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vendredi 19 mars 2010

Mylène Dumas-Gilbert se dévoile

Présentement en résidence d’écriture au Yukon, cette auteure prolifique (j’ai entendu de ses lectrices attendant Lili Klondike - tome 3 avec une telle fébrilité !) a gentiment accepté de répondre à mes quelques questions.

Mylène Gilbert-Dumas habite à Sherbrooke, sa ville natale. Diplômée de l’Université Laval en enseignement du français au secondaire, c’est sa passion pour l’histoire, les voyages et l’actualité qui l’a finalement menée au roman historique. Après un séjour de vingt ans dans la région de Québec, elle est de retour à Sherbrooke et partage son temps entre les voyages et l’écriture. Après le vif succès de la saga historique Les Dames de Beauchesne (dont elle a reçu le prix Robert-Cliche en 2002 pour le premier tome) elle a publié un autre roman 1704, inspiré de la légende sherbrookoise du rocher Mena’sen. Parus en 2008 et 2009**, les deux premiers tomes de Lili Klondike ont reçu un très bel accueil au Québec et en France.

1 Quel qualificatif décrirait votre bibliothèque personnelle?
Avez-vous une méthode de classement?
Je dirais que ma bibliothèque est hétéroclite parce que je m’intéresse à tout. Mes livres sont classés selon le genre. Une étagère pour les essais, les réflexions et les études historiques, un meuble complet sur l’histoire des femmes, quelques tablettes pour les essais scientifiques. Plusieurs étagères pour les romans historiques (évidemment!), quelques tablettes pour les romans policiers, etc.

2 Quel est le premier livre que vous vous souvenez vous être procuré?
Zémindar, de Valérie Fitzgerald. Il s’agit d’un roman historique qui se déroule en Inde autour de 1845. J’avais 18 ans quand je l’ai acheté. Je trouvais l’histoire tellement bonne que je n’ai presque pas dormi deux nuits de suite pour en finir la lecture. Je me souviens m’être dit qu’un jour, quand j’écrirais, je veillerais à ce que mes romans produisent cet effet-là sur les lectrices.

3 Avez-vous un plaisir de lecture coupable?
Des revues de jardinage et de cuisine.

4 Comment êtes-vous devenu auteur?
J’ai toujours voulu être écrivaine, mais mes résultats scolaires m’ont conduite en sciences au cégep et à l’université. Après avoir décroché pendant un an, je suis retournée à l’université en enseignement dans le but de devenir écrivaine. J’ai vite découvert que la tâche d’une enseignante de français laissait peu de place aux loisirs. À 30 ans, j’ai décidé qu’il était temps que je me mette sérieusement à l’écriture. J’ai commencé à travailler à temps partiel afin de me libérer des heures chaque jour. J’écrivais de 4h30 à 8h, de même que dans chaque trou que j’arrivais à créer dans mon horaire. Au bout de cinq années, j’avais fini le tome 1 des Dames de Beauchêne.

5 Comment faites-vous votre recherche, s’il y a lieu?
J’ai l’habitude de fouiller un sujet de tous les côtés. Je m’intéresse à l’aspect historique, évidemment, mais aussi à la sociologie, à l’anthropologie (si nécessaire), à la géographie, à la culture et même à la cuisine. Je lis les études, la correspondance, les journaux personnels, mais également les romans écrits par des femmes à l’époque que j’ai choisie. Puis je fais le voyage sur le terrain. Je visite tous les lieux, je me laisse imprégner par l’atmosphère, les odeurs, la vue.

6 Votre œuvre est-elle marquée par un thème récurrent?
L’histoire des femmes, leur émancipation, leurs aspirations, leur quête de liberté.

7 Avez-vous des projets en cours?
Évidemment! Mais il ne s’agit pas d’un roman historique. Le récit est contemporain. J’y aborde cependant mes thèmes de prédilection. Et comme dans tous mes romans, il y a un voyage initiatique.

8 Quel personnage de fiction aimeriez-vous rencontrer? Que lui diriez-vous?
Au lieu d’un personnage de fiction, je choisirais des personnages historiques : Joséphine Marchand, Mary Read, Gabrielle Suchon, Esther Brandeau, Isabella Bird, Isabelle Éberhardt, Alexandra David-Néel, Lou Salomé. Je leur demanderais comment elles ont réussi à s’affranchir des attentes sociales afin de s’accomplir comme elles l’ont fait en gardant la tête haute.

9 Ce qui vous fait sourire?
Un morceau de chocolat.

10 Ce qui vous préoccupe au quotidien?
Suivre l’évolution, et les reculs, de notre société.

11 Y a-t-il une cause qui vous tient à cœur?
La liberté des filles.

12 Que rêviez-vous de faire, enfant?
Être écrivaine arrivait en deuxième position, juste après être astronaute.


** À partir du 27 octobre, le coffret Lili Klondike, environ 1000 pages, sera en librairie

9 commentaires:

Karuna a dit...

Très intéressant. Merci à Mme Dumas-Gilbert et merci à toi, Venise.

ClaudeL a dit...

Je ne l'avais pas du tout, finalement, sinon dans "aucune de ces réponses". Je l'ai sans doute oubliée parce que pas lue.
Merci de nous l'avoir présentée.

Ginette a dit...

Encore une auteure inconnue de moi.
Des jours et des jours de lecture en perspective.

Jackss a dit...

Bonjour Mylène,

Quel beau hasard que de vous avoir découvert. J'ai été attiré par votre projet de séance d'écriture au Yukon. Quelle idée passionnante. Je ne sais pas pourquoi, ce coin de terre m'attire.

Je vis à Havre-Saint-Pierre depuis le 16 juin 2009, mais je dois retourner, je ne sais quand, à Sherbrooke. J'y ai encore ma maison. C'est là que j'ai passé la majeure partie de ma vie.

Ma copine travaille à l'Hôpital de Havre-Saint-Pierre. La fin de semaine dernière, elle a passé une fin de semaine de formation dans une tente en forêt, sans services de base, chez les Innus.

Je m'empresse de mettre votre blogue dans mes Favoris.

Venise a dit...

Karuna : J'accueille tous les merci, les ajoute à mon panier de mercis et je pige dedans certains jours :-)

Venise a dit...

CLaudeL : Maintenant que tu as son nom et une partie de son oeuvre bien en tête, tu vas peut-être te laisser tenter.

Venise a dit...

Oui, Ginette, puisque lorsque l'on embarque dans une histoire, c'est un cadeau de savoir qu'elle se prolonge. Ma belle-soeur a frémi de plaisir et passé des nuits à moitié blanche pour cette saga.

Venise a dit...

Bonjour Jackss ! Mylène Gilbert-Dumas va probablement jeter un oeil sur les commentaires, par contre, juste pour être certaine qu'il n'y ai pas de confusion, ce n'est pas le blogue de l'auteure ici.

Vous m'avez d'ailleurs déjà laissé un commentaire ici, je vous "rencontre" souvent chez Gaétan le grand cycliste de Sept-Iles.

Bonne fin de journée à Havre-St-Pierre !

Jackss a dit...

Whoopss!

Merci de me prévenir, Venise. Voilà la preuve qu'il ne faut pas trop en mettre sur le dos du hasard. Le monde est plus grand qu'on pense!