C’est la première fois que je vais le faire, déplacer un de mes commentaires vers le billet d’aujourd’hui. Tout ça est de la faute à Line rouge qui m’a posée une question à laquelle j’ai eu de la difficulté à répondre brièvement, ce qui fait que j’ai répondu longuement.
Je suis contente de la question : Comment fais-tu pour lire autant de livres, les achètes-tu tous ? Une question pourtant toute simple mais qui a plongé directement dans l’étendu de ma motivation à tenir un blogue de littérature québécoise. Cette question a agi comme un déclencheur, pourquoi ? Parce que j’en avais besoin que diable ! Si vous êtes comme moi, vous avez parfois besoin de vous rappeler à l’ordre que vous vous êtes donné, un jour de grande inspiration. Et chacun sait que les grandes inspirations donnent les grandes motivations.
Alors, sans plus tarder, voici ma réponse, vous comprendrez mieux ce que je suis à tenter de vous faire comprendre en tournant autour du pot, assez pour m’étourdir jusqu’à ma prochaine coupe de vin.
"Au départ, je les achetais tous, dans une proportion de 80% neufs et de 20% usagés. Maintenant, ça ressemble à des achats de 85 % (usagé et neuf confondus) et environ 15 % donnés ou prêtés. Comme tu vois, c'est une passion qui va jusqu'à l'achat. Elle a commencé très exactement le jour où Marc a gagné 2500 $ de certificats-cadeau chez Renaud-Bray en gagnant un concours de nouvelles. J'ai réalisé jusqu'à quel point ça me rendait heureuse d'acheter des livres. Je me suis alors promis que ça serait dorénavant une priorité dans ma vie.
Je partage cette passion avec Marc qui peut porter des bas troués mais qui possède de beaux livres (mon dieu, va-t-il m'en vouloir que je dévoile l'intimité de ses doigts de pied !). Comme à nos anniversaires, ou dans le temps des Fêtes, nous nous donnons (ou demandons !) des livres, des livres et des livres.
Quand j'achète un livre, j'éprouve toujours de fortes émotions : de la fierté, de la joie, de l'admiration, de la hâte. La fierté me vient de la conviction de poser un geste pour alimenter la richesse de notre Culture, d'autant plus (l'as-tu remarqué ?) que je n'achète que Québécois. Ça contribue à amplifier cette sensation quand je sais jusqu'à quel point les auteurs d'ici ont de la difficulté. Le jour où j'ai entendu dire par un éditeur reconnu que c'est à partir de 500 romans vendus que l'on parle de rééditer un deuxième et cela, talent ou pas. À 1,000, romans vendus, on parle de succès ! Ça m'a frappé, vraiment. J'ai alors poussé ma réflexion jusque là : j'ai à coeur d'acheter les bougies, les vêtements, les aliments du terroir mais je ne fais aucune différence entre un roman d'une maison d'édition québécoise ou non.
De son côté, Marc a présenté sa BD à une maison d'édition québécoise afin que ce soit par une maison de chez nous que le succès arrive, s’il y a succès à y avoir.
Tu as maintenant l’explication pourquoi, après six mois d'existence, le Passe-Mot s'est concentré sur la littérature québécoise exclusivement délaissant la littérature d'ailleurs. Je me prive, oui, je sais que je me prive d'excellentes lectures, à cause de ces limites, parce que nous en avons tous des limites. J'aimerais faire quelques exceptions pour certains romans français que l'on me recommande chaudement, en les empruntant par exemple, mais c'est la limite temps qui vient s'imposer entre moi et ce louable projet. J’imagine qu’un jour je me reprendrai quand je ne tiendrais plus ce blogue à bout de bras, et de doigts sur le clavier.
Réponse longue, je sais, mais tu as ciblé le point qui me donne des ailes pour porter Le Passe-Mot le plus haut possible".
N.B. : Je n’ai pas pu m’empêcher d’ajouter mon grain de sel à mon propre commentaire ! J’imagine que la Venise me le pardonnera.
30 commentaires:
Qu'est-ce qu'on peut bien répondre à cette fougue, à cette Venise porte-étendard-bénévole-pour-l'amour-de-l'art??
- MERCI !! ;-)
Venise, la grande prêtresse de la littérature québécoise ! Voilà qui vous qualifierait bien.
