel et crochu de mots épandu chez Stanley comme un lisier fleuri serait inepte, libelleux, sexuellement équivoque et criminellement mal écrit? Ma foi, parce que je ne le méprise pas au point de croire que s'il pouvait signer autre chose, il s'en serait délibérément abstenu; or, il y a toujours eu plus de poésie dans ce que vous raclez sous vos bottes en rentrant cet automne que dans tout le lamentable exercice typographique que ce gros bambin vicieux et dénué de grâce appelle sa carrière littéraire dans la République des Lettres. Bien avant qu'un conflit personnel nous oppose, j'avais confisqué à mon pré-ado de fils une tartine de cette fate nullité après en avoir parcouru quelques pages, préférant la remplacer par le catalogue Ikea jusqu'au lendemain, le temps de lui trouver de la vraie lecture.

So Stan s'en prend à l'intégrité de Jean Barbe? À la bonne heure. Suis venu ici me réchauffer entre amis, et annoncer que je vais aligner quelques sentences de mon cru aussi, mais sur mon blog, au cas où le ton outrepasserait le respect dû au Passe-Mot. Ça peut prendre un jour ou deux, vous avez le temps de passer en cachette. Que quelqu'un songe à donner un lift à Venise, avec sa mante et son loup elle s'encanaille incognito.

L'est temps qu'il débarque d'une ou deux coches, ce fumier...

Danielle a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Mistral a dit...

'Coute ben, Judith... 'Coute ben, m'as le dire encore, ma cocotte...

Bah! Allez, délire un autre coup. Ces gens de bonne foi ne vont pas tarder à percer ton jeu à jour.

Les étudiants vont décider. Ils décident déjà, de lire ou pas, et les plus intéressants, les esprits libres ou rebelles, les jeunes ostie, ils se torcheraient pas le cul avec une présélection, ils connaissent le chemin de la bibliothèque, ils se rendent compte qu'on veut se servir d'eux et ils ricanent en se roulant un spliff.

Ce Prix, quelle est sa vocation? Couronner une oeuvre littéraire ou susciter l'intérêt des jeunes pour la littérature ou sensibiliser les lecteurs de La Presse au cancer du sein ou donner à Judith un os à ronger?

Quel prof va enfin cracher le morceau et révéler les avantages que procure la complicité avec cet abus de confiance institutionnalisé? Combien d'exemplaires fournis gratos pour combien d'étudiants? Qu'est-ce qui justifie qu'un prof décide de mousser les sélections d'un comité dont il n'a, ou ne devrait avoir, cure?

Judith est là-dessous.

Anonyme a dit...

MESSAGE DE LAURENCE
qui va le réexpédier bientôt (j'espère, je lui ai demandé !), une mauvaise manoeuvre de ma part a retiré l'origine.
Venise

Woooooooohow!!! Je range à peine mes rouleaux de peinture, là!!!! OK, c'est fait: j'ai lu.

1- Pourquoi absolument inscrire ce prix dans le cadre d'un cours de français? Moi je dis: les étudiants ont assez de lectures obligatoires, diantre!!! Suggestion: clubs de lecture "parascolaires" au Cégep. Les étudiants ont pas le temps de lire? Ah ouais? Mais ils ont le temps de faire du sport, du théâtre, de la musique, etc. Alors pourquoi pas de participer à un club de lecture d'auteurs québécois? Les passionnés de la littérature pourraient s'y inscrire et s'y adonner. Des petits comités de lecture seraient ensuite formés pour que chaque étudiant n'ait pas 50 livres à lire. La remise du prix pourrait être "la cerise sur le sunday" de tous les clubs de la province... On organise bien des évènements du genre "Cégeps en spectacle" qui demandent beaucoup d'efforts de coordination!

2- Je trouve que "les préoccupations des étudiants" dont vous parlez n'est pas un critère à prendre en compte. Moi, je ne m'en inquiéterais pas: à 17 ou 18 ans, je lisais pas mal de tout, tous genres et thèmes confondus et je ne crois pas que les cégépiens s'en tiennent aux thèmes des jeux vidéos et de l'amour rose nanane. Et puis, si c'est ce genre de livres qu'ils choisissent: laissons-leur la liberté de se "péter la fiole" et de se relever! Il faut assumer: le prix des collégiens aux collégiens, pour le meilleur et pour le pire!

