Cela ne m'empêche pas de réfléchir sur le profil du lecteur, cette expression à l'air un peu sérieux faisant allusion aux goûts littéraires de mes amies. Mes livres circulent entre plusieurs mains et j'essaie de mieux cerner et même deviner les goûts. Vous savez ce genre de prédictions que l'on assène généreusement "Je suis sûre que tu vas aimer !" J'aimerais ne jamais me tromper et me taxer de grande devineresse de la nature humaine ! Je blague bien sûr mais j'aimerais être un peu plus intuitive et faire circuler les livres à mes amies d'une manière efficace. En passant, si je féminise en disant amiEs, ce n'est pas par déformation de liseuse des Accoucheuses, c'est parce que c'est la réalité ! Aucun ami ne me réclame aucun livre. Même après avoir osé tendre « Nickolski » de Nicolas Dickner à un ami, le roman a fini par aboutir entre les mains de sa conjointe. C'est d'ailleurs sur ce profil de lectrice que je suis penché. J'essaie de comprendre qu'est-ce qui l'attire comme lecture, qu'est-ce qui la comble et je n'y arrive pas. Hier, on discutait ferme autour de "La notaire" de Patrick Nicol, roman qu'elle a lu jusqu'à la dernière page mais qu'elle a fermé éprouvant de la déception. J'essayais de savoir pourquoi (je me reprendrais un jour sans un verre de vin !), cette lecture ne lui avait rien apporté, cette phrase revenant souvent dans sa bouche.
Je me butte à cette phrase, en essayant de me définir, moi. C'est vrai, oui, il faut qu'une lecture m'apporte quelque chose. Rien ne sert de le nier, on est ainsi fait, on ne fait rien pour rien. Ma définition de « m'apporter » semble bien différente de celle de mon amie par contre. Ne serait-ce que simplement le style en soi m'apporte de la satisfaction. Je peux m'arrêter et me remplir d'admiration de longues minutes sur l'habileté à dire avec précision ce qui flottait, égaré, dans mon esprit. Juste de cela, je suis reconnaissante à l'écrivain. Et puis, j'étudie les manières de dire les histoires, de les structurer. Et sous tellement de formes différentes. J'ai lu quelques fois des textes au « tu » et j'étais un peu égarée mais à la longue, le "tu" s'est tu et j'ai écouté tout simplement ce que l'histoire avait à me raconter.
Mais cela ne me dit pas quel genre de lectrice est cette amie. Il y en a d'autres que j'ai mieux cernées, celles qui me ressemblent en fait. Je crois que je n'ai tout bonnement pas encore trouvé les bonnes questions à lui poser. J'y réfléchis. Mes questions ne sont pas prêtes ... et c'est évidemment la faute de ces Accoucheuses qui ne me laisse plus d'espace pour "respirer dans ma tête" .
Les Accoucheuses ont pris le contrôle de ma vie ! C'est principalement ce que je voulais vous confier ce soir ... mais « pour le sûr » (expression des Montréalistes vers 1852 - Les Accoucheuses), je vais y revenir à ce profil de la lectrice !
4 commentaires:
Et vous voudriez que j'embarque dans cette aventure chère dame?! Ma vie souffre dejà assez depuis que j'ai commencé le dernier tome de la série Le Chardon et le Tartan de Diana Gabaldon!! ;) Bonne lecture!
Quelle tâche complexe que d'établir le profil de lecture de quelqu'un! Déjà que d'établir le nôtre, ce n'est pas toujours une sinécure... Enfin. Si tu aimes ce genre de défi... Évidemment, quand on entremêle l'amitié qu'on partage et les lectures qui nous distinguent, c'est passionnant. Mais ça peut aussi être déroutant.
Je pense que les goûts littéraires sont chaotiques. Difficile, donc, d'en faire un portrait parfait.
Profil de lecteur/lectrice ? Tu ne crois pas que notre profil change avec les années ? Je ne suis plus la lectrice de mes 15 ans, d'ailleurs je ne suis déjà plus la même lectrice que l'an passé. ;o)
Dire que j'hésitais à me lancer dans l'achat et lecture de ce livre ! Je m'en vais l'acheter sans plus tarder !
Merci
Publier un commentaire