Une passion c'est une passion. Les autres n'ont pas à porter des jugements ou des commentaires négatifs surtout pour une si belle passion qu'importe les sommes englouties. Et crois-moi pour les sommes que j'ai investies durant des années dans des causes beaucoup moins nobles que la littérature québécoise c'est pas moi qui va dire quelque chose de négatif la-dessus.
C'est une reconnaissance appréciable et de beaux encouragements que vous m'envoyez là, et je vous en remercie, même si j'en suis un peu gênée. En les lisant, je me suis dis, on dirait que j'ai tout fait pour les recevoir !
Pourtant, mon désir derrière tout ça est bien plus que quelques gouttes de cette passion rejaillissent sur notre paysage littéraire et les lecteurs qui l'habitent.
Quel beau billet une fois de plus , Venise ... J'y adhére à 110% et comme Gaetan ,je pense aussi qu'une passion et une passion ...et je partage la tienne !!
Pour ton idée de prêt de romans français , je ne suis pas contre ... si tu veux et malgré la distance , on pourrait s'organiser une petite bibliothéque d'échange !! Même si le prét de livre est toujours délicat et demande une grande relation de confiance , avec toi , cela me parait possible !
Je dois dire à tous , que mes économies et mes cadeaux de Noël , cette année vont être trés orientés québecois , oui , grande prétresse de la littérature québécoise, tout à fait !!
merci encore
amitiés
Helena
Considérant la diffusion que connaît maintenant ce site, fruit de tes efforts et de ceux de tes collaborateurs et complices en lecture, tu verrais une objection éthique à être versée sur les listes de services de presse à titre de chroniqueur littéraire? Y a des journalistes qui reçoivent les bouquins qui ont pas mal moins de lecteurs et d'amour pour la littérature.
@ Mistral : Tu cernes le coeur de mon conflit que je règle le mieux que je peux.
Le 15 % vient justement des services de presse, services qui arrivent principalement pas La Recrue, et que l'on m'offre, d'abord que je publie sur les deux blogues (en la circonstance, le mien étant accessoire et La Recrue indispensable) c'est à dire que ce sont tous des premiers romans. Depuis quelques mois, j'en ai un peu plus. Je les accepte pour ce que tu en dis justement, pourquoi pas moi finalement qui a de plus en plus de lecteurs ?
Il me reste un petit résidu de malaise, infime, mais il est là. Quand j'aime, j'ai pas de malaise, mais quand j'apprécie tellement pas, il y a un effort considérable de ma part d'aller chercher ce que peut-être quelqu'un d'autre aimerait. Je t'entends me répondre, pourquoi m'en faire tant que ça ? Ça se travaille j'imagine et j'y travaille. Et présentement, à la seconde où je réponds ceci, en parallèle, je suis à rédiger un billet de cette nature. Et je pense justement que je suis à me sortir de mon malaise ...
Que dire de plus que merci d'être là.
Tu m'entends te répondre? T'es sûre?
Mistral : Non, t'es super dur à deviner. Je suis toujours à côté de la trac avec toi.
M'as te faire des plus grosses tracks, Ven.
@ Mistral : Merci bien. Ça va être apprécié, de larges tracks. Des autoroutes, tiens !
Ben là, chu pas Éric Lapointe. Coûte cher, des affaires de même!
La question est: auras-tu le temps de lire tout ça? Avec PLAISIR?
@ La Caravane qui est Laurence hein ?
Avec PLAISIR !?
Une question embêtante, on veut m'emberlificoter, me coincer :-D ... ?!?
Non, pas avec plaisir. Le plaisir n'est pas toujours au rendez-vous. Il faut savoir doser plaisir et devoir, comme aux études.
Je suis encore - et j'ose dire que je le serai toujours ! - en apprentissage.
De ne jamais arrivée quelque part, c'est ce que j'exige de moi. C'est bien plus intéressant.
L'aventure.
Tout quoi? Je crois pas que le Passe Mot se soit donné comme mandat de recenser toutes les parutions québécoises, et n'aurait nulle obligation de lire et recenser tout ce qu'on lui envoie en service de presse (si vous saviez! Passé une caisse par semaine, faut prendre un break!).
