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jeudi 8 octobre 2015

3 romans pour 1 : Cent mètres - Concerto pour petite noyée - La malédiction

J’innove. Encore une fois, j’innove afin que ce point de rencontre qu’est Le Passe-Mot reste agréable pour moi. Et du coup, je l’espère, pour vous. Durant ma convalescence suite à mon opération, j’ai lu, mais peut-être pas d’un esprit aussi alerte qu’habituellement. Vous savez ce que font les médicaments pour la douleur ? Bon, c’est ça.

Donc, aujourd’hui, j’aborderai trois lectures dans le même billet. Mes commentaires en seront écourtés, c’est à voir comme un garde-fou pour éviter de tomber dans le n’importe quoi et, en plus, une manière d’avancer dans mes commentaires, avec une douzaine de romans en attente.

J’ai lu « Cent mètres » de Pierre Gagnon avec curiosité, l’auteur ayant écrit Mon vieux et moi qui a obtenu un considérable succès ici et en Europe. Je me souviens vaguement du récit, à part d’un homme qui veut prendre le temps de vivre. Le narrateur fait l’éloge de prendre la vie comme elle vient et le personnage le mets en pratique en s'offrant l’amour avec une jeune femme pas du tout de son âge. C’est assez commun, avouons-le. L’écriture est fluide, elle coule mais, je ne peux pas dire qu’elle est entrainante. Il n’est pas évident de mettre en scène la lenteur dans un écrit, c’est même dangereux de côtoyer la langueur. Le texte est parsemé d’extraits de Léo Ferré, c’est à prendre ou à laisser. Comme j’ai conscience de ne pas avoir fait mes devoirs correctement, je vous laisse sur une critique étayée de Christiane Dubreuil et celle de Paul-André Proulx plus complète que la mienne. Et à noter que ce roman est parmi les 5 titres québécois meilleur vendeur à la librairie Vaugeois.

J’ai retiré plus de plaisir avec « Concerto pour petite noyée » d’Annie Loiselle. Cette auteure a un style particulier, découvert récemment avec ce Papillons et ses femmes qui m’avaient conquise. Cette fois, Valentine, une pianiste de concert m’a laissé sur mon île. Je l’ai regardé agir sans arriver à m’emballer pour elle ou, à peine, un effleurement de temps à autre. Pourtant, cette femme souffre intensément et en silence. Je l’ai pourtant observée, tentant de mon mieux d’entendre sa musique. Une autre femme est en selle, une mal-née et mal-aimée d’une mère trop endeuillée pour accueillir la venue au monde de cette belle rousse. Il n’y a aucun espace dans son cœur pour ce deuxième rejeton qui, à ses yeux, a volé la place de la première. La douleur de ne pas être aimé serait le thème central de cette œuvre à la troisième personne. Autant le style de Papillons m’avait fasciné, autant cette fois, j’y suis restée assez froide. J'ai tenté bien entendu de comprendre pourquoi. Peut-être est-ce le caractère des femmes assez froid nullement réchauffé par l’emploi des « elle ». À moins que ce soit le trop grand flottement de la fin qui m’a déçue, j’attendais plus d’éclaircissements. Ceci dit, je serai la première à sauter sur la prochaine publication d’Annie Loiselle.

Le troisième titre sous ma lorgnette est La Malédiction de Louise Simard, tome 2. Vous avez bien lu, tome 2, moi qui ne vous ai jamais présenté le tome 1. C’est la raison principale de mon bref recensement. Je compte lire le tome 1, que j’ai finalement reçu et pour lequel je compte rédiger un recensement plus complet. Je tenais à lire Louise Simard, c’était une première. J’y ai reconnu une expérience indéniable de la narration historique. Je me suis immédiatement attachée au personnage principal, une femme forte et avant-gardiste, tellement que j’en ai oublié que nous étions au Québec en 1825. Cette femme d’affaires à la tête de sa petite entreprise de confection de lainages fonce et les hommes qui l’entourent n’ont qu’à bien se tenir. Beau cadeau pour moi qui habite cette région, l’action se déroule aux alentours de Sherbrooke, ce qui m’a immédiatement intéressée autant que charmée. Imaginez, entendre parler de Magog dans ses années-là ! Par contre, le lecteur doit se tenir sur ses gardes et ne pas oublier le titre « La Malédiction », les départs définitifs survenant sans crier gare. L’avantage d’avoir lu le tome 2 avant le 1 est que certains personnages vont ressusciter sous mes yeux …

11 commentaires:

anne des ocreries a dit...

