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mercredi 24 septembre 2014

La vie épicée de Charlotte Lavigne – Nathalie Roy

Eh bien oui, j’y suis à cette série culte. Je dis culte, malgré que ce premier titre soit sorti en 2011. Depuis, trois autres avec Charlotte, et récemment se rajoute un premier avec sa fille, Juliette. On aime ou on n’aime pas au Québec, euh… finalement, je crois que partout, c’est ainsi (sourire)

Le titre des tomes ? Peu importe, celui-ci s’adonne à être Piment de Cayenne et pouding chômeur, et personne n’en a cure, ce qui nous intéresse, c’est Charlotte Lavigne. Cette gaffeuse, cette maladroite, cette impulsive personne qui fait souvent le contraire du bon sens. Désolée, elle n’a pas cet instinct du gros bon sens, ce qui doit bien arranger sa mère narratrice, Nathalie Roy.

Aux premiers chapitres, j’étais un peu déçue et n’étais pas sûre de lire le deuxième. Le rendez-vous des clichés très chick lit : l’hyper superficialité du paraitre et le sempiternel trio, le couple homme-fille/homo-hétéro et la troisième roue du carrosse romantique, l’amie un peu chiante. Cette combinaison me donnait l’impression du déjà lu, malgré le rythme naturellement soutenu.

Ce qui m’a fait me rattacher est l’amour inconditionnel de Charlotte pour la cuisine. Tout passe et se règle non pas par la malbouffe mais par la « bonbouffe ». Et elle n’en parle pas communément, elle connait la cuisine sous son aspect inusité et gastronomique. Il y a en soi une chronique alimentaire qui s’insinue sous les anecdotes de vie de la chère Charlotte.

Charlotte a 33 ans et bien sûr qu’à cet âge, la femme entend sonner l'alarme de son horloge biologique à l’heure de l’homme-famille-foyer-progéniture. Son ami homo, Ugo est un homme parfait. Je plains Charlotte d'avoir à dénicher un homme qui accote cet ami attentif, tendre, altruiste, vif, intelligent, beau, aimant cuisinier autant qu’elle. Et qui l’aime autant qu’elle l’aime. Et, match plus que parfait, qui est boucher et lui fournit de savoureuses viandes. Bonne chance au coureur ! Aïsha est celle qu’on nomme « amie » mais qui ne l’est pas tant que ça. C’est connu, les filles, on s’écorche entre nous. La complicité et la solidarité, ce n’est pas toujours sans tâches et sans reproches.

Il y a un homme potentiellement mariable dans le décor de cuisine de Charlotte et j’ai nommé un Français chiant. Je le trouvais tellement froid et méprisant que j’appréhendais une séquence convenue ; la fille qui s’offre toujours le pire car elle ne s’aime pas. Mais j’ai été déroutée, ce qui me plait bien.

Avec son instinct sûr, l’auteure revient toujours à Charlotte à qui on finit par s’attacher pour ce qu’elle nous fait vivre, basé sur ce principe inexorable : on aime rire de l’embêtement d’une personne juste pour se dire que ce n’est pas à nous qu'il arrive. Elle a des réflexes catastrophiques, qu’en état de choc, chacun pourrait avoir mais que, bien sûr, n’étant pas dans un roman, on ne met pas à exécution. Mais elle, oui : « Ce n’est pas vrai, elle ne va pas faire le pire de ce que le bon sens commande au commun des mortels qui ne veut pas se mettre les deux pieds dans les plats » est la phrase que j’ai entendue le plus souvent dans ma tête.

Le style de l’auteure y est pour beaucoup pour l’envie d’avaler les maladresses du départ. Je reparle du départ, car ayant maintenant terminé le tome 2, je suis en mesure d'affirmer que certains réflexes convenus de chick lit se sont atténués et qu’une certaine originalité ressort, ce qui donne sa spécificité à cette série palpitante. Je reviens au style d’une spontanéité qui n'est pas niaise mais plutôt empreinte d’un vécu social qui se repère à certaines remarques. Le tome 2  le démontrera encore plus sûrement, sous le couvert des élans impulsifs "tête en l'air" de Charlotte Lavigne.

Tout ça pour dire que j’ai embarqué et que je me suis emparé du tome 2 avec excitation et vois d’un très bon œil de poursuivre la série. Assez improbable de ne pas se réjouir, de ne pas adopter Charlotte et ne pas en ressortir affamée, y compris au sens littéral du terme. 

2 commentaires:

anne des ocreries a dit...

a)- " Français chiant ", ça ne serait pas un pléonasme, dis ? ;-)

b)- Mais ! je vais prendre du poids, avec un livre pareil, moi !

c)- Je suis partagée entre l'envie de le lire, et l'idée que la Charlotte, elle va m'agacer. Qu'en dirais-tu ? Parce que, tsé, je suis très capable de râler comme un putois contre le personnage, et de....finir le livre quand même !!!

Venise a dit...

Non, Anne. Surtout pas. Ce serait insulté vraiment trop de monde que j'aime beaucoup. À la rigueur, peut-être Parisien, et encore... Ceci dit, on se comprends bien que l'on badine :-)

Oui, tu vas prendre du poids pour d'excellentes raisons ; de la gastronomie qui vient du terroir québécois.

C'est sûr que le râlement sera au rendez-vous pour certaines superficialités, car le personnage se croit, elle. Le personnage, mais pas l'auteure.