Je compte procéder différemment de l’adulte, après un bref résumé, j’irai avec un - j’aime plus - j’aime moins - je m’interroge.
C’est à moi ! – mon imagier
Résumé
Album sur papier glacé, même qualité qu’un magazine, contenant diverses photos reflétant l’univers familial d’un enfant. On y trouve le nom des choses, des gestes, des gens souriants ; famille et amis. Huit sections se succèdent :« La famille », « Le bébé », « Le corps », « La salle de bains », « Les vêtements », « La chambre », « La cuisine », « Le jardin » . Au début et à la fin, une mosaïque de plusieurs photos de l’album.
J’aime plus
La couverture et son idée géniale des cerceaux de couleurs. L'impression de trois dimensions est réussie. J'aime l'idée supposée que tout s’imbrique, le concept poupée russe et cette allusion aux jeux pour bambins qui apprennent les dimensions, le plus petit à enfiler dans le plus grand.
- Le volumineux : 96 pages, c’est généreux pour du « dès 1 an ». On habitue les petits à de très minces albums, assez souvent cartonnés. Ici, c’est remarquable, la texture et l’épaisseur du papier est pareil à celui des revues de grande qualité pour adultes. Une nouvelle expérience à vivre, cette accessibilité à des matériaux comme chez les adultes.
- Les mosaïques de photos au début et à la fin: excellente idée offrant un très joli look et la possibilité d’un exercice de reconnaissance à faire avec l’enfant.
- Les sections « Le bébé », Les vêtements « La chambre », « La cuisine » pour la force et la simplicité des images offertes.
- Les pages mitoyennes qui ont un lien : à gauche de l’herbe, à droite, une sauterelle. À gauche, une fleur, à droite, sentir. À gauche, des livres, à droite, lire, etc...
J’aime moins
- La première section « LA FAMILLE ».
- Ça commence ardu si on tient compte que nous adressons aux 1 à 6 ans. La difficulté est grande d’illustrer des liens familiaux, c’est abstrait pour un enfant de bas âge. Une page « UN COUSIN, UNE COUSINE » côtoie « UN FRÈRE, UNE SOEUR » A priori, rien ne les distingue, on voit quatre enfants qui se donnent de l’affection, point. La page « MAMAN » : s'illustre par une mère assise dans l’herbe au soleil, la tête penchée, les yeux fermés à côté d’un enfant qui regarde au loin. Je comprends que l’on veuille éviter le cliché mais pas au risque d’égarer le lecteur enfant. D’ailleurs, je n’ai pas réussi à intéresser celui (3 ans) à qui j’ai présenté cette section ; seul, l’arrière-grand-mère occupant une page à elle seule a trouvé grâce à ses yeux.
- « YEUX », des doigts écrasent un « NEZ »
- « REGARDER », un enfant regarde un globe terrestre, on voit la direction de son regard mais pas ses yeux, ses mains sont très présentes sur le globe, ce qui peut confondre l’enfant.
- « DES AMIS » Une bande d’animaux en peluche. Je ne suis pas certaine que toutes les familles nomment les peluches « amis ». Ça m'a pris un certain temps à reconnaître les divisions, elles sont sûrement trop subtiles pour l'enfant qui feuillette les pages en désordre. Ses cousins sont donc représentés pas des êtres humains, mais ses amis, par des peluches ...
- « JOUER AU BALLON » montre un enfant qui tient un petit ballon, page mitoyenne montre de la verdure où se niche une citrouille de semblable couleur. Très amusant pour l’adulte, confondant pour l’enfant. Je continue à croire que le but de l’imagier est de clarifier les images dans la tête d’un enfant.
Le titre « C’est à moi ! », qu’est-ce qui le justifie ? On y trouve plusieurs actions (verbes), des cousins, une arrière-grand-mère, on ne peut prétendre que tout ce qui est énuméré appartient à un enfant. Le « C’est à moi ! » ferait allusion à l’imagier lui-même ? Probable.
Pris au mot (tentant en ce qui a trait à un imagier !), ce titre de possession pourra jouer des tours aux parents. C’est tentant de goûter les belles fraises joufflues qui nous appartiennent ! Personnellement, j’aurais donné ce titre à un imagier plus résistant aux menottes enthousiastes.
Pourquoi ne pas en faire un moment privilégié de partage entre le parent et l’enfant, à présenter comme une faveur de tourner les pages ? Une initiation à respecter la beauté.
Éditions de la Bagnole : Album de photos modèles uniques – Dès 1 à 6 ans, 96 p. 21 cm x 21 cm, 19,99 $
8 commentaires:
ça me donne un avis très mitigé - et en effet, je crois que c'est quelque chose à "sortir" quand on partage un moment avec l'enfant, et que le dialogue peut venir rectifier, éclairer ou exxpliquer les hiatus, lacunes, "petits ratés".
Bravo pour cette nouvelle "catégorie" de critiques. Je suis certaine que tu vas découvrir de petites merveilles, qui conviennent autant aux adultes qu'aux enfants...
Moi aussi, j'applaudie à cette nouvelle rubrique.
Pour ce qui est du À moi!, je suis heureux que tu soulignes, à la fin, le caractère très inapproprié du papier glacé pour un item destiné à de jeunes enfants. Ce n'est pas pour rien que c'est du jamais vu : c'est parce que c'est presque absurde d'y avoir pensé!! Les pages doivent être en lambeaux en le temps de le dire!!
Pour ce qui est du titre, je suis à peu près certain qu'il fait référence au très grand besoin que ressente les petits de cet âge de s'approprier leur univers. À trois ans, c'est MA grand-mêre, MA cousine, MA fraise et MA sauterelle... même si la propriété de certaines de ces entités demeure philosophiquement difficile à prouver! ;-)
Donc, dommage pour les photos ambigües, mais longue vie à la chronique Album jeunesse!
Excellente idée! bravo.
Anne : C'est un album attirant. Ça dépend un peu de l'enfant, je connais un bébé de 1 an et demi qui est tellement méticuleuse quand elle tourne les pages. Mais certains autres ... j'ouvrirais la couverture et mon gros oeil.
Andrée P. C'est rafraichissant ! Qu'est-ce qu'on a donc à toujours se prendre pour des adultes !
Et en plus, j'ai réalisé qu'il y a des auteurs qui nous font apprendre par leur texte recherché. Oui, oui Andrée, il y en a ! ;-)
PG Luneau : Tu es mon modèle pour mes critiques. Tu as remarqué j'espère que je t'ai presque copié avec mes 3 catégories ?
Et si tu dis que le titre fait allusion à leur naturel nombrilisme et leur sens sécurisant de la possession, je te crois !
Merci Suzanne ! En souhaitant que tu me suives dans cette avenue.
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