Bin, sur ces trois là, j'hésite, je suis tiède.

Claude Lamarche a dit...

Me méfie des "meilleurs vendeurs".
En revanche, La malédiction de Louise Simard (auteure du merveilleux Thana fille-rivière), je dis oui

Réjean a dit...

Bien non, Venise, vous n'avez pas mal fait vos devoirs, car je partage entièrement votre point de vue sur Cent mètres. Comme je connaissais cet auteur grâce à ses précédents romans, j'étais content de le retrouver. Quelle déception ! C'est mince, sans souffle, morcelé. Le drame qui devrait sous-tendre la trame romanesque, c'est-à-dire l'histoire d'Henri, est à peine effleuré ou, si vous préférez, n'est pas assez fouillé. On a plutôt droit au bonheur du narrateur en amour avec cette femme plus jeune. Bref, c'est inintéressant et, au final, raté. Désolé de ne pas faire dans la dentelle, mais je l'assume.

Venise a dit...

Anne : Aussi tiède qu'une journée d'automne. Eh oui, ça se peut, c'est reposant de rester tiède de temps en temps !

Venise a dit...

Claude : Si tu dis oui à La Malédiction, j'espère que tu diras "oui" à venir nous en parler une fois ta lecture terminée.

Venise a dit...

Réjean : Comme j'ai cherché des commentaires sur le Net pour Cent Mètres et que j'ai trouvé que ceux insérés dans mon texte, ça ne regarde pas bien pour ce roman. Je vous remercie d'avoir précisé votre opinion, le plus important est à mon avis d'avoir lu le roman avec toute l'attention dont nous sommes capables. Cette lecture attentive nous donne le droit le plus strict d'aimer moins que plus !

Réjean a dit...

Merci, Venise, pour votre réaction à mon commentaire. J'ai hâte de lire ce que vous avez pensé de La déesse des mouches à feu, que j'ai lu récemment. Décidément, nous avons des lectures communes ces temps-ci...

Venise a dit...

Oui, Réjean, c'en est un peu surprenant pour La Déesse des mouches à feu qui n'est pourtant pas une nouveauté. Je regrettais toujours d'être passé à côté du titre et lorsque j'ai rencontré l'auteure dans un Causerie littéraire aux Correspondance D'Eastman, l'occasion était trop tentante. Je garde mes commentaires comme un garde le suspense jusqu'au mot "fin". À venir bientôt (sourire).

Jean-Baptiste Pratt a dit...

Bonjour,

Je suis un auteur jeunesse qui sort son premier livre en auto-édition sur les plates-formes numériques. C'est une histoire enlevante dans un monde où tout est fait de papier. Accepteriez-vous de le chroniquer ?

Jean-Baptiste

Venise a dit...

Jean-Baptiste Pratt : Si jamais vous avez à me recontacter, le mieux serait d'utiliser mon adresse courriel, vous n'avez qu'à cliquer sur mon profil, elle y est.

Comme vous m'avez sollicité publiquement, je vais vous répondre publiquement. Pour une question de temps (24 heures dans une journée), je m'abstiens et je lis rarement du jeunesse, ne serait-ce parce que je manque d'expérience dans ce domaine. Et je lis que des livres papier pour me reposer des écrans. Merci d'en prendre bonne note. Bonne route à votre oeuvre.

Jean-Baptiste Pratt a dit...

Merci de votre réponse Venise, je comprends tout à fait vos arguments. Vous tenez un blog vraiment intéressant en tout cas.