J'ai l'impression que Venise et ses sbires vont toujours privilégier les nouveaux auteurs, ce qui en fait déjà un tas. De temps en temps un vieux comme moi, pour y fermer la gueule, ou un vieux comme Barbe parce qu'il est mignon.
Ben oui: Julie, Laurence, je vous comprends pas, cette idée qu'on peut savoir avant de lire si on va aimer ça. On prend une chance, non?
@ Mistral : Après un commentaire comme ça, il me reste qu'à sourire.
Tu m'auras fait travailler pour, celui-là, de sourire!
:-)
Mistral, Venise, vous m'avez mal comprise (ou je me suis mal exprimée)! Bien sûr qu'on ne peut pas savoir si on va aimer un livre ou pas avant de l'ouvrir! Bien sûr que j'aime l'aventure, moi aussi! Et même les livres qu'on n'aime pas peuvent être intéressants et receler de petites merveilles (par exemple: je déteste Proust et Rousseau. Ils restent des incontournables de la littérature française, j'en conviens, même si moi j'ai toujours envie de "pitcher" leurs livres contre le mur).
Je voulais plutôt dire: lire ne dois pas devenir une corvée "scolaire" (peu importe si l'on apprécie le livre ou pas). Exemple: après mon bac en littérature, je n'ai pas lu pendant environ 2 ans. J'étais TELLEMENT écoeurée de lire par devoir que j'en ai perdu le plaisir de lire... pour 2 ans!!!!!
Donc voilà, c'était juste ça: ne perd pas le plaisir de lire, Venise!
@ Laurence : J'y veille, j'y veille. Le conseil vaut et je le prends comme tel.
Parce que les deux derniers que j'ai lus, le plaisir n'étaient pas au rendez-vous et je ne pourrais pas m'en offrir un troisième comme ça. Mes fibres optiques diraient : NON !
Heureusement, je suis plongée dans une lecture obligatoire charmante : "Le bon usage des étoiles" et je suis déjà projetée au firmament de l'imagination !
Bien hâte d'avoir ton avis sur celui-là! Sprinkle, sprinkle, little star...
@ helenablue : J'espère que tu pardonneras mon délai de réponse, d'autant plus que tu me fais une proposition, toute gentille.
Je ne sais pas si tu réalises jusqu'à quel point il est dispendieux d'expédier des livres, nous en savons quelque chose, car à La Recrue, nous avons Caro(line), une Parisienne pure soie et il lui arrive de ne pas recevoir les romans à temps, et c'est tout un tralala.
Mais j'apprécie l'intention à un haut niveau. Un jour, tu viendras en personne à Eastman, n'est-ce pas, et je pourrais te remercier en te donnant des livres !
@ Laurence : Tu en as entendu parler j'imagine. Est-ce que tu as des étoiles dans les yeux en le reluquant ? Car, si c'est le cas, je te le prête en même temps que "Les déliaisons".
'tention Blue: Eastman c'est pollué pire que Tchernobyl, plein de mutants consanguins qu'à côté DELIVERANCE a l'air de l'Atlantide.
Laurie: 'tention aussi. Y a une pogne dans ce deal-là.
Ven, t'es trop mauvaise ce jeudi, je te trahirai pas mais ma conscience exige que je protège les innocentes.
Yo, Blue: on a tous les romans français qu'il nous faut plusse 300 pour cent. Venise a ben des bibliothèques à sa disposition. En moussant notre littérature, elle nous fait passer pour un pays de cabanes en bois rond!
Emprunter des livres français. LYES!
@ Mistral : C'est bien la première fois que c'est pas moi qui est l'innocente !
Malgré que ... je suis tellement innocente que je ne sais même pas ce que tu veux dire. Tu te rappelles pas ? Je te devine pas.
Sure, I remember!
Ma mémoire n'est pas en cause, héhé.
God I love it when you're vicious.
Ké, les filles, faut que j'y aille. Direz pas que j'ai pas essayé!
Ven: comment écrire un rire de plexus et de larynx et un clin d'oeil de Falstaff. On demandera à Butch demain.
Héhé! J'ai hâte de voir cet émoticon exceptionnel!
Laurence : "Émoticone" ... tu m'as fait sortir mon dictionnaire ma sacripane !
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