Le titre est à double sens, fait allusion également à la belle-famille. C’est l’histoire d’importants et ambitieux entrepreneurs, six frères tous mariés. Les belles-sœurs y joueront un rôle aussi important que les frères. Une entreprise de biscuits si florissante, si réputée, que les médias ont la famille dans leur mire. Leurs moindres gestes publics sont épiés. Une douzaine d’enfants, majoritairement en bas âge, agrémentent le tableau. Il est rare que les auteures s’attardent à ce point aux caractères des enfants, point que j’ai apprécié.
À la suite du premier chapitre, décrivant une conférence de presse, Annie Cloutier nous fait pénétrer l’histoire par une visite en règle d’une galerie où sont exposés les personnages. On s’arrêtera devant le portrait de chaque conjointe. Annie Cloutier nous les présente avec force détails et semble nager dans le bonheur de nous en faire le portrait. Au départ, j’y ai pris un certain plaisir, puis, le procédé m’a lassé. Faut dire que les personnages féminins partageaient toutes des problèmes psychologiques et, par là, se dessine certaines lignes de l’histoire. Le destin est en quelque sorte jeté, retirant ce que j’aime d’une histoire : qu’elle me fasse vivre de l’imprévisible. Comme dans la vie.
À un moment donné, bien évidemment, les personnages se mettront en action. Le terrain choisi, un luxueux domaine, patrimoine familial, qui abrite annuellement chaque famille durant une fin de semaine. Les relations des couples sont complexes, bien décrites, les enfants, pas que des figurants.
Même durant cette fin de semaine, l’entreprise de biscuits restera le centre névralgique. Il est temps de mentionner que la compagnie se voit attribuer la production exclusive de biscuits vaccinaux par le gouvernement de « Jacques Chauvet ». Vous remarquez l’allusion, le nom du premier ministre sonne comme « Jean Charest ». Nous assisterons à certaines tractations discutables.
Est-ce que la famille restera unie ? Lesquels de ses membres resteront, lesquels partiront ? J’ai embarqué dans la majorité des histoires de couple, une fois que j’ai réussi à les démêler assez pour m’y pencher. Il y en a six, c’est de la matière ! J’ai cependant dû faire appel à beaucoup de bonne volonté pour croire à l’histoire emberlificotée des vaccins dans des biscuits, pour prémunir la population d’un virus, faisant allusion à une certaine actualité récente au Québec.
C’est un roman qui décortique la vie terre à terre, règles de vie, mœurs, actualité, politique, ambitions, habitudes de consommation. Donc, ça dépend de nos attentes vis-à-vis un roman. On y retrouve une intrigue, mais pas de mystère.
Une belle famille peut s’assimiler à une étude sociologique bien menée, agréablement déguisée, d’une famille nantie qui baigne – et certains fois se noient - dans les affaires.
9 commentaires:
ça peut valoir le coup d'oeil, ça, à retenir.
Une lecture froide et sans passion on dirait. Comme un passage obligé?
n'ai pas aimé, l'histoire m'a lassée...
En tout cas, Anne, cela aurait le mérite de te faire connaître un angle du Québec.
ClaudeL : Une lecture ? Tu veux dire, une lectrice ?
Je n'irais pas jusqu'à dire un passage obligé, même si j'aime aller au bout de mes lectures. J'y ai pris un certain plaisir. Autrement dit, je n'ai pas été jusqu'à avoir hâte de le terminer.
Dominique : Je ne sais pas jusqu'à quelle page tu t'es rendue, mais une fois les familles en action dans le domaine, ça s'anime. Et les dénouements se tiennent.
Ceci dit, je te comprends. On en a tellement à lire ! Et tu n'aimes pas faire de recensement de bouquins qui te laissent tiède.
Je suis contente que tu aies de nouveau laisser des traces ici.
Un compte-rendu sympathique , ça donne envie de découvrir le texte, assurément.
@Dominique Blondeau Un jour, je réécrirai un Ce qui s'endigue juste pour vous. ; )
Si la recette des Biscuits Gagnon promettait d’être délectable, elle s’est vite avérée indigeste parce que l'auteure, à mon sens, a voulu aller trop vite en négligeant l’étape de bien incorporer, malaxer et pétrir tous les ingrédients. Les grumeaux sociologiques nous restent souvent coincés dans la gorge, rendant les tentatives de gavage déplaisantes.
Abstraction faite de ce constat, son « étude » sur le rôle de la femme au sein des belles-familles m’a fait réfléchir sur cet aspect que je n’avais encore jamais envisagé.
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