3- J'ai pensé à un truc: les maisons d'édition pourraient certainement rendre disponibles en ligne les livres publiés dans l'année pour les membres des clubs de lecture des cégeps (avec un code d'accès, par exemple). C'est pas compliqué à faire ça, non?

4- Une petite note personnelle: plus le ton monte, plus les gens se mettent sur la défensive et se ferment. Pourquoi insulter quand on peut dialoguer? Moi, je ne suis pas d'accord avec la violence par la parole (ou toute autre forme de violence). À mon sens, ça ne sert pas les débats, c'est contre-productif, même. Les débats, ici, paraissent virtuels, mais sont bien réels et il y a des vrais personnes derrière l'écran, on l'oublie souvent. Et puis je crois que nous savons tous utiliser les mots de belle façon, à tout le moins de manière suffisamment ingénieuse et élégante pour nous exprimer et faire passer notre message efficacement et sans violence. On peut arriver à convaincre, à avoir un discours fort qui fera bouger les choses d'une manière respectueuse envers "l'adversaire". Oh! Je sais bien que je ne transformerai pas notre Mistral national, monsieur Barbe et compagnie avec mes belles paroles New Age quétaines et je sais aussi que je m'expose à être dévorée toute crue par ces ogres fascinants, mais je tenais à les exprimer. J'essaie d'être vaillante, moi aussi! ;-)

Mistral a dit...

Ça fait pas cinq minutes qu'elle est rentrée au pays qu'elle nous engueule!

:-)

Si tu veux ta poutine, laisse-moi sacrer. Ce débat, il a pas commencé par des bisous pis des jeux de genou, et il va se terminer avec un des teams à terre. Y en faut, des goons, dans une équipe.

Tes trois suggestions, bang bang bang, toutes originales, toutes fraîches, toutes enrichissant la conversation. Bec bec bec.

Tabarnak.

Anonyme a dit...

Laurence, vos suggestions rejoignent les miennes.

Mistral a dit...

Oué, Réj', mais kestu veux. Est plus jolie, a sent meilleur et pis ça fait longtemps qu'on l'a pas vue.

Anonyme a dit...

Haha! Je sens peut-être la poutine rance!! Et Réjean le parfum de l'épinette en été! héhé

@ Réjean: oui, on se rejoint!
@ Mistral: les sacres ne me dérangent pas, je trouve ça folklorique! Mais j'aime mieux convaincre le camp opposé à coups d'arguments plutôt que de poignards... j'aime pas quand les gens s'insultent. Ça éloigne l'attention du sujet débattu, ça éclipse les idées derrière un brouillard de hargne, on se perd de vue et je trouve que c'est bien dommage.

Mistral a dit...

Again: je suis pas un bozo qui perd le gouvernement de ses nerfs ou de ses facultés de raisonnement au point d'ajouter ou retrancher une crisse de virgule à une phrase que je calcule. Chuis allé te demander de faire ta part pour la Tribu, tu l'as fait et plus. Mais me dis pas comment on fait la guerre.

Stie que Péan se pourlèche à nous voir divisés. On va perdre, Stanley! Tu vas le garder ton Prix pourri, paske Laurence sape ma crédibilité! Entre toé pis moé, ça fait proche vingt ans qu'on s'insulte somptueusement pépères, mais si des immigrantes espagnoles trouvent le tour de nous en priver, c'est pus le fun, changeons de métier.

Gaétan Bouchard a dit...

Si je fais pas mal de foin, un jour, je vais créer mon propre prix littéraire.

Le prix J'ai-pas-de-prix sera décerné à l'auteur qui aura le mieux fait pour bousiller sa carrière d'auteur au cours de la dernière année. Le talent sera nécessaire. Sans quoi ça ne vaut pas la peine.

