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lundi 27 avril 2009

Prendre le choeur

Eh là, là, je néglige de vous passer le mot ! Le 23 avril et son lancement de Paul à Québec … à Montréal semble déjà loin en distance de jours, et si près pourtant à vue de souvenir.

Je vais vous raconter un peu. Surtout l’essentiel, parce que le non essentiel se cerne rapidement : Un bar grouillant de monde à ne pas savoir qui est du lancement ou non. En principe, les personnes au fond de la pièce sont du nombre des fans de Michel Rabagliati. Nos amis nous attendaient depuis une heure, celle que nous avons passée coincés dans le centre-ville, à se marteler de cette phrase à inscrire à tout jamais sur notre disque dur, très dur ; ne jamais s’engager dans les artères du centre-ville à moins d’un penchant pour la claustrophobie.

L’essentiel maintenant. Ce qui m’a frappé, moi, conjointe indigne d’un futur bédéiste. Indigne, car fan d’aucun bédéiste excepté le mien. Euh … je dis ça, mais je m’apprête à peut-être, je dis bien peut-être, en rajouter un autre. J’ai lu « Paul a un travail d’été » et j’ai aimé. Agréablement surprise de découvrir une vraie histoire avec des personnages auxquels on s’attache, sans la farce obligatoire où l’auteur attend d’entendre le rire. J’ai le sourire facile en autant que je ne voie pas la ficelle. Ce Paul m’avait offert de l’amusement, de l’attendrissement et du souvenir. Il m’avait même ramené à mon état chronique d’humain. Il m’avait fait tout ça. Et attention, éloge ultime, j’avais même oublié que je lisais un album bédé !

Cette fois, l’histoire raconte la perte d’une personne chère et s’animent les étapes difficiles de sa disparition physique. Plusieurs penseraient que ce n’est pas très bédé comme sujet, pourtant oui. À chacun son style et c’est le style de ce bédéiste de visiter du vrai. Et d’après ce que je lis de réactions touchées et admiratives, il y réussit. J’ai hâte de le lire. Voyez comme je fais du progrès ! Pas une hâte remplie du sens du devoir, une vraie de vraie hâte.

Rien de mieux aussi que de voir l’homme à l’œuvre et je parle toujours du créateur de Paul. Non pas que je l’aie vu dessiner (franchement, je suis un peu rassasiée de ce côté), mais je l’ai entendu chanter. En chœur et encore. Ce n’est pas une figure de style. Une partie de la chorale « Les voix ferrées » était sur place et là tout à coup s’élève un chant, comment dire, (ne vous attendez pas à une commentatrice spécialiste du chant) un chant joyeusement psalmodié, quelque chose qui te réveille le trémolo content. Et puis qui élève, de ça je suis sûre, qui t’élève puisque j’ai vu le bédéiste s’élever, pas de terre mais bien plus haut. Les yeux fermés, l’image même du bonheur. Et là je me suis passé une remarque à la Venise, cet homme-là, il est heureux et s’il est heureux après avoir perdu son beau-père tendrement chéri et conçu un album sur ce deuil, c’est que ça doit être bon. Un bloc de logique inattaquable, n’est-ce pas ?!

Ça sonne comme une vraie blague mais comme toute vraie blague, il y a un fond de vérité. Une histoire est mieux racontée avec juste ce qu’il faut de recul. Je pars de mon expérience de comédienne pour l’avancer. Une actrice qui vient de perdre son père et a une scène extrêmement triste à jouer aura de la difficulté. Il faut jouer et pour jouer, il faut ce pas qui recule pour englober l’histoire et l’écrivain qui manie cet art m’intéresse. Plonger dans un souvenir encore cuisant, c’est encore mieux. Saisir son souvenir à vif, ça donne une ligne vive et l’accent mis sur la vérité.

Je crois que Paul à Québec est tout ça. Mais c’est une présomption, je vous reviens aussitôt que je l’ai vérifiée.

Signée : Détective Landry.

N.B. L'illustration est un ex-libris remis à l'achat de l'album le 25 avril chez Planète BD.

14 commentaires:

Karine :) a dit...

J'ai bien hâte de le lire, ce Paul! Je prévois d'ailleurs l'acheter lors de mon prochain passage en librairie indépendante... ce qui ne devrait quand même pas tarder!!

réjean a dit...

