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vendredi 21 septembre 2012

Lancement : Soleil en tête !


Vous imaginez la quantité de lancements auxquels je suis conviée, alors imaginez aussi que je ne peux réalistement me rendre à tous, malgré que j’aime sentir la fébrilité de la sortie d’un dernier bébé. Avant-hier, j’étais à un lancement, à Québec en plus ! C’est dire combien l’auteure est chère à mon cœur.

Quand j’ai commencé à la lire, je ne la connaissais pas du tout, elle se nommait Danaée. Je me suis approchée d’elle, mot à mot. C’était en 2006 ou en 2007, ce que je vais bientôt pouvoir déterminer en lisant Soleil en tête sous sa forme de livre. Ce dont j’étais certaine est de reconnaître en Danaée la grandeur et la luminosité d’une âme vaillante. Maintenant sa peau de Danaée tombée à ses pieds, elle laisse voir son sourire au grand jour et son nom d’auteure est Julie Gravel-Richard. Plusieurs le savent, mais j’aime le rappeler, elle a écrit l’excellent roman, Enthéos. Il faut savoir que lorsqu’elle a écrit Enthéos, en proie par l’urgence de dire, elle était au cœur de son traitement en chimiothérapie pour une tumeur au cerveau (gliome).

La tumeur de Julie est nichée dans une toute petite partie de son cerveau et a été détectée au huitième mois d’une grossesse, puis confirmée en mars 2002. Elle a sommeillé quelques années et s’est réveillée en 2006. C’est à ce moment-là que Julie a ouvert les pages de son journal sur le web, pour nous faire suivre au fil des jours, les aléas d'une minuscule tumeur dans son corps, et gigantesque dans sa vie.

Ce journal n’est pas l’idée du siècle, on en convient, c’est à la portée de toute main qui pioche du clavier d’épancher ses émotions en ligne. Mais Julie Gravel Richard n’est pas n’importe qui, par son style fluide et agile, c’est une écrivaine à part entière et, en plus, une personne qui a des valeurs solides. Bats en elle la ferveur de l’enseignante qui veut comprendre, afin de partager ses connaissances. Sans plaintes ni jérémiades, sa lucidité est un faisceau éclairant la maladie et la manière de la faire sienne dans le quotidien. Depuis que j’ai entrepris ma lecture, reculant dans le temps où je ne la connaissais pas, je comprends maintenant jusqu'à quel point son attitude face à la maladie n’est pas gratuite, comme j’avais tendance à le penser. Elle est acquise à force de discipline et, donc d’effort, puisque Julie est tout, sauf une personne qui se laisse aller. Elle s’est mise au diapason de certains principes de guérison qui agissent de l’intérieur pour rejaillir vers l’extérieur.

Mais si ce n’était que ça ! Personnellement, j’adore son côté pointilleux, son dressage de listes, ses descriptions des personnes qui la soignent, des traitements, ses questions pointues pour lesquelles elle obtient des réponses auprès de ses spécialistes ou son infirmière pivot. De ses humeurs, elle parle bien sûr, ce n’est pas un robot loin de là, mais la maîtrise qui s’en dégage fait en sorte qu’un constat ressort de ces écrits « nous sommes tous dans le même bateau ». Si, ensemble, tous les êtres humains arrivaient à communiquer ce qui arrive d’épreuves dans la vie, ou de difficultés, avec un ton aussi juste et précis, on se comprendrait et la compassion affluerait sur toutes les peaux, même les plus tendues.  

De cela, je suis certaine.

5 commentaires:

anne des ocreries a dit...

j'ignore si j'aurais un jour l'occasion de la lire, mais je lui souhaite le meilleur.

ClaudeL a dit...

Comme toujours, et même si cette fois je n'avais pas besoin de ton billet pour avoir envie de lire l'auteure d'Enthéos, tu nous donnes le goût de nous ruer vers la librairie la plus proche. Personnellement, j'attendrai la sortie du numérique à la BANQ.
Toi et Julie n'êtes pas étrangères à mon retour aux mots (lire mon billet à ce sujet). Merci.

Danielle a dit...

Ton commentaire est un vibrant hommage à Julie, la femme et à cet étonnant petit carnet d’accompagnement fort bien documenté sur les tumeurs du cerveau et leurs traitements en système hospitalier. Sans jamais s’apitoyer sur elle-même, dans un style clair et tonique, l’auteure nous confie sans ambages ses espoirs et ses angoisses. On s’attache vite à cette lutteuse acharnée, brillante, résiliente, positive et forte (pas courageuse, hein ?! On aura compris la nuance : FORTE !) On enrage avec elle devant les délais et les tracasseries administratives qui ne cessent de s’accumuler, sapant souvent plus perfidement sa précieuse énergie que la maladie elle-même. Et face à une telle menace on ne peut que prier - prier avec et pour elle - selon sa conviction à l’effet que les pensées agissent sur les choses et mettent en mouvement une force bénéfique, afin que jamais, plus JAMAIS le mal ne se réveille…

Venise a dit...

Danielle : N'est-ce pas que ce recueil de billets est bien fait ! C'est un petit bijou par sa forme et par son fond. Un reflet de l'auteure, une amie.

C'est à ce titre d'amie que je peux te dire que Julie a eu à passer à travers une autre secousse de ce volcan qui s'est réveillé dernièrement. En ce moment, une fois le traitement assimilé, c'est le statu quo, la tumeur est stable. Comme il y a encore beaucoup à dire, peut-être y aura-t-il un autre Soleil en tête, qui sait.

Si tu veux des nouvelles fraiches, voici son dernier texte (8 mars 2013) sur son combat sur son blogue :
http://soleilentete.canalblog.com/archives/2013/03/08/26601351.html

Danielle a dit...

Merci Venise! Je m'y dirige tout de suite!