« À 20 ans, il n’y avait rien de plus cool que d’être gérant d’une boutique de disques. (Sous les mots de Dompierre, désespoir, que ça a l’air ennuyant comme métier !). À 30 ans, sans fric, sans amour, sans projet, Daniel a la désagréable impression de ne pas être adulte ... (Une impression ? Une assurance !). Ainsi commence cette grande quête philosophique (philosophique est un bien trop grand mot ici) d’un mâle déglingué (j’ai cherché « déglingué », ça signifie démantibulé). Et en rut." (Cette dernière phrase résume le roman tout entier).
Mon mari et moi avons peiné à lire ce livre, lu à raison de petites bouchées à avaler sans trop goûter. Faut dire que cette lecture s’est faite à voix haute ; ce n’est définitivement pas une bonne idée. Ça n’avantage pas du tout ce verbiage qui se prétend humoristique. Est-ce parce que ça colle si peu à notre réalité ? Le rire est une expression des plus personnelle, tu ris d’emblée à ce que tu reconnais en toi ou chez le voisin, je dirais même plus chez le voisin. Et bien, et ici je me compte drôlement chanceuse (!), je n’ai aucun voisin qui ressemble à ce fieffé égoïste, affublé d’une trop grande estime de sa personne. Vous avez compris que je n’ai pas vraiment apprécié cette intimité, ce furetage dans la tête de ce pitoyable individu. Malgré tout, je conçois que le propos puisse être drôle ; ça doit dépendre du ton avec lequel il est lu.
Un livre à lire sur le bon ton, disons.
Un petit pas pour l'homme, Stéphane Dompierre, Québec-Amérique, 227 pages.
Pour terminer sur une note d'amour, ceux qui ont beaucoup apprécié (et ils sont nombreux) La sœur de Judith, peut-être que cette rencontre avec l’auteure, Lise Tremblay vous intéressera :
À la St-Valentin - 14 février 2008 de 19 h à 21 h – à la Librairie Monet. Allez plus loin que la biographie ci-dessous et venez la rencontrer en personne.
« Lise Tremblay est née à Chicoutimi. En 1991, elle se voyait décerner pour son roman L'Hiver de pluie le Prix de la découverte littéraire de l'année du Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean et le Prix Stuffer-Conseil des arts. En 1999, son roman La Danse juive lui a valu le Prix du Gouverneur général. En 2003, elle obtient le Grand Prix du livre de Montréal pour son recueil de nouvelles La Héronnière. »
Réservations: (514) 337-4088 poste. 213
courriel: annepascale@librairiemonet.com
12 commentaires:
Le succès de ce livre tient beaucoup au fait qu'il a été très apprécié de la génération des 30 ans, à laquelle ni vous ni moi n'appartenons, chère Venise. Mais vous avez au moins eu la curiosité de le lire.
C'est bizarre avec ce livre. J'ai des copains qui ont carrément détesté et d'autres qui l'encensent. Et ils sont tous dans la trentaine ou fin vingtaine... ça me rend bien curieuse de telles divergences d'opinion. Et comme une copine qui n'a pas aimé veut le refiler à quelqu'un... pourquoi pas!
@ Réjean : Je pense qu'il faut se rendre à l'évidence, il y a peut-être une question de génération ici.
@ Karine : Oui certainement, pourquoi pas le lire ! Il est pas si embêtant à lire, d'abord qu'il est pris sur le mode léger, très léger. Le risque n'est pas grand de s'attacher à ce personnage (le narrateur), plutôt aux situations. On n'a qu'à penser à Horloge Biologique, aux Invincibles, mais, à la différence près que cette fois, nous sommes en tête à tête avec un seul homme. D'ailleurs, l'auteur a essuyé des refus pour le projet de l'amener à l'écran, justement parce que le sujet de l'homme célibataire cynique vis à vis la femme est éculé ces temps-ci. Tandis que son "Mal poli" où il devient un homme engagé et amoureux, le projet a été accepté !
Je suis tout à fait d'accord avec Réjean et ton billet.
Je fais aussi partie de ceux qui n'ont pas aimé... la trentaine d'une mâle célibataire et citadin était peut-être trop déconnectée de ma réalité de trentenaire banlieusarde mariée et mère de famille?
Cela dit, j'ai quand même du respect pour l'auteur, et je m'étais dit que je lirais son deuxième livre, mais je n'ai pas encore fait un geste en ce sens. Il y a tellement de bons livres et tellement d'auteur à découvrir... est-ce que ça vaut vraiment la peine de faire l'effort?
Enfin, si je peux accrocher l'auteur et décrocher une dédicace dans un salon du livre, peut-être.
J'aime bien quand la littérature peut prétendre rejoindre tout le monde... mais bon, ce n'est pas toujours le cas non plus.
J'ai lu les deux livres, comme on avale un hamburger dans une chaîne. C'est du fast food, bien sûr, mais je crois que la peinture du trentenaire Plateau est très réussie. Qu'on soit proche ou ouverte à ce milieu facilite la connivence, je pense. Mais on ne peut pas parler de lecture-choc, de style littéraire éblouissant et je n'aurais certainement pas souhaité le lire à voix haute!
Contrairement à plusieurs je ne "capote" pas sur Les invincibles ou Horloge Biologique... tu me fais hésiter, avec cette comparaison!!! ;)
Bof... Je suis dans la génération "visée" et je ne me sens pas particulièrement bon public non plus. En fait, ça me rappelle un peu (peut-être l'humour en plus, mais est-ce un "plus"?) L'Avaleur de sable de Stéphane Bourguignon que je n'avais pas aimé. Alors je passe mon tour, déjà que j'ai tant de choses à lire sans en avoir le temps!
Mais franchement, cette critique m'aurait enlevé toute envie de lire ce livre si j'en avais eue!
Je suis d'accord avec le commentaire de Lise: ce roman «facile» dépeint bien une catégorie bien spécifique de gens: les trentenaires célibataires du Plateau, en manque affectif. La question reste de savoir si cette tranche de la population est si nombreuse... Malgré tout, j'ai bien aimé, c'était sympathique, léger, et ça rappelle effectivement les Invincibles ou l'Avaleur de sable, que j'ai lu il y a plusieurs années. Les gens de mon cercle littéraire avait majoritairement apprécié.
Ah cou cou Pierre-Greg ... Tu me fais faire des petits pas par en arrière !
C'est un roman que j'avais lu à haute voix pour Marc. Nous n'avons pas encore lu son petit dernier par contre. On a rien contre, rien pour non plus, ce qui fait que le geste ne se pose pas.
Bienvenu dans mon passé littéraire (passé de deux ans et demi seulement puisqu'avant cette période, je ne commentais mes lectures par écrit ... publiquement !).
Ah oui, cher Pierre-Greg, je cherche encore ta Lise qui d'après moi s'appellerait Lucie, non ?
Pardonne-moi mais j'adore corriger un prof !
En effet, désolé, Lise, c'est Lucie... (et probablement vice et versa... mais on ne le saura jamais)!
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