Je vais être honnête avec vous, Venise. Je viens de le lire et j'ai trouvé le scénario un peu faible. La mort du père, ça traîne en longueur. D'accord, l'auteur a le sens de l'observation, et on sent qu'il raconte ce qu'il a vécu. A vrai dire, ce que j'ai surtout aimé, ce sont les retours en arrière, notamment quand son beau-père raconte sa vie. Autre déception: comme ça s'appelle Paul à Québec, je m'attendais à ce que la ville soit plus présente, sans doute par excès de chauvinisme. En fait, ça se passe surtout à St-Nicolas, sur la rive sud de Québec, puis à Montréal. Bref, j'ai préféré Paul à la pêche.

réjean a dit...

PS Je viens de voir que vous avez presque terminé Tarmac. Moi je l'ai fini. J'attendrai votre billet pour réagir.

Venise a dit...

@ Karine : Un dixième livre quoi ! J'arrive de par chez vous, qu'est-ce que tu veux ! Une fille fait des liens et des additions ! Je ne sais pas c'est ton combientième Paul, mais j'ai hâte de savoir si ce petit-dernier te plaira.

Venise a dit...

@ Réjean : Vous avez l'art de me surprendre, ce que j'adore ! Je me souvenais que vous prisiez peu les romans basés sur du vécu, alors me voilà surprise que vous aimiez les Paul. Ça me rassure, peut-être lirez-vous celle de Marc ... pardon Marsi mon mari (ça se dit bien quand même) et je vous rassure en partant, ce n'est pas notre vécu dont il s'agit. Par contre, s'y trouve un fait omniprésent, et même très odorant, qui mange une large part de notre temps, et c'est la bouffe. C'est une histoire de chefs cuisinier, de goûteurs, de roi capricieux.

Mais revenons à Paul ! Cela aurait pourtant été très joli que l'histoire se passe à Québec, j'aurais bien aimé. Heureusement, je n'aurais pas cette attente, je serai moins déçue.

Et Tarmac, oui Tarmac, ça va être bien intéressant de s'en parler prochainement.

Gaétan Bouchard a dit...

Paul à Québec? Ok. Je vais aller voir ça.

Beo a dit...

Mon premier et seul Paul est: Paul à la pêche.J'ai eu du mal à me le procurer par ici mais j'y suis arrivée et j'ai tellement passé de bons moments à parcourir ces pages qui m'ont ramenée au Québec, et pour certains détails; à mon adolescence ;)

J'attends que Paul à Québec arrive par ici pour me replonger dans cet univers unique.

jeanne a dit...

merci pour cet article très intéressant, cela donne envie de lire ce livre

linerouge a dit...

Je viens de l'acheter, pas encore lu. J'y vais de se pas mais je vais d'abord mettre mon pyjama. J'aime lire au lit quand je suis seule.

Venise a dit...

Line, tu vas te régaler je crois. Marc a pris soin de le lire en 5 soirées avant le sommeil afin de faire durer le plaisir.

Lire en pyg, un plaisir de la vie !

Venise a dit...

@ Jeanne : Bienvenue au Passe-Mot !
J'ai l'impression que c'est la première fois que vous y déposez votre prénom, prénom que j'adore puisque ma mère le portait.

J'espère que vous reviendrez et bonne lecture de Paul à Québec.

Anonyme a dit...

Tu as bien raison Venise, j'ai adoré Paul à Québec. Je l'ai lu d'une traite. Il y a comme trois livre dans un, le premier serait la belle famille, le second la nouvelle maison et le dernier la fin du beau-père. J'ai éclaté de rire, un vrai fou rire lors de la lecture de la page ou les filles vont fumer un pétard, c'est rare de rire autant et c'est précieux. Rabagliati à un talent immense pour évoquer le réel. Vraiment j'adore.

line rouge

Venise a dit...

Line Rouge : J'en suis à la page 40, je jubile déjà. J'aime beaucoup et me surprends d'aimer beaucoup.

Anne (Gerdel) a dit...

J'ai tellement parlé de cet auteur, mon chouchou. Des copines de la blogosphère, dont Béo, ont eu le plaisir de le découvrir, à leur tour.

La dernière mouture de Rabagliati se distingue des précédents. L'émotion est au rendez-vous, toujours. Cet auteur, c'est du bonbon. Et il es sympathique comme tout!