Il y a de ces décisions non calculées. Ma décision de lire et de commenter du « jeunesse » en plus de l’adulte en est une. Je découvre les raisons après ! Mes détracteurs me traiteront d’inconsciente, mes sympathisants, je l’espère, d’intuitive !
Mon intérêt pour la littérature illustrée a grandi très progressivement. Il me faudrait des repères, ces traits qu’on trouve sur le cadre de la chambre d’un enfant, tellement le mouvement de croissance a été insidieux. MARSI qui dessine tout le temps a ouvert une fenêtre. Je ne peux pas le nier. Mais qui peut se targuer d’automatiquement se passionner pour le travail de son conjoint-e ? Il aurait pu arriver le contraire. Le dessin fait tant partie de lui, c’est comme le voir respirer, c’est extraordinaire respirer, mais en fait-on tout un cas !
Je fais le bilan du chemin parcouru. J’en suis maintenant à me retenir de lire des albums de bande dessinée tandis qu’auparavant je me forçais ! Je me préoccupe des enfants qui poussent autour de moi, que leur désir de lire pousse en même temps que leurs jambes. La meilleure manière est de se pencher sur ce qu’on leur offre comme première lecture. Et puis, le phénomène facebook, m’amenant à me lier avec plusieurs auteurs de littérature jeunesse a joué. Je ne sais pas qu’est-ce qu’ils ont ces gens à être aussi sympathiques ! Peut-être ont-ils un cœur jeune, comme le mien, qui sait. J’ai commencé à suivre des sites d’auteurs illustrateurs, d’abord avec curiosité, et maintenant avec convoitise.
Je me suis retenue longtemps pour ce qui me semblait une problématique : comment m’improviser commentatrice sans être la clientèle cible ? Comment puis-je parler au nom des enfants ? Mais mon idéalisme de faire parler les enfants s’est vite frappé à cette constatation, chaque fois que j’ai demandé à un enfant de commenter un roman, il ne trouvait pas les mots.
Je me suis donc donné la mission de lire du québécois après avoir constater un besoin, pour la littérature « jeunesse », j’ai commencé avant d’en connaître le criant besoin. Ces jours-ci, tout concourt à le confirmer ce besoin :
«Il est utile de se rappeler qu’un journal qui donne à tous les jours le tiers d’une page pour l’astrologie pourrait bien donner le tiers d’une page quelques jours par semaine pour la littérature jeunesse.»
Yves Nadon, enseignant et éditeur aux 400 Coups - tiré d'une lettre ouverte au Voir
Jeudi, le 17 mars dans Cyberpresse « La lecture jeunesse et les médias », article que j’ai abordé comme un miroir sur nos contradictions. J’ai retenu que si on veut que nos jeunes lisent, il faut donner à la littérature jeunesse la même place qu’à celle des adultes. Lui faire de la place, c’est l’estimer. C’est sûr que si les adultes ne l’estiment pas, comment demander aux jeunes de le faire ?
Et saviez-vous ce qui a été annoncé pas plus tard que 9 mars 2011 ?
L’Association des libraires du Québec a annoncé la création d’un volet Jeunesse à son prestigieux Prix des libraires du Québec, solidifiant ainsi un partenariat de longue date pour promouvoir la littérature et la lecture chez les jeunes. Atteignant ses dix-huit ans cette année, le Prix gardera ainsi son coeur d’enfant... extrait d'un communiqué de presse.
N.B. : Les premiers lauréats seront récompensés dès septembre 2011.
Je porte à votre attention le rajout de la catégorie "Du mot et de l'image" détaillant ces sites que je ne fréquenterai plus en cachette :-)
Image en-tête de Michel Rabagliati, illustrant un article du Devoir - "Livres - Jeunesse d'aujourd'hui" paru en mai 2003
13 commentaires:
J'ai toujours lu de la littérature jeunesse. Petite, naturellement. Mais j'ai tardé à lire de la littérature "pour adultes". J'étais visuelle, j'avais besoin des images. J'ai lu longtemps des livres imagés. Mais je réalise que je n'ai jamais arrêté. La littérature jeunesse a malheureusement encore mauvaise presse. Aujourd'hui j'en lis pour la beauté, pour ces petites bulles de bonheur que le travail du texte couplé au dessin, apporte. Les auteurs / illustrateurs sont des artistes et certains albums sont de vrais petits bijoux.
Je pense que notre littérature jeunesse regorge de belles choses et qu'elle gagne à être connue et surtout, lue.