Un prix citron irait à l'auteur le plus têteux de l'année. Le grand public pourrait voter en ligne et se mériter la chance de gagner un voyage tous frais payés au Festival de la poésie de Twois-Wivièwes. Évidemment, cet auteur devra être dépourvu de talent. Sans quoi ce ne serait pas assez drôle, ni pertinent.

Pour le reste je reviens à mon seul et unique commentaire précédent: y'a d'autres façons de faire de l'argent dans la vie.

Come on... Un prix littéraire! Une médaille en chocolat!

Mistral a dit...

LYES!!!

Anonyme a dit...

@Mistral: pour plusieurs, la blogoshpère est un théâtre où s'agitent des personnages mais j'ai bien l'impression qu'il y en a qui ne jouent pas, qui prennent les commentaires et les idées qui circulent au premier degré, sans voir le décors de carton-pâte derrière. Je voulais simplement rappeler ça, qu'il y a du monde derrière les écrans. Pour ce qui est de la tribu: tu sais que les cortèges, très peu pour moi, j'ai déjà assez d'impôts à payer! J'ai pas l'énergie ni l'envie, c'est tout. Saper ta crédibilité? Je crois pas que ce soit moi qui ait ce pouvoir! Cela dit, dans le brouillard, tes éclairs de génie sont souvent très inspirants et tu demeure un ogre fascinant! ;-)

@ Gaétan: Oui! Oui! À quand un prix citron en littérature???? Quelle bonne idée!!! HAHA!!

Anonyme a dit...

C'est drôle, je me sens comme Ti-guy la lune... pis je me dis: "la guerre, la guerre, c'est pas une raison pour se faire mal!"

Bon, sans la guerre, il n'y aurait pas eu de film, mais sans Ti-Guy qui passe en coulisses, ça n'aurait pas été la même chose, non?

Danielle a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Mistral a dit...

Cette tribu-là est assez spéciale, kkun aurait dû t'avertir: t'es dedans sans le demander et tu peux pas sortir.

Tu m'as servi ce virginal couplet avant-hier en privé quand je t'ai pressée de te grouiller. Me semble qu'en venant contribuer ces trois idées top notch tu affiches tes couleurs. Can't fuck and keep your cherry, tsé.

Now enough is enough, tu nuis à la cause pour de vrai. Critique-moi sur ton site ou le mien, cette cause me tient à coeur et tes coquetteries kickent du sable dans le moteur. Rien à voir avec la liberté d'expression, faudrait être bossu pour négliger mon CV, I stand on my record, what did you do for free speech? Trois fois que tu le dis: t'aime pas ce langage, le mien. Moi j'aime pas le beige et le rose reposant et les écrivaines staliniennes qui savent même pas ce qu'elles font: confondre l'art, la position morale idoine et le posage de feuilles de vigne sur les zizis des statues.

Mistral a dit...

And will somebody PLEASE give some Valium or strychnine or something to that Judith fellow? A Louisville slugger, anything.

Anonyme a dit...

Je m'en tiens à Ti-Guy, cher Mistral!
Héhé, feuilles de vignes...

Venise a dit...

Mais coudon, ça suffit là. C'est qui ça Ti-Guy ?

Mistral a dit...

La guerre des tuques, Ven honey.

Laurence, Ven est comme moé, on fait pas de nuance entre l'amour et l'amitié (sauf pour baiser, mais on risque pas de se tromper, on aime pas la même sorte; je sais que Marc est ben rassuré, parce que moé, ben soul, si j'aimais les gars aussi, redoutait-il, et qu'une envie soudaine me prenne...): résultat, on est jaloux. On file mal quand une référence inside entre deux de nos amis nous échappe. On vient mauvais comme la gale, irrationnels pire qu'un junky adéquiste et lépreux, anyway you get the idea, Ti-Guy la lune.

Venise a dit...

Oups ... j'en demandais pas tant.
La guerre des tuques, je comprends là. La guerre des tuques, Ti-Guy la lune. Je vais devoir réviser mes classiques cinématographiques québécois.

Mais, recentrons-nous.

Ce n'était qu'un égarement passager. Eh bien sûr que tout le monde aura compris, et surtout Laurence :-), que j'ai posé la question pour TOUS ceux et celles qui ne le savaient pas plus que moi.

