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jeudi 15 juillet 2010

Comme si de rien n'était - Maxime Collins

Un éventail d'opinions vous attend à la Recrue du mois. Je dirais que pour un certain choix de l'auteur, il y a unanimité. Sinon, plusieurs nuances sont apportées. En espérant qu'après la lecture d'une dizaine de points de vue, vous saurez si ce roman est pour vous, car après tout c'est une des raisons d'être de La Recrue du mois !

Où mènent des cul-de-sac ?

Dès le départ, nous savons que nous longerons quatre trajectoires de vie. Je trouvais l’idée bonne et je la trouve encore bonne, avec son bouquet de la fin : les retrouvailles.

À Benjamin, je suis toute là, troublée de certaines motivations de personnages, étonnée par un « je » qui s’infiltre dans les « il », ce voyeur qui regarde par un trou de souris. J’ai encore pleine confiance à l’auteur ; où me mènera-t-il ?

À Philippe, je m’accroche. Le personnage m’intrigue, son vide me remplit de questions. Quand Aurélia arrive dans le décor, je veux bien sûr croire en elle, comme je crois en lui. À cette fin facile, articulée par Aurélia, je me déleste d’une part de confiance.

À Dana, me voilà légèrement sur mes gardes. Le personnage est encore plus particulier, il se dédouble dans un mensonge d’identité. Je ne suis pas psychanalyste, lectrice seulement, ma difficulté est grande de croire à une si grande bêtise face à l’amour, à cette vérité trouée comme un emmenthal entamé. Je trouve que le personnage à double têtes ne se tient pas, je lis en surface, je glisse sur les lignes, plus spectatrice que lectrice.

À Éric, l’histoire aura à venir me chercher, mon esprit se méfie de peur de se faire mener en bateau. Éric a de la chair et a tout pour m’intéresser. Je ne saisis pas le personnage secondaire. Qui est-il, que veut-il ? En dehors de l’action, je regarde la scène de soulerie qui m’apparait burlesque. Je n’y crois pas et comme toute lectrice qui désire se remplir d’une histoire, je suis déçue.

Bien évidemment, j’ai hâte aux retrouvailles pour me réconcilier, faire connaissance avec les personnages en dehors d’accidents de parcours. Il n’y aura pas de retrouvailles, pas pour moi.

Le ton froid et distant au service d’un scénario aussi généreux en motifs psychologiques ne m’a pas dérangé au début, mais à la longue, oui. L’intervention du « je » est irrégulière, cette inconstance m’a déconcentrée. L’idée des amis écartelés, leur retrouvailles ensuite est excellente, par contre, on comprend vite que ce rapprochement final implique que chaque histoire (relation) débouchera sur un cul-de-sac. Le fait de le savoir a retiré un mystère que j’aurais préféré entier.

6 commentaires:

Anonyme a dit...

J'ai entendu quelques critiques concernant ce livre. Plusieurs le discréditant.
Ce "roman" ne fait que 120 pages. D'après moi, ce n'est pas un roman mais bien une novella.

Venise a dit...

D'autant plus, que le lien est ténu entre les quatre sections, ou personnages.

Les romans d'une centaine de pages, les plaquettes, sont de plus en plus courants parmi les nouveautés. On se sauce un orteil.

Maxime Collins a dit...

Merci pour votre commentaire. Il faut comprendre que ce roman est d'abord un mémoire de maîtrise qui ne devait compter que 100 pages. Évidemment, les histoires duraient beaucoup plus longtemps, mais il fallu couper pour satisfaire les exigences de l'Université McGill !

Je prends bonne note de vos commentaires et j'annonce dès maintenant que le prochain roman aura un "je" constant.

Merci de m'avoir lu !

Au plaisir !

Maxime Collins

Maxime Collins a dit...

Et en effet Mélanie, c'est effectivement une "novella" :)

Venise a dit...

Eh bien, Maxime, j'aurai aimé qu'elles durent plus longtemps justement.

Voilà pourquoi je vais attendre votre prochain avec impatience puisque vous n'aurez pas ce genre de contraintes.

Votre mot ici est très apprécié, merci !

Maxime Collins a dit...

Bonjour Venise,

4 ans plus tard, me voilà à répondre enfin à votre message.

Mon deuxième roman (Peut-être jamais) est sorti lundi dernier.

Il me fera plaisir de vous offrir une version numérique gratuite si vous désirez le critiquer.

Si vous préférez le papier, le livre est en vente dans les Renaud-Bray ainsi que sur mon site www.maximecollins.com

Au plaisir!

Maxime