J'applaudis à ton initiative, Venise. Si tu n'existais pas, il faudrait t'inventer. ;)
Crois moi, je suis d'accord avec toi. J'en consomme de la littérature jeunesse et pas qu'un peu et il y a des bijoux incroayables. Tu peux voir ce que Yves Nadon, qui est une Dieu de l'enseignement de la lecture en pense:
http://web.me.com/yvesnadon/Site/Blog/Entr%C3%A9es/2011/3/1_Envoy%C3%A9_ceci_aux_quotidiens_du_Qu%C3%A9bec_hier._On_verra_s%E2%80%99ils_le_publie..html
Oui, Allie lue ! Et commentée par nos médias. Tu avoueras qu'on ne lui fait pas beaucoup de place.
Toujours un peu tendance à se comparer à la France, mais eux ont des journalistes spécialisés dans ce domaine. Y en a-t-il ici ?
Sylvie : T'es fine ! C'est une des premières phrases que Marsi m'a déclarée pendant nos fréquentations. Tsé, juste avant que l'amitié se transforme officiellement en amour ! Alors j'ai un petit faible pour cette déclaration !
Mon cher Arsenul, le lien que tu donnes est celui que je donne aussi dans mon texte ci-dessus accompagnant l'extrait de Yves Nadon. En fait, c'est la lecture de cette lettre, maintenant publiée sur le Voir qui m'a incitée à écrire ce dernier billet.
Nos bonnes idées se rencontrent !
Je lis de la jeunesse depuis toujours, je pense... autant pour moi que pour mes cretons au boulot. Ils aiment et j'aime, même si je ne suis plus le public cible. J'aime autant les albums pour faire rire les enfants que ceux qui sont juste magnifiques!
Excellente nouvelle!
Je suis bien contente que tu aies rejoint les rangs des passionnés de la littérature pour la jeunesse. On n'est jamais trop nombreux. :)
Lorsque j'étais enfant....j'avais pas de livres "pour enfants" ; à la maison, il y avait : les livres d'école de mes parents (des années 30, avec des gravures), le dictionnaire "petit Larousse illustré", des livres genre la bibliothèque rose et la bibliothèque verte, et les livres que mes frères et ma soeur étudiaient au lycée. C'est comme ça que dès que j'ai su lire, j'ai eu droit aux "petits classiques" de chez Hachette et Bordas ( Victor Hugo, Racine, Corneille, Molière.....), tout les Lagarde et Michard (les textes classiques français), et "la peste" de Camus que j'ai lu vers 10 ans. Mes parents trouvaient que les albums, c'était "bien trop cher pour des livres de gamins" ! ils voulaient bien m'acheter des livres, à condition que ce fût ce qu'ils appelaient "des livres", où t'as assez de pages "pour en avoir pour ton argent, pasque ça coûte cher !" ☺ - C'est quand ma soeur a mis au monde ma première nièce; que j'ai eu dans les mains mes premiers livres "jeunesse" à proprement parler, mes premiers albums. Puis, on a construit une bibliothèque dans ma ville, avec une section "jeunesse", où j'en lisais - mais j'empruntais toujours mes livres dans la section "adultes".... c'est peu à peu que j'ai pris goût à l'image, à la poésie de l'image, aux beautés de l'illustration. Résultat ? j'achète parfois des livres "jeunesse" qui me séduisent....et j'ai même pas d'enfants ! mais ceux qui viennent (parfois) chez moi ont de beaux albums à lire pour s'occuper, au moins.....
Karine : C'est merveilleux que tu puisses "tester" avec la réaction de tes jeunes en apprentissage. J'aimerais être dans cette situation.
Il me semble que lire et contempler les albums jeunesse peut être une bonne manière de se sortir d'une panne de lecture par exemple. J'dis ça comme ça ! À moins que les pannes n'atteignent jamais la littérature illustrée (je comprends les bandes dessinées).
Julie : Oui, c'est plaisant d'autant plus que ça fait sortir de nouveaux lecteurs ... comme toi ;-) !
Anne : Que tu as le tour de raconter ! À force de lire j'imagine. Je suis toujours pendue à ta ligne quand tu écris :-)
C'est la plus belle des activités : lire du jeunesse sans avoir d'enfant. C'est un art à part entière et l'art s'adresse à tous.
J'ai longtemps boudé la littérature jeunesse comme si je voulais lire des livres qui grandissaient en même temps que moi .. sauf que là, bizarrement depuis que pitchounette est dans ma vie, je me suis remise à en lire et j'ai l'impression d'être passée à côté de pleins de choses. J'essaye de rattrapé un peu et je me projette constamment en imaginant pouvoir un jour partager avec ma petite fille. Des initiatives comme celles-ci me font vraiment plaisir !
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