Hum ... Hum.

Mistral a dit...

Ven? Laurence? C'est correct, y est allé se coucher; Stanley, passé dix heures, y est aussi KO que Sonny Liston passé dix heures le 25 février 1964.

Pis? Pensez-vous qu'on a été convaincants? Chhhttt!!! Parlez-moins fort...

Venise a dit...

Je murmure là, mais y me semble que même les gens qui dorment dur finissent par se réveiller un jour, non ? Surtout de jour, je veux dire.

D'ailleurs, en parlant de réveil, je pense que Laurence dort sur ses deux oreilles. C'est sûr, qu'elles doivent lui "siller" (?) mais, ça, c'est pas notre faute, c'est le vent, c'est sûr que c'est le vent.

Mistral a dit...

Maudit vent à marde!

Si Stan se réveille un jour, baby, ce sera pas trop tôt, believe me.

Et, accessoirement, ça voudra dire qu'il se joint à nous, et il sera chaleureusement accueilli, n'est-ce pas?

Serais même prêt à lui céder une (petite) pointe de tarte aux pommes.

Anonyme a dit...

Hmmm, tarte aux pommes, j'm'en vas rêver à ça, buenas noches!

Venise a dit...

Voici la position de Victor Lévy Beaulieu. À lire !

Mek a dit...

Permettez, j'arrive après la réunion pas mal, mais euh… J'ai Internet quand ça adonne, depuis kek jours.

...



Lorsqu'on lui demande pourquoi il n'assiste jamais à la soirée des Oscars, Woody Allen dit : « Je joue du jazz avec mes potes le lundi soir. Et puis... pas de compétition entre artistes ! »

Je suis de son avis. Je ne connais pas très bien Le Prix des Collégiens (je croyais à un réseau de prostitution gay), mais ce que j'en lis ici et là depuis quelques jours me débecte bien à fond.

J'ignore à quand remonte cette idée saugrenue de l'olympisme artistsik, mais je ne me résoudrai jamais à y voir autre chose qu'une navrante tentative médiatisée de cuculisation de l'art. C'est donc sans trop d'étonnement que je constate que neuf fois sur dix, la médaille d'or est attribuée à un moron (ou une moronne) qui court pas vite vite. Les sports de juges... uhm...

Remettons plutôt le prix à l'écrivain-vaine qui dactylographie le plus vite. Organisons les épreuves entre les périodes de hockey, je vois d'ici les uniformes couverts de logos de commanditaires… Tout le monde y gagnera, le peuple, la tivi, les zartsisses… Du quantifiable, du concret, du palpable !… Soulagemeent !… Enfin !… Monsieur et madame toulmonde seront servis et les cochons bien gardés (avec nos taxes).
— Vos vedettes, vos champions !

En plus, les importantes opportunités d'opportunisme n'en seront que multipliées de manière exponentiellement opportune, ce qui sera tant mieux pour ceux zet celles des zartsisses que la partie zartsistsique du métier fatigue.

Gaétan Bouchard a dit...

J'approuve l'idée d'Éric McComber. C'est ce que j'ai lu de plus brillant à ce jour sur les compétitions littéraires.

Mistral a dit...

L'opinion de Sauvages, faut-il souligner. Tellement sauvages qu'ils m'appellent leur ami.

Je traduis: ils sont contre le Prix!

Paire de gros Indiens du crisse.

Gaétan Bouchard a dit...

Mon père disait tout le temps: «Arrêtez d'crier! On n'est pas des Sauvages!»

On lui répondait: «Mais Pa! On est des Sauvages!»

Chasser le surnaturel et il revient au galop, comme Crazy Horse.

Wou-hou-hou-hou-hou!!!

***

Pour le prix des Collégiens, je suggère que chaque auteur passe entre deux rangées de guerriers aborigènes qui les fesseraient à coups de bâton de toutes leurs forces pour tester leur grandeur d'âme.

Les survivants seraient adoptés par la tribu littéraire. Les autres seraient mélangés à la sagamité, soupe traditionnelle de mes ancêtres, et servis avec un ou